Concert Mula/Villazon, Orange 4 août 2006
Concert Mula/Villazon, Orange 4 août 2006
Chorégies d?Orange 2006
4 août
CONCERT LYRIQUE
INVA MULA
ROLANDO VILLAZON
Orchestre Philharmonique de Nice
Marco GUIDARINI
Programme :
Lalo : Le Roi d?Ys, ouverture
Gounod : Roméo et Juliette
« Ah, lève-toi, soleil ! »
« Je veux vivre dans ce rêve »
« Nuit d?hyménée »
Bizet : L?Arlésienne, adagietto de la première suite.
Massenet :
Manon, « Notre petite table »
Le Cid : « O souverain, ô juge, ô père »
Manon, « Oui, je fus cruelle et coupable »
Verdi : La Forza del destino, ouverture
Luisa Miller : « Quando le sere al placido »
La Traviata : « è strano, è strano? »
Rigoletto : « E il sol dell?anima »
Mascagni : Cavalleria Rusticana, Intermezzo
Cavalleria Rusticana : « Mamma, quel vino »
Puccini : La Bohème
« Si, mi chiamano Mimi »
« O soave fanciulla »
Bis :
Puccini, Gianni Schicchi, ?O mio babbino caro?
Rossini, La Danza
Verdi, Rigoletto, ?Addio, addio, speranza ed anima?
Clôture en demi-teinte du Festival des Chorégies d?Orange 2006.
La première partie, entièrement française, commence par une ?uvre rarement jouée dans ce genre de soirées et interprétée avec talent par le chef Marco Guidarini, qui livrera également un bel adagietto de l?Arlésienne en milieu de programme. Au fond, les deux moments les plus réussis de cette première partie alors que l?ouverture de la Forza n?avait rien d?exceptionnel. Bon Intermezzo de Cavalleria.
Car il faut admettre que les deux chanteurs n?étaient pas à leur meilleur dans le répertoire français, hier soir. Bien sûr, il faut prendre en compte les conditions météorologiques, avec un important mistral qui sévit ces jours-ci en Provence. Toutefois, le vent a redoublé dans la seconde partie, meilleure, pourtant, que la première.
Villazon a paru fatigué avec une projection moins bonne que pour Lucia, une diction française relâchée, engorgée et sombre (un comble pour évoquer le lever du soleil !) mais un chant toujours aussi sincère et vibrant. Si son air du Cid n?avait pas l?éclat et la propreté de celui, magnifique, qu?il nous avait fait entendre au TCE en 2005, son Des Grieux est mûri et émouvant.
Inva Mula, accueillie assez fraîchement par le public à son entrée en scène, ennuie. Que ce soit en Juliette, en Manon, en Traviata, elle n?interprète jamais un personnage, elle ne chante pas de mots mais des notes. Sur ce plan, sa Gilda et sa Mimi sont bien meilleures. Vocalement, la projection est bonne, les piani délicats, le passage bien maîtrisé mais altéré par des coups de glotte caballéiens très désagréables. Le plus embêtant, toutefois, est sa diction italienne dans la seconde partie (sa diction française étant honorable) : elle ignore tout bonnement l?existence de doubles consonnes et tombe souvent dans le travers ricciarellien de la bouillie informe de mots. Elle se rattrape dans les Puccini (ainsi que dans le duo de Manon) jusqu?à se faire acclamer par le public.
Villazon se sort également mieux de la partie italienne du concert. Son Rodolfo (de Luisa Miller) est somptueux à tous points de vue, son Turiddu très convaincant, son Duc de Mantoue un peu trop héroïque (mais comme il ne s?agit pas d?une version scénique de Rigoletto, cela passe très bien) et, avec son bis, il met l?air de Rossini dans la tête de tous les spectateurs.
Au final, un récital de routine, avec deux grandes voix fatiguées et peu aidée par les conditions climatiques, ni franchement desservies ni vraiment soutenues par l?orchestre, dans un programme trop entendu et trop traditionnel, mais qui a heureusement pris de l?ampleur au cours de la soirée.
AVIS ALTERNATIF d?« Othello » :
La diction française de Villazon était meilleure que dans son disque. Son Turiddu était exceptionnel, comme le reste de la partie italienne. Une Danza irrésistible.
Inva Mula a raté son air de Juliette en savonnant les traits mais s?est améliorée par la suite. Une bonne projection, un français et un italien corrects, un timbre magnifique. Sa Mimi était parfaite sauf l?aigu final sur le mot « amor » : sa voix bougeait terriblement. J?ai beaucoup aimé sa Traviata, elle habite bien le personnage, sa technique parfaite même si elle ne fait pas l?aigu à la fin, ce qui est peu important. Sa Gilda était très bien mais moins habitée. Elle nous prouve qu?elle est une grande puccinienne, après sa Rondine à Toulouse.
Un concert proposant un répertoire de routine mais avec deux voix d?exception, toutes deux au sommet de l?art lyrique d?aujourd?hui, une belle soirée malgré quelques réserves.
L'opéra semble voué à être le dernier refuge du besoin de la beauté artistique en toc.
(Bernard Shaw, 1898)
(Bernard Shaw, 1898)
concert Mula Villazon à orange
Tout à fait d'accord avec les commentaires précédents.
Le récital n'était ni exceptionnel ni inoubliable mais d'un bon niveau. Difficile pour des artistes en solo de se mouvoir sur cette immense scène totalement dépouillée sur laquelle ils semblent un peu perdus.
A noter toutefois les trés beaux éclairages sur la scène et sur le mur bien supérieurs à ce que j'ai pu voir au cours d'opéras donnés à Orange.
Inva Mula a bien raté deux ou trois notes mais la voix est fraiche, jeune, solide, puissante et les aigus sûrs. j'ai trouvé le public, au moins au début, un peu froid mais peut être n'est elle pas si connue à Orange. Sa projection était nettement supérieure à celle de Villazon qui était bien sage et appliqué. Il reste à mes yeux trés convaincants, engagé et bien des airs ( Luisa en particulier) étaient vraiment réussis.
C'était mon premier récital aux Chorégies et ce fut une expérience trés concluante. les places sont d'abord moins chères que pour les opéras et le théâtre était plein aux 2/3 ce qui permet de descendre et d'être finalement bien placé. Le public est plus calme, plus concentré sans doute plus connaisseur. On trouve à se garer et à dîner plus facilement et Dieu sait que les soirées d'opéras à Orange sont galères de ce point de vue là.
L'an prochain ce sera Renée Fleming avec le Philarmonique de radio France, qu'on se le dise !
J'ai enfin eu la chance d'approcher les deux artistes dans les coulisses et au pôt qui était ensuite offert. Inva Mila est absolument charmante bien que réservée et sans doute timide; elle parle trés correctement le français. quant à Villazon, une pile électrique ! souriant, sympa mais un peu dijoncté m'a-t-il semblé.
Enfin je dois dire que Marco Guidarini a une gestuelle proprement ridicicule, trés exagérée pour un résultat bien médiocre.
Le récital n'était ni exceptionnel ni inoubliable mais d'un bon niveau. Difficile pour des artistes en solo de se mouvoir sur cette immense scène totalement dépouillée sur laquelle ils semblent un peu perdus.
A noter toutefois les trés beaux éclairages sur la scène et sur le mur bien supérieurs à ce que j'ai pu voir au cours d'opéras donnés à Orange.
Inva Mula a bien raté deux ou trois notes mais la voix est fraiche, jeune, solide, puissante et les aigus sûrs. j'ai trouvé le public, au moins au début, un peu froid mais peut être n'est elle pas si connue à Orange. Sa projection était nettement supérieure à celle de Villazon qui était bien sage et appliqué. Il reste à mes yeux trés convaincants, engagé et bien des airs ( Luisa en particulier) étaient vraiment réussis.
C'était mon premier récital aux Chorégies et ce fut une expérience trés concluante. les places sont d'abord moins chères que pour les opéras et le théâtre était plein aux 2/3 ce qui permet de descendre et d'être finalement bien placé. Le public est plus calme, plus concentré sans doute plus connaisseur. On trouve à se garer et à dîner plus facilement et Dieu sait que les soirées d'opéras à Orange sont galères de ce point de vue là.
L'an prochain ce sera Renée Fleming avec le Philarmonique de radio France, qu'on se le dise !
J'ai enfin eu la chance d'approcher les deux artistes dans les coulisses et au pôt qui était ensuite offert. Inva Mila est absolument charmante bien que réservée et sans doute timide; elle parle trés correctement le français. quant à Villazon, une pile électrique ! souriant, sympa mais un peu dijoncté m'a-t-il semblé.
Enfin je dois dire que Marco Guidarini a une gestuelle proprement ridicicule, trés exagérée pour un résultat bien médiocre.
" Donnez- moi une note de blanchisseuse et je la mets en musique " ( Rossini)
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- Mezzo Soprano
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Moi aussi d'accord avec ce qui a été dit. Comme toujours Villazon m'a déçu. Je dois attendre trop de lui. Excellent son air de Luisa Miller, qui pour moi a été ce qu'il a fait de mieux de la soirée.
Quant à Inva Mula, la froideur du public n'était pas justifiée. Oui tout n'était pas parfait loin de là, mais sa Traviata et sa Mimi auraient méritées plus d'applaudissements.
Sinon, entendu dans le public "Villazon n'est pas fatigué, c'est le chef qui lui demande de ne pas chanter fort pour être gentille avec l'autre chanteuse" (Reproduction fidèle des paroles d'un monsieur un peu agé derrière moi). Et un peu plus tard "ben oui, parce que dans son disque, il est formidable". Merci à vous Monsieur, qui m'avait permis de passer un entracte très "divertissant". Au fait, l'autre chanteuse s'appelle Inva Mula (c'est écrit en aussi gros sur les affiches quand même !!!).
Quant à Inva Mula, la froideur du public n'était pas justifiée. Oui tout n'était pas parfait loin de là, mais sa Traviata et sa Mimi auraient méritées plus d'applaudissements.
Sinon, entendu dans le public "Villazon n'est pas fatigué, c'est le chef qui lui demande de ne pas chanter fort pour être gentille avec l'autre chanteuse" (Reproduction fidèle des paroles d'un monsieur un peu agé derrière moi). Et un peu plus tard "ben oui, parce que dans son disque, il est formidable". Merci à vous Monsieur, qui m'avait permis de passer un entracte très "divertissant". Au fait, l'autre chanteuse s'appelle Inva Mula (c'est écrit en aussi gros sur les affiches quand même !!!).
Vissi d'arte, Vissi d'amore
Merci pour ces photos magnifiques. C'est féérique.
Et VIVE AUGUSTE !!
EdeB
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Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
Odb-opéra
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- Christopher
- Basse
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- Enregistré le : 10 janv. 2004, 00:00
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Bien sûr, le lieu est immense. Mais quelle acoustique ! A côté, le TCE fait pale figure !Christopher a écrit :je trouve que la scène est bien trop grande pour 2 artristes. on est très loin de l'intimité d'un TCE. décidément, je n'arrive pas à me convaincre de l'intérêt de ce genre de concert à Orange : on ne voir rien d'aussi loin !!
Et puis, Orange c'est magique ! Il faut le vivre !!
Voilà ! J'y suis allée pour la première cette année et ça y'est : je suis contaminée. J'ai attrapée le virus !!
moi je l'ai contracté dès 1984 et je ne veux pas guérir !Martine a écrit :Bien sûr, le lieu est immense. Mais quelle acoustique ! A côté, le TCE fait pale figure !Christopher a écrit :je trouve que la scène est bien trop grande pour 2 artristes. on est très loin de l'intimité d'un TCE. décidément, je n'arrive pas à me convaincre de l'intérêt de ce genre de concert à Orange : on ne voir rien d'aussi loin !!
Et puis, Orange c'est magique ! Il faut le vivre !!
Voilà ! J'y suis allée pour la première cette année et ça y'est : je suis contaminée. J'ai attrapée le virus !!
Parmi les récitals mémorables donnés devant le grand mur (il y en eu aussi longtemps dans le cadre très intime du cloitre Saint Louis), on peut citer ceux de L. Pavarotti en 1990, M. Caballé et J. Carreras (hors Chorégies) en 1994, les Alagnas en 1997, Futral / Alvarez, N. Dessay en 2004
A chaque fois, un régal !
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
Odb-opéra
Odb-opéra
Certes , le cadre du théâtre antique se prête davantage aux opéras qu'aux récitals mais mon unique expérience de récital à Orange (le Concert de Dessay en 94 ) ne m'a pas déplu ...Dessay , pieds nus paraissait minuscule mais la magie du lieu opérait..avec au loin l'orage qui avait décidé in-extremis de ne pas être de la partie .
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- Soprano
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- Enregistré le : 23 nov. 2005, 00:00