L'histoire de la langue originale

Actualité, potins, débats.
Avatar du membre
DavidLeMarrec
Ténor
Ténor
Messages : 630
Enregistré le : 02 nov. 2003, 00:00
Localisation : Bordeaux
Contact :

L'histoire de la langue originale

Message par DavidLeMarrec » 26 juin 2005, 22:38

Suite à ma question sur la langue originale, je pose cette question à votre érudition proverbiale : quelle est l'origine de ce mouvement ? Instinctivement, je pense à Glyndebourne et Busch, sans aucun fondement, mais qu'en est-il ?


J'ai aussi quelques questions annexes :

- Quelles ont été les raisons invoquées, tout d'un coup ? La fidélité seulement ? Comment a-t-on prouvé la nécessité absolue de changer ce qui fonctionnait jusque-là, dans une Europe qui conservait ses nationalismes et donc, on l'imagine, la passion pour sa langue et au moins une distance à l'art des autres ?

- Comment les publics ont-ils réagi, de se voir ainsi privés du contact direct avec le texte (à moins d'être quadrilingue, j'imagine que j'aurais hurlé, à l'époque, surtout que l'on connaissait intimement les versions traduites - et que l'on ne ressentait donc pas impérieusement la supériorité de l'original) ? Quel en est la rapidité de progression (probablement pas tout d'original en une saison) ? Et selon les pays, les régions, les langues ?

- Et au dix-huitième siècle, lorsqu'on jouait de l'opéra italien dans toute l'Europe, comment faisaient les non italophones qui se rendaient à l'opéra ? Existait-il des traduction aisément disponibles ou même distribuées (comme les arguments en certains endroits), ou alors ces incultes qui ne parlaient pas italien se moquaient-ils du texte ?


Bref, une fois de plus, votre érudition sauvera le monde (et peut-être même plus). En tout cas, elle me sauvera de la déréliction.

David - commentça,c'estpassuffisant? :bomb:


P.S. : Je suis confus de ne pas être plus constructif, veuillez me pardonner. L'interminable billet sur Hamlet et les (délicieux) devoirs de l'hospitalité en sont partiellement responsables.

bajazet
Basse
Basse
Messages : 2413
Enregistré le : 12 juin 2004, 23:00
Contact :

Re: L'histoire de la langue originale

Message par bajazet » 26 juin 2005, 22:46

DavidLeMarrec a écrit :Je suis confus de ne pas être plus constructif, veuillez me pardonner.
Tu veux rire, j'espère ? les questions que tu poses sont passionnantes, une fois de plus. Et je m'interroge sur les réponses.

Pour l'opéra italien au XVIIIe, l'italien n'était-il pas une langue de culture comme le français, et donc l'étrangeté n'était-elle pas très relative ? il faudrait toutes sortes de nuances , j'imagine, mais je n'ai aucune compétence particulière.

Je remarque au moins que certains opéras de Gluck (Orphée, Iphigénie en Tauride) on très tôt été traduits et donnés en allemand dans les pays germaniques.

Avatar du membre
Friedmund
Baryton
Baryton
Messages : 1124
Enregistré le : 20 nov. 2004, 00:00
Localisation : Paris
Contact :

Re: L'histoire de la langue originale

Message par Friedmund » 26 juin 2005, 22:54

DavidLeMarrec a écrit :- Et au dix-huitième siècle, lorsqu'on jouait de l'opéra italien dans toute l'Europe, comment faisaient les non italophones qui se rendaient à l'opéra ? Existait-il des traduction aisément disponibles ou même distribuées (comme les arguments en certains endroits), ou alors ces incultes qui ne parlaient pas italien se moquaient-ils du texte ?
Pour courtiser belles et puissants , l'italien assurait des saveurs et sonorités parfaitement dans le ton, sans pour autant que la compréhension des mots apportent une distraction malvenue qui aurait pu compromettre le succès des intrigues amoureuses et politiques qui se jouaient simultanément à la musique. :wink:

Avatar du membre
DavidLeMarrec
Ténor
Ténor
Messages : 630
Enregistré le : 02 nov. 2003, 00:00
Localisation : Bordeaux
Contact :

Re: L'histoire de la langue originale

Message par DavidLeMarrec » 26 juin 2005, 23:01

bajazet a écrit :Tu veux rire, j'espère ? les questions que tu poses sont passionnantes, une fois de plus.
Je veux bien, mais écrire des bandes dessinées et poser des questions, ce n'est pas précisément ce que j'appelle être constructif. C'est même assez fainéant, dans le genre... J'ai essayé de me rattraper sur les Noces, mais le temps manque. :(

En tout cas, merci de t'y intéresser si gentiment !

Pour l'opéra italien au XVIIIe, l'italien n'était-il pas une langue de culture comme le français, et donc l'étrangeté n'était-elle pas très relative ?
Oui, pour les gens cultivés. Mais il n'y avait pas qu'eux à l'opéra. Et c'est là où je bloque.

Je remarque au moins que certains opéras de Gluck (Orphée, Iphigénie en Tauride) on très tôt été traduits et donnés en allemand dans les pays germaniques.
Merci beaucoup pour ce détail significatif, qui étaye en effet la question...

David - roi

Avatar du membre
Vincenzo
Soprano
Soprano
Messages : 98
Enregistré le : 02 mars 2003, 00:00
Localisation : Paris

Re: L'histoire de la langue originale

Message par Vincenzo » 26 juin 2005, 23:04

DavidLeMarrec a écrit :Suite à ma question sur la langue originale, je pose cette question à votre érudition proverbiale : quelle est l'origine de ce mouvement ? Instinctivement, je pense à Glyndebourne et Busch, sans aucun fondement, mais qu'en est-il ?


J'ai aussi quelques questions annexes :

- Quelles ont été les raisons invoquées, tout d'un coup ? La fidélité seulement ? Comment a-t-on prouvé la nécessité absolue de changer ce qui fonctionnait jusque-là, dans une Europe qui conservait ses nationalismes et donc, on l'imagine, la passion pour sa langue et au moins une distance à l'art des autres ?

Avatar du membre
philopera
Baryton
Baryton
Messages : 1819
Enregistré le : 12 mars 2005, 00:00
Localisation : Paris
Contact :

Re: L'histoire de la langue originale

Message par philopera » 26 juin 2005, 23:05

DavidLeMarrec a écrit : Instinctivement, je pense à Glyndebourne et Busch, sans aucun fondement, mais qu'en est-il ?
.
Je vais parcourir les mémoires de Rudolf Bing pour savoir si il en parle et je vous tiens au courant professeur :)
"Gérard Mortier a raison d'offrir Elektra sans entracte"
( Eric Dahan Libération 25/06/2005)

bajazet
Basse
Basse
Messages : 2413
Enregistré le : 12 juin 2004, 23:00
Contact :

Re: L'histoire de la langue originale

Message par bajazet » 26 juin 2005, 23:07

DavidLeMarrec a écrit :
bajazet a écrit :Pour l'opéra italien au XVIIIe, l'italien n'était-il pas une langue de culture comme le français, et donc l'étrangeté n'était-elle pas très relative ?
Oui, pour les gens cultivés. Mais il n'y avait pas qu'eux à l'opéra. Et c'est là où je bloque.
Je sais qu'en France sous l'Ancien Régime, le public suivait l'opéra sur le livret, même si les opéras étaient en français. À Londres, les opéras de Haendel, en italien, étaient suivis sur un livret bilingue, avec traduction anglaise.

Avatar du membre
DavidLeMarrec
Ténor
Ténor
Messages : 630
Enregistré le : 02 nov. 2003, 00:00
Localisation : Bordeaux
Contact :

Re: L'histoire de la langue originale

Message par DavidLeMarrec » 26 juin 2005, 23:10

philopera a écrit :Je vais parcourir les mémoires de Rudolf Bing pour savoir si il en parle et je vous tiens au courant professeur :)
Je compte sur votre érudition coutumière, Dr Philopera !

En vous remerciant chaleureusement,

David - veilleaugrain

Avatar du membre
DavidLeMarrec
Ténor
Ténor
Messages : 630
Enregistré le : 02 nov. 2003, 00:00
Localisation : Bordeaux
Contact :

Re: L'histoire de la langue originale

Message par DavidLeMarrec » 26 juin 2005, 23:11

[quote="Vincenzo"][/quote]

Oui, Vincenzo ?

David - cornetacoustique

Avatar du membre
DavidLeMarrec
Ténor
Ténor
Messages : 630
Enregistré le : 02 nov. 2003, 00:00
Localisation : Bordeaux
Contact :

Re: L'histoire de la langue originale

Message par DavidLeMarrec » 26 juin 2005, 23:14

bajazet a écrit :Je sais qu'en France sous l'Ancien Régime, le public suivait l'opéra sur le livret, même si les opéras étaient en français. À Londres, les opéras de Haendel, en italien, étaient suivis sur un livret bilingue, avec traduction anglaise.
Voilà qui est fort intéressant ! Je suis impressionné de tant de zèle. Même du bilingue.
Le revirement ne serait donc qu'un rétablissement. D'où vient la transposition, alors ? :D

David - inquisiteur

Répondre