L'histoire de la langue originale
- DavidLeMarrec
- Ténor
- Messages : 630
- Enregistré le : 02 nov. 2003, 00:00
- Localisation : Bordeaux
- Contact :
L'histoire de la langue originale
Suite à ma question sur la langue originale, je pose cette question à votre érudition proverbiale : quelle est l'origine de ce mouvement ? Instinctivement, je pense à Glyndebourne et Busch, sans aucun fondement, mais qu'en est-il ?
J'ai aussi quelques questions annexes :
- Quelles ont été les raisons invoquées, tout d'un coup ? La fidélité seulement ? Comment a-t-on prouvé la nécessité absolue de changer ce qui fonctionnait jusque-là, dans une Europe qui conservait ses nationalismes et donc, on l'imagine, la passion pour sa langue et au moins une distance à l'art des autres ?
- Comment les publics ont-ils réagi, de se voir ainsi privés du contact direct avec le texte (à moins d'être quadrilingue, j'imagine que j'aurais hurlé, à l'époque, surtout que l'on connaissait intimement les versions traduites - et que l'on ne ressentait donc pas impérieusement la supériorité de l'original) ? Quel en est la rapidité de progression (probablement pas tout d'original en une saison) ? Et selon les pays, les régions, les langues ?
- Et au dix-huitième siècle, lorsqu'on jouait de l'opéra italien dans toute l'Europe, comment faisaient les non italophones qui se rendaient à l'opéra ? Existait-il des traduction aisément disponibles ou même distribuées (comme les arguments en certains endroits), ou alors ces incultes qui ne parlaient pas italien se moquaient-ils du texte ?
Bref, une fois de plus, votre érudition sauvera le monde (et peut-être même plus). En tout cas, elle me sauvera de la déréliction.
David - commentça,c'estpassuffisant?
P.S. : Je suis confus de ne pas être plus constructif, veuillez me pardonner. L'interminable billet sur Hamlet et les (délicieux) devoirs de l'hospitalité en sont partiellement responsables.
J'ai aussi quelques questions annexes :
- Quelles ont été les raisons invoquées, tout d'un coup ? La fidélité seulement ? Comment a-t-on prouvé la nécessité absolue de changer ce qui fonctionnait jusque-là, dans une Europe qui conservait ses nationalismes et donc, on l'imagine, la passion pour sa langue et au moins une distance à l'art des autres ?
- Comment les publics ont-ils réagi, de se voir ainsi privés du contact direct avec le texte (à moins d'être quadrilingue, j'imagine que j'aurais hurlé, à l'époque, surtout que l'on connaissait intimement les versions traduites - et que l'on ne ressentait donc pas impérieusement la supériorité de l'original) ? Quel en est la rapidité de progression (probablement pas tout d'original en une saison) ? Et selon les pays, les régions, les langues ?
- Et au dix-huitième siècle, lorsqu'on jouait de l'opéra italien dans toute l'Europe, comment faisaient les non italophones qui se rendaient à l'opéra ? Existait-il des traduction aisément disponibles ou même distribuées (comme les arguments en certains endroits), ou alors ces incultes qui ne parlaient pas italien se moquaient-ils du texte ?
Bref, une fois de plus, votre érudition sauvera le monde (et peut-être même plus). En tout cas, elle me sauvera de la déréliction.
David - commentça,c'estpassuffisant?
P.S. : Je suis confus de ne pas être plus constructif, veuillez me pardonner. L'interminable billet sur Hamlet et les (délicieux) devoirs de l'hospitalité en sont partiellement responsables.
Re: L'histoire de la langue originale
Tu veux rire, j'espère ? les questions que tu poses sont passionnantes, une fois de plus. Et je m'interroge sur les réponses.DavidLeMarrec a écrit :Je suis confus de ne pas être plus constructif, veuillez me pardonner.
Pour l'opéra italien au XVIIIe, l'italien n'était-il pas une langue de culture comme le français, et donc l'étrangeté n'était-elle pas très relative ? il faudrait toutes sortes de nuances , j'imagine, mais je n'ai aucune compétence particulière.
Je remarque au moins que certains opéras de Gluck (Orphée, Iphigénie en Tauride) on très tôt été traduits et donnés en allemand dans les pays germaniques.
- Friedmund
- Baryton
- Messages : 1124
- Enregistré le : 20 nov. 2004, 00:00
- Localisation : Paris
- Contact :
Re: L'histoire de la langue originale
Pour courtiser belles et puissants , l'italien assurait des saveurs et sonorités parfaitement dans le ton, sans pour autant que la compréhension des mots apportent une distraction malvenue qui aurait pu compromettre le succès des intrigues amoureuses et politiques qui se jouaient simultanément à la musique.DavidLeMarrec a écrit :- Et au dix-huitième siècle, lorsqu'on jouait de l'opéra italien dans toute l'Europe, comment faisaient les non italophones qui se rendaient à l'opéra ? Existait-il des traduction aisément disponibles ou même distribuées (comme les arguments en certains endroits), ou alors ces incultes qui ne parlaient pas italien se moquaient-ils du texte ?
- DavidLeMarrec
- Ténor
- Messages : 630
- Enregistré le : 02 nov. 2003, 00:00
- Localisation : Bordeaux
- Contact :
Re: L'histoire de la langue originale
Je veux bien, mais écrire des bandes dessinées et poser des questions, ce n'est pas précisément ce que j'appelle être constructif. C'est même assez fainéant, dans le genre... J'ai essayé de me rattraper sur les Noces, mais le temps manque.bajazet a écrit :Tu veux rire, j'espère ? les questions que tu poses sont passionnantes, une fois de plus.
En tout cas, merci de t'y intéresser si gentiment !
Oui, pour les gens cultivés. Mais il n'y avait pas qu'eux à l'opéra. Et c'est là où je bloque.Pour l'opéra italien au XVIIIe, l'italien n'était-il pas une langue de culture comme le français, et donc l'étrangeté n'était-elle pas très relative ?
Merci beaucoup pour ce détail significatif, qui étaye en effet la question...Je remarque au moins que certains opéras de Gluck (Orphée, Iphigénie en Tauride) on très tôt été traduits et donnés en allemand dans les pays germaniques.
David - roi
Re: L'histoire de la langue originale
DavidLeMarrec a écrit :Suite à ma question sur la langue originale, je pose cette question à votre érudition proverbiale : quelle est l'origine de ce mouvement ? Instinctivement, je pense à Glyndebourne et Busch, sans aucun fondement, mais qu'en est-il ?
J'ai aussi quelques questions annexes :
- Quelles ont été les raisons invoquées, tout d'un coup ? La fidélité seulement ? Comment a-t-on prouvé la nécessité absolue de changer ce qui fonctionnait jusque-là, dans une Europe qui conservait ses nationalismes et donc, on l'imagine, la passion pour sa langue et au moins une distance à l'art des autres ?
- philopera
- Baryton
- Messages : 1819
- Enregistré le : 12 mars 2005, 00:00
- Localisation : Paris
- Contact :
Re: L'histoire de la langue originale
Je vais parcourir les mémoires de Rudolf Bing pour savoir si il en parle et je vous tiens au courant professeurDavidLeMarrec a écrit : Instinctivement, je pense à Glyndebourne et Busch, sans aucun fondement, mais qu'en est-il ?
.
"Gérard Mortier a raison d'offrir Elektra sans entracte"
( Eric Dahan Libération 25/06/2005)
( Eric Dahan Libération 25/06/2005)
Re: L'histoire de la langue originale
Je sais qu'en France sous l'Ancien Régime, le public suivait l'opéra sur le livret, même si les opéras étaient en français. À Londres, les opéras de Haendel, en italien, étaient suivis sur un livret bilingue, avec traduction anglaise.DavidLeMarrec a écrit :Oui, pour les gens cultivés. Mais il n'y avait pas qu'eux à l'opéra. Et c'est là où je bloque.bajazet a écrit :Pour l'opéra italien au XVIIIe, l'italien n'était-il pas une langue de culture comme le français, et donc l'étrangeté n'était-elle pas très relative ?
- DavidLeMarrec
- Ténor
- Messages : 630
- Enregistré le : 02 nov. 2003, 00:00
- Localisation : Bordeaux
- Contact :
Re: L'histoire de la langue originale
Je compte sur votre érudition coutumière, Dr Philopera !philopera a écrit :Je vais parcourir les mémoires de Rudolf Bing pour savoir si il en parle et je vous tiens au courant professeur
En vous remerciant chaleureusement,
David - veilleaugrain
- DavidLeMarrec
- Ténor
- Messages : 630
- Enregistré le : 02 nov. 2003, 00:00
- Localisation : Bordeaux
- Contact :
Re: L'histoire de la langue originale
[quote="Vincenzo"][/quote]
Oui, Vincenzo ?
David - cornetacoustique
Oui, Vincenzo ?
David - cornetacoustique
- DavidLeMarrec
- Ténor
- Messages : 630
- Enregistré le : 02 nov. 2003, 00:00
- Localisation : Bordeaux
- Contact :
Re: L'histoire de la langue originale
Voilà qui est fort intéressant ! Je suis impressionné de tant de zèle. Même du bilingue.bajazet a écrit :Je sais qu'en France sous l'Ancien Régime, le public suivait l'opéra sur le livret, même si les opéras étaient en français. À Londres, les opéras de Haendel, en italien, étaient suivis sur un livret bilingue, avec traduction anglaise.
Le revirement ne serait donc qu'un rétablissement. D'où vient la transposition, alors ?
David - inquisiteur