la Dame de Pique (Bastille, mai-juin 2005)
Une fois n'est pas coutume, je suis totalement d'accord avec Tuano en ce qui concerne la m-e-s. C' est proprement scandaleux !!
Que Lev Dodin ait une idée originale et veuille partir du texte de Pouchkine soit, mais il n'a qu'à mettre en scène la nouvelle alors !
Là, pour que son idée tienne, il trifouille la partition, change les dialogues, change les personnages entre eux, coup des passages !
C'est insupportable !
J'avais haï il y a six ans, et je déteste encore plus aujourd'hui.
En plus c'est d'une rare laideur visuellement parlant, ce qui n'arrange rien !
Je souhaite bon courage à ceux qui découvrent la Dame de Pique avec cette production, c'est carrément incompréhensible !
Vocalement j'ai été enthousiasmé par Galouzine, et par son jeu de scène phénoménal. Pourtant son Hermann n'est pas aussi spectaculaire qu'avant. On sent que plusieurs Otellos et Radamès sont passés par là, hélas ! La voix s'engorge un peu dans le bas médium, et le timbre, qui était somptueux, est un peu terni. Mais les aigus sont souvent resplendissants, et il a fait hier une fin de premier acte magistral.
Papian ne m'a pas soulevé de mon siège comme Mattila l'avait fait...Sa Lisa manque de fièvre et d'abbandon, et scéniquement elle est un peu banale, même si vocalement elle déjoue les pièges du rôle avec une certaine aisance et que la voix ne manque pas de charme ni de rondeur.
Tézier a fait un triomphe. Il faut dire que son air était une vraie leçon de chant ! Il a toujours l'air aussi lointain cependant. C'est dommage qu'il ne donne pas plus sur scène, il en deviendrait fabuleux !
Nikolai Putilin est un Tomski assez moyen, à mon sens. Une certaine raideur dans les aigus, et des sons assez plats dans son air, m'ont gaché mon plaisir.....
Je n'ai rien de particulier à dire sur la COmtesse d'Irina Bogatcheva, on sent qu'elle a du le chanter en boucle, elle a une certaine classe et une certaine aisance, et elle se contrefout de ce que le chef lui indique comme tempo dans la scène de sa mort, ce qui crée des décalages inutiles !
La Pauline de Christianne Stotijn m'a moyennement convaincu; le timbre est beau et le legato bien en place, mais ça manque cruellement de projection dans les graves.
La direction m'a semblé cadrée et précise, mais pour les grandes envolées lyriques et les contrastes saisissants faudra repasser ! Rendez-nous Jurowski !
bref une soirée plutôt moyenne. Mais rien que pour Galouzine et Tézier, et pour Papian dans une moindre mesure, je n'ai pas regretté !
Que Lev Dodin ait une idée originale et veuille partir du texte de Pouchkine soit, mais il n'a qu'à mettre en scène la nouvelle alors !
Là, pour que son idée tienne, il trifouille la partition, change les dialogues, change les personnages entre eux, coup des passages !
C'est insupportable !
J'avais haï il y a six ans, et je déteste encore plus aujourd'hui.
En plus c'est d'une rare laideur visuellement parlant, ce qui n'arrange rien !
Je souhaite bon courage à ceux qui découvrent la Dame de Pique avec cette production, c'est carrément incompréhensible !
Vocalement j'ai été enthousiasmé par Galouzine, et par son jeu de scène phénoménal. Pourtant son Hermann n'est pas aussi spectaculaire qu'avant. On sent que plusieurs Otellos et Radamès sont passés par là, hélas ! La voix s'engorge un peu dans le bas médium, et le timbre, qui était somptueux, est un peu terni. Mais les aigus sont souvent resplendissants, et il a fait hier une fin de premier acte magistral.
Papian ne m'a pas soulevé de mon siège comme Mattila l'avait fait...Sa Lisa manque de fièvre et d'abbandon, et scéniquement elle est un peu banale, même si vocalement elle déjoue les pièges du rôle avec une certaine aisance et que la voix ne manque pas de charme ni de rondeur.
Tézier a fait un triomphe. Il faut dire que son air était une vraie leçon de chant ! Il a toujours l'air aussi lointain cependant. C'est dommage qu'il ne donne pas plus sur scène, il en deviendrait fabuleux !
Nikolai Putilin est un Tomski assez moyen, à mon sens. Une certaine raideur dans les aigus, et des sons assez plats dans son air, m'ont gaché mon plaisir.....
Je n'ai rien de particulier à dire sur la COmtesse d'Irina Bogatcheva, on sent qu'elle a du le chanter en boucle, elle a une certaine classe et une certaine aisance, et elle se contrefout de ce que le chef lui indique comme tempo dans la scène de sa mort, ce qui crée des décalages inutiles !
La Pauline de Christianne Stotijn m'a moyennement convaincu; le timbre est beau et le legato bien en place, mais ça manque cruellement de projection dans les graves.
La direction m'a semblé cadrée et précise, mais pour les grandes envolées lyriques et les contrastes saisissants faudra repasser ! Rendez-nous Jurowski !
bref une soirée plutôt moyenne. Mais rien que pour Galouzine et Tézier, et pour Papian dans une moindre mesure, je n'ai pas regretté !
la carrière de Gennadi Rozhdestvensky
David-Opera a écrit : Un anglais assis à côté de moi m'a expliqué que ce chef avait été le directeur musical de l'orchestre symphonique de la BBC pendant 3 ans.
né en 1931, il a donc septante quatre ans.
1964-1970 chef principal au Bolchoï
se produit également comme pianiste
auteur de recherches et d'arrangements de nombreuses oeuvres orchestrales
a enseigné la direction d'orchestre au Conservatoire de Moscou
a été directeur musical de l'opéra de chambre de Moscou
de l'orchestre philharmonique de Stockholm
chef principal du BBC Symphony Orchestra de 1978 à 1981
puis de l'Orchestre Philharmonique de Vienne jusqu'en 1983
etc etc.
Quelle carrière!
Faustin
que signifient ces décors?
abaris a écrit : Ajoutons que les décors de cette production n?ont rien du sommet de laideur dépeint par certains. Les hôpitaux psychiatriques ne sont d?ailleurs pas des endroits attrayants.
Il est évident que si tout se passait dans le "célèbre hôpital psychiatrique Oboukhov de Saint Petersbourg"... et dans la tête de Hermann, il ne pouvait plus y avoir ni jardin d'été à Saint-Petersbourg, ni chambre de Lisa, ni grand salon d'une demeure aristocratique, ni chambre de la comtesse, ni chambre de Hermann dans la caserne, ni quai de la Neva éclairé par la lune, ni maison de jeu.
Le décor de la première partie était triste et minimaliste mais compréhensible, il s'agit bien de la chambre d'hôpital d'Hermann. Le décor de la deuxième partie avec ses reproductions en plâtres d'antiques était bizarre et incompréhensible. De quoi s'agissait-il? Du hall de l'hôpital ainsi décoré? Possible. Ou d'une vision onirique exprimant de façon assez kitsch les aspirations d'un Herrmann décidemment frustré à tous les niveaux? Si vous avez une idée sur la question...
Faustin
un rôle très statique
Présence scénique? Dans cette mise en scène, il n'a pas grand chose à jouer, il reste debout sur son estrade, comme un soliste dans un oratorio. S'il a des talents d'acteur à exprimer ce n'est pas dans ce spectacle que l'occasion lui en est donnée.jeanch a écrit : Tézier possède une présence scénique qui correspond formidablement au rôle
Faustin
ce à quoi nous avons échappé
Du meilleur goût, à ce que je vois! Et tout ça dans une oeuvre qui se réclame de Mozart et de Grétry!tuano a écrit : La Grande Catherine (qui n'apparaît pas ici pour cause de tripatouillage) était un squelette géant.
Faustin
Re: que signifient ces décors?
A mon sens, c'est assez aisément explicable. Plus Hermann sombre dans l'introspesction et le délire, plus ses hallucinations/ souvenirs deviennent précis. Il ne voit donc plus seulement la chambre d'hôpital mais se trouve mentalement transporté dans le palais de la comtesse....faustin a écrit :
Le décor de la première partie était triste et minimaliste mais compréhensible, il s'agit bien de la chambre d'hôpital d'Hermann. Le décor de la deuxième partie avec ses reproductions en plâtres d'antiques était bizarre et incompréhensible. De quoi s'agissait-il? Du hall de l'hôpital ainsi décoré? Possible. Ou d'une vision onirique exprimant de façon assez kitsch les aspirations d'un Herrmann décidemment frustré à tous les niveaux? Si vous avez une idée sur la question...
Faustin
Re: un rôle très statique
Le fait que Tézier paraisse en permanence distancé me parait tout à fait convenir à ce que Dodin demande au rôle (et heureusement pour Ludo, piètre comédien). La froideur de ses apparitions correspondent à ce personnage qu'Hermann voit de loin et souhaiterait oublier mais dont la présence (ici par le seul chant) lui rappelle l'impossibilité de son amour.faustin a écrit :Présence scénique? Dans cette mise en scène, il n'a pas grand chose à jouer, il reste debout sur son estrade, comme un soliste dans un oratorio. S'il a des talents d'acteur à exprimer ce n'est pas dans ce spectacle que l'occasion lui en est donnée.jeanch a écrit : Tézier possède une présence scénique qui correspond formidablement au rôle
Et puis pourquoi on se prend la tête là-dessus Faustin ? J'avais cru comprendre que tu serais le 5eme membre du club des dodinophiles !
Même avec de la bonne volonté, je ne vois vraiment pas ce qu'il y a d'incompréhensible dans cette mise en scène. Toute l'ambiguïté des rapports entre Hermann et Lisa d'une part, la comtesse de l'autre, est au contraire formidabelement mise en lumière...philou a écrit :Je souhaite bon courage à ceux qui découvrent la Dame de Pique avec cette production, c'est carrément incompréhensible !
J'y suis allé avec un ami qui entendait l'oeuvre pour la première fois, je peux vous assurer qu'il a tout compris !
moi aussi je découvrais l'oeuvre. je n'ai eu qu'un peu de flottement au moment de la pastorale (mais c'est normal). je ne pense pas qie les enjeux principaux puissent échapper.
je ne trouve pas, pour préciser mes impressions, que l'idée de cette mise-en-scène est mauvaise, je trouve juste qu'elle n'a pas été exploitée à fond, soigneusement (la direction d'acteur ! quand on entend dévoiler les rapports profonds entre les personnages...), et que pour compenser le côté "tout est joué d'avance" du flash back, des personnages présents tout le temps, il aurait fallu prendre le soin de ménager particulièrement les divers contextes dramatiques et les ambiances pour que la représentation fonctionne, tout simplement...
et puis cela manque de cohérence, on nous invite à voir l'action soit directement par le regard d'Hermann, soit à voir Hermann revivre ses sensations mais en voyant bien qu'il délire, etc...
et du pur point de vue visuel, c'est la plupart du temps assez laid, avec cette lumière éclairant le lit et tout le monde de côté pendant toute l'oeuvre, les décors moches, d'un seul coup on nous dévoile un salon de la contesse pas terrible...
Tout m'a paru aplani, terne, alors qu'il aurait finalement suffi de peu, à mon sens, pour en faire un bon spectacle.
quand on propose un commentaire de texte, il faut déjà proposer le texte ! défaut récurrent des m.E.S actuelles...
je ne trouve pas, pour préciser mes impressions, que l'idée de cette mise-en-scène est mauvaise, je trouve juste qu'elle n'a pas été exploitée à fond, soigneusement (la direction d'acteur ! quand on entend dévoiler les rapports profonds entre les personnages...), et que pour compenser le côté "tout est joué d'avance" du flash back, des personnages présents tout le temps, il aurait fallu prendre le soin de ménager particulièrement les divers contextes dramatiques et les ambiances pour que la représentation fonctionne, tout simplement...
et puis cela manque de cohérence, on nous invite à voir l'action soit directement par le regard d'Hermann, soit à voir Hermann revivre ses sensations mais en voyant bien qu'il délire, etc...
et du pur point de vue visuel, c'est la plupart du temps assez laid, avec cette lumière éclairant le lit et tout le monde de côté pendant toute l'oeuvre, les décors moches, d'un seul coup on nous dévoile un salon de la contesse pas terrible...
Tout m'a paru aplani, terne, alors qu'il aurait finalement suffi de peu, à mon sens, pour en faire un bon spectacle.
quand on propose un commentaire de texte, il faut déjà proposer le texte ! défaut récurrent des m.E.S actuelles...
C'est particulièrement dommageable dans ce genre d'oeuvres où l'émotion est au premier degré. A force de tout analyser, on passe complètement à côté de l'émotion. N'est-ce pas pourtant cela l'essentiel ?
Il n'y a justement pas d'ambiguïté dans leurs rapports ! Le livret est d'une grande clarté, ce genre de mise en scène embrouille tout.Golaud a écrit :Toute l'ambiguïté des rapports entre Hermann et Lisa d'une part, la comtesse de l'autre, est au contraire formidabelement mise en lumière...