Reprise d'Arabella au Châtelet
Reprise d'Arabella au Châtelet
J'ouvre le fil de discussion consacré à cette reprise et j'en profite pour annoncer que selon le site du théâtre, c'est Günter Neuhold qui dirigera la représentation de ce soir (il mentionnait Andrew Davis ce matin).
- Friedmund
- Baryton
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De retour de la première. Une bien belle soirée, acceuillie très chaleureusement par le public. La mise en scène de Mussbach est toujours aussi efficace et belle, bénéficiant en plus d'un trio de chanteurs comédiens dans l'âme.
Bonney, qui avait été sublime lors de la première série de représentations, a perdu de la clarté, de la facilité et de la splendeur dans l'aigu devenu un peu raide, particulièrement dans le duo du I. Pourtant, la voix reste superbe, et arrache les larmes au III (les miennes en tout cas).
Hampson est naturellement superbe vocalement, quoique parfois sans la plénitude de timbre et d'émission des grands Mandryka dans les passages plus couverts par l'orchestre. La composition scénique est par contre extraordinaire de vérité et de vie.
Mattila est vocalement parfaite, actrice en diable, et à tout l'esprit qui sied à Arabella. Quelle voix, mais quelle voix!
Bonne famille Waldner (Rosalind Plowright en bonus), trois prétendants de comtes d'une bonne qualité (même si on a perdu Wottrich, Elemer de la première saison), Milli convenable.
Gunther Neuhold a rejoint donc in extremis la production, se partageant entre les répétitions de Lulu à l'opéra du Rhin et les représentations d'Arabella au Châtelet. Direction très naturelle et sans emphase, très vivante, sans les raffinements que l'on pouvait attendre du Philarmonia Orchestra; mais étant donné les incertitudes ayant pesé sur les répétitions et l'arrivée d'un chef de dernière minute, on ne saurait leur en vouloir.
ps: il a été annoncé que Donhany malade avait du rentrer à Hambourg... espèrons que cela ne soit pas trop grave.
Bonney, qui avait été sublime lors de la première série de représentations, a perdu de la clarté, de la facilité et de la splendeur dans l'aigu devenu un peu raide, particulièrement dans le duo du I. Pourtant, la voix reste superbe, et arrache les larmes au III (les miennes en tout cas).
Hampson est naturellement superbe vocalement, quoique parfois sans la plénitude de timbre et d'émission des grands Mandryka dans les passages plus couverts par l'orchestre. La composition scénique est par contre extraordinaire de vérité et de vie.
Mattila est vocalement parfaite, actrice en diable, et à tout l'esprit qui sied à Arabella. Quelle voix, mais quelle voix!
Bonne famille Waldner (Rosalind Plowright en bonus), trois prétendants de comtes d'une bonne qualité (même si on a perdu Wottrich, Elemer de la première saison), Milli convenable.
Gunther Neuhold a rejoint donc in extremis la production, se partageant entre les répétitions de Lulu à l'opéra du Rhin et les représentations d'Arabella au Châtelet. Direction très naturelle et sans emphase, très vivante, sans les raffinements que l'on pouvait attendre du Philarmonia Orchestra; mais étant donné les incertitudes ayant pesé sur les répétitions et l'arrivée d'un chef de dernière minute, on ne saurait leur en vouloir.
ps: il a été annoncé que Donhany malade avait du rentrer à Hambourg... espèrons que cela ne soit pas trop grave.
- philopera
- Baryton
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Je vois avec plaisir que tuas changé d'avis sur Hampson ! cela me fait bien plaisir.Friedmund a écrit :
Hampson est naturellement superbe vocalement, quoique parfois sans la plénitude de timbre et d'émission des grands Mandryka dans les passages plus couverts par l'orchestre. La composition scénique est par contre extraordinaire de vérité et de vie.
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"Gérard Mortier a raison d'offrir Elektra sans entracte"
( Eric Dahan Libération 25/06/2005)
( Eric Dahan Libération 25/06/2005)
Je suis globalement d'accord avec Friedmund sur la qualité de cette soirée, avec deux ou trois réserves cependant.
On aura retrouvé avec plaisir la superbe mise en scène de P. Mussbach, transposant l'action d'Arabella dans le hall de l'hôtel où la famille Waldner a trouvé refuge pour fuir ses créanciers.
J'ai trouvé K. Mattila en légère méforme par rapport à son niveau habituel, la chanteuse accusant certains problèmes de souffle et de justesse, surtout au II ('Der Richtige so hab' ilch still' déçoit notamment...).
Hampson, qui a survolé ce spectacle de sa classe scénique et vocale, est un Mandryka admirable. Bonney est superbe également. Superbes seconds rôles, notamment R. Plowright (Adélaïde Waldner) et Will Hartmann (Elemer).
Même s'il faut remercier G. Neuhold d'avoir repris cette production in extremis, c'est la fosse qui déçoit beaucoup, et il est impossible d'en faire abstraction dans cet ouvrage. C'est bruyant, très lourd, sans l'abandon et la poésie inhérentes à l'oeuvre (comme dans la coda de 'Du wirst mein Gebieter sein' ) et l'orchestre n'aura pas réussi à étirer les tempi pour créer ces effets de suspension hors du temps propres au compositeur
Le chef allemand ne pouvait de toute façon s'en remettre à un Philarmonia en petite forme, dont les cuivres détonnent constamment (on n'entend qu'eux dans 'Aber der Richtige':evil: ).
Malgré ces réserves (qu'on espère provisoires), une belle soirée straussienne.
On aura retrouvé avec plaisir la superbe mise en scène de P. Mussbach, transposant l'action d'Arabella dans le hall de l'hôtel où la famille Waldner a trouvé refuge pour fuir ses créanciers.
J'ai trouvé K. Mattila en légère méforme par rapport à son niveau habituel, la chanteuse accusant certains problèmes de souffle et de justesse, surtout au II ('Der Richtige so hab' ilch still' déçoit notamment...).
Hampson, qui a survolé ce spectacle de sa classe scénique et vocale, est un Mandryka admirable. Bonney est superbe également. Superbes seconds rôles, notamment R. Plowright (Adélaïde Waldner) et Will Hartmann (Elemer).
Même s'il faut remercier G. Neuhold d'avoir repris cette production in extremis, c'est la fosse qui déçoit beaucoup, et il est impossible d'en faire abstraction dans cet ouvrage. C'est bruyant, très lourd, sans l'abandon et la poésie inhérentes à l'oeuvre (comme dans la coda de 'Du wirst mein Gebieter sein' ) et l'orchestre n'aura pas réussi à étirer les tempi pour créer ces effets de suspension hors du temps propres au compositeur
Le chef allemand ne pouvait de toute façon s'en remettre à un Philarmonia en petite forme, dont les cuivres détonnent constamment (on n'entend qu'eux dans 'Aber der Richtige':evil: ).
Malgré ces réserves (qu'on espère provisoires), une belle soirée straussienne.
J'ai passé une magnifique soirée, dans laquelle tous les ingrédients étaient à l'unisson : superbe orchestre, distribution homogène et excellente, mise en scène très réussie et mettant en valeur l'oeuvre sans distanciation excessive. Le trio Mattila - Hampson - Bonney foctionne admirablement, que ce soit sur le plan scénique ou vocal. S'il devait y avoir pour moi un triomphateur de la soirée, ce serait T. Hampson, qui est constamment juste et dose parfaitement son jeu scènique, sans excès et est en superbe voix. Sa diction en allemand me semble parfaite, et il maîtrise parfaitement le rôle, en différenciant chacun des moments de l'opéra. Mattila a toujours une superbe présence. Parfois elle a le visage un tantinet crispé mais c'est vraiment pour chipoter. J'aimerais bien voir cet opéra avec une chanteuse plus proche de l'âge du rôle, ce doit être intéressant :mais en lisant l'Avant-scène je vois que le rôle a souvent été interprété par des chanteuses au faîte de leur carrière, qui avaient dépassé la quarantaine.
B. Bonney est très émouvante mais j'ai trouvé qu'à certains moments elle "en faisait "un peu trop (style film muet à la Charlot).
L'ensemble est une superbe réussite, la première a été à juste titre très applaudie.
Une bonne intro à Strauss pour ceux qui ne l'aiment pas trop !
B. Bonney est très émouvante mais j'ai trouvé qu'à certains moments elle "en faisait "un peu trop (style film muet à la Charlot).
L'ensemble est une superbe réussite, la première a été à juste titre très applaudie.
Une bonne intro à Strauss pour ceux qui ne l'aiment pas trop !
Bon bah, c'était pas la foule des ODBiens ?? Qu'est-ce qui se passe ? Cette production ne remue pas les foules ? Je pense que vous serez nombreux à y aller aux autres dates. Je me demande si le spectacle s'est bien vendu, la salle n'avait pas l'air archicomble (trop de Strauss à Paris, ça lasse ???).