Haendel - Orlando - Corti / vc - TCE - 13/01/2020

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Re: Haendel - Orlando - Corti / vc - TCE - 13/01/2020

Message par Peleo » 13 janv. 2020, 14:27

En effet, je n'avais pas vu les allusions au timbre et à la technique de Fagioli. Je dois changer de lunettes, c'est évident;

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Re: Haendel - Orlando - Corti/VC - TCE - 13/01/2020

Message par PlacidoCarrerotti » 13 janv. 2020, 14:50

Peleo a écrit :
13 janv. 2020, 14:27
En effet, je n'avais pas vu les allusions au timbre et à la technique de Fagioli. Je dois changer de lunettes, c'est évident;
:lol: :lol: :lol:
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).

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Re: Haendel - Orlando - Corti/VC - TCE - 13/01/2020

Message par PlacidoCarrerotti » 13 janv. 2020, 15:59

Peleo a écrit :
12 janv. 2020, 16:46
Réduire Fagioli à ses "simagrées"... savoureux !
Personnellement, ayant un goût modéré pour Haendel et n'ayant pris des places que pour Franco Fagioli, je vais sans doute laisser mon fauteuil vide.
Je vais probablement en faire de même.
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).

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Re: Haendel - Orlando - Corti / vc - TCE - 13/01/2020

Message par David-Opera » 14 janv. 2020, 08:43

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Nuria Rial (Dorinda), Delphine Galou (Medoro) et Kathryn Lewek (Angelica) - Orlando - TCE, le 13/01/2020

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Kathryn Lewek (Angelica) - Orlando - TCE, le 13/01/2020
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Re: Haendel - Orlando - Corti / vc - TCE - 13/01/2020

Message par HELENE ADAM » 14 janv. 2020, 09:48

Les amoureux du baroque finissent par bien connaitre l'histoire d'Orlando (le "Roland", soldat de l'armée de Charlemagne) racontée dans le poème épique et éponyme de l'Arioste, écrit entre 1516 et 1527. Cette oeuvre monumentale a inspiré notamment l'Orlando furioso de Vivaldi (1727) et l'Orlando Paladino de Haydn (1782).
C'est l'histoire d'un amour qui rend fou, l'amour d'Orlando, héros de guerre pour la princesse païenne Angelica laquelle aime d'un amour fusionnel, le prince Medoro. C'est le mage Zoroastre qui les sauvera, Orlando de la folie meurtrière et les amants d'une mort impitoyable. Il rendra sa raison à Orlando.
Quand Handel compose ce magnifique opéra seria, il est installé depuis longtemps à Londres où il a littéralement popularisé l'opéra italien et cet Orlando est son avant-dernière oeuvre créée au King's Theater avec le castrat alto Francesco Bernardi, dit "Senesino" pour lequel le rôle d'Orlando a été écrit.
La richesse orchestrale et vocale de cet opéra ne lasse pas d'émerveiller tant elle atteint des sommets pyrotechniques à plusieurs reprises avec des audaces réellement novatrices comme le fameux air acrobatique de la "Folie" d'Orlando tandis que la tension dramatique est à son comble dans un récit qui ne ménage guère de respirations, récitatifs courts et continuo très riche (deux luths différents hier soir alternant accompagné du clavier, d'un violoncelle de génie et parfois de la basse), arias époustouflants avec da capo et changements de style au cours même de l'air pour tous les protagonistes.
Sans atteindre me semble-t-il, le niveau des prestations de René Jacob dans cette oeuvre, la formation très (trop ?) réduite d'Il Pomo d’Oro sous la direction très séduisante de Francesco Corti, atteint un très bon niveau grâce à des instrumentistes de grand talent : j'ai parlé de l'un des violoncelles, il faut saluer également la prestation des violons, des bois et des luths, qui, savent incroyablement bien valoriser la sonorité "baroque" de leurs instruments d'époque, donnant du Handel vivant, agité, coloré, comme on l'aime.

Christophe Dumaux est un Orlando réellement "furioso" et sa fureur qui gagne peu à peu l'artiste "physiquement" est terriblement réaliste. Très belle prestation tant vocale (ahurissantes séries de vocalises dans l'air de la folie notamment) que scénique a remporté l'adhésion immédiate du public, la première partie étant particulièrement enlevée et la deuxième partie lui ménageant ses plus beaux airs qu'il nous a offerts dans une maitrise parfaite et très impressionnante (mais quel rôle en or pour un contre-ténor doué).

Kathryn Lewek en Angelica n'est pas en reste bien au contraire. C'est, à l'instar de sa superbe Euridice dans l'Orphée aux enfers de Salzbourg l'été dernier, une actrice qui "entre" dans son rôle avec une confondante facilité, surtout dans une version concert, et qui affronte toutes les difficultés vocale avec beaucoup de conviction, campant une Angelica déterminée et courageuse, amoureuse et fière, sans doute la meilleure prestation de la soirée, vocalises impeccables et aigus -en général- très percutants. On se rappelle peut-être qu'elle s'était élevée contre des remarques déplacées sur son "poids" après son Euridice, elle était hier soir tout simplement magnifique, drapée dans son opulente chevelure et si douée que tout le reste (et d'ailleurs quel reste ? c'est une très belle femme) n'avait aucune espèce d'importance.

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Et il faut souligner que du Handel aussi bien servi, c'est vraiment jouissif (quand on aime le baroque...). Parce que les autres ne déméritaient pas dans ce très bel ensemble (qui comporte peu de duos et un seul trio...tous magnifiques). Delphine Galou, la plus androgyne des trois femmes, est un Medoro très princier, très touchant dans son amour fou pour Angelica auquel on croit très fort tant les regards des deux artistes l'une vers l'autre sont véridiques, tant leurs voix se marient bien en se répondant, tant le contraste de leur style enrichit l'interprétation d'une partition magnifique.

Nuria Rial est une Dorinda plus douce vocalement, une jolie soprano au timbre délicat, parfois moins audible dans le médium mais aux aigus tendres et romantiques ce qui sied au rôle là encore.

Quant à John Chest il campe un Zoroastro bien chantant, aux graves un peu confidentiels mais qui ne démérite pas dans un rôle assez court qu'ilmène tambour battant au début et à la fin de l'opéra.
Belle ovation d'un public généralement acquis au baroque (et à Handel que le TCE donne souvent par bonheur) dans une salle plutôt bien remplie.
Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
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Re: Haendel - Orlando - Corti / vc - TCE - 13/01/2020

Message par VivaLaMamma » 14 janv. 2020, 12:38

Agréable soirée mais l'œuvre est un peu soporifique, avec pas mal de longueurs.

Belle prestation d'Il Pomo d'Oro, avec direction enlevée et enthousiasmante du jeune Francesco Corti.

Du second balcon, j'ai trouvé le timbre de Christophe Dumaux étrange, un peu étriqué/serré. Je ne l'avais pas entendu depuis 2008 (un Giulio Cesare à Marseille) et je ne me souvenais pas d'un son aussi mat. Rien à redire en revanche sur l'incarnation et la vocalisation impressionnante.
La soirée a pour moi été dominée par Kathryn Lewek que je découvrais à cette occasion en live (étaient-ce ses débuts parisiens ?).
La soprano est à l'aise tant dans la virtuosité que dans le cantabile, avec une belle maîtrise technique qui lui permet aigus filés aussi bien que variations audacieuses. La voix est corsée, avec une projection percutante et l'interprète habite son rôle malgré la version de concert. Elle l'emporte à l'applaudimètre.
Nuria Rial est une charmante Dorinda mais très légère, dans son dernier air on n'entendait pas la moitié des notes dès que ça descend dans le médium.
Delphine Galou, malgré son timbre androgyne parfait pour ce rôle et sa superbe silhouette (les escarpins !!), est apparue très en retrait. Là aussi, je ne l'avais pas entendue depuis quelques années et j'avais souvenir d'une voix plus sonore.
La voix de John Chest n'émerge que dans l'aigu, le grave disparait corps et âme derrière l'orchestre ce qui est assez gênant pour un rôle de basse...

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Re: Haendel - Orlando - Corti / vc - TCE - 13/01/2020

Message par Bernard C » 14 janv. 2020, 13:20

Pour John Chest , c'est un baryton donc un rôle de basse comme Zoroastro est certainement trop bas pour lui.

Bernard
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Re: Haendel - Orlando - Corti / vc - TCE - 13/01/2020

Message par HELENE ADAM » 14 janv. 2020, 18:38

Bernard C a écrit :
14 janv. 2020, 13:20
Pour John Chest , c'est un baryton donc un rôle de basse comme Zoroastro est certainement trop bas pour lui.

Bernard
Oui comme j'étais placée sous son nez (place que tu connais bien :lol: ) je peux dire qu'il était un peu en souffrance dès que ça descendait très bas mais globalement, c'était enlevé et satisfaisant et l'artiste m'a paru plutôt prometteur (je le découvrais). Mais c'est incontestablement Kathryn Lewek qui m'a le plus impressionnée ...(et c'était déjà le cas lors de la retransmission de Salzbourg de son Euridice). Une artiste à suivre de très très près... :wink:
Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
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Re: Haendel - Orlando - Corti / vc - TCE - 13/01/2020

Message par Ariodante13 » 14 janv. 2020, 20:56

Kathryn Lewek a aussi été une époustouflante Ginevra dans Ariodante en 2017 à Salzbourg aux cotés de Cécilia Bartoli qui l'avait invitée pour le Festival de Pentecôte. J'avais de suite remarqué cette artiste à la voix très étendue et solide.Elle a conforté hier soir ce que j'avais pensé d'elle la première fois.

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Re: Haendel - Orlando - Corti / vc - TCE - 13/01/2020

Message par Asvo » 14 janv. 2020, 22:45

Bernard C a écrit :
14 janv. 2020, 13:20
Pour John Chest , c'est un baryton donc un rôle de basse comme Zoroastro est certainement trop bas pour lui.

Bernard
Tout à fait d'accord. Étant plus loin qu'Hélène, je n'entendais pas la moitié de ses notes...

Quant à Nuria Rial, ce n'est pas un problème d'audibilité que j'ai senti, mais j'ai été gêné par sa volonté de blanchir au maximum tous ses sons, de les dénuer de tout vibrato... Dommage car ce que j'ai pu entendre d'elle (au disque notamment, avec Pluhar) m'avait charmé.

D'accord avec les avis sur Kathryn Lewek, magnifique dans ce rôle, à réentendre dans du baroque !!

Et Christophe Dumaux m'a aussi apparu comme moins sonore que dans mes souvenirs (en Tolomeo au Met, il sonnait bien plus !). Dommage, car l'intelligence de la caractérisation est toujours là, de même que la maîtrise du style.

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