Snobinart a écrit : ↑17 sept. 2019, 10:38
Il n'y a pas eu de tentative et donc pas d'échec. Lissner a construit ses saisons autour de concepts marketings, sur ce qui vendait, ce qui attirait les mécènes etc. De ce point de vue, son mandat et ce qu'il s'était donné comme objectif est atteint. ça fait pas exactement une politique artistique à mon sens mais c'est un autre débat. Neef semble concevoir les choses de manière différente avec cette touche nord-américaine qui lui permet de penser le théâtre autrement qu'à l'aune des subventions.
Je ne crois pas que Lissner pense le théâtre à l'aune des subventions justement : il a clairement annoncé sa volonté d'élargir le volant de mécénat (c'est d'ailleurs ce que tu écris
) face à la baisse annoncées des subventions. Ce sont deux modes de financement d'un art qui ne sera jamais équilibré par définition, par les simples recettes de la billetterie, comme tout spectacle vivant d'ailleurs et singulièrement celui-ci qui fait appel à un nombre impressionnants d'artistes, techniciens etc etc en "réel" ( pas de télétravail possible...
).
Lissner a plutôt modernisé la vision ancienne basée exclusivement sur la subvention étatique, et l'on peut discuter à l'infini des avantages de l'un et de l'autre mais dans les deux cas, il s'agit de financement avec "droit de regard". Les exigences des mécènes et leur influence peut s'avérer problématique, notamment parce qu'il "leur" faut des "noms" dont on parle beaucoup et qui peuvent faire le "buzz" ce qui n'est pas toujours synonyme de qualité (ceux dont on ne parle pas non plus par ailleurs....
).
D'une manière générale, tout en restant prudente et pas convaincue par tout, je trouve que l'ère Lissner a permis de franchir un vrai niveau quant aux distributions et aux metteurs en scène (qu'on les apprécie ou non) mais pas du tout quant aux chefs d'orchestre. Et ce n'est pas par hasard à mon sens, que c'est encore aujourd'hui, la cinquième roue du carrosse dont personne, ou presque, ne parle....