Puccini- Tosca- Rustioni/Honoré- Aix- 07/2019

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Bernard C
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Re: Puccini- Tosca- Rustioni/Honoré- Aix- 07/2019

Message par Bernard C » 23 juil. 2019, 18:39

Je suis surpris Waba.
Dans leur majorité les opéras , c'est du mélo ou des histoires cucu assez rudimentaires.
Ou alors des trucs un peu délirants ( Wagner, Berlioz, Debussy, Strauss ....)

Même si bien souvent c'est inspiré d'un chef d'œuvre littéraire.
Le livret d'opéra nous réduit tout ça à quelques situations assez caricaturales.
Pourtant la magie de l'opéra c'est précisément d'extraire des émotions essentielles de ces histoires.
C'est la conjonction de la voix , de la musique et de la situation narrative.

C'est d'ailleurs pour ça que je trouve assez vain de vouloir faire dire à ces livrets plein de trucs "cachés" comme le prétendent les hommes de théâtre qui veulent faire preuve de " créativité"
Tosca est profondément bouleversante quand les chanteurs et le chef y mettent l'essence de ce qu'elle représente ( passion, jalousie, désir ,etc...) .

Il suffit de ne pas contrarier vissi d'arte pour que ça marche .
D'ailleurs toi même tu observes que le troisième acte d'Aix est le plus fort , celui où on laisse Calleja et Blue nous donner ce que Puccini a voulu nous communiquer.... une fois sortis de la déblatération parasite.

Bernard
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Re: Puccini- Tosca- Rustioni/Honoré- Aix- 07/2019

Message par micaela » 23 juil. 2019, 19:12

Et je suis étonnée que ça tombe sur Tosca. "Gros mélo dont on a perdu le goût", je ne crois pas. Il y a certainement d'autres opéras auquel le qualificatif convient mieux (du moins en ce qui concerne leur livret).
Le sommeil de la raison engendre des monstres (Goya)

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Re: Puccini- Tosca- Rustioni/Honoré- Aix- 07/2019

Message par jerome » 23 juil. 2019, 20:20

Loïs a écrit :
23 juil. 2019, 15:32
Après si l'on accroche on aura envie de le découvrir sous des angles ou éclairages différents.
Ah ben non pas forcément et en tout cas pas sous des angles et éclairages moderno-contemporéano transposés!

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Re: Puccini- Tosca- Rustioni/Honoré- Aix- 07/2019

Message par micaela » 23 juil. 2019, 20:35

Ca c'est ton avis.
Il y a des transpositions qui fonctionnent, d'autres non. C'est au coup par coup pour moi.
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Re: Puccini- Tosca- Rustioni/Honoré- Aix- 07/2019

Message par jerome » 23 juil. 2019, 20:58

Il y en a beaucoup plus qui esquintent l'œuvre qu'il n'y en a qui fonctionnent.

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Re: Puccini- Tosca- Rustioni/Honoré- Aix- 07/2019

Message par wababelooba » 24 juil. 2019, 18:58

Bernard C a écrit :
23 juil. 2019, 18:39
Je suis surpris Waba.
Dans leur majorité les opéras , c'est du mélo ou des histoires cucu assez rudimentaires.
Ou alors des trucs un peu délirants ( Wagner, Berlioz, Debussy, Strauss ....)

Même si bien souvent c'est inspiré d'un chef d'œuvre littéraire.
Le livret d'opéra nous réduit tout ça à quelques situations assez caricaturales.
Pourtant la magie de l'opéra c'est précisément d'extraire des émotions essentielles de ces histoires.
C'est la conjonction de la voix , de la musique et de la situation narrative.

C'est d'ailleurs pour ça que je trouve assez vain de vouloir faire dire à ces livrets plein de trucs "cachés" comme le prétendent les hommes de théâtre qui veulent faire preuve de " créativité"
Tosca est profondément bouleversante quand les chanteurs et le chef y mettent l'essence de ce qu'elle représente ( passion, jalousie, désir ,etc...) .

Il suffit de ne pas contrarier vissi d'arte pour que ça marche .
D'ailleurs toi même tu observes que le troisième acte d'Aix est le plus fort , celui où on laisse Calleja et Blue nous donner ce que Puccini a voulu nous communiquer.... une fois sortis de la déblatération parasite.

Bernard
Que les sujets soient bien souvent de gros mélos , certes , mais reconnais que chez Verdi par exemple , une représentation de Don Carlos est toujours plus enrichissante qu'une de la Forza, une Traviata plus qu'une de Luisa Miller ( que j'aime beaucoup par ailleurs), que chez Strauss, une des forces ce sont les livrets d'Hoffmanstal, que chez Janacek pour partir à l'extrême De la Maison des Morts est plus passionnant que Jenufa .

Ou alors si la musique et les voix sont les seules à provoquer ces émotions sublimes que nous recherchons tous , contentons nous des versions concert.

Le troisième acte d’Aix était d’ailleurs assez retors à ce sujet puisqu’il était la conséquence des deux actes précédents et que tout ( de la robe en lamé ultra moulante limite kitsch d’Angela Blue au smok too much de Calleja , sans compter l’omniprésence de Malfitano) pouvait aussi donner l’idée d’une vision parodique du concert. Les fleurs entassées devant les chanteurs seraient alors pour l’enterrement des versions scéniques plus que pour le triomphe des chanteurs . Comme un adieu , une page qui se tourne dans l’histoire de l’opéra.
Car s’il faut reconnaître quelque chose à Honoré c’est que sa mise en scène était très travaillée et très pensée , même s’il s’est, de façon évidente, pris les pieds dans le concept.

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Re: Puccini- Tosca- Rustioni/Honoré- Aix- 07/2019

Message par PlacidoCarrerotti » 24 juil. 2019, 19:08

wababelooba a écrit :
24 juil. 2019, 18:58


Ou alors si la musique et les voix sont les seules à provoquer ces émotions sublimes que nous recherchons tous , contentons nous des versions concert.

Je trouve que cette conclusion vient comme un cheveu sur la soupe dans le déroulé de ton argumentation.
Les émotions provoquées par les voix sont en rapport avec la situation dramatique.
Dans le belcanto, les livrets ne sont pas particulièrement théâtraux, donc la version concert peut apporter certaines satisfactions. Mais une Tosca sans mise en scène, ça ne marche pas des masses. Pareil pour un Paillasse par exemple.
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).

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Re: Puccini- Tosca- Rustioni/Honoré- Aix- 07/2019

Message par Bernard C » 24 juil. 2019, 19:15

@Waba
Oui je te comprends bien, mais nous sommes des lyricomanes d'espèces différentes.

Par exemple j'ai regardé cette représentation d'Aix à la télé mais je n'ai pas fait du tout attention à tous ces détails, aux fleurs, aux costumes... comme d'habitude au théâtre d'ailleurs.
Bien sûr que le regard compte, la forme compte .
Déjà à l'Opéra je regarde le chanteur chanter.
Je regarde assez fasciné la bouche du chanteur et bien sûr le corps qui exprime et puis le geste dans sa dynamique expressive , la théâtralité n'est pas absente de mon émotion et toute la conviction du chanteur dans l'expression de son personnage me communique une intensité , une projection dans le spectacle .
Mais pour autant je ne réfléchis pas et mon regard se laisse rarement egarer à toutes ces actions parallèles que nombre de metteurs en scène Regie s'évertuent à créer pour faire diversion du cœur de l'œuvre.
À ça quand c'est possible j' échappe , quand c'est impossible car trop envahissant, trop parasitant , toute émotion pénétrante s'effondre.
Je ressors furieux et frustré.

Donc non j'ai bien regardé ce troisième acte mais heureusement je n'ai pas vu tout ce que tu as vu ce qui m'a permis d'aller jusqu'au bout de cette retransmission et d'apprécier cette dernière partie.

Bernard
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Message par wababelooba » 24 juil. 2019, 19:41

JE suis sûr aussi que la captation télé , par les choix de points de vue qu'elle t'impose ,a pu modifier ta vision . Sur le large plateau de l'Archevêché , la lente et cérémoniale mise en place des fleurs était très présente .
Moi aussi , je suis capable de me coller au 2e rang pour regarder comment un chanteur respire ( Blake était fascinant à ce propos), mais quand il y a en plus une vision théâtrale forte , je sors grandi.
J'adore le théâtre et j'adore le chant . Quand les deux se combinent , bingo . Et ce peut être pour une version traditionnelle réussie , ou une relecture éclairante .

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Re: Puccini- Tosca- Rustioni/Honoré- Aix- 07/2019

Message par wababelooba » 24 juil. 2019, 23:40

PlacidoCarrerotti a écrit :
24 juil. 2019, 19:08
wababelooba a écrit :
24 juil. 2019, 18:58


Ou alors si la musique et les voix sont les seules à provoquer ces émotions sublimes que nous recherchons tous , contentons nous des versions concert.

Je trouve que cette conclusion vient comme un cheveu sur la soupe dans le déroulé de ton argumentation.
Les émotions provoquées par les voix sont en rapport avec la situation dramatique.
Dans le belcanto, les livrets ne sont pas particulièrement théâtraux, donc la version concert peut apporter certaines satisfactions. Mais une Tosca sans mise en scène, ça ne marche pas des masses. Pareil pour un Paillasse par exemple.
Je te rassure , cher Placido , ce n'était pas une argumentation . Juste ce qui s'efforçait d'être une réponse point par point à Bernard.
Pour le belcanto , c'est vrai que j'ai très rarement vu des mise en scène qui m'aient laissé de grands souvenirs. Quelques rares exceptions me viennent à l'esprit: 2 de Pizzi à Pesaro ( le sublime Tell, et sa villa Mondrianesque pour la Pietra del Paragone ) et 2 de Ronconi encore à Pesaro
( Cenerentola et Ricciardo e Zoraïde , pour lequel il avait conçu une scénographie d'une poésie incroyable sur ce livret particulièrement tordu).
Mais c'étaient des artistes qui s'étaient déjà coltiné des mes de baroque.

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