Bellini - I Puritani - Scappucci / Boussard - Liège - 6/2019
Bellini - I Puritani - Scappucci / Boussard - Liège - 6/2019
I puritani - Opéra Royal Wallonie-Liège (2019)
Chef d'orchestre Speranza Scappucci
Metteur en scène Vincent Boussard
Décors Johannes Leiacker
Costumes Christian Lacroix
Lumières Joachim Klein
Video Isabel Robson
Chef des chœurs Pierre Iodice
Orchestre et chœurs Opéra Royal de Wallonie Liège
Lord Arturo Talbot Lawrence Brownlee
Elvira Zuzana Marková
Sir Riccardo Forth Mario Cassi
Sir Giorgio Luca Dall'Amico
Enrichetta di Francia Alexise Yerna
Lord Gualtiero Valton Alexei Gorbatchev
Sir Bruno Roberton Zeno Popescu
16, 20, 22, 25, 28 juin 2019
Live web sur CultureBox le samedi 22 juin à 20h30
Dans sa note d’intention, le metteur en scène Vincent Boussard annonce qu’il n’a pas pu se résoudre à considérer I Puritani comme riche en musique et pauvre en théâtre, jugement communément admis pour décrire le théâtre de Bellini. Mais, ni l’ajout d’un personnage muet (une danseuse (Sofia Pintzou), sorte de double d’Elvira, ni une modification radicale de la dernière scène (la fin heureuse quoique incertaine quant à la raison d’Elvira est remplacée par une fin dramatique avec la mort d’Arturo), ni les fausses fins avec extinction puis rallumage de toutes les lumières de la scène et de l’orchestre, ne parviennent à convaincre. Quelques idées, telles que la présence quasi constante d’un piano fermé, ouvert, fermé, devant, derrière, devant, un rideau léger sur lequel sont projetés quelques jolies et discrètes videos (la pluie, un papillon…) distraient sans rien ajouter. Restent un décor (unique, gris mais très présent) composé d’arches sur trois étages, d’échelles, qui permettront les déplacements des chœurs et des personnages, et des costumes, certains très beaux (étrangement, les hommes sont habillés dans le style début XXème et les femmes époque Cromwell, à plusieurs reprises), et des éclairages très réussis.
La version complète de cet opéra, proposée par Speranza Scappucci, permet à Lawrence Brownlee de montrer toutes ses qualités : un souffle inépuisable, une excellente articulation, des suraigus sans faille (un contre-fa !), tous réussis, tous musicaux, un timbre agréable, une voix agile mais charnue, et une projection, parfois limite dans une grande salle, ici parfaite dans le petit théâtre de Liège. Une très belle performance.
Zuzana Marková possède une jolie voix, également très agile dans les aigus et suraigus, mais le médium est assez limité, et la projection reste légère, avec toutefois une progression en cours de représentation.
Luca Dall’Amico (Ramfis ici-même récemment), belle voix de basse, avec une projection formidable, campe un Sir Giorgio impérieux, avec une forte présence. Mario Cassi prête au personnage de Riccardo une voix forte de baryton, quelque peu rugueuse, convenant bien au personnage. Tous les deux donneront un Suoni la tromba très engagé.
Speranza Scappucci, comme toujours, réalise une très belle prestation, avec engagement, vivacité, précision, et un dynamisme entraînant, jamais pesant. Perfection.
Jean Yves Courtiau
Chef d'orchestre Speranza Scappucci
Metteur en scène Vincent Boussard
Décors Johannes Leiacker
Costumes Christian Lacroix
Lumières Joachim Klein
Video Isabel Robson
Chef des chœurs Pierre Iodice
Orchestre et chœurs Opéra Royal de Wallonie Liège
Lord Arturo Talbot Lawrence Brownlee
Elvira Zuzana Marková
Sir Riccardo Forth Mario Cassi
Sir Giorgio Luca Dall'Amico
Enrichetta di Francia Alexise Yerna
Lord Gualtiero Valton Alexei Gorbatchev
Sir Bruno Roberton Zeno Popescu
16, 20, 22, 25, 28 juin 2019
Live web sur CultureBox le samedi 22 juin à 20h30
Dans sa note d’intention, le metteur en scène Vincent Boussard annonce qu’il n’a pas pu se résoudre à considérer I Puritani comme riche en musique et pauvre en théâtre, jugement communément admis pour décrire le théâtre de Bellini. Mais, ni l’ajout d’un personnage muet (une danseuse (Sofia Pintzou), sorte de double d’Elvira, ni une modification radicale de la dernière scène (la fin heureuse quoique incertaine quant à la raison d’Elvira est remplacée par une fin dramatique avec la mort d’Arturo), ni les fausses fins avec extinction puis rallumage de toutes les lumières de la scène et de l’orchestre, ne parviennent à convaincre. Quelques idées, telles que la présence quasi constante d’un piano fermé, ouvert, fermé, devant, derrière, devant, un rideau léger sur lequel sont projetés quelques jolies et discrètes videos (la pluie, un papillon…) distraient sans rien ajouter. Restent un décor (unique, gris mais très présent) composé d’arches sur trois étages, d’échelles, qui permettront les déplacements des chœurs et des personnages, et des costumes, certains très beaux (étrangement, les hommes sont habillés dans le style début XXème et les femmes époque Cromwell, à plusieurs reprises), et des éclairages très réussis.
La version complète de cet opéra, proposée par Speranza Scappucci, permet à Lawrence Brownlee de montrer toutes ses qualités : un souffle inépuisable, une excellente articulation, des suraigus sans faille (un contre-fa !), tous réussis, tous musicaux, un timbre agréable, une voix agile mais charnue, et une projection, parfois limite dans une grande salle, ici parfaite dans le petit théâtre de Liège. Une très belle performance.
Zuzana Marková possède une jolie voix, également très agile dans les aigus et suraigus, mais le médium est assez limité, et la projection reste légère, avec toutefois une progression en cours de représentation.
Luca Dall’Amico (Ramfis ici-même récemment), belle voix de basse, avec une projection formidable, campe un Sir Giorgio impérieux, avec une forte présence. Mario Cassi prête au personnage de Riccardo une voix forte de baryton, quelque peu rugueuse, convenant bien au personnage. Tous les deux donneront un Suoni la tromba très engagé.
Speranza Scappucci, comme toujours, réalise une très belle prestation, avec engagement, vivacité, précision, et un dynamisme entraînant, jamais pesant. Perfection.
Jean Yves Courtiau
la mélodie est immorale
Nietzsche
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Re: Bellini - I Puritani - Scappucci / Boussard - Liège - 6/2019
Quelques mots de Speranza Scappucci à propos d’I Puritani :
"Je suis très fière d’avoir la chance de diriger à l’Opéra Royal de Wallonie‐Liège la version intégrale d’I Puritani de Vincenzo Bellini. Nous avons la chance d’avoir pour cette production les plus grands chanteurs de bel canto d’aujourd’hui, en particulier le ténor Lawrence Brownlee dans le rôle d’Arturo et la soprano Zuzana Marková dans celui d’Elvira. Le metteur en scène Vincent Boussard et moi‐même avons donc décidé de faire l’œuvre complète, y compris des parties qui ne sont pratiquement jamais jouées. Une version intégrale telle que celle que nous allons jouer est très rarement représentée : comme l’opéra est très long, compliqué et difficile à chanter, il est fréquent que les reprises des cabalettes ou les répétitions de chœurs soient coupées.
Par exemple, le grand final de l’acte I comporte un très beau trio en Si Majeur entre le ténor, le baryton et la mezzo, Se il destino a te m'invola. Ce trio d’une beauté incroyable est très difficile à chanter pour le ténor : c’est pourquoi il est pratiquement toujours coupé. Pour cette production, nous avons décidé de le jouer. Ce sera, je pense, la première fois depuis très longtemps que l’on pourra entendre ce trio, qui n’apparaît sur aucun enregistrement d’I Puritani !
La grande scène du duo de l’acte III entre Elvira et Arturo comporte quant à elle un passage en Ré Majeur, qui n’est quasiment jamais joué. Ce passage du duo est d’une rare beauté et comme nous avons deux interprètes exceptionnels d’Elvira et d’Arturo, nous avons décidé de le rajouter !
Enfin, beaucoup de coupures sont habituellement pratiquées dans le final de l’opéra. Ici, nous avons décidé d’en jouer l’intégralité car elle fonctionne bien avec la mise en scène de Vincent Boussard, et son grand coup de théâtre final.
Les solistes, l’orchestre, le chœur et moi‐même avons également réalisé un important travail sur le style musical propre à l’œuvre de Bellini. La grande difficulté de sa musique réside dans la délicatesse de ses accompagnements, dans ses nuances pianissimi et dans ses couleurs presque lunaires. Parfois, l’accompagnement d’un air ne se compose que de quelques pizzicati, quelques triolets… L’on retrouve ces caractéristiques dans tous ses opéras. La Sonnambula, peut‐être le plus difficile des opéras de Bellini, en est un parfait exemple, ainsi qu’I Puritani.
Pour les chanteurs, il est fondamental de parvenir à soutenir la tessiture pour chanter les mélodies d’une manière touchante. C’est pour cette raison que toutes les variations, les notes aiguës, les acrobaties vocales, seront réalisées avec un respect absolu de l’écriture de Bellini. Une grande intimité entre orchestre, chœur et chanteurs est absolument nécessaire pour rendre justice à l’invention mélodique et dramatique inouïe du compositeur.
Dans les nombreuses répétitions des cabalettes, nous avons ajouté beaucoup de grandes variations et de suraigus, toujours dans le respect de la manière dont Bellini envisageait la fin de ses numéros. Concrètement, il s’agit d’octavier vers le haut des notes sur les accords de dominante lorsqu’ils vont vers la tonique, et pas l’inverse (ce que l’on appelle, en italien, des puntature in su) !
La version d’I Puritani que nous présentons à l’Opéra Royal de Wallonie‐Liège a donc un profond intérêt musical : ce sera l’occasion –rare‐ d’entendre tout ce que Bellini a écrit pour son ultime opéra. Je vous souhaite de passer un excellent moment musical en notre compagnie, en salle lors d’un spectacle ou grâce à la diffusion en streaming le 22 juin prochain."
"Je suis très fière d’avoir la chance de diriger à l’Opéra Royal de Wallonie‐Liège la version intégrale d’I Puritani de Vincenzo Bellini. Nous avons la chance d’avoir pour cette production les plus grands chanteurs de bel canto d’aujourd’hui, en particulier le ténor Lawrence Brownlee dans le rôle d’Arturo et la soprano Zuzana Marková dans celui d’Elvira. Le metteur en scène Vincent Boussard et moi‐même avons donc décidé de faire l’œuvre complète, y compris des parties qui ne sont pratiquement jamais jouées. Une version intégrale telle que celle que nous allons jouer est très rarement représentée : comme l’opéra est très long, compliqué et difficile à chanter, il est fréquent que les reprises des cabalettes ou les répétitions de chœurs soient coupées.
Par exemple, le grand final de l’acte I comporte un très beau trio en Si Majeur entre le ténor, le baryton et la mezzo, Se il destino a te m'invola. Ce trio d’une beauté incroyable est très difficile à chanter pour le ténor : c’est pourquoi il est pratiquement toujours coupé. Pour cette production, nous avons décidé de le jouer. Ce sera, je pense, la première fois depuis très longtemps que l’on pourra entendre ce trio, qui n’apparaît sur aucun enregistrement d’I Puritani !
La grande scène du duo de l’acte III entre Elvira et Arturo comporte quant à elle un passage en Ré Majeur, qui n’est quasiment jamais joué. Ce passage du duo est d’une rare beauté et comme nous avons deux interprètes exceptionnels d’Elvira et d’Arturo, nous avons décidé de le rajouter !
Enfin, beaucoup de coupures sont habituellement pratiquées dans le final de l’opéra. Ici, nous avons décidé d’en jouer l’intégralité car elle fonctionne bien avec la mise en scène de Vincent Boussard, et son grand coup de théâtre final.
Les solistes, l’orchestre, le chœur et moi‐même avons également réalisé un important travail sur le style musical propre à l’œuvre de Bellini. La grande difficulté de sa musique réside dans la délicatesse de ses accompagnements, dans ses nuances pianissimi et dans ses couleurs presque lunaires. Parfois, l’accompagnement d’un air ne se compose que de quelques pizzicati, quelques triolets… L’on retrouve ces caractéristiques dans tous ses opéras. La Sonnambula, peut‐être le plus difficile des opéras de Bellini, en est un parfait exemple, ainsi qu’I Puritani.
Pour les chanteurs, il est fondamental de parvenir à soutenir la tessiture pour chanter les mélodies d’une manière touchante. C’est pour cette raison que toutes les variations, les notes aiguës, les acrobaties vocales, seront réalisées avec un respect absolu de l’écriture de Bellini. Une grande intimité entre orchestre, chœur et chanteurs est absolument nécessaire pour rendre justice à l’invention mélodique et dramatique inouïe du compositeur.
Dans les nombreuses répétitions des cabalettes, nous avons ajouté beaucoup de grandes variations et de suraigus, toujours dans le respect de la manière dont Bellini envisageait la fin de ses numéros. Concrètement, il s’agit d’octavier vers le haut des notes sur les accords de dominante lorsqu’ils vont vers la tonique, et pas l’inverse (ce que l’on appelle, en italien, des puntature in su) !
La version d’I Puritani que nous présentons à l’Opéra Royal de Wallonie‐Liège a donc un profond intérêt musical : ce sera l’occasion –rare‐ d’entendre tout ce que Bellini a écrit pour son ultime opéra. Je vous souhaite de passer un excellent moment musical en notre compagnie, en salle lors d’un spectacle ou grâce à la diffusion en streaming le 22 juin prochain."
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Re: Bellini - I Puritani - Scappucci / Boussard - Liège - 6/2019
Speranza Scappucci je vous aime!!
Re: Bellini - I Puritani - Scappucci / Boussard - Liège - 6/2019
Quel dommage qu’a Francfort où j’ai vu cette production, le chef n’ait pas fait pareil...
D’autant qu’osborn chantait Arturo !!!
D’autant qu’osborn chantait Arturo !!!
Re: Bellini - I Puritani - Scappucci / Boussard - Liège - 6/2019
Une version "intégrale" à Liège ? Attendue avec impatience !
Le minutage annoncé indiqué sur le site web de l'Opéra de Francfort (3H20) est pourtant pratiquement le même que celui indiqué à Liège (3H15).
fomalhaut
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Re: Bellini - I Puritani - Scappucci / Boussard - Liège - 6/2019
Le "passage en Ré Majeur, qui n’est quasiment jamais joué" à l'acte III, c'est "da quel dî ch'io ti mirai", qui est en effet souvent coupé (mais que Pavarotti et Sutherland chantent) et qui est effectivement magnifique, ou c'est autre chose ?
Re: Bellini - I Puritani - Scappucci / Boussard - Liège - 6/2019
Les deux passages auxquels fait allusion Speranza Cappucci, "Se il destino" (Acte I) et "Da quel di" (Acte III) sont effectivement assez systématiquement coupés. Ils ont toutefois été donnés à Amsterdam, il y a dix ans, lors de la série de représentations mises en scène par Francisco Negrin et dirigées par Giuliano Carella en février 2009.
Cette production a fait l'objet d'un DVD Opus Arte (OA1081D), paru en 2012. Les pages en questions sont les pistes 20 et 38 de ce DVD.
La distribution comprenait Mariola Cantarero (Elvira), John Osborn (Arturo), Scott Hendricx (Riccardo) et Renato Zanellato (Giorgio).
fomalhaut
PS. Très heureux de les entendre de nouveau.
Cette production a fait l'objet d'un DVD Opus Arte (OA1081D), paru en 2012. Les pages en questions sont les pistes 20 et 38 de ce DVD.
La distribution comprenait Mariola Cantarero (Elvira), John Osborn (Arturo), Scott Hendricx (Riccardo) et Renato Zanellato (Giorgio).
fomalhaut
PS. Très heureux de les entendre de nouveau.
Re: Bellini - I Puritani - Scappucci / Boussard - Liège - 6/2019
Mon CR est en début du fil.
Photos Opéra Royal de Wallonie-Liège
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Re: Bellini - I Puritani - Scappucci / Boussard - Liège - 6/2019
Je viens de mater toute la vidéo sur Culturebox (d'ailleurs, c'est mon PC, ou bien le son est un peu résonnant?)
Bien aimé Markova et Brownlee, j'ai trouvé les clefs de fa un peu moins intéressantes, sans grande envergure, sans affinité particulière avec le style belcantiste.
Sinon, je suis un peu déçu, par rapport à ce que l'extrait d'interview de Scappucci laissait espérer:
- il y a bien peu de variations (rien du tout dans la romance de Giorgio, dans le duo Riccardo-Giorgio, dans la polonaise d'Elvira, etc.)
- presque aucune puntatura nouvelle (un mini sol aigu dans la cabalette du baryton, un beau contre-ré supplémentaire pour Brownlee dans le duel avec Riccardo, et c'est bien tout)
Surtout, la version proposée n'est pas absolument complète! Je n'ai repéré qu'une coupure, le reste me semblant effectivement archi-intégral: dans la strette du duo Giorgio-Elvira, le passage qui va de 41:48 à 42:01 sur la vidéo est censé être répété. Pourquoi donc une telle minuscule coupure, alors que tout le reste y est?
(collectionneur de bandes des Puritains, j'ai un peu perdu espoir d'en trouver une vraiment archi-complète: régulièrement des chefs/théâtres annoncent des versions intégrales, avec tous les morceaux optionnels bla bla et en fait, à l'écoute, il y a toujours des coupures. Je ne sache pas qu'il existe une seule version vraiment complète, que ce soit en studio, en pirate ou en DVD)
Malgré tout, ça fait du bien d'entendre les passages rarement donnés, j'aime beaucoup la direction dynamique de Scappucci, et les deux protagonistes sont vraiment bons!
Je n'ai pas été sensible à la mise en scène (malgré la grande beauté des décors et des costumes) qui accumule les détails bizarres: à la fin du duel, Riccardo chante "Ça y est, Artuto est déjà loin, il est au pont, il sort du château, il s'en est allé, bla bla", et en fait Arturo est toujours à un mètre de lui sur scène; ou encore, Arturo qui se prend une balle dans le cœur juste avant "Credeasi, misera", et se relève comme si de rien n'était pour la cabalette finale. Pas compris le symbolisme du piano non plus...
Bien aimé Markova et Brownlee, j'ai trouvé les clefs de fa un peu moins intéressantes, sans grande envergure, sans affinité particulière avec le style belcantiste.
Sinon, je suis un peu déçu, par rapport à ce que l'extrait d'interview de Scappucci laissait espérer:
- il y a bien peu de variations (rien du tout dans la romance de Giorgio, dans le duo Riccardo-Giorgio, dans la polonaise d'Elvira, etc.)
- presque aucune puntatura nouvelle (un mini sol aigu dans la cabalette du baryton, un beau contre-ré supplémentaire pour Brownlee dans le duel avec Riccardo, et c'est bien tout)
Surtout, la version proposée n'est pas absolument complète! Je n'ai repéré qu'une coupure, le reste me semblant effectivement archi-intégral: dans la strette du duo Giorgio-Elvira, le passage qui va de 41:48 à 42:01 sur la vidéo est censé être répété. Pourquoi donc une telle minuscule coupure, alors que tout le reste y est?
(collectionneur de bandes des Puritains, j'ai un peu perdu espoir d'en trouver une vraiment archi-complète: régulièrement des chefs/théâtres annoncent des versions intégrales, avec tous les morceaux optionnels bla bla et en fait, à l'écoute, il y a toujours des coupures. Je ne sache pas qu'il existe une seule version vraiment complète, que ce soit en studio, en pirate ou en DVD)
Malgré tout, ça fait du bien d'entendre les passages rarement donnés, j'aime beaucoup la direction dynamique de Scappucci, et les deux protagonistes sont vraiment bons!
Je n'ai pas été sensible à la mise en scène (malgré la grande beauté des décors et des costumes) qui accumule les détails bizarres: à la fin du duel, Riccardo chante "Ça y est, Artuto est déjà loin, il est au pont, il sort du château, il s'en est allé, bla bla", et en fait Arturo est toujours à un mètre de lui sur scène; ou encore, Arturo qui se prend une balle dans le cœur juste avant "Credeasi, misera", et se relève comme si de rien n'était pour la cabalette finale. Pas compris le symbolisme du piano non plus...
Re: Bellini - I Puritani - Scappucci / Boussard - Liège - 6/2019
En effet le son est épouvantable, comme si ça jouait dans une salle de bains avec résonance !
« L’opéra est comme l’amour : on s’y ennuie mais on y retourne » (Flaubert)