Hervé - Mam’zelle Nitouche - Grapperon / Weitz - Marigny - 6/2019
Hervé - Mam’zelle Nitouche - Grapperon / Weitz - Marigny - 6/2019
VAUDEVILLE/OPÉRETTE MAM’ZELLE NITOUCHE
Hervé / Henri Meilhac Albert Millaud
MISE EN SCÈNE, SCÉNOGRAPHIE, COSTUME ET MAQUILLAGE Pierre-André Weitz
DIRECTION MUSICALE Christophe Grapperon
ORCHESTRE LES FRIVOLITÉS PARISIENNES
Lara Neumann
Olivier Py
Damien Bigourdan
Miss Knife
Samy Camps
Eddie Chignara
Sandrine Sutter
Antoine Philippot
Clémentine Bourgoin
Ivanka Moizan
Pierre Lebon
David Ghilardi Piero
Le spectacle de et avec Olivier PY ne fait pas le plein et il y a des promotions sur les billets.
Pour info, reduction de 30% en réservant sur le site avec code NITOUCHE30.
Bonne soirée !
Hervé / Henri Meilhac Albert Millaud
MISE EN SCÈNE, SCÉNOGRAPHIE, COSTUME ET MAQUILLAGE Pierre-André Weitz
DIRECTION MUSICALE Christophe Grapperon
ORCHESTRE LES FRIVOLITÉS PARISIENNES
Lara Neumann
Olivier Py
Damien Bigourdan
Miss Knife
Samy Camps
Eddie Chignara
Sandrine Sutter
Antoine Philippot
Clémentine Bourgoin
Ivanka Moizan
Pierre Lebon
David Ghilardi Piero
Le spectacle de et avec Olivier PY ne fait pas le plein et il y a des promotions sur les billets.
Pour info, reduction de 30% en réservant sur le site avec code NITOUCHE30.
Bonne soirée !
- PlacidoCarrerotti
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Re: Spectacle Mam’zelle Nitouche au Theatre Marigny
Soirée d'une affligeante médiocrité.
Je suis toujours intéressé à voir des raretés, et d’autant plus quand il s’agit d’ouvrages qui ont eu leur heure de gloire, mais là… quelle purge !
Musique d’une totale indigence dont on ne retient pas la moindre mélodie. J’ai lu le qualificatif « entraînante », mais en fait, c’est le rythme qui peut être occasionnellement entraînant, sinon la musique reste nulle. Aucune surprise pour ceux qui s'étaient déjà farcis V'lan dans l'œil à Favart en 1998.
L’intrigue est gentillette, totalement prévisible, mais c’est la loi du genre : les spectateurs du Théâtre des Variétés ne la cherchaient certainement pas (la variété), pas plus que les spectateurs du Théâtre-Lyrique qui allaient voir les Pêcheurs de Perles. C’était comme aller voir un Marvel au cinéma : c’est toujours la même histoire, traitée un peu différemment à chaque fois, et on y va pour la 3D et le pop-corn (sucré pour moi, merci).
Et le sujet est tellement daté… En 1986, le Théâtre des Variétés (encore eux) avait remonté Les Dégourdis de la XIe. J’y étais allé pour Robert Hirsch… J’avais honte pour lui (seul Darry Cowl avait été épatant). Ce sont des ouvrages quasiment impossible à redonner 100 ans après.
Dans le livret, il n’y a pas un bon mot, une saillie, un couplet drolatique. Tout est lourd, sans humour, laborieux, faussement enjoué (exemple avec ce chef d’œuvre littéraire repris en bis : « Cric ! Crac ! Cuillère à pots ! Bidon su'l'sac ! Et l'sac su'l'dos »…).
Je veux bien admettre qu’une partie de la compréhension nous échappe, notamment le côté grivois. La mise en scène nous permet de le saisir pour les couplets de Babet et Cadet. Ailleurs (à supposer que ça ait un intérêt), on s’interroge : comment doit-on entendre une expression comme « donner des coups de tampon » à propos d’une personne dont l’instrument (une grosse caisse) est tellement gros qu’il lui bouche la vue ? Est-ce qu’on est « obsédé sexuel » si on pense qu’il y a un sens caché ? C’est un peu comme écouter aujourd’hui les chansons de Félix Mayol : c’est supposé être souvent rempli de propos graveleux, mais personnellement, je n’y comprends strictement rien, tellement ces allusions ou périphrases ne nous parlent plus.
La mise en scène choisit l’hystérie pour essayer de donner du rythme : tout le monde hurle, crie, balance de la voix en fausset et ça finit par me taper sur les nerfs. Py dans son triste numéro transformiste est pitoyable et daté. La Cage aux Folles a certes connu le succès, et on peut encore rire en revoyant Poiret et Serrault dans la scène de la biscotte. Mais sa reprise avec Clavier et Bourdon ne fonctionnait déjà plus. Quant aux pseudo gags surajoutés (slip superman, slip léopard, fesses poilues de Py…), c’est désolant. Et il y a des gens pour rire, et même des gens a priori cultivé (mes voisins, polytechniciens retraités, ont passé l’entracte à débattre sur les mérites de l’hélice en fibres synthétiques conçue par Alfred Renard (1895 -1988) pour équiper les chasseurs Avro CF-100 et Lockheed F-104. Il est vrai qu’ils disaient également « qu’il était parti trop tôt »).
Le spectacle est sonorisé et il n’y a pas grand monde dans la fosse. Le chef fait ce qu’il peut, les chanteurs sont plutôt bons, voire très bons, articulent bien, jouent bien. Les choristes ont un côté patronage : ils rient de leur propre jeu, mais ça ne fait pas nécessairement rire le public. Finalement, la soirée n’a qu’un intérêt purement hysté… historique. Il y a plein de partitions (Antar, Patrie (Don Carlos vu côté Flamands)…) où ces ressources seraient AMHA plus utilement employés.
Je suis toujours intéressé à voir des raretés, et d’autant plus quand il s’agit d’ouvrages qui ont eu leur heure de gloire, mais là… quelle purge !
Musique d’une totale indigence dont on ne retient pas la moindre mélodie. J’ai lu le qualificatif « entraînante », mais en fait, c’est le rythme qui peut être occasionnellement entraînant, sinon la musique reste nulle. Aucune surprise pour ceux qui s'étaient déjà farcis V'lan dans l'œil à Favart en 1998.
L’intrigue est gentillette, totalement prévisible, mais c’est la loi du genre : les spectateurs du Théâtre des Variétés ne la cherchaient certainement pas (la variété), pas plus que les spectateurs du Théâtre-Lyrique qui allaient voir les Pêcheurs de Perles. C’était comme aller voir un Marvel au cinéma : c’est toujours la même histoire, traitée un peu différemment à chaque fois, et on y va pour la 3D et le pop-corn (sucré pour moi, merci).
Et le sujet est tellement daté… En 1986, le Théâtre des Variétés (encore eux) avait remonté Les Dégourdis de la XIe. J’y étais allé pour Robert Hirsch… J’avais honte pour lui (seul Darry Cowl avait été épatant). Ce sont des ouvrages quasiment impossible à redonner 100 ans après.
Dans le livret, il n’y a pas un bon mot, une saillie, un couplet drolatique. Tout est lourd, sans humour, laborieux, faussement enjoué (exemple avec ce chef d’œuvre littéraire repris en bis : « Cric ! Crac ! Cuillère à pots ! Bidon su'l'sac ! Et l'sac su'l'dos »…).
Je veux bien admettre qu’une partie de la compréhension nous échappe, notamment le côté grivois. La mise en scène nous permet de le saisir pour les couplets de Babet et Cadet. Ailleurs (à supposer que ça ait un intérêt), on s’interroge : comment doit-on entendre une expression comme « donner des coups de tampon » à propos d’une personne dont l’instrument (une grosse caisse) est tellement gros qu’il lui bouche la vue ? Est-ce qu’on est « obsédé sexuel » si on pense qu’il y a un sens caché ? C’est un peu comme écouter aujourd’hui les chansons de Félix Mayol : c’est supposé être souvent rempli de propos graveleux, mais personnellement, je n’y comprends strictement rien, tellement ces allusions ou périphrases ne nous parlent plus.
La mise en scène choisit l’hystérie pour essayer de donner du rythme : tout le monde hurle, crie, balance de la voix en fausset et ça finit par me taper sur les nerfs. Py dans son triste numéro transformiste est pitoyable et daté. La Cage aux Folles a certes connu le succès, et on peut encore rire en revoyant Poiret et Serrault dans la scène de la biscotte. Mais sa reprise avec Clavier et Bourdon ne fonctionnait déjà plus. Quant aux pseudo gags surajoutés (slip superman, slip léopard, fesses poilues de Py…), c’est désolant. Et il y a des gens pour rire, et même des gens a priori cultivé (mes voisins, polytechniciens retraités, ont passé l’entracte à débattre sur les mérites de l’hélice en fibres synthétiques conçue par Alfred Renard (1895 -1988) pour équiper les chasseurs Avro CF-100 et Lockheed F-104. Il est vrai qu’ils disaient également « qu’il était parti trop tôt »).
Le spectacle est sonorisé et il n’y a pas grand monde dans la fosse. Le chef fait ce qu’il peut, les chanteurs sont plutôt bons, voire très bons, articulent bien, jouent bien. Les choristes ont un côté patronage : ils rient de leur propre jeu, mais ça ne fait pas nécessairement rire le public. Finalement, la soirée n’a qu’un intérêt purement hysté… historique. Il y a plein de partitions (Antar, Patrie (Don Carlos vu côté Flamands)…) où ces ressources seraient AMHA plus utilement employés.
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).
Re: Spectacle Mam’zelle Nitouche au Theatre Marigny
Oui, je ne comprends pas trop ces réexhumations d'oeuvrettes dont, rien que sur la base du synopsis, on comprend qu'elles ne nous parlent plus. J'avais eu la même impression l'an dernier à l'Athénée avec les "p'tites Michu". Depuis je ne vais plus voir ce type de répertoire et j'ai passé mon tour pour cette Nitouche.PlacidoCarrerotti a écrit : ↑13 juin 2019, 12:39Et le sujet est tellement daté… (...) Ce sont des ouvrages quasiment impossible à redonner 100 ans après.
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Re: Spectacle Mam’zelle Nitouche au Theatre Marigny
Ma foi, je veux bien qu'on les redonne une fois ou deux, pour les curieux dans mon genre, mais cette tournée nationale (même si elle rentabilise l'investissement de Mme Bru) est, AMHA, contre-productive à long terme. Qui reviendra pour une merde du même acabit la saison prochaine ?paco a écrit : ↑13 juin 2019, 21:38Oui, je ne comprends pas trop ces réexhumations d'oeuvrettes dont, rien que sur la base du synopsis, on comprend qu'elles ne nous parlent plus. J'avais eu la même impression l'an dernier à l'Athénée avec les "p'tites Michu". Depuis je ne vais plus voir ce type de répertoire et j'ai passé mon tour pour cette Nitouche.PlacidoCarrerotti a écrit : ↑13 juin 2019, 12:39Et le sujet est tellement daté… (...) Ce sont des ouvrages quasiment impossible à redonner 100 ans après.
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).
Re: Spectacle Mam’zelle Nitouche au Theatre Marigny
L'Opéra Comique a fait un meilleur choix en sortant des oubliettes Le Postillon de Longjumeau : l'œuvre n'est certes pas impérissable, mais elle est plaisante , et surtout elle n'a pas pris la même couche de poussière : c'est un peu désuet, mais ce côté suranné lui ajoute une petite touche de charme. Et la production était sympathique, les interprètes excellents.
Désuétude ou pas, il y a aussi une question de qualité (texte et musique), qui explique que , par exemple, la Vie Parisienne ou la Belle Hélène d'Offenbach tiennent encore la route.
Désuétude ou pas, il y a aussi une question de qualité (texte et musique), qui explique que , par exemple, la Vie Parisienne ou la Belle Hélène d'Offenbach tiennent encore la route.
Le sommeil de la raison engendre des monstres (Goya)
Re: Spectacle Mam’zelle Nitouche au Theatre Marigny
après le ratage de l'Homme de la Mancha à Londres, tu te spécialises dans le vautrage musical?
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Re: Spectacle Mam’zelle Nitouche au Theatre Marigny
J'ai été échaudée avec Les Chevaliers de la Table Ronde et les P'tes Michu à l'Athénée. Je fuis maintenant ce genre de spectacles......En revanche à Londres une bonne vraie comédie musicale c'est toujours agréable. A Paris aussi d'ailleurs, sauf qu'on a tendance à traduire le livret en français, mais bon c'est pas très gênant!!!!!
- PlacidoCarrerotti
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Re: Spectacle Mam’zelle Nitouche au Theatre Marigny
J'attends avec impatience Samstag aus Licht et The Light in the Piazza (avec Fleming), mais je vais éviter Don Giovanni cette saison...
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).
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Re: Hervé - Mam’zelle Nitouche - Grapperon / Weitz - Marigny - 6/2019
Pour les P'tites Michu, le traitement musical (orchestre très réduit) et scénique ne rendaient pas justice à l’œuvre, mais la musique de Messager est quand même à cent lieues au-dessus de celle d'Hervé.
Je viens aussi d'être déçu par le Testament de Tante Caroline de Roussel. On est loin de Padmâvatî !
Je viens aussi d'être déçu par le Testament de Tante Caroline de Roussel. On est loin de Padmâvatî !
Re: Spectacle Mam’zelle Nitouche au Theatre Marigny
Lequel ? Celui de l'ONP ou celui de Garsington ? (comme tu cites des spectacles londoniens, on se demande de quel DG tu parles)