Non ( )Michel a écrit : ↑10 mars 2019, 20:58J'imagine que je n'ai pas besoin de te rappeler qu'il y remplaçait une certain Jonas K. qui avait renoncé au rôle ( et pour lequel j'avais pris une place au ROH)HELENE ADAM a écrit : ↑10 mars 2019, 09:31J'ai regardé hier sur Mezzo la superbe production de Mac Vicar (Londres ROH 2012) des Troyens (mise en scène pas du tout classique d'ailleurs contrairement à la réputation qu'on fait parfois à ce metteur en scène et radicalement transposée, avec beaucoup d'audaces "symboliques"). J'y reviendrai peut-être sur un fil adéquat tant l'ensemble est de très grande tenue et d'une très grande efficacité.
Mais ce qui m'a le plus frappée, c'est de revoir Bryan Hymel alors en immense forme vocale. Il a littéralement habité son Enée (comme plus tard d'ailleurs son Don José à la Bastille notamment ou son Henri des Vêpres à Londres) et en donne une interprétation magistrale qui m'a fait le regretter encore davantage à Paris. Son remplaçant n'avait ni le charisme ni le style de Hymel. Souhaitons lui de revenir sur les scènes rapidement.
(PS : et ne parlons même pas de celui des Huguenots...)
Surtout que je rêve toujours de l'entendre un jour dans ce rôle qui lui irait fort bien...(dans un genre différent bien sûr de l'interprétation de Hymel)
Je ne le connaissais pas non plus et ce fut aussi une révélation : son interprétation était originale et unique comme celle des chanteurs à forte personnalité, et si certains se sont plaints d'un timbre parfois un peu ingrat, j'ai pu constater pour l'avoir ensuite entendu plusieurs fois dans des rôles très exposés que, non seulement on s'habituait, mais que peu à peu, on appréciait et que pour finir cela lui donnait une signature vocale unique.Michel a écrit : ↑10 mars 2019, 20:58Pour quasi tout le monde (et pour moi en tout cas), Bryan Hymel était alors un quasi inconnu et ces Troyens furent sa révélation. Quelle tristesse que cela n'ait visiblement été qu'un court printemps... J'imagine un problème initial de technique vocale et le choix systématique de rôles trop lourds.
Ce ne fut pas qu'un printemps (et espérons que ce ne soit pas fini) puisqu'il était encore remarquable (sans la moindre réserve) lors des Vêpres à Londres en septembre 2017 et un peu avant en Don José à la Bastille (avec Rach, il avait transporté le public dans un final halluciné bien dans sa manière et grandiose dont je me souviens encore). Par contre j'avais été beaucoup moins convaincue par son Pinkerton dans la première version de Madame Butterfly, qui faisait l'ouverture de la Scala en 2016, mais là aussi, la "composition" était originale et ce Pinkerton hargneux et arrogant était une "chose unique".
Certains rôles (Alfredo à Bastille) ne lui convenaient pas du tout à l'inverse et il est probable que d'autres comme Canio ont mis à mal sa voix. Il y a maintenant un an qu'il a connu ce crash sur scène à Munich. Depuis il n'est jamais vraiment revenu, commençant ses prestations pas trop mal et les finissant de manière catastrophique ("perdant" sa voix en cours de route).