Une interview faite en anglais mais publiée en allemand dans
Online merker, de
Gregory Kunde par
Renate Wagner, du 28 décembre 2018, sous le titre "
le double Otello".
L'interview rappelle d'abord que
Kunde est rare à Vienne mais y sera deux fois en ce début d'année 2019, en janvier dans
Andrea Chénier et en juin en Radamès (
Aida). Il faut remonter à 2012 pour ses précédentes prestations qui étaient successivement celles de
Rodrigo dans la
Donna del Lago au Theater an der Wien puis d'
Arrigo dans les
Vêpres au Wiener Staatsoper (Kunde ne craint jamais le surbooking
).
Kunde dit qu'il a souvent discuté avec Meyer mais que finalement son retour ne s'est concrétisé que pour l'année 2019.
Tranche de vie : l'interviewer annonce que l'entretien a eu lieu finalement par téléphone parce que
Kunde est resté plus longtemps que prévu à NY et ce dernier précise qu'il a préféré passer le nouvel an chez lui les répétitions de
Andréa Chénier ayant été repoussées.
Question : nous vous retrouvons à Vienne dans le répertoire vériste après vous avoir quitté comme spécialiste du bel canto ?
Kunde revient un peu sur ses passages à Vienne à la fin des années 90 et au début des années 2000. Il considère que son emploi dans la
Donna del Lago en 2012 signait un peu la fin de ce répertoire de
bel canto pur. Mais c'est surtout l'expérience de l'
Otello de Rossini, plus dramatique, en 2007 à Pesaro qui lui a ouvert d'autres portes. C'est
Noseda qui lui a offert son premier
Arrigo des
Vêpres et son entrée dans Verdi à Turin, il a ensuite abordé l'autre Otello plus tard, celui de Verdi.
Question; ce qui fait de vous un ténor unique au monde (et le deuxième dans l'histoire du chant ), quel est l'Otello le plus difficile ? Kunde répond qu'ils sont tous les deux très difficiles et que c'est surtout en 2015 qu'il a chanté les deux, depuis il reste sur Verdi et ne chante plus Rossini. Verdi lui a ouvert plus de 50 nouveaux rôles possibles de ténor et c'est une grande joie. il cite
Manrico,
Radames,
Riccardo,
Rudolfo dans "
Luisa Miller",
Alvaro, autant de rôles qu'il a appris et interprété.
En 2020, il annonce qu'il chantera son premier Don Carlos à Liège, en version française.
Question : grand succès pour le
Turandot de Puccini également à Madrid, comment étaient les relations avec
Wilson ?
Kunde souligne que
Wilson était là durant les 4 semaines de répétition et a su leur faire comprendre sa conception (géniale). Après un
Calaf à Vérone dans la production classique de
Zefirelli c'était un vrai changement.
Kunde attend une bonne proposition pour aborder
Cavaradossi, un rôle qui lui manque...
Ensuite
Kunde revient sur ses débuts (il a failli devenir chef de choeur !) puis son prochain Andrea Chenier à Vienne en janvier, rôle qu'il aime beaucoup, d'autant qu'il le chante cette fois avec
Tatianna Serjean (dont il a beaucoup entendu parler) et
Luca Salsi qu'il connait depuis longtemps puisqu'il a chanté du bel canto avec lui (le
Barbier) et enchaine suite à une question sur son emploi de chef d'orchestre (cet été à la Fenice pour le
Barbier justement...). Ce n'était pas la première fois, précise t-il, il s'y connait parce qu'il a une formation de chef de choeur mais ne pense pas en faire son prochain métier. Enfin, il finit par les aspects difficiles du métier, la solitude, l'éloignement de la famille, l'énorme travail...
https://onlinemerker.com/gregory-kunde- ... 3sk59_7yFg