+1Loïs a écrit : ↑20 mai 2017, 23:14Un magnifique moment avec un orchestre au son extraordinaire. Thielemann égal à lui même, toujours aux sommets.
Et puis un deuxième mouvement du Ravel où la sensualité et la profondeur de la main gauche et la légèreté et le raffinement de la droite du jeune prodige nous a envoyé dans l'éther.
L'orchestre de la Staatskapelle de Dresden donnait son deuxième concert à Paris au Théâtre des Champs Elysées, le lendemain
Programme :
Gabriel Fauré
Prélude du Pelléas et Mélisande, op. 80
Musique de scène
Maurice Ravel
Concerto pour piano en sol majeur
Allegramente
Adagio assai
Presto
Arnold Schoenberg
Pelléas et Mélisande, poème symphonique op. 5
Lento-Allegro
Scherzo - Presto
Quasi adagio
Finale
avec
Christian Thielemann direction
Daniil Trifonov piano
Ravie de ré-éentendre cet excellent orchestre, d'écouter deux oeuvres assez différentes écrites sur le thème de la pièce de Maeterlink, Pelléas et Mélisande, après l'excellente prestation de Louis Langrée concernant l'opéra éponyme de Debussy et toujours contente d'écouter le petit prodige Russe Trifonov ....
L'attente a été comblée en effet dans une salle toujours surchauffée avec un public très averti et très respectueux des artistes, pas d'applaudissement intempestif, ni de toux ou autres bruits parasites.
Les deux Pelléas et Mélisande sont à l'opposé l'un de l'autre : le premier est une pièce impressionniste très courte qui illustrerait bien les représentations poétiques des amours impossibles de nos héros, le deuxième est un véritable poème symphonique très développé musicalement où Schoenberg qui respecte encore la tonalité, s'essaye déjà à varier couleurs et instrumentation à l'infini dans un mélange sonore très réussi et très envoûtant. Le scénario de la pièce s'y retrouve : la forêt, le mariage de Golaud et Mélisande, Pelléas, naissance de l'amour de Mélisande, scène de la fontaine, scène de la tour, scène dans la grotte, la fontaine dans le parc, scène d'amour entre Pelléas et Mélisande, mort de Pelléas, mort de Mélisande.
Magistrale interprétation de cet orchestre (malgré une partition très acrobatique des cors et un superbe et très long solo de flûte assez difficile...) qui décidément fait plaisir à entendre et dont j'ai découvert qu'il avait été fondé à Dresde en....1548.
Daniil Trifonov, fidèle à ses habitudes de discrétions (je suis une habituée du prodige Russe... ) a démarré sans autre formalité, après le Fauré, un éblouissant concerto en sol.
C'est une oeuvre de Ravel qu'on ne présente plus. Un peu comme la symphonie du Nouveau Monde de Dvorak, elle évoque l'Amérique, ses airs de jazz comme ses traditions nées du folklore des migrants qui ont fondé la nation moderne. Orchestration passionnante là aussi et partition de piano décoiffante.
Trifonov n'est pas qu'un virtuose comme Lang Lang ou Yuja Wang, c'est aussi un interprète sensible et intelligent. Qui l'a une nouvelle prouvé hier soir. Très belle entente avec l'orchestre.