PlacidoCarrerotti a écrit : ↑14 févr. 2017, 13:44
Un des plus douteux, c'est le Barbier. Mais il a le mérite d'avoir réintroduit le Cessa di piu resistere.
Oui ce n'est pas son meilleur enregistrement mais il faut toujours contextualiser pour juger de la valeur d'une prestation. Or à l'époque, on n'avait pas de vrais Almavivas! Ils avaient tous de petites voix et des timbres fades et mièvres (Monti, Benelli, Alva pour ne citer qu'eux!) et rares étaient ceux qui osaient, ne serait ce que pour le disque, le grand air final d'Almaviva. Deux s'y étaient risqués: Cesare Valletti (aux côtés de Roberta Peters dans l'intégrale Leinsdorf) mais tout était très savonné et puis Ugo Benelli (aux côtés de Teresa Berganza dans l'intégrale Varviso) techniquement acceptable mais d'une fadeur assez rédhibitoire! Quand Gedda s'empare de ce rôle, il impose une autorité vocale, un timbre comparativement corsé, une classe mais la vocalise qu'il s'emploie à faire le plus scrupuleusement possible reste un peu laborieuse notamment dans ce grand air final dont il impose pour l'époque une sorte d'interprétation de référence sauf que Blake n'était évidemment pas encore arrivé, Blake le meilleur Almaviva encore à ce jour qui évidemment va transcender techniquement et le rôle et cet air! Aujourd'hui, ce qu'on peut dire de l'Almaviva de Gedda, c'est que pour l'époque c'était pas mal du tout et qu'il a eu les couilles de faire tout le rôle et qu'au regard du chant rossinien qui allait éclore pleinement, c'est devenu une curiosité. Ceci dit dans les années 80, alors que Blake et Araiza chantaient le rôle de manière superlative, Riccardo Chailly pour son intégrale avec Marilyn Horne a eu à sa disposition le catastrophique Almaviva de Paolo Barbacini qui délivre peut-être le plus mauvais et ridicule
Cessa di piu resistere de toute la discographie ... à côté duquel celui de Gedda est presque sublime!