Ariadne a écrit :muriel a écrit :L'orchestre de l'ONP est "énorme" , avec notamment 8 contrebasses et 4 cors. Il sonne très très fort.
Il faudra se plaindre auprès de Verdi: quel que soit l'endroit où l'on joue " Otello", il y aura toujours 4 cors(comme dans ses autres opéras d'ailleurs).
De plus, la direction de Gergiev est très nuancée, et il ne couvre jamais les chanteurs.
J'en sors. C'est vrai que globalement à part dans le monologue du III, Gergiev n'a jamais couvert les chanteurs ce soir. Par contre, plus la soirée a avancée plus il a 'tapé' fort, surtout au IV après la mort de Désdémone (et un tutti vraiment outrancier, et psychologiquement bien faux, au III, avant ' A terra, si nel livido').
Ces excès mis à part, j'ai trouvé la direction de Gergiev vraiment très personnelle et très souvent fascinante. Symphonique, lent, lyrique, il réinvente complètement certains passages (les cordes qui pleurent magnifiquement, toutes en lenteur, avant 'D'un uom que geme', le concertato du III traité comme un lamento, cet 'Ora e per sempre' complètement réinventé après une introduction lentissime et superbe, où bien encore l'alchimie sonore incroyable de sensualité du duo d'amour), et l'intérêt est presque constament soutenu de façon passionnante et avec beaucoup de richesse musicale.
Au niveau du cast, Alvarez est le plus convaincant, indubitablement parfait vocalement, mais manque un peu de charisme quand même (ce n'est pas la mise en scène qui lui en procurera, certes). Isokoski a battu les records ce soir à l'applaudimètre, et ce n'est que justice: ce fut la seule vraiment émouvante, et la voix est magnifique, même si l'on sent quand même que ce n'est pas son emploi naturel (et son italien est peu idiomatique, ce que je n'avais pas remarqué dans ses Mozart).
Quant à Galouzine, j'ose espérer que c'était un mauvais soir: aigu instable dès son entrée et les premières phrases duo d'amour, aphone et détimbré dès le milieu du III, peu de respect de la phrase musicale (je tremble encore de la mini-'vocalise' sur 'eburnea mano'), et des fautes de goûts et accidents à ne plus en finir (pour compenser le reste sans doute). Quelques huées au rideau final parmi des applaudissements polis en comparaison des autres chanteurs. Un brin de déception, c'était bien mieux la saison dernière ; j'espère que c'était une méforme passagère liée à ce soir, juste pour me faire démentir tout ce que j'avais dit ces derniers jours à son propos sur le forum
Quant à la mise en scène, je l'ai trouvée encore plus laide et grotesque que dans mon souvenir...