Lorsque je lis l'ensemble des descriptions de cette production, je me demande si l'on parle d'un opéra ou d'un documentaire animalierJdeB a écrit :oui, cette mise en scène est très simple à comprendre, très cohérente dans sa vacuité, mais très ennuyeuse, très bête, très basique, très encombrée de gesticulations, très plombante pour les solistes et notre imagination, très loin de l'esprit berliozien, très anecdotique finalement, très prétentieuse
Évidemment, si on n'a jamais vu de sa vie une fourmi, un champ de coquelicots, une baleine, une goutte de rosée, un volcan, c'est éblouissant et une véritable révélation.
Berlioz - La Damnation de Faust - Jordan/Hermanis - ONP - 12/2015
Re: Berlioz - La Damnation de Faust - Jordan/Hermanis - ONP - 12/2015
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Re: Berlioz - La Damnation de Faust - Jordan/Hermanis - ONP - 12/2015
Le point de vue de Res musica (séance du 11 décembre, plus nuancé mais guère convaincu par la mise en scène, souligne
"Tout ne fonctionne pas toujours bien, le deuxième acte en particulier, alors que les chorégraphies deviennent carrément épileptiques, est d’un insondable ennui, ce qui déclenche les huées, qui visent particulièrement le chef, Philippe Jordan. Il faut dire que jusque là, sa direction, très propre, manquait de couleur, de passion, de romantisme, et que les chœurs ne faisaient pas preuve d’unité. Jonas Kaufmann lui même, exemplaire de ligne, de phrasé et de musicalité, semblait mal à l’aise, sur la réserve."
Avant de conclure par
"Le miracle se produit à l’entrée en scène de Marguerite, magnifique Sophie Koch, qui en quelques notes, rétablit l’émotion. Son interprétation, toute de pudeur et de passion, semble rendre la motivation à l’équipe L’orchestre retrouve flamme et couleurs, Jonas Kaufmann nous gratifie d’aigus mixés d’une maîtrise parfaite, et d’une « nature immense » d’anthologie. Rien que pour cela, la soirée valait le déplacement."
http://www.resmusica.com/2015/12/15/une ... -bastille/
"Tout ne fonctionne pas toujours bien, le deuxième acte en particulier, alors que les chorégraphies deviennent carrément épileptiques, est d’un insondable ennui, ce qui déclenche les huées, qui visent particulièrement le chef, Philippe Jordan. Il faut dire que jusque là, sa direction, très propre, manquait de couleur, de passion, de romantisme, et que les chœurs ne faisaient pas preuve d’unité. Jonas Kaufmann lui même, exemplaire de ligne, de phrasé et de musicalité, semblait mal à l’aise, sur la réserve."
Avant de conclure par
"Le miracle se produit à l’entrée en scène de Marguerite, magnifique Sophie Koch, qui en quelques notes, rétablit l’émotion. Son interprétation, toute de pudeur et de passion, semble rendre la motivation à l’équipe L’orchestre retrouve flamme et couleurs, Jonas Kaufmann nous gratifie d’aigus mixés d’une maîtrise parfaite, et d’une « nature immense » d’anthologie. Rien que pour cela, la soirée valait le déplacement."
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Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère
Mon blog :
https://passionoperaheleneadam.blogspot.fr
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Re: Berlioz - La Damnation de Faust - Jordan/Hermanis - ONP - 12/2015
corinne a écrit :Lorsque je lis l'ensemble des descriptions de cette production, je me demande si l'on parle d'un opéra ou d'un documentaire animalierJdeB a écrit :oui, cette mise en scène est très simple à comprendre, très cohérente dans sa vacuité, mais très ennuyeuse, très bête, très basique, très encombrée de gesticulations, très plombante pour les solistes et notre imagination, très loin de l'esprit berliozien, très anecdotique finalement, très prétentieuse
Évidemment, si on n'a jamais vu de sa vie une fourmi, un champ de coquelicots, une baleine, une goutte de rosée, un volcan, c'est éblouissant et une véritable révélation.
C'est l'effet COP21 compatible !
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).
Re: Berlioz - La Damnation de Faust - Jordan/Hermanis - ONP - 12/2015
Je ne suis donc pas le seul à avoir entendu des aigus mixés et non en pure voix de tête, ça me rassure....HELENE ADAM a écrit :Le point de vue de Res musica (séance du 11 décembre, plus nuancé mais guère convaincu par la mise en scène, souligne
"Le miracle se produit à l’entrée en scène de Marguerite, magnifique Sophie Koch, qui en quelques notes, rétablit l’émotion. Son interprétation, toute de pudeur et de passion, semble rendre la motivation à l’équipe L’orchestre retrouve flamme et couleurs, Jonas Kaufmann nous gratifie d’aigus mixés d’une maîtrise parfaite, et d’une « nature immense » d’anthologie. Rien que pour cela, la soirée valait le déplacement."
http://www.resmusica.com/2015/12/15/une ... -bastille/
(et je partage l'emballement pour Sophie Koch)
Re: Berlioz - La Damnation de Faust - Jordan/Hermanis - ONP - 12/2015
Je maintiens à la fois des aigus en voix de tête pour Jonas et des réserves pour SK. Même si certains ne veulent pas les entendre.Piem67 a écrit :Je ne suis donc pas le seul à avoir entendu des aigus mixés et non en pure voix de tête, ça me rassure....HELENE ADAM a écrit :Le point de vue de Res musica (séance du 11 décembre, plus nuancé mais guère convaincu par la mise en scène, souligne
"Le miracle se produit à l’entrée en scène de Marguerite, magnifique Sophie Koch, qui en quelques notes, rétablit l’émotion. Son interprétation, toute de pudeur et de passion, semble rendre la motivation à l’équipe L’orchestre retrouve flamme et couleurs, Jonas Kaufmann nous gratifie d’aigus mixés d’une maîtrise parfaite, et d’une « nature immense » d’anthologie. Rien que pour cela, la soirée valait le déplacement."
http://www.resmusica.com/2015/12/15/une ... -bastille/
(et je partage l'emballement pour Sophie Koch)
Ça me fait penser à certain crack que certains n'ont jamais entendus....il n'y a pas pire sourd que....
Ceci dit j'en ferais moins un plat que ceux qui le denient à toute force comme s'il s'agissait d'une tâche infamante
Bernard
Sunt lacrymae rerum et mentem mortalia tangunt Énéide I v
Re: Berlioz - La Damnation de Faust - Jordan/Hermanis - ONP - 12/2015
Représentation du dimanche 13 décembre :
Hector Berlioz, dans ses mémoires, au sujet de son Faust, revendiquait : « …je n’eusse pas hésité le moins du monde à le conduire partout ailleurs, s’il en fût résulté quelques avantages pour ma partition. » et plus loin : « …les voyages les plus excentriques peuvent être attribués à un personnage tel que Faust… ».
Ayant eu connaissance de l’idée de base de cette mise en scène, mais n’ayant pas voulu parcourir avant la représentation les dizaines de pages de commentaires, ni écouter les critiques à la radio, je dois bien dire que je salivais par avance…L’idée, le concept étaient séduisants et appelaient à l’imagination. Il est vrai que je restais sur un "Faust" (celui de Gounod) mis en scène par La Fura Dels Baus à Amsterdam, l’an dernier, (je n’ai pas vu leur « Damnation »), et leur projet « Homunculus » était passionnant et sa réalisation envoûtante…
Donc j’étais prêt pour le « voyage », et…catastrophe : explosion des moteurs lors du compte à rebours, il n’y a même pas eu de « décollage », l’idée d’Hermanis a fait pschitt!
Je ne vais pas revenir sur tout ce qui a été dit au sujet de la mise en scène, c’est raté, et c’est bien dommage. Alors dans ce cas, on se dit que ce n’est pas si grave, surtout pour cette « légende dramatique », ce « poème symphonique », et on se réfugie dans la musique de Berlioz, se livrant au « véritable protagoniste », l’Orchestre…
Mais là encore, au bout de quelques minutes, on se rend vite compte que Philippe Jordan est au diapason de la mise en scène. Ce qu’on entend n’a pas de consistance, pas de rythme, pas de chien ! J’ai trouvé étrange la décontraction qu’il affichait dans sa direction, laissant souvent « la main » à ses musiciens…
Comme beaucoup, j’ai tout de même constaté une nette amélioration en seconde partie, et surtout lors de l’ « Appel à la Nature » où la fusion avec l’étoile Jonas Kaufmann fut prodigieuse, ainsi que dans la « Course à l’abime » où, si l’on ne se concentrait que sur la musique, on pouvait, cette fois, s’envoler…
Heureusement, le chant magnifique de Kaufmann a « sauvé » le déplacement. Je le répète, son « Appel à la Nature » était prodigieux, et c’est ce qu’il me restera de tout cela (même si toute cette matinée fut entachée de toussements vraiment à la limite du supportable. Il faudrait faire des annonces pour cela, comme pour les portables, je pense. Mon voisin a réussi l’exploit de réunir les deux !!).
Bryn Terfel s’est fait noyé par la mise en scène. J’aurai aimé qu’il appuie, quitte à exagérer, sur ses qualités d’acteur et sur son expressivité. Il m’a un peu déçu, comme à Monaco le mois dernier dans Tosca…Et puis, je ne comprends pas l’encensement de Sophie Koch. Son « d’Amour l’ardente flamme » était tout sauf beau ! Manque de souffle, voix qui tangue, ligne non continue, aigus tirés, …Comment peut-on parler de « trio de rêve » ? Non vraiment, comme dans "Vasco de Gama", je ne l’ai vraiment pas appréciée.
Enfin, pour terminer, et pour aller encore à rebrousse poil, je veux bien que « l’idée d’apesanteur » et l’image d’un Stephen Hawking libéré de son corps soient très poétiques, mais je n’ai pas été subjugué par l’esthétisme de la réalisation sur scène, même si c’était Dominique Mercy…
Dommage M. Hermanis d'avoir gâché une belle idée.
Après cette déception, je me dis que les versions concert de cette Damnation ont vraiment du bon…
Hector Berlioz, dans ses mémoires, au sujet de son Faust, revendiquait : « …je n’eusse pas hésité le moins du monde à le conduire partout ailleurs, s’il en fût résulté quelques avantages pour ma partition. » et plus loin : « …les voyages les plus excentriques peuvent être attribués à un personnage tel que Faust… ».
Ayant eu connaissance de l’idée de base de cette mise en scène, mais n’ayant pas voulu parcourir avant la représentation les dizaines de pages de commentaires, ni écouter les critiques à la radio, je dois bien dire que je salivais par avance…L’idée, le concept étaient séduisants et appelaient à l’imagination. Il est vrai que je restais sur un "Faust" (celui de Gounod) mis en scène par La Fura Dels Baus à Amsterdam, l’an dernier, (je n’ai pas vu leur « Damnation »), et leur projet « Homunculus » était passionnant et sa réalisation envoûtante…
Donc j’étais prêt pour le « voyage », et…catastrophe : explosion des moteurs lors du compte à rebours, il n’y a même pas eu de « décollage », l’idée d’Hermanis a fait pschitt!
Je ne vais pas revenir sur tout ce qui a été dit au sujet de la mise en scène, c’est raté, et c’est bien dommage. Alors dans ce cas, on se dit que ce n’est pas si grave, surtout pour cette « légende dramatique », ce « poème symphonique », et on se réfugie dans la musique de Berlioz, se livrant au « véritable protagoniste », l’Orchestre…
Mais là encore, au bout de quelques minutes, on se rend vite compte que Philippe Jordan est au diapason de la mise en scène. Ce qu’on entend n’a pas de consistance, pas de rythme, pas de chien ! J’ai trouvé étrange la décontraction qu’il affichait dans sa direction, laissant souvent « la main » à ses musiciens…
Comme beaucoup, j’ai tout de même constaté une nette amélioration en seconde partie, et surtout lors de l’ « Appel à la Nature » où la fusion avec l’étoile Jonas Kaufmann fut prodigieuse, ainsi que dans la « Course à l’abime » où, si l’on ne se concentrait que sur la musique, on pouvait, cette fois, s’envoler…
Heureusement, le chant magnifique de Kaufmann a « sauvé » le déplacement. Je le répète, son « Appel à la Nature » était prodigieux, et c’est ce qu’il me restera de tout cela (même si toute cette matinée fut entachée de toussements vraiment à la limite du supportable. Il faudrait faire des annonces pour cela, comme pour les portables, je pense. Mon voisin a réussi l’exploit de réunir les deux !!).
Bryn Terfel s’est fait noyé par la mise en scène. J’aurai aimé qu’il appuie, quitte à exagérer, sur ses qualités d’acteur et sur son expressivité. Il m’a un peu déçu, comme à Monaco le mois dernier dans Tosca…Et puis, je ne comprends pas l’encensement de Sophie Koch. Son « d’Amour l’ardente flamme » était tout sauf beau ! Manque de souffle, voix qui tangue, ligne non continue, aigus tirés, …Comment peut-on parler de « trio de rêve » ? Non vraiment, comme dans "Vasco de Gama", je ne l’ai vraiment pas appréciée.
Enfin, pour terminer, et pour aller encore à rebrousse poil, je veux bien que « l’idée d’apesanteur » et l’image d’un Stephen Hawking libéré de son corps soient très poétiques, mais je n’ai pas été subjugué par l’esthétisme de la réalisation sur scène, même si c’était Dominique Mercy…
Dommage M. Hermanis d'avoir gâché une belle idée.
Après cette déception, je me dis que les versions concert de cette Damnation ont vraiment du bon…
Re: Berlioz - La Damnation de Faust - Jordan/Hermanis - ONP - 12/2015
En effet, c'est une vidéo pédagogique, c'est même directement tiré d'un documentaire que j'ai beaucoup vu quand j'étais petit : L'Odyssée de la vie. Je n'ai pas compris d'ailleurs où était le travail de la vidéaste dans cette histoire...cosimus a écrit :Ce n'est pas une rumeur: on allait bien jusqu'au fœtus dans les deux premières représentations (R.Martet, dans le Classic Club de jeudi dernier, décrit d'ailleurs avec beaucoup d'humour cette vidéo "pédagogique" de la conception d'un fœtus )micaela a écrit :
[...]Pour le fœtus, c'est un truc que j'ai lu je ne sais plus où, c'est peut-être une rumeur
[...]Et question qui restera sans doute sans réponse : quel était le volcan qu'on voyait sur la vidéo d'éruption ?
« Life’s but a walking shadow, a poor player / That struts and frets his hour upon the stage / And then is heard no more. It is a tale / Told by an idiot, full of sound and fury, / Signifying nothing. »
— Shakespeare, Macbeth
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Re: Berlioz - La Damnation de Faust - Jordan/Hermanis - ONP - 12/2015
Caméras dans la salle ce soir.
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Re: Berlioz - La Damnation de Faust - Jordan/Hermanis - ONP - 12/2015
Je n'ai pas lu tous les messages et j'ai loupé cette divergence sur les aigus, je les ai également entendus mixés, enfin clairement pas en falsetto. Le passage de registre était très habilement mené sans aucune rupture en tout cas, ce qui fait que ça ne faisait pas suraigu clinquant et héroïque ni cri de chapon.Piem67 a écrit : Je ne suis donc pas le seul à avoir entendu des aigus mixés et non en pure voix de tête, ça me rassure....
(et je partage l'emballement pour Sophie Koch)
Re: Berlioz - La Damnation de Faust - Jordan/Hermanis - ONP - 12/2015
Les aigus mixés de JK étaient ce que j'ai entendu de plus jouissif depuis longtemps, de véritables merveilles !