Disque Mozart de Soile Isokoski
Disque Mozart de Soile Isokoski
Piotr Kaminski dit merveilles de ce disque (Diapason, n° de décembre), qui comprend des airs de Zaïde, des Noces et de Così, plus des airs de concert ("Ah! lo previdi", le 505 avec piano, "Bella mia fiamma") : timbre plein, pur et profond, instrument souverain, et "le ton noble et élevé, indispensable dans cette musique".
Qui parmi vous l'aurait écouté et pourrait en parler ?
Plus généralement, quel est votre sentiment sur Isokoski? Dans quel répertoire?
P.S. Le même Kaminski livre une critique nuancée du récital Haendel de S. Piau.
Qui parmi vous l'aurait écouté et pourrait en parler ?
Plus généralement, quel est votre sentiment sur Isokoski? Dans quel répertoire?
P.S. Le même Kaminski livre une critique nuancée du récital Haendel de S. Piau.
- Arnold
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Bonsoir Bajazet qui,décidément, lance des fils qui n'intéressent que moi...
ODBiens, où donc êtes-vous ?
J'ai écouté ce disque furtivement en magasin ; aucun commentaire donc.
Pour l'artiste elle-même, je trouve que c'est une des voix les mieux éduquées. Soile Isokoski fait carrière depuis environ 20 ans. Son répertoire d'articule autour de Mozart et Schubert mais il surpend et divise en raison de sa diversité qui ne répond à aucune apparente logique (je parle de celle des critiques et des auditeurs) : Rachel, Daphné, La Comtesse, l'Infante, la Maréchale, des lieder, des messes, etc. Elle, par contre, ne semble pas vouloir s'assujettir aux canons réducteurs qui veulent qu'on bâtisse une carrière avec Mozart pour grandir ensuite vers de plus grands formats (Mattila que j'admire également). Elle prend des riques qu'elle assume sans jamais mettre son intégrité vocale à mal. Il y a quelques années au Châtelet, elle nous a livré une Daphné de toute beauté, irradiante, céleste. On aurait pu la croire dépassée car il faut bien plus que du souffle pour soutenir les amples phrases straussiennes mais Janowski veillait sur elle et lui a permis de s'affirmer pleinement tout en préservant toutes les nuances du rôle.
Elle s'est aussi emparée de l'Infante qu'elle ciselle admirablement mais elle y manque un peu de perfidie a mon avis ; c'est là ma seule réserve.
Sinon, tout le reste est d'une qualité supérieure (surtout les Schubert). Le plus appréciable, c'est que, même les rares fois où elle nous a laissé entrevoir ses limites, elle ne s'est jamais fourvoyée. C'est pour moi une des artistes lyriques les plus accomplies.
ODBiens, où donc êtes-vous ?
J'ai écouté ce disque furtivement en magasin ; aucun commentaire donc.
Pour l'artiste elle-même, je trouve que c'est une des voix les mieux éduquées. Soile Isokoski fait carrière depuis environ 20 ans. Son répertoire d'articule autour de Mozart et Schubert mais il surpend et divise en raison de sa diversité qui ne répond à aucune apparente logique (je parle de celle des critiques et des auditeurs) : Rachel, Daphné, La Comtesse, l'Infante, la Maréchale, des lieder, des messes, etc. Elle, par contre, ne semble pas vouloir s'assujettir aux canons réducteurs qui veulent qu'on bâtisse une carrière avec Mozart pour grandir ensuite vers de plus grands formats (Mattila que j'admire également). Elle prend des riques qu'elle assume sans jamais mettre son intégrité vocale à mal. Il y a quelques années au Châtelet, elle nous a livré une Daphné de toute beauté, irradiante, céleste. On aurait pu la croire dépassée car il faut bien plus que du souffle pour soutenir les amples phrases straussiennes mais Janowski veillait sur elle et lui a permis de s'affirmer pleinement tout en préservant toutes les nuances du rôle.
Elle s'est aussi emparée de l'Infante qu'elle ciselle admirablement mais elle y manque un peu de perfidie a mon avis ; c'est là ma seule réserve.
Sinon, tout le reste est d'une qualité supérieure (surtout les Schubert). Le plus appréciable, c'est que, même les rares fois où elle nous a laissé entrevoir ses limites, elle ne s'est jamais fourvoyée. C'est pour moi une des artistes lyriques les plus accomplies.
Elle vient d'aborder la Comtesse de Capriccio, je crois.
Je l'ai entendue dans cette Daphné du Châtelet, et dans le livre des lieder italiens de Wolf, avec Skovhus. A chaque fois, la qualité de son chant franc, délicat et sans esbrouffe m'a fait penser aux grandes interprètes de l'après-guerre. Du chant à l'ancienne, si je puis dire, et c'est flatteur. Simplement, la personnalité ne me semble pas des plus affirmées. J'attends de me faire une idée plus précise avec ce récital Mozart.
Je l'ai entendue dans cette Daphné du Châtelet, et dans le livre des lieder italiens de Wolf, avec Skovhus. A chaque fois, la qualité de son chant franc, délicat et sans esbrouffe m'a fait penser aux grandes interprètes de l'après-guerre. Du chant à l'ancienne, si je puis dire, et c'est flatteur. Simplement, la personnalité ne me semble pas des plus affirmées. J'attends de me faire une idée plus précise avec ce récital Mozart.
- Arnold
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Certes et c'est ce qui, parfois, pourrait nous faire croire à un manque d'engagement dramatique de sa part. Mais je crois que pour elle, c'est vraiment "prima la musica" ; vocalement, stylistiquement, elle n'est jamais à côté de la plaque et surtout, elle ne cherche jamais à chanter au dessus de ses moyens vocaux, quoiqu'elle aborde. Alors, forcément, certains rôles "extrèmes" la trouvent parfois quelque peu "en retrait". Mais le raffinement de son chant est tel que toute réserve tombe très vite ; je le qualifierais volontiers de chant aristocratique, aux plein et meilleur sens du terme car il est exempt de toute sophistication et de tout maniérisme.bajazet a écrit :Simplement, la personnalité ne me semble pas des plus affirmées