Cavalli - La Didone - Christie/Hervieu-Léger - Caen 10/2011

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Cavalli - La Didone - Christie/Hervieu-Léger - Caen 10/2011

Message par Christopher » 15 oct. 2011, 21:16

Première demain à Caen.

La Didone – Francesco Cavalli
Les Arts Florissants
Diffusion en direct mardi 18 octobre à partir de 20h sur medici.tv et artflomedia.com

Fiche spectacle avec les photos

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Ruggero
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Message par Ruggero » 18 oct. 2011, 08:18

Diffusion en direct ce soir sur Arts Flo Media www.artsflomedia.com, à 20h.
Vous pouvez découvrir les photos de la production, ainsi qu'un extrait musical, sur la page d'accueil du site.
Un argument en français est téléchargeable sur la page spectacle : http://www.artsflomedia.com/#/show/i575 ... e_octobre/
onglet Documents.
Et le livret anglais/italien est disponible dans la version anglaise du site.
L'opéra semble voué à être le dernier refuge du besoin de la beauté artistique en toc.
(Bernard Shaw, 1898)

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Message par Ruggero » 18 oct. 2011, 18:53

ça commence dans 10 minutes!
L'opéra semble voué à être le dernier refuge du besoin de la beauté artistique en toc.
(Bernard Shaw, 1898)

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Message par Christopher » 18 oct. 2011, 19:57

ou que ça m'ennuie cette musique, c'est mortel

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La Didone

Message par Piero1809 » 23 janv. 2012, 21:55

La Didone
Francesco Cavalli
Opéra en un prologue et trois actes (Création à Venise,1641) 
Livret de Francesco Busenello

William Christie direction

Clément Hervieu-Léger mise en scène

Pierre Judet de la Combe collaboration à la dramaturgie

Eric Ruf scénographie

Caroline de Vivaise costumes 
Bertrand Couderc lumières

Anna Bonitatibus mezzo-soprano (Didon)
Kresimir Spicer ténor (Enée)
Claire Debono soprano (Vénus, Iris, une Demoiselle)
Tehila Nini Goldstein soprano (Créuse, Junon)
Katherine Watson soprano (Cassandre, une Demoiselle)
Mariana Rewerski soprano (Anna, la Fortune, une Demoiselle)
Xavier Sabata contre-ténor (Iarba)
Terry Wey contre-ténor (Ascagne, Amour, un Chasseur)
Valerio Contaldo ténor (Corèbe, Éole, un Chasseur)
Joseph Cornwell ténor (Hécate, Pyrrhus)
Maria Streijffert contralto (Hécube)
Mathias Vidal ténor (Illion, Mercure)
Francisco Javier Borda basse (Sinon, Neptune)
Victor Torres basse (Anchise, un Vieux)
Les Arts Florissants

Coproduction Opéra de Caen, Théâtre des Champs Elysés, Grand Théâtre de la ville de Luxembourg


En "feuilletant" medici.tv, je tombe sur La Didone de Francesco Cavalli. D'emblée j'ai été fasciné par les images, séduit par la musique et suis resté scotché devant mon écran jusqu’à la fin.
L'oeuvre assez longue (trois heures et plus) est divisée en deux parties:

La première partie (Prologue et acte I) décrit la destruction de Troie et le massacre de ses habitants par les Grecs. Au terme de scènes très violentes comme par exemple le meurtre de Corèbe, venu au secours de Cassandre, par Pyrrhus, Enée assiste à l’assassinat de son épouse Creusa sans qu'il puisse intervenir. Venus, mère d'Enée exorte son fils à gagner l'Italie où Ascanio, fils d’Enée est destiné à régner. La déesse demande à Fortune de favoriser le voyage de son fils vers la côte africaine, première étape de son périple.

Toute cette partie est très tragique et culmine (acteI, scène 3) avec le célèbre lamento de Cassandra l’alma fiacca svani avec ses glissements chromatiques étranges. Très dramatique également le lamento d'Ecuba, tremulo spirito flebile, qui pleure son époux Priam et sa patrie perdus.

Dans la seconde partie (actes II et III), l'action se déplace dans le palais de Didone et décrit les amours de la reine de Carthage. Cette dernière repousse Iarba roi de Numidie en invoquant sa fidélité à son époux défunt. Cette fidélité vole en éclats à la vue d'Enée, venant de débarquer au terme d'une traversée sans histoires car entre temps Amore, envoyé par Vénus sous les traits d'Ascanio avait planté sa flèche dans la poitrine de Didon. Cette dernière tombe dans les bras d'Enée tandis que Iarba devient fou de jalousie. Didone et Enée dorment ensemble enlacés. Enée, averti en songe par Mercure lui intimant de partir pour l'Italie où un trône l'attend, abandonne Didone pendant son sommeil. Cette dernière laisse éclater sa colère puis son désespoir. Mercure fait comprendre à Iarba qu'il peut de nouveau tenter sa chance auprès de Didone... Mais cette dernière décide de se donner la mort.

Cette seconde partie est bien plus animée que la première, il y a des ensembles, de grandes scènes d'extérieur, des ballets, des choeurs. On remarque particulièrement les trois demoiselles d'honneur de Didon qui commentent à leur manière les amours de leur maitresse, une tempête déclenchée par Eole, et surtout une impressionnante chasse avec aboiements, choeurs de chasseurs, magnifique caccia al cinghiale (chasse au sanglier), sanglier qui curieusement devient un cerf (?) qui git au milieu de la scène. L'opéra culmine enfin avec la grande scène de Didon qui s'apprête à mourir et qui apparait à la fin dégoulinante de sang.

Le "récitatif", ou plutôt un chant très expressif intermédiaire entre le récitatif sec et l'aria est omniprésent pendant toute la durée de l'oeuvre, ce récitatif est simplement accompagné d'une harpe, un luth, un violoncelle et un clavecin. Les morceaux d'ensemble et les interludes où l'effectif est au complet (des violons, un alto, un violoncelle, deux flûtes sont ajoutés aux instruments précédents) sont très brefs mais n’en prennent que plus de relief. On peut s’étonner du faible nombre d’instruments mis en oeuvre mais Cavalli devait tenir compte du peu de moyens dont disposaient les opéras publics qui se développaient dans la péninsule au milieu du 17ème siècle.

La mise en scène de Clément Hervieu-Léger est très sobre et la direction d’acteurs, efficace et harmonieuse. Dans la première partie, le décor montre les murailles démantelées de Troie et un cerf mort qui git derrière un éboulis de gravats. Tout cela évoque la désolation et la ruine. La seconde partie se situe dans le palais de Didone avec vue sur un lointain horizon marin. Au cours des trois actes, un échafaudage grimpe sur les murs, du haut duquel surgissent les habitants de l’Olympe (principalement Junon, Venus, Mercure…) qui règlent selon leurs caprices le destin des mortels.

Tous les artistas intervenant dans cet opéra devraient être cités. Valerio Contaldo, prête sa belle voix de ténor au héros Corebo, Joseph Cornwell, ténor, est un Pirro odieux à souhait, Francisco Javier Borda, basse, un Sinon brutal et cynique, 
Maria Streijffert, de sa voix de contralto, évoque avec justesse le destin tragique d’Ecuba,
Victor Torres, basse, est un Anchise d’une grande noblesse. Terry Wey, contre tenor très prometteur, donne à Ascanio une personnalité juvenile et charmeuse. C’est Mathias Vidal, ténor, qui campe un Mercurio plein de ressources. J’ai été particulièrement impressionné par Xavier Sabata, contre ténor, dans un rôle (Iarba) qui convient tout à fait à sa tessiture vocale. Tehila Nini Goldstein de son ample voix de soprano, incarne avec une grande émotion Creusa. Katerina Watson, Cassandra, chante le fameux lamento de façon bouleversante. Claire Debono, Venus, fait preuve d’un charme exquis, requis évidemment par son rôle, ainsi que d’une belle efficacité vocale. Les tre damigelle (Katerina Watson, Mariana Rewerski et Claire Debono), rivalisent de séduction, en particulier dans la scène où elles raillent et provoquent le pauvre Iarba qui leur réplique: Son gemelle le donne e le bugie (sont jumelles les femmes et les mensonges). Kresimir Spicer ténor est un Enée idéal par son timbre chaleureux, sa présence scénique, notamment dans Dormi, cara Didone. La palme de l’excellence revient à Anna Bonitatibus. J’avoue que je suis subjugué par cette magnifique mezzo à la voix somptueuse, dont la performance est proche de la perfection et sans la moindre esbroufe, notamment dans la bouleversante scène 11 de l’acte III “Porgetemi la spada”.

Enfin j’ai beaucoup aimé les Arts Florissants, les musiciens et leur chef William Christie m’ont paru très engagés dans ce répertoire difficile. Les tutti en particulier sonnent admirablement, un vrai régal.

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Message par Piero1809 » 04 févr. 2012, 18:30

A noter que La Didone de Cavalli sera donnée au TCE du jeudi 12 avril au vendredi 20 avril. La production (Direction musicale William Christie) est identique à celle donnée à l'opéra de Caen et la distribution est celle donnée ci-dessous.

http://www.theatrechampselysees.fr/oper ... /la-didone

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Message par Ruggero » 17 févr. 2012, 11:04

Avant de retrouver le spectacle au TCE en avril, dans une distribution inchangée, la dernière chance de voir le spectacle en vidéo, c'est ici :

http://www.artsflomedia.com/#/file/m1040i15298-cavalli/

et pour 24h ! Le lien, actif depuis novembre, sera désactivé demain.
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Message par Ruggero » 27 mars 2012, 11:11

Nicolas Rivenq remplacera Victor Torres, souffrant, au TCE.
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Froberger
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Message par Froberger » 07 avr. 2012, 14:53

Cette production somptueuse — qui réunit des chanteurs idéaux, et avec un continuo d'une inventivité et d'une qualité rares — est reprise au TCE à partir de mardi 12 avril prochain.

Je recommande vivement à tout ceux qui hésitent de s'y rendre, car le spectacle est saisissant...

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Message par genoveva » 13 avr. 2012, 17:11

Au TCE, je n'ai rien de plus à ajouter que ce qui a été dit pour Caen ! c'est la perfection vocale !

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