La Fanciulla del West - Morandi/Loy - Stockholm - 12/2011

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Bernard C
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La Fanciulla del West - Morandi/Loy - Stockholm - 12/2011

Message par Bernard C » 17 déc. 2011, 13:59

Direction:Pier Giorgio Morandi
Mise en scène: Christof Loy

Interprètes principaux :

Minnie :Nina Stemme
Jack Rance John Lundgren
Dick Johnson Torsten Kerl(alternance avec Aleksandrs Antonenko )
Nick: Niklas Björling Rygert
Ashby: Michael Schmidberge

Première ce soir 17 décembre 2011 à l'Opéra Royal de Suède .

Très attendue prise de rôle dans Minnie de Nina Stemme .
De surcroit dans la production du toujours controversé Christof Loy (que Stemme fréquente depuis 2001 et récemment pour le Tristan und Isolde de 2010 à Covent Garden)

Un clip officiel des répétitions du Kungliga Operan de Stockholm :

http://www.youtube.com/watch?v=EVHRa0wV ... r_embedded


Je ferai un C.R. après la représentation du 9 janvier 2012

Bernard

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Message par Bernard C » 18 déc. 2011, 11:49

Retransmission live à la radio suédoise .

Une interprétation extraordinaire , manifestement un triomphe pour une toute première prise de rôle:

On peut écouter ici:

http://sverigesradio.se/sida/spelaren.aspx

Pour une idée du duo électrique entre Antonenko et Stemme et pour une leçon de chant puccinien par cette grande wagnérienne , je vous invite à aller directement au 01:55

"Grazie.
Amici?
Che pensate? "
...
-"Un pensiero ..."

puis le difficultissime air : "Oh, se sapeste..."
et après on se laisse aller au sublime ... :coeur2:

Rendez vous au final à 03:23:08


J'en ai encore la chair de poule




Bernard
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paco
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Message par paco » 18 déc. 2011, 13:44

l'extrait que tu nous as permis de voir sur ton post précédent montre un Antonenko magnifique, idem pour Stemme et celui qui chante Jack Rance. Tu as bien de la chance d'aller voir ce spectacle, je n'ai jamais réussi à voir une Fanciulla distribuée de façon si adéquate

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Message par Bernard C » 18 déc. 2011, 14:55

paco a écrit :(...) je n'ai jamais réussi à voir une Fanciulla distribuée de façon si adéquate
J'ai entendu ma plus impressionnante Fanciulla récemment en juin 2010 (au S.F.O.) . Je pensais avoir assisté à quelque chose d'unique sinon parfait , du moins une distribution magique que je ne rencontrerais peut-être plus , et dans le fief de Wells Fargo avec une Californie chauffée à bloc .
Cette distribution réunissait des chanteurs qui séparément ne m’enthousiasment pas toujours ,Menée par une Deborah Voigt A D M I R A B L E ( je sais que pour sa prise de rôle dans la Brünhilde de la Walkyrie je l'ai sévèrement critiquée , mais j'étais tellement déçu que j'ai du être injuste ...).

Dans Minnie à S.F. elle fut incroyable , dans son élément , incarnant parfaitement le personnage , la voix solaire ( si,si !)

à côté d'elle il y avait Salvatore Licitra ( pour lequel j'ai toujours été ambivalent dont le style était trop souvent terriblement grossier ) un redoutable Roberto Frontali dans Jack et Steven Cole (dans Nick)
J'ai une immense nostalgie de cette soirée , tous étaient sous la direction de Luisotti , ces soirées qui te poursuivent longtemps , bouleversé .

Avec ce que j'écoute depuis ce matin sur la radio suédoise , je crois que je vais pouvoir tourner une page . Surtout quand on entend aussi bien la ligne de chant de Stemme que ses aigus d’airain ...

On va voir ...La Fanciulla del West est avec Turandot et La Rondine l'opéra de Puccini que je préfère .


Bernard
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Dardentor
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Message par Dardentor » 19 déc. 2011, 08:31

Comme il y avait cinq opéras différents sur les différentes chaines classiques, je n'ai écouté qu'en diagonale, mais tout ce que j'ai entendu était excellent.

Nina Stemme bien sûr, non seulement chante magnifiquement, mais son personnage de Minnie était trés émouvant, bien plus que Deborah Vogt, qui est une chanteuse qui a tendance, comme on dit, à donner l'impression qu'elle lit le Bottin.

Antonenko m'a snobé dans les aigüs de Ramerez, mais bien sûr Corelli (Scala 1956) reste inapprochable.

Un opéra magnifique, le premier Western-Spaghetti, totalement ignoré des salles parisiennes depuis la création à l'opéra-comique en 1967. Il n'y a eu depuis je croie qu'un concert avec Olivia Stapp en 1982. C'est positivement scandaleux, mais puisque l'Opéra a fait impasse sur le Ring intégral pendant plus de 50 ans...

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Message par Bernard C » 19 déc. 2011, 18:29

Dardentor a écrit :Comme il y avait cinq opéras différents sur les différentes chaines classiques, je n'ai écouté qu'en diagonale, mais tout ce que j'ai entendu était excellent.

Nina Stemme bien sûr, non seulement chante magnifiquement, mais son personnage de Minnie était trés émouvant, bien plus que Deborah Vogt, qui est une chanteuse qui a tendance, comme on dit, à donner l'impression qu'elle lit le Bottin.
Heu , bonsoir ,
Je ne peux pas laisser dire ça : si il y a une chose que j'admire chez Deborah Voigt c'est que c'est une artiste capable d'être incroyablement engagée dans son personnage.
Je l'ai souvent vue sur scène .
Je l'ai admirée dans des Verdi, Puccini ,Strauss et Wagner .

Son Isolde à Chicago fut incroyablement émouvante ,quant à Minnie au War Memorial Opera House ce fut un grand moment, même lorsqu'elle est à cheval :) ;elle incarne totalement la Fanciulla , avec un caractère vigoureux , suicidaire .

Je trouve injuste qu'on dise qu'elle chante "en lisant le bottin" .

D'ailleurs ce qu'on peut lui reprocher notamment dans Brünhilde c'est de se bruler les ailes ; à NY elle a effectivement sur-joué car elle n'a pas les moyens du rôle et elle flambe sa voix .

Mais lorsqu'elle chante l'Impératrice , et il n'y a pas si longtemps, elle est fascinante .

Certes , je ne fais pas de comparaison avec Nina Stemme , mais franchement , après Stemme , la meilleure Isolde que j'ai entendue ces 10 dernières années ,plus convaincante encore que W.Meier c'est bien D. Voigt , et elle ne lisait pas le bottin ...!

En vidéo ou au film je ne sais pas ce que ça donne . Elle est beaucoup plus dramatiquement impliquée qu'avant son amaigrissement .
Ce n'est ni une Jane Eaglen , ni une Christine Brewer qui essayent désespérément de se mouvoir .

Dardentor a écrit : Un opéra magnifique, le premier Western-Spaghetti, totalement ignoré des salles parisiennes (...).
Tu as raison , c'est pour moi le plus inventif des opéras de Puccini , avec une musique d'une incroyable complexité, n'hésitant pas aux dissonances dans les grandes phrases lyriques , empruntant aux chansons populaires de l'ouest . En même temps il est la matrice , l'archétype de la musique du cinéma hollywoodien .

Et puis c'est la fin la plus dramatique qui soit : il n'y a pas de mort , mais il y a aux yeux de l'Amérique le pire : l'exil , l'abandon du pays , l'abandon du territoire .
Le bannissement final est pire que la mort et la déchirure des adieux est d'une grande force dramatique .

Bernard
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Message par Bernard C » 11 janv. 2012, 02:12

Minnie-Stemme a crevé l'écran au propre et au figuré

J'ai utilisé mon capital de superlatifs pour Elektra-Theorin , vais je récidiver pour Minnie-Stemme ?

-Oui et au delà . :D

Prise de rôle donc pour Nina Stemme cet hiver à Stockholm . A la maison pour elle pourrait on dire dans cet écrin qu'est ce théâtre à l'italienne dimensions humaines avec sa salle qui imite le palais Garnier au point que le rideau en est la réplique .
L'acoustique y est remarquable , le confort total , le public très respectueux .


La mise en scène est de C. Loy familier depuis 10 ans de Nina Stemme .

Cette Fanciulla est à l'opposé de ma dernière référence : celle de Lorenzo Mariani, qui,importée de Palerme , m’avait captivé à San Francisco en 2010.
A l'ouverture ( je raconte car il y a fort à parier que cette production vous ne la verrez pas ailleurs qu'ici) le rideau de scène est remplacé par un immense écran de cinéma sur lequel est projeté un film . On y reconnait Minnie-Stemme chevauchant au galop les vastes espaces désertiques de l’Ouest notamment Monument Vallee , puis la cavalière et son cheval ( tout est en noir et blanc) s'approche et va mettre pied à terre quand à la note finale de l'ouverture Minnie crève l'écran et apparait à l'avant scène en pleine lumière en tenue de cow boy pointant un flingue à chaque main sur les spectateurs . L’impression est saisissante et nous sommes d'emblée placés dans l'univers dramatique avec cet effet de franchissement "imaginaire-réel" .

Malheureusement les choses ne seront pas de la même intensité au cours de la représentation .
Le premier acte est figuré par un espace découpé : d'une part une très grande salle de lambris gris avec une table immense en son centre . Dans le mur de bois est découpé un bar .Les personnages ( les mineurs , Rance ) sont en vêtements sombres
D'autre part , adjacente à gauche une petite pièce avec une coiffeuse , un miroir , une petite fenêtre , une tapisserie à fleurettes pâles , des couleurs fines , Minnie rêveuse assise , un foulard rouge autour du cou comme touche vive , une robe de fermière fin XIX .
Le style est globalement plus design scandinave que Californie de la ruée vers l'Or . Pas d'inscription : "a real home for the boys" ou "Wells Fargo" ou un avis de recherche pour 5000 $ etc... Rien que des murs et un plafond de planches horizontales peintes . Tout est géométrique . .

La trouvaille c'est l'usage du cinéma ( de la vidéo ) de façon originale et très fine : dès l'apparition de Jake wallace , dans la scène Minnie-Rance puis plus tard à des moments stratégiques de l'opéra , la scène sera projetée en direct en noir et blanc , l'image traitée instantanément comme un film en cinéma muet .
C'est saisissant , ça scande de façon très intelligente l'instant dramatique , c'est très bien fait . Bref on est au cœur du propos de l'opéra de Puccini dans ses rapports à la naissance du cinéma .

Au deuxième acte on est chez Minnie . On est un peu plus proche des prescriptions si précises des didascalies : on y trouve la table , un poêle à la place de la cheminée , le lit , un grenier à la place de l'appentis . On y trouve les biscuits sur la table ( évoqués par des boites rectangulaires gris bleuté très design , style Tiffany (!) ) une lampe à pétrole sans son globe ...mais on n'y trouve pas de bébé dans le dos de Wowkle , ni de fauteuil à bascule en vieux tonneaux , .
mais la pièce est bien tapissée de petites fleurs .

Mais tout ceci fait plus intérieur du Nord de l'Europe que montagne californienne . La lumière qui perce la fenêtre est blanche et crue comme celle qui illumine les paysages de Gustav Fjaestad ! Minnie est en bonnes chaussettes de laine écrue .
Bref on n'est jamais "à l'ouest" .
Mais oui on est bien au cinéma !
L'acte III est encore plus frappant . Nous sommes dans un bunker en bois peint gris , une boite . C'est ainsi qu'est figurée l'impressionnante foret des cyprès géants ...!
Bien des fois , ce soir ,j'ai regretté l'intelligence de cette "lecture" pour un peu plus d'imaginaire , pour une chose plus romanesque ...


De l'interprétation .

Nina Stemme :

Je n'en dirai rien car j'en reste en définitive sans voix : grandeur de la voix , legato , nuances , toutes les notes , les graves profonds , la légèreté des moments fragiles de la femme, la puissance sidérante des morceaux d'angoisse , la "radiance" , le timbre et ses couleurs , des couleurs chaudes et la violence .

Comme la Callas dans Tosca "davanti a lui tremava tutta Roma" , la Stemme "Ho vinto io . Tre assi e un paio !" et ce "E mio" qui nous traverse le corps !

Le duo du II acte et l'immense chant du III sont bouleversants . On a dit qu'elle est programmée pour venir chanter Minnie à Paris l'année prochaine : je ne peux que recommander là encore de ne pas louper ; de ne surtout pas louper ça .
Des décibels , il y en a eu hier avec Theorin . Il y en a eu de plus endurants encore ce soir avec Nina Stemme , c'est dire que les amateurs de voix XXXL sont comblés .
Et la grandeur dramatique est plus intense que par exemple dans son Élisabeth . Bien sûr il y a le rôle ,mais il y a une sorte d’implication, d'adéquation de la personnalité de Stemme qui fait une sorte de pont entre Minnie et Brünhilde .
En tout cas j'ai ressenti la même totalité entre sa Brünhilde (surtout du Götterdämmerung à San Francisco il y a 6 mois) et cette Minnie .

Elle peut offrir aussi bien cette délicatesse des blessures internes que cette vaillance d'une femme qui fait front face aux hommes . Dans la Fanciulla hormis les "hugh" de Wowkle il n'y a pas d'autre femme et tous la désirent et dehors est la tempête !
La fin de cet opéra c'est le départ . C'est pire que mourir :et son "Addio , mia California , addio! ...Addio !" sonne un peu comme un autre "Addio" célèbre .
La voix de Stemme entre en elle même , devient la nostalgie elle-même .


John Lundgren : je ne crois pas avoir entendu auparavant ce baryton suédois ; c'est incroyable la grandeur de cette voix et l'ignorance dans laquelle j'étais jusqu'à présent : là encore chanteur remarquable non seulement par une voix profonde , puissante , chantant bien , mais nuançant un Jack Rance complexe , ce shérif noir vêtu qui nous fait plus d'une fois penser à Scarpia .

Prenant la suite d'Antonenko , Dick Johnson était chanté par Torsten Kerl dont il fut annoncé que c'était sa prise de rôle ce soir à Stockholm .
J'aime bien la voix de ce chanteur , c'est une voix qui me plait , son timbre , ses couleurs chaudes , son style , même s'il chante avec une puissance , une projection nettement insuffisantes , même s'il a cracké 2 aigus au II acte et un au III et même s'il est encombré par son corps comme un gros poupon sympathique et fragile .
Il y a quelque chose qui chante bien tout de même en lui et le public local l'aime bien . Je suis sûr pourtant qu'en beaucoup d'endroits ce soir il aurait été copieusement hué .

Tous les autres chanteurs sont épatants . Vraiment en suède il y a une pépinière de chanteurs de grande qualité , jeunes , enthousiastes et d'un style irréprochable ...et musiciens !

Le chef était l'italien Pier Giorgio Morandi donnant une direction lyrique et expressive à cette musique , sans jamais de vulgarité , avec une grande finesse et une excellente maitrise de son plateau ( il y a tout de même 18 chanteurs sur scène )

Bernard
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Message par Bernard C » 12 janv. 2012, 00:30

De retour,

Une photo de l'affiche au box office ( les photos faites avec mon smartphone sont de mauvaise qualité , et surtout je suis très mauvais photographe ) . Mais ça vaut comme souvenir et je trouve l'affiche sympa et bien représentative .



Image

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Message par Bernard C » 13 janv. 2012, 21:14

Je me rends compte que je n'ai pas indiqué la totalité de la distribution ( ce qui n'est vraiment pas juste car tous les rôles comptent vraiment et ils furent tous épatants ).Et puis je crois qu'on doit être nombreux à ne pas les connaitre .

Minnie : Nina Stemme
Jack Rance : John Lundgren
Dick Johnson : Torsten Kerl
Nick : Niklas Björling Rygert
Ashby : Michael Schmidberger
Sonora : Carl Ackerfeldt
Trin : Karl Rombo
Sid : Gunnar Lundberg
Bello : Linus Börjesson
Harry : Conny Thimander
Joe : Magnus Kyhle
Happy : Kristian Flor
Larkens : Ian Power
Billy Jackrabbit : Alar Pintsaar
Wowkle : Agneta Lundgren
Jake Wallace : John Erik Eleby
José Castro : Anton Eriksson
Un postillon : Jon Nilsson

Chercheurs d'or , chasseurs de primes, gardes.
Chœurs de l'Opera Royal


Je crois n'avoir rien dit de la mélodie de Jake Wallace (John Erik Eleby) et de ces mineurs :
quand débutent au piano les deux notes obsédantes du chant mélancolique "Che faranno i vecchi miei là lontano , là lontano ..." et plus loin Harry (Conny Thimander) nous désespère avec "O mia casa , al rivo accanto ...." qui peut retenir des larmes comme ce pauvre Larkens(Ian Power ) " non reggo più..." ?


Vraiment il faut tous les citer ces barytons , ces basses , ces ténors ! C'est l'opéra des hommes et d'1 femme ( Elektra vu la veille c'est un opéra des femmes) .

Je réfléchissais à ce que j'avais dit : ils désirent tous Minnie : je ne suis pas sûr . Rance désire Minnie , c'est sûr . Dick aussi probablement ( il l'aime plus qu'il ne la désire ), mais tous ces hommes épris , ils l'adorent ,ils ont plutôt une dévotion , ils lui vouent un amour qui mêle la femme , la mère , la vierge .

Nick ( le barman ) qui est représenté dans cette mise en scène comme efféminé est d'une fidélité à toute épreuve à l'égard de Minnie ( il retiendra la corde autour du cou de Dick ) . C'est bien d'un lien quasi mystique qu'il s'agit , d'une dépendance à quelque chose qui représente leurs origines . C'est de là que vient cette mélancolie de la séparation qui constitue le cœur de cet opéra génial de Puccini .

Cette angoisse est là , dans une perte , une nostalgie dès l'apparition de Minnie : l'apparition de Minnie n'est pas marquée par la joie malgré les "Hallo" Minnie ! "Hallo" Minnie! .
Dès cet instant un grand leit motiv orchestral , repris par Minnie "Che cos'è stato ?" se visse dans le cœur et nous poursuivra au delà de la dernière note de l'opera .

Bernard
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Message par emji » 15 janv. 2012, 12:10

Merci Quetzal pour tous ces excellents commentaires et autres comptes-rendus du probablement plus bel opéra de Puccini :D
Il y a une chose que je ne comprends pas en revanche : le mise-en scène est affichée de C. Loy et dans un de tes commentaires tu parles d'un certain Staffan Valdemar Holm ?
C'est vrai qu'au lire de ta description du spectacle (superbe dirait-on ! ), on semble relativement éloigné des critères esthétiques de Loy... mais après tout 8)

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