L'orchestre de l'Opéra de Paris
L'orchestre de l'Opéra de Paris
Je suis allé à une conférence d'Agnès Terrier hier soir, qui a écrit un ouvrage sur l'orchestre de l'Opéra de Paris.
J'ai appris que jusqu'en 1907, les musiciens étaient tournés vers la scène, ce qui fait que le son était envoyé vers les interprètes, et non vers le public. Après cette date, il y a eu une longue période de flottement où les décalages étaient nombreux, avant qu'on installe une système de sonorisation (renvoi) sur scène et que chacun s'habitue à avoir de nouveaux repères.
Cela signifie aussi que toutes les oeuvres* importantes créees à l'Opéra étaient conçues selon une acoustique radicalement différente puisqu'on entendait moins l'orchestre et donc davantage les voix.
Le témoignage de Martine Bailly lors de la conférence était très intéressant. Le 1er violoncelle solo a raconté toutes les difficultés qu'on connues les femmes pour faire partie de l'orchestre.
Avant les années 70, il n'y avait que des hommes, excepté pour la harpe, instrument trop peu pratiqué par les hommes pour qu'on puisse en trouver un d'un niveau suffisant.
Le climat était détestable pour Martine Bailly, qui a beaucoup souffert de la misogynie de ses collègues. Elle passait pour être le mauvais élément du groupe puisqu'elle était une femme. Lorsque la place de soliste s'est libérée, on s'est moqué d'elle lorsqu'elle a déclaré vouloir passer le concours. Sur une quinzaine de candidats, elle était la seule femme et savait que c'était loin d'être gagné d'avance. En lançant un défi à Alain Lombard, elle a pu obtenir que le concours se fasse à l'aveugle. Pour être plus sûre de pas être démasquée, elle s'est ramenée avec de grosses chaussures et a poussé violemment les pupitres bien bruyamment avant de commencer, afin de passer pour un homme. Et c'est comme ça qu'elle a remporté le concours et qu'elle est désormais chef de pupitre des violoncelles !
Il n'y a cependant toujours pas de toilettes pour les dames à proximité de la fosse à Garnier...
* l'orchestre a créé un millier d'ouvrages depuis sa création (du temps de Lully, l'Académie Royale de Musique)
J'ai appris que jusqu'en 1907, les musiciens étaient tournés vers la scène, ce qui fait que le son était envoyé vers les interprètes, et non vers le public. Après cette date, il y a eu une longue période de flottement où les décalages étaient nombreux, avant qu'on installe une système de sonorisation (renvoi) sur scène et que chacun s'habitue à avoir de nouveaux repères.
Cela signifie aussi que toutes les oeuvres* importantes créees à l'Opéra étaient conçues selon une acoustique radicalement différente puisqu'on entendait moins l'orchestre et donc davantage les voix.
Le témoignage de Martine Bailly lors de la conférence était très intéressant. Le 1er violoncelle solo a raconté toutes les difficultés qu'on connues les femmes pour faire partie de l'orchestre.
Avant les années 70, il n'y avait que des hommes, excepté pour la harpe, instrument trop peu pratiqué par les hommes pour qu'on puisse en trouver un d'un niveau suffisant.
Le climat était détestable pour Martine Bailly, qui a beaucoup souffert de la misogynie de ses collègues. Elle passait pour être le mauvais élément du groupe puisqu'elle était une femme. Lorsque la place de soliste s'est libérée, on s'est moqué d'elle lorsqu'elle a déclaré vouloir passer le concours. Sur une quinzaine de candidats, elle était la seule femme et savait que c'était loin d'être gagné d'avance. En lançant un défi à Alain Lombard, elle a pu obtenir que le concours se fasse à l'aveugle. Pour être plus sûre de pas être démasquée, elle s'est ramenée avec de grosses chaussures et a poussé violemment les pupitres bien bruyamment avant de commencer, afin de passer pour un homme. Et c'est comme ça qu'elle a remporté le concours et qu'elle est désormais chef de pupitre des violoncelles !
Il n'y a cependant toujours pas de toilettes pour les dames à proximité de la fosse à Garnier...
* l'orchestre a créé un millier d'ouvrages depuis sa création (du temps de Lully, l'Académie Royale de Musique)
un grand orchestre
A part les anecdotes, qui ont leur charme, on peut aussi dire que cet orchestre est très remarquable.
Il a donné sa mesure dans Pelléas et Mélisande et dans Saint François d'Assise sous la baguette de Sylvain Cambreling.
L'interprétation de Saint François d'Assise doit représenter un véritable défi qui ne peut être relevé que par un grand orchestre: oeuvre rarement jouée, musique modale, tempos très variés, grande variété d'instruments, longueur de l'oeuvre etc.
Faustin
Il a donné sa mesure dans Pelléas et Mélisande et dans Saint François d'Assise sous la baguette de Sylvain Cambreling.
L'interprétation de Saint François d'Assise doit représenter un véritable défi qui ne peut être relevé que par un grand orchestre: oeuvre rarement jouée, musique modale, tempos très variés, grande variété d'instruments, longueur de l'oeuvre etc.
Faustin
Il paraît que c'était moins bien avec d'autres orchestres (en l'occurence, je pense qu'il s'agit de celui de Los Angeles, ou peut-être celui qui était à Bochum pour la 2ème production chapeautée par Mortier).
Pas mal de gens disent que c'est le meilleur orchestre de France. Quelqu'un a-t-il jamais entendu un couac à l'Opéra ?
Pas mal de gens disent que c'est le meilleur orchestre de France. Quelqu'un a-t-il jamais entendu un couac à l'Opéra ?
MESSAGE DÉPLACÉ :
Le recrutement est d'un très haut niveau.Nico a écrit :Il faudra quand même m'expliquer ce paradoxe (French Paradoxe ?) qu'avec des instrumentistes aussi peu travailleurs on obtient d'aussi bons résultats dans la fosse !Il paraît qu'un vent de fronde se prépare contre lui au sein de l'orchestre. Certains musiciens disent à qui veut les entendre qui cherchent un poste ailleurs.
Ce ne sera pas la première fois que des musiciens voudrons partir de l'Orchestre de l'Opéra, pas grave, qu'ils partent, il y a plein de jeunes bourrés de talents pour remplacer les vieux et aussi quelquefois jeunes croutons qui se croient planqués pour le restant de leurs jours !
Tant qu'ils foutent pas la merde en faisant annuler des spectacles...
- Xavier
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Je n'ai pas toujours pensé que du bien des musiciens de l'orchestre de l'Opéra national de Paris que j'ai parfois trouvé un peu négligents, quoique dans l'ensemble de grande qualité. Mais depuis que j'ai entendu l'Orchestre national de France lors du concert de Florez, je leur tresserais volontiers des couronnes !
Et si en plus ils ne sont pas très travailleurs (ce dont j'ai eu plusieurs échos différents), ça prouve à quel point ils sont doués.
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Et si en plus ils ne sont pas très travailleurs (ce dont j'ai eu plusieurs échos différents), ça prouve à quel point ils sont doués.
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- richie3774
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Pas travailleur, tu parles! De toutes façons ils ont bossé comme des fous pour entrer dans l'orchestre. C'est comme l'intello de la classe qui dit qu'il n'a rien fait et qui a 18...Xavier a écrit :Et si en plus ils ne sont pas très travailleurs (ce dont j'ai eu plusieurs échos différents), ça prouve à quel point ils sont doués.
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Ils partent plus vite que leur ombre !
J'ai déjà eu l'occasion à maintes reprises, de voir s'avancer le chef d'orchestre devant la fosse quasi vide ! Les musiciens n'ont même pas le respect des autres, ils partent avant le public et les artistes !
Quand même ! :jesors:
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- Xavier
- Rainbow Maker
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C'est comme pour Normale sup ou les écoles de commerce, on travaille beaucoup pour y rentrer, mais après...Gioachino a écrit :Pas travailleur, tu parles! De toutes façons ils ont bossé comme des fous pour entrer dans l'orchestre. C'est comme l'intello de la classe qui dit qu'il n'a rien fait et qui a 18...Xavier a écrit :Et si en plus ils ne sont pas très travailleurs (ce dont j'ai eu plusieurs échos différents), ça prouve à quel point ils sont doués.
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C'est vrai, comme le fais remarquer Elena, que la propention des musiciens à s'en aller une fois la dernière note n'est ni très professionnelle ni très aimable pour le public et pour les artistes sur scènes.
Si tous les spectateurs partaient une fois la dernière note jouée...
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