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Re: L'époque-notre temps

Posté : 05 janv. 2020, 14:03
par HELENE ADAM
David-Opera a écrit :
05 janv. 2020, 13:17
Pour ton information, en 1851 l'Australie a connu un incendie de taille comparable dans la même région. Emile Zola avait 10 ans, et Verdi n'avait pas encore composé la Traviata.

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Incendi ... _Australie

Puisque ces phénomènes sont inéluctables depuis plus de 150 ans ( et je doute que Trump y soit pour quelque chose â cette époque là) la réflexion doit porter sur comment agir plus vite et avec quels moyens .
Ta manière de raisonner est quand même très spéciale... :wink: Qu'il y ait toujours eu des incendies de brousse au moment des fortes chaleurs n'est évidemment pas un scoop. C'est bien l'ampleur qui est en cause et s'il faut remonter à 1851 pour trouver ampleur comparable (à cette étape puisque celui de 2019-20 n'est pas terminé ), cela signifie très clairement que les incendies actuels ... n'ont pas d'équivalent. En 2019 nous disposons de moyens aériens et humains absolument incomparables pour arrêter un incendie de brousse ou au moins le circonscrire, en limiter la portée et l'extension, alors qu'en 1851, dans des zones inhabitées beaucoup plus considérables, l'incendie ne pouvait pas être combattu et s'arrêtait donc, pour l'essentiel, de lui-même avec le retour des pluies et/ou la baisse des températures. L'incapacité de stopper ou de limiter la catastrophe en marche classe celle-ci, en rapport avec les moyens des pompiers/armée/flotte/aviation actuels, comme totalement hors norme.
Ces phénomènes ne sont pas inéluctables et c'est bien ce que dit le rapport du GIEC (voir ci dessus) et ce que conteste les climato- sceptiques comme le gouvernement australien. Les conclusions du rapport de GIEC (plus alarmistes chaque année à chaque révision) obligent à réfléchir à un autre modèle de développement....

Re: L'époque-notre temps

Posté : 05 janv. 2020, 14:35
par David-Opera
Mais rien n'est dit, faute de relevés, sur ce qu'il s'est produit avant 1851, et je ne retire en rien le caractère exceptionnel de ces ravages.
Que l'activité humaine aggrave en plus les choses, ne fait aucun doute. Mais sans celle-ci, ces incendies auraient tout de même lieu.
Ce que je critique est le discours sur le tout â 100% responsable de l'activité humaine, en occultant aux yeux du grand public la première cause naturelle du phénomène.

Personnellement, je ne vois qu'une seule action valable pour y remédier : tous en grève pendant un an sur la planète entière!

Re: L'époque-notre temps

Posté : 05 janv. 2020, 14:36
par HELENE ADAM
David-Opera a écrit :
05 janv. 2020, 14:35
Personnellement, je ne vois qu'une seule action valable pour y remédier : tous en grève pendant un an sur la planète entière!
:lol:

Au moins l'empreinte carbone serait nulle...ou presque !

Re: L'époque-notre temps

Posté : 05 janv. 2020, 16:02
par PlacidoCarrerotti
David-Opera a écrit :
05 janv. 2020, 13:17
Pour ton information, en 1851 l'Australie a connu un incendie de taille comparable dans la même région. Emile Zola avait 10 ans, et Verdi n'avait pas encore composé la Traviata.

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Incendi ... _Australie

Puisque ces phénomènes sont inéluctables depuis plus de 150 ans ( et je doute que Trump y soit pour quelque chose â cette époque là) la réflexion doit porter sur comment agir plus vite et avec quels moyens .
Je suis allé à la Réunion en 1993. Le lagon était très mal en point. On m’a expliqué que les laves se déversaient systématiquement sur la côte opposée ce qui avait entraîné un phénomène de bascule de l’ile : un côté s’enfonce dans l’eau et l’autre affleure (le lagon), ce qui met les coraux en péril.
Il y a quelques mois, j’ai entendu mettre en cause le réchauffement climatique...
Faudrait savoir.

Par ailleurs, plusieurs phénomènes peuvent en effet expliquer ce réchauffement : l’activité solaire, l’activité volcanique le long des failles sous-marines (dégagements de CO2 et réchauffement). Les causes anthropiques sont mises en avant et séduisent les millénaristes de tout poil, les politiques et les industriels à la recherche de relais de croissance, mais leurs effets (majeurs ou marginaux) restent insuffisamment évalués.

En cherchant sur la toile on peut aussi trouver un document émanant d’un chercheur du CNRS qui s’est penché sur des carottes faite sur la banquise. A l’occasion d’un réchauffement il y a 100.000 ans (c’est la périodicité moyenne de ce type d’événement : in nous resterait 10.000 ans avant une nouvelle période de glaciation), il a mis en évidence que la concentration en CO2 était postérieure et non préliminaire au dit réchauffement.

Enfin le CO2 n’est pas un polluant : sans lui, plus de végétaux sur la planète.

En ce qui concerne l’Australie, s’il y a eu des incendies équivalents en 1851, on a le droit de réfléchir avant d’accuser l’industrialisation...

« Le poumon ! » comme disaient les médecins de Molière.

Re: L'époque-notre temps

Posté : 05 janv. 2020, 16:18
par HELENE ADAM
PlacidoCarrerotti a écrit :
05 janv. 2020, 16:02

En ce qui concerne l’Australie, s’il y a eu des incendies équivalents en 1851, on a le droit de réfléchir avant d’accuser l’industrialisation...
Voir mon explication plus haut. J'ai du mal à comprendre comment on peut comparer deux incendies à 170 ans d'écart sans tenir compte des facultés d'arrêter ou non l'extension du phénomène qui modifient évidemment drastiquement son ampleur. S'il est aussi ample qu'il y a 150 ans (à l'heure où nous échangeons puisque ce n'est pas du tout fini) malgré les moyens gigantesques dont nous disposons pour le stopper en route, le ralentir, le circonscrire etc... alors c'est que le phénomène est beaucoup plus grave qu'à l'époque et même incomparable.
Enormément d'experts scientifiques réfléchissent justement loin des points de vue "café du commerce" ou autres, et leurs conclusions sont étonnamment similaires.
Voir ce dernier article de la revue Nature pour ceux qui lisent l'anglais.
https://www.nature.com/articles/d41586-019-03595-0

Et pour ceux qui ne le lisent pas, cet article qui éclaire le raisonnement des scientifiques de la revue Nature, en français cette fois, autour de la théorie des dominos.
https://www.rtbf.be/info/societe/detail ... 5HY0Z9E2NY

Le schéma de la revue Nature sur l'interconnexion entre les points critiques
Image

Re: L'époque-notre temps

Posté : 05 janv. 2020, 16:42
par dge
Le réchauffement climatique est peut-être multifactoriel et l'influence de l'homme est un de ces facteurs. C'est difficile de quantifier la part de chacun d'eux.
Mais il est un phénomène plus factuel, moins sujet à contestation, c'est celui de l'acidification des océans qui causera autant de dégâts que le réchauffement de la planète ( et y contribuera). Il est parfaitement mesurable et l'augmentation de la production de CO2 peut difficilement être écartée.
J'ai été longtemps sceptique, mais je suis maintenant convaincu qu'il faut diminuer drastiquement le CO2.

Re: L'époque-notre temps

Posté : 10 janv. 2020, 09:28
par JdeB
Pour mieux comprendre et ressentir notre époque, sur tout le spectre social ou presque, il faut absolument lire les 3 volumes de Vernon Subuteux de Despentes !

Re: L'époque-notre temps

Posté : 10 janv. 2020, 15:58
par HELENE ADAM
"Je pensais autrefois que des catastrophes manifestement causées par le changement climatique feraient tomber les murs psychologiques du déni. Mais je me trompais. Il est à présent clair que ceux qui sont dans le déni regarderaient le pays entier partir en fumée plutôt que d’admettre qu’ils avaient tort. Leurs maisons peuvent brûler, leurs familles finir calcinées qu’ils continueraient de trouver le moyen de nier les preuves du changement climatique."
extrait de la Tribune publiée dans le Monde aujourd'hui, par un homme en colère.

Clive Hamilton : « En Australie, nous devrons faire le deuil de l’avenir »
TRIBUNE

Clive Hamilton
professeur d’éthique publique à l’université Charles-Sturt à Canberra (Australie)
Dans une tribune au « Monde », le philosophe australien Clive Hamilton dit sa rage face au déni des dirigeants de son pays, qui refusent d’admettre que le réchauffement climatique soit à l’origine des terribles feux de forêt ravageant l’Australie.

https://www.lemonde.fr/idees/article/20 ... _3232.html

Re: L'époque-notre temps

Posté : 10 janv. 2020, 17:04
par PlacidoCarrerotti
HELENE ADAM a écrit :
10 janv. 2020, 15:58
"Je pensais autrefois que des catastrophes manifestement causées par le changement climatique feraient tomber les murs psychologiques du déni. Mais je me trompais. Il est à présent clair que ceux qui sont dans le déni regarderaient le pays entier partir en fumée plutôt que d’admettre qu’ils avaient tort. Leurs maisons peuvent brûler, leurs familles finir calcinées qu’ils continueraient de trouver le moyen de nier les preuves du changement climatique."
extrait de la Tribune publiée dans le Monde aujourd'hui, par un homme en colère.

Clive Hamilton : « En Australie, nous devrons faire le deuil de l’avenir »
TRIBUNE

Clive Hamilton
professeur d’éthique publique à l’université Charles-Sturt à Canberra (Australie)
Dans une tribune au « Monde », le philosophe australien Clive Hamilton dit sa rage face au déni des dirigeants de son pays, qui refusent d’admettre que le réchauffement climatique soit à l’origine des terribles feux de forêt ravageant l’Australie.

https://www.lemonde.fr/idees/article/20 ... _3232.html
Je ne savais pas que les professeurs d'éthique étaient spécialisés en climatologie.

Météo France : "La réchauffement climatique joue donc un rôle dans la survenue de ces incendies mais celui-ci n'est pas aussi important qu'il n'y paraît. Il accentue les facteurs aggravants, favorables à leur survenue comme des périodes de sécheresse plus longues ou des températures moyennes plus élevées. Néanmoins, d'autres paramètres sont à prendre en compte avant d'attribuer ces incendies de grande ampleur au changement du climat mondial. La pression démographique de plus en plus importante favorise l'allumage de foyers plus nombreux, soit par erreur humaine, soit par l'intermédiaire des incendiaires, particulièrement nombreux cette année. Cette croissance démographique favorise également la proximité entre population et territoires concernés par les feux (notamment dans le Queensland, la Nouvelle-Galle-du-Sud ou l'état de Victoria).

De plus, les conditions météorologiques se sont montrées particulièrement défavorables cette année, entre sécheresse persistante et températures très élevées, toutes les conditions étaient réunies pour la survenue d'incendies de grande ampleur. Cependant cela a déjà été observé par le passé comme en 2009 ou en 1851 sur le pays.

Même si le réchauffement climatique va sans doute accentuer la récurrence de ce type d'évènement, ces incendies ont toujours existé en Australie et existeront toujours, reste à savoir les conséquences que ceux-ci pourront engendrer sur les populations grandissantes des agglomérations du pays".

Quand on trouve un expert qui dit "blanc", on en trouve toujours un autre pour dire "noir", et un troisième pour dire "ciseau".

Re: L'époque-notre temps

Posté : 10 janv. 2020, 17:17
par HELENE ADAM
PlacidoCarrerotti a écrit :
10 janv. 2020, 17:04
Quand on trouve un expert qui dit "blanc", on en trouve toujours un autre pour dire "noir", et un troisième pour dire "ciseau".
Oui enfin, le raisonnement que tu cites est assez... étrange puisqu'il dit en substance "ouais pas sûr que ce soit le réchauffement climatique quand même, n'oublions pas que les conditions climatiques ont été particulièrement défavorables cette année" :lol:

Non, on n'en est plus là franchement. Les rapports (GIEC, revue Nature) que j'ai mis en lien ci-dessus sont bien plus sérieux que les approximations journalistiques que tu rapportes. Mais bon... :wink: