Don Giovanni: Guschlbauer/Bélier-Garcia - Marseille avr 2011
Don Giovanni: Guschlbauer/Bélier-Garcia - Marseille avr 2011
Opéra de Marseille
Don Giovanni Drama glocoso en 2 actes de Wolfgang Amadeus MOZART (1787), Livret de Lorenzo da Ponte
Production de l’opéra de Marseille
Direction musicale : Theodor Guschlbauer
Mise en scène : Frédéric Bélier-Garcia
Assistant : Caroline Gonce
Décors : Jacques Gabel
Costumes : Catherine Leterrier
Lumières : Roberto Venturi
Donna Anna : Burcu Uyar
Donna Elvira : Marianne Fiset
Zerlina : : Emilie Pictet
Don Giovanni : Jean-François Lapointe
Leporello : Josef Wagner
Don Ottavio : Alexey Kudrya
Le Commandeur : Nicolas Courjal
Masetto : Till Fechner
Continuo (Clavecin) : Brigitte Grosse
Orchestre et Chœur de l’Opéra de Marseille
Représentation du 14 avril 2011
Cette version du metteur en scène Frédéric Bélier-Garcia est celle qui a déjà été programmée ici à Marseille en mai 2005 mais sous la baguette de Kenneth Montgomery. Un an plus tard en novembre 2006 l’opéra d’Avignon reprenait cette même mise en scène mais cette fois avec Theodor Guschlbauer à la tête de l’orchestre.
Si à Avignon Theodor Guschlbauer avait laissé une très bonne impression, ici à Marseille c’est un manque de rythme, des tempi très lents et chewing-gummeux qui prédominent presque tout au long de l’œuvre ; d’ailleurs par 2 fois Don Juan et Leporello ont chanté plus vite que l’orchestre, semblant dire au chef d’accélérer le mouvement…
On s’est habitué au début du XXIème siècle aux mises en scène dépouillées façon Peter Brook, celle de Frédéric Bélier-Garcia est dans cet esprit. Elle est faite d’un contraste esthétique entre la géométrie des panneaux et l’exubérance soyeuse des costumes, le plaisir visuel est toujours de mise. Quelques panneaux manœuvrés horizontalement ou verticalement simplifient le changement de décor ; un énorme lustre venant des cintres par un mouvement de yo-yo indique que l’action se situe dans ou à l’extérieur des bâtiments ; ce dépouillement n’est pas déplaisant, c’est simple, clair, lisible.
Côté vocal, les hommes nous ont donné de très belles prestations (exception faite de Masetto).
Don Juan (Jean-François Lapointe) et Leporello (Josef Wagner) font une joyeuse paire de lurons où malgré les apparences Leporello est plus la doublure de son maître que son valet, très heureux de pouvoir lui aussi lutiner à loisir …
Jean-François Lapointe a une voix autoritaire, imposante mais ses graves s’essoufflent et s’affaiblissent au fur et à mesure de la soirée. Il interprète à merveille son rôle de dragueur impénitent et de renifleur de phéromones…
Josef Wagner allie prestance physique et engagement scénique à une constance vocale insolente et impressionnante. Son air du catalogue malgré un tempo un peu lent est un grand moment, il y est très à l’aise et semble beaucoup s’amuser du désarroi d’Elvira.
Tous deux ont des jeux scéniques qui ont le même équilibre : dynamisme, fraîcheur, enthousiasme ; leurs voix sont naturelles, décontractées et ils sont complètement dans leur personnage.
Ce qui n’est malheureusement pas le cas de Masetto (Till Fechner) qui semblait étranger au déroulement de l’action ; il n’a apporté aucune marque particulière dans son interprétation et sa voix ; c’est fort dommage car il avait comme partenaire une charmante et jeune Zerlina (Emilie Pictet).
Don Ottavio (Alexey Kudrya) dont les caractéristiques sont d'être effacé, falot et pleutre est transformé dans cette interprétation en un amant décidé vigoureux et solide. Alexey Kudrya a le physique et la voix de cet emploi. Il développe surtout en deuxième partie (Scene 10 « Amici miei, dopo eccessi …») un rôle de chef de bande avec des impulsions vocales que l’on retrouve souvent chez les solistes des pays de l’ Est.
Mention spéciale pour Le Commandeur (Nicolas Courjal) qui s’impose dès sont entrée sur scène par sa voix ample, pesante, autoritaire. Après ce bref passage au premier acte (dommage il meurt trop vite…) on attend avec impatience de le retrouver dans la scène du cimetière où il est époustouflant.
Les trois conquêtes féminines de don Juan : Donna Anna (Burcu Uyar), Donna Elvira ( Marianne Fiset), Zerlina (Emilie Pictet) devaient être terrorisées par celui-ci car elles sont restées assez statiques, pas très à l’aise, semblant plus concentrées sur leur partition que sur leur interprétation.
Devant le succès des réservations pour ce Don Juan marseillais, la direction de l’Opéra a programmé une représentation complémentaire le dimanche 24 avril à 14h30.
Photographies © Christian Dresse
Don Giovanni Drama glocoso en 2 actes de Wolfgang Amadeus MOZART (1787), Livret de Lorenzo da Ponte
Production de l’opéra de Marseille
Direction musicale : Theodor Guschlbauer
Mise en scène : Frédéric Bélier-Garcia
Assistant : Caroline Gonce
Décors : Jacques Gabel
Costumes : Catherine Leterrier
Lumières : Roberto Venturi
Donna Anna : Burcu Uyar
Donna Elvira : Marianne Fiset
Zerlina : : Emilie Pictet
Don Giovanni : Jean-François Lapointe
Leporello : Josef Wagner
Don Ottavio : Alexey Kudrya
Le Commandeur : Nicolas Courjal
Masetto : Till Fechner
Continuo (Clavecin) : Brigitte Grosse
Orchestre et Chœur de l’Opéra de Marseille
Représentation du 14 avril 2011
Cette version du metteur en scène Frédéric Bélier-Garcia est celle qui a déjà été programmée ici à Marseille en mai 2005 mais sous la baguette de Kenneth Montgomery. Un an plus tard en novembre 2006 l’opéra d’Avignon reprenait cette même mise en scène mais cette fois avec Theodor Guschlbauer à la tête de l’orchestre.
Si à Avignon Theodor Guschlbauer avait laissé une très bonne impression, ici à Marseille c’est un manque de rythme, des tempi très lents et chewing-gummeux qui prédominent presque tout au long de l’œuvre ; d’ailleurs par 2 fois Don Juan et Leporello ont chanté plus vite que l’orchestre, semblant dire au chef d’accélérer le mouvement…
On s’est habitué au début du XXIème siècle aux mises en scène dépouillées façon Peter Brook, celle de Frédéric Bélier-Garcia est dans cet esprit. Elle est faite d’un contraste esthétique entre la géométrie des panneaux et l’exubérance soyeuse des costumes, le plaisir visuel est toujours de mise. Quelques panneaux manœuvrés horizontalement ou verticalement simplifient le changement de décor ; un énorme lustre venant des cintres par un mouvement de yo-yo indique que l’action se situe dans ou à l’extérieur des bâtiments ; ce dépouillement n’est pas déplaisant, c’est simple, clair, lisible.
Côté vocal, les hommes nous ont donné de très belles prestations (exception faite de Masetto).
Don Juan (Jean-François Lapointe) et Leporello (Josef Wagner) font une joyeuse paire de lurons où malgré les apparences Leporello est plus la doublure de son maître que son valet, très heureux de pouvoir lui aussi lutiner à loisir …
Jean-François Lapointe a une voix autoritaire, imposante mais ses graves s’essoufflent et s’affaiblissent au fur et à mesure de la soirée. Il interprète à merveille son rôle de dragueur impénitent et de renifleur de phéromones…
Josef Wagner allie prestance physique et engagement scénique à une constance vocale insolente et impressionnante. Son air du catalogue malgré un tempo un peu lent est un grand moment, il y est très à l’aise et semble beaucoup s’amuser du désarroi d’Elvira.
Tous deux ont des jeux scéniques qui ont le même équilibre : dynamisme, fraîcheur, enthousiasme ; leurs voix sont naturelles, décontractées et ils sont complètement dans leur personnage.
Ce qui n’est malheureusement pas le cas de Masetto (Till Fechner) qui semblait étranger au déroulement de l’action ; il n’a apporté aucune marque particulière dans son interprétation et sa voix ; c’est fort dommage car il avait comme partenaire une charmante et jeune Zerlina (Emilie Pictet).
Don Ottavio (Alexey Kudrya) dont les caractéristiques sont d'être effacé, falot et pleutre est transformé dans cette interprétation en un amant décidé vigoureux et solide. Alexey Kudrya a le physique et la voix de cet emploi. Il développe surtout en deuxième partie (Scene 10 « Amici miei, dopo eccessi …») un rôle de chef de bande avec des impulsions vocales que l’on retrouve souvent chez les solistes des pays de l’ Est.
Mention spéciale pour Le Commandeur (Nicolas Courjal) qui s’impose dès sont entrée sur scène par sa voix ample, pesante, autoritaire. Après ce bref passage au premier acte (dommage il meurt trop vite…) on attend avec impatience de le retrouver dans la scène du cimetière où il est époustouflant.
Les trois conquêtes féminines de don Juan : Donna Anna (Burcu Uyar), Donna Elvira ( Marianne Fiset), Zerlina (Emilie Pictet) devaient être terrorisées par celui-ci car elles sont restées assez statiques, pas très à l’aise, semblant plus concentrées sur leur partition que sur leur interprétation.
Devant le succès des réservations pour ce Don Juan marseillais, la direction de l’Opéra a programmé une représentation complémentaire le dimanche 24 avril à 14h30.
Photographies © Christian Dresse
- Pseudodile
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- Enregistré le : 17 sept. 2007, 23:00
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oui il remplace Vincent Pavesi annoncé souffrant mais justement comme son CV précise : "Il est ainsi le Masetto (Don Giovanni) de la production de Peter Brook et Claudio Abbado qui a fêté le 50ème anniversaire du Festival d’Aix-En-Provence, et qui a été reprise en tournée à Stockholm, à l’Opéra National de Lyon, à Bruxelles, au Piccolo Teatro de Milan et à Tokio en 1998" Il devait avoir ce rôle dans la peau et on pouvait s'attendre à plus d'engagement ?Lohuli a écrit :Il aurait été honnête de dire que Till Fechner a eu trois jours pour se préparer car il est arrivé en remplacement au tout dernier moment.
Des photographies ont été rajoutées au compte-rendu.
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
Odb-opéra
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Quel est le rapport ? Si tant est qu'un rôle puisse nous rester dans la peau sans broncher pendant 13 ans, une nouvelle mise en scène est une nouvelle lecture qui peut révolutionner votre manière d'aborder un rôle. De plus comme de nombreux barytons Till Fechner aura peut-être ensuite chanté Leporello puis Don Giovanni, ce qui aura relégué aux oubliettes son Masetto.Pseudodile a écrit :oui il remplace Vincent Pavesi annoncé souffrant mais justement comme son CV précise : "Il est ainsi le Masetto (Don Giovanni) de la production de Peter Brook et Claudio Abbado qui a fêté le 50ème anniversaire du Festival d’Aix-En-Provence, et qui a été reprise en tournée à Stockholm, à l’Opéra National de Lyon, à Bruxelles, au Piccolo Teatro de Milan et à Tokio en 1998" Il devait avoir ce rôle dans la peau et on pouvait s'attendre à plus d'engagement ?Lohuli a écrit :Il aurait été honnête de dire que Till Fechner a eu trois jours pour se préparer car il est arrivé en remplacement au tout dernier moment.
Je n'ai pas vu cette représentation et je n'ai pas entendu Till Fechner dans ce rôle, peut-être a t-il en effet été en dessous mais selon moi l'humilité et la correction dans le compte-rendu auraient été de donner au lecteur cette information importante.
La terre n'est pas un cadeau de nos parents, ce sont nos enfants qui nous la prêtent.
Très beau spectacle, mise en scène intelligente, sobre et efficace.
les éclairages sont magnifiques avec un grand jeu d'ombres et de lumière.
Tempo un peu lent à mon goût mais on se s'ennuie pas une seconde.
La fanfare municipale avec les clarinettes et les cors m'a un peu froissé les oreilles à la fin...
Distribution masculine formidable (hormis Masetto...) avec un Don Giovanni magnifique qui est aussi un grand acteur (avec l' allure d'un Jean Piat).
Leporello parfait ; j'ai adoré le ténor, il ferait un très très beau Tamino.
Commandeur très impressionnant par le volume de sa voix (malgré sa jeunesse), j'ai cru qu'il était sonorisé mais il m'a affirmé du contraire.
Les filles s'en sortent bien, surtout Anna (qui doit chanter la Reine de la Nuit l'année prochaine ) et Zerlina. J'ai moins aimé Elvira mais je n'aime pas le rôle.
Enorme succès ce dimanche.
Par rapport à ce qu'on a vu et surtout entendu au dernier Festival d'Aix, il n'y a pas photo.
les éclairages sont magnifiques avec un grand jeu d'ombres et de lumière.
Tempo un peu lent à mon goût mais on se s'ennuie pas une seconde.
La fanfare municipale avec les clarinettes et les cors m'a un peu froissé les oreilles à la fin...
Distribution masculine formidable (hormis Masetto...) avec un Don Giovanni magnifique qui est aussi un grand acteur (avec l' allure d'un Jean Piat).
Leporello parfait ; j'ai adoré le ténor, il ferait un très très beau Tamino.
Commandeur très impressionnant par le volume de sa voix (malgré sa jeunesse), j'ai cru qu'il était sonorisé mais il m'a affirmé du contraire.
Les filles s'en sortent bien, surtout Anna (qui doit chanter la Reine de la Nuit l'année prochaine ) et Zerlina. J'ai moins aimé Elvira mais je n'aime pas le rôle.
Enorme succès ce dimanche.
Par rapport à ce qu'on a vu et surtout entendu au dernier Festival d'Aix, il n'y a pas photo.
- EdeB
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- Enregistré le : 08 mars 2003, 00:00
- Localisation : Ubi est JdeB ...
Pas vu le spectacle, mais je confirme que c'est un excellent chanteur, à la voix sonore et bien projetée.muriel a écrit : Commandeur très impressionnant par le volume de sa voix (malgré sa jeunesse), j'ai cru qu'il était sonorisé mais il m'a affirmé du contraire.
Je rappelle le dossier interview de 2010 consacré à Nicolas Courjal :
http://www.odb-opera.com/modules.php?na ... ge&pid=238
Une monstrueuse aberration fait croire aux hommes que le langage est né pour faciliter leurs relations mutuelles. - M. Leiris
Mon blog, CMSDT-Spectacles Ch'io mi scordi di te : http://cmsdt-spectacles.blogspot.fr/
Mon blog consacré à Nancy Storace : http://annselinanancystorace.blogspot.fr/
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- EdeB
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Les photos donnent vraiment envie de voir la production.EdeB a écrit :Pas vu le spectacle, mais je confirme que c'est un excellent chanteur, à la voix sonore et bien projetée.muriel a écrit : Commandeur très impressionnant par le volume de sa voix (malgré sa jeunesse), j'ai cru qu'il était sonorisé mais il m'a affirmé du contraire.
Je rappelle le dossier interview de 2010 consacré à Nicolas Courjal :
http://www.odb-opera.com/modules.php?na ... ge&pid=238
Une monstrueuse aberration fait croire aux hommes que le langage est né pour faciliter leurs relations mutuelles. - M. Leiris
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Muriel, pardon, mais ton commentaire est stupide et déplacé. Je me permet de répondre cette fois ci, car ça n'est pas la première fois (notamment dans d'autres forums) que tu cherche à valoriser ton propos par une charge facile sur cet orchestre.muriel a écrit : La fanfare municipale avec les clarinettes et les cors m'a un peu froissé les oreilles à la fin...
Premièrement, l'orchestre était parfaitement en ordre dimanche, tout comme les autres représentations d'ailleurs.
Deuxièmement, tu serais bien inspirée de réviser tes poncifs en aérant tes feuilles de choux lors des divers événements musicaux qui enrichissent la vie musicale de ce théâtre (faut il s'en excuser!) "municipal". Tu pourrais constater notamment l'enthousiasme avec lequel les musiciens de la "fanfare" animent une très riche et qualitative saison de musique de chambre qui refuse du monde à chaque concert.
Tu pourrais également tenter de trouver une place, car c'est souvent complet aussi, pour écouter un orchestre qui fait la fierté de ce théâtre dans le répertoire symphonique. Si après cette petite visite prompte à ouvrir l'esprit autant que les esgourdes les symptômes persistent, il conviendra peut être alors de consulter, si toutefois la patiente souhaite vraiment guérir.
je suis désolée mais dimanche les cuivres étaient pénibles en fin de représentation et la clarinette pas jolie jolie...
je préfère de loin la 1é clarinette d'Avignon.
et puis je ne suis pas la seule ici à critiquer l'orchestre de l'Opéra de Marseille qui est capable du meilleur comme du pire (voir le sujet sur le rapprochement entre Avignon et Marseille)
je préfère de loin la 1é clarinette d'Avignon.
et puis je ne suis pas la seule ici à critiquer l'orchestre de l'Opéra de Marseille qui est capable du meilleur comme du pire (voir le sujet sur le rapprochement entre Avignon et Marseille)