Reprise d'Ariadne auf Naxos à Bastille
Hofmannsthal avait écrit :
"En ce qui concerne les décors (ainsi que les costumes), ils ne doivent pas être parodiques , mais refléter sérieusement le style des opéras héroïques de jadis : rivage maritime héroïque avec une grotte (...)
le tout proche du style de Poussin.
La grotte d'Ariane sera soit en relief , soit peinte (...)
Il est indispensable que l'on comprenne qu'il s'agit là d'un jeu dans le jeu, d'une scène sur la scène (...)".
Alors pourquoi le chef d'orchestre respecte la partition et pourquoi le metteur en scène ne respecte pas les annotations du librettiste ?
"En ce qui concerne les décors (ainsi que les costumes), ils ne doivent pas être parodiques , mais refléter sérieusement le style des opéras héroïques de jadis : rivage maritime héroïque avec une grotte (...)
le tout proche du style de Poussin.
La grotte d'Ariane sera soit en relief , soit peinte (...)
Il est indispensable que l'on comprenne qu'il s'agit là d'un jeu dans le jeu, d'une scène sur la scène (...)".
Alors pourquoi le chef d'orchestre respecte la partition et pourquoi le metteur en scène ne respecte pas les annotations du librettiste ?
Que voilà une bonne question !
Mesguich avait déploré un jour à la radio qu'à l'opéra la musique décidait tellement du temps théâtral qu'elle pouvait gêner la vision du metteur en scène. Poor little thing !
Suivre fidèlement les indications du librettiste (et là elles sont très précises en effet, et essentielles à l'esprit de l'?uvre, je crois), cela revient-il à embarrasser l'invention de la régie, et à rendre son travail moins ostensible ? Une chose est sûre: la fidélité aux détails du livret est devenue suspecte, a priori, d'un académisme intolérable. Mais ce débat a déjà été entamé à propos du Messiaen.
Mesguich avait déploré un jour à la radio qu'à l'opéra la musique décidait tellement du temps théâtral qu'elle pouvait gêner la vision du metteur en scène. Poor little thing !
Suivre fidèlement les indications du librettiste (et là elles sont très précises en effet, et essentielles à l'esprit de l'?uvre, je crois), cela revient-il à embarrasser l'invention de la régie, et à rendre son travail moins ostensible ? Une chose est sûre: la fidélité aux détails du livret est devenue suspecte, a priori, d'un académisme intolérable. Mais ce débat a déjà été entamé à propos du Messiaen.
Ce qui me surprend moi ce sont les efforts qui sont faits en musique pour retrouver l'authenticité de l'époque des créations, que cela soit par l'interprétation ou l'utilisation d'instruments d'époque, et la préoccupation inverse au niveau des mises en scène, où tout doit être le plus moderne possible.
Oui, c'est un lieu commun depuis longtemps. Il faut sans doute être assez souple dans l'appréciation du "service", et l'argument de fidélité à l'?uvre est d'un maniement délicat.
A Strasbourg, pour Theodora, un monsieur derrière moi, quand il a vu arriver sur scène tout l'appareil médicalisé d'exécution des deux martyrs, s'est exclamé : "Si Haendel voyait ça !" J'ai bien sûr admiré cette piété et ce zèle, qui le faisait s'ériger en exécuteur testamentaire du compositeur, alors qu'il avait soufflé comme un phoque à peu près toute la soirée, et là se mettait à échanger ses impressions avec son acolyte.
Sellars s'est-il servi de Haendel ? Cette représentation "contemporaine" de Theodora a pu choquer en effet une partie du public, manifestement très conservatrice (mais de quoi en l'occurrence ??), alors qu'on peut trouver (c'est mon point de vue) qu'elle rend sensible, et sensible sur scène, la profondeur même de cet oratorio et de son esprit.
Donc ?
A Strasbourg, pour Theodora, un monsieur derrière moi, quand il a vu arriver sur scène tout l'appareil médicalisé d'exécution des deux martyrs, s'est exclamé : "Si Haendel voyait ça !" J'ai bien sûr admiré cette piété et ce zèle, qui le faisait s'ériger en exécuteur testamentaire du compositeur, alors qu'il avait soufflé comme un phoque à peu près toute la soirée, et là se mettait à échanger ses impressions avec son acolyte.
Sellars s'est-il servi de Haendel ? Cette représentation "contemporaine" de Theodora a pu choquer en effet une partie du public, manifestement très conservatrice (mais de quoi en l'occurrence ??), alors qu'on peut trouver (c'est mon point de vue) qu'elle rend sensible, et sensible sur scène, la profondeur même de cet oratorio et de son esprit.
Donc ?
Pour sa dernière de la série, Villars nous a gratifié ce soir d'une performance exceptionnelle. Pauvre Lotric qui va avoir de la peine à prendre la suite.
J'ai toujours autant de mal avec les aigus forte de Petrova, au point que j'en suis à me demander si la chanteuse qui tient le rôle de Naïade ne s'en sortirait pas mieux.
A noter un nouvel épisode du feuilleton gégé : ayant entendu à défaut de les écouter les plaintes de ses clients, il met à la vente les biographies des interprètes séparément (2?).
J'ai toujours autant de mal avec les aigus forte de Petrova, au point que j'en suis à me demander si la chanteuse qui tient le rôle de Naïade ne s'en sortirait pas mieux.
A noter un nouvel épisode du feuilleton gégé : ayant entendu à défaut de les écouter les plaintes de ses clients, il met à la vente les biographies des interprètes séparément (2?).