Récital Angela Gheorgiu ? Bozar, 22/09/2004
Posté : 22 sept. 2004, 13:37
Annoncé depuis des mois avec grand renfort de publicité, le Récital Angela Gheorghiu au Palais des Beaux-Arts à Bruxelles aura été couronné par un triomphe populaire.
Rien pourtant n?était gagné d?avance, puisque la soprano Roumaine changea allégrement de programmation aussi surement que de toilettes vampirisantes pour une très longue soirée - presque interminable - où le Vlaams Radio Orkest, dans une forme superlative, faisait office de faire valoir.
Mais où surtout les « hits » ou best of d ?une compilation de kruidvat servaient de cache misère. Le public bruxellois y a adheré avec une conviction ou une profession de foi qui frise l intégrisme? Angela joua à fond son rôle de « diva » et d?epouse de « star » comme si sa seule carte de visite était pour le moins trop peu aguichante pour appâter le public.
C?est donc une diva Roumaine, la fameuse Violetta du ROH, épouse du non moins célébre Roberto qui se produisait dans la prestigieuse salle Henry LeBoeuf d un Palais en chantier.
Dans le cadre du KlaraFestival dominé par l?instrumental, une voix se proposait donc de faire le tour des « scènes de folie et de somnanbulisme » dans l?opéra italien... Tout un programme! Las, la grosse documentation qui se répandait en théorie savante ne servait que l?apologie de ses penseurs. Mais on nous promit cependant Verdi, Mozart et?
Un feuillet discrètement distribué rectifiait in-extremis le tir. Programme alléchant autant que fourre-tout, ça sent l?arnaque mais bon on ne va pas faire le difficile.
Et effectivement apres une ouverture a rallonge de LeonoreIII du bon Ludwig sous la direction binaire de Yoel Levi et sa bruyante formation symphonique, Angela aborde enfin le propos : Cara moi ben de Giordani un demi ton au-dessus, brouillon et beaucoup trop charnel à mon goût.
Enchaînement paresseux après un tonnerre d?applaudissament et des tics de star, un malheureux Haendel débité avec une rare platitude, un bijoux baroque qui nous ferait fuir Rinaldo : Lascia ch?io pianga.
Interlude musical mieux inspiré (interminable) avec un florilège gounodien de Faust. 20 min plus tard, Angela ne convainc toujours pas avec « Adieu notre petite table », diction aléatoire, projection poussive, infexion brutale? on regrettre déjà Cousin !
La 1ere partie du programme s?achève avec un autre tube, bien dans ses cordes, puisqu?elle interprétait Marguerite cet été au ROH et qu?elle ne devrait pas s ?en débarasser avant sa tournée à Monte-Carl. Las, « l?air des bijoux » sera interprété « alla Angela », cabotine, excessive mais avec cette justesse et cette fluidité dans les notes hautes qui soulève cependant l?admiration.
A l?entracte, les mines de mes compagnons sont dubitatives.
Yoel Levi s?acharne alors sur l?ouverture de « La Forza del Destino », la fanfare du village a des bons restes et le résultat sidère plus qu?il n?éblouit.
Angela réapparait dans une toilette de mouseline imprimée aux motifs fleuris et lumineux. Elle offre ses genoux et un decolté en V presque jusqu?aux reins. Agacement.
Mais on oublie ces coquetteries avec son formidable « io son l?umile ancella » tiré d?Adriena Lecouvreur. Elle atteint là une poésie et une évocation qui éclaircissent son timbre, raffermit son médium et offre une chaleur et une luminosité rares. Secrète et merveilleuse, Angela n?en est pas, à mes yeux, a un paradoxe près.
Sa Nedda de Leoncavallo me projette alors 1 an plus tôt, donnant la réplique a un Domingo un peu pathétique et un Ataneli superlatif. Mais le charme est trop bref, car si l?interlude musical tiré de la Gioconda qui suit est certes de toute beauté, il n en demeure pas moins frustrant.
Angela ne parviendra plus a ce niveau d?extase, son « O moi babbino caro » manque de tendresse et est trop empreint de volupté. Tout autre sera son incroyable feu d?artifice vocal du fameux « Pace pace » de la Forza. Angela est a l?aise en Verdi, la voix est pleine et généreuse, le timbre radieux, les aigus limpides et puissants. Les graves onctueux, la déclamation aboutie. Dernier triomphe. Enfin !
4 bis néanmoins avec l?inévitable extrait de La Traviata qui sera notre dernier rayon de soleil car les signes de fatigues se manifestent. Pourtant Angela, comblée par l?accueil prodigieux d?une salle en délire se surpassera dans une chanson folklorique roumaine. Tout cela s?achève comme de bien entendu par une contre-note bien placé et susceptible de mettre un terme « heureux » a une soirée d?un ennui mortel malgré quelques éclaircies?
L.
Rien pourtant n?était gagné d?avance, puisque la soprano Roumaine changea allégrement de programmation aussi surement que de toilettes vampirisantes pour une très longue soirée - presque interminable - où le Vlaams Radio Orkest, dans une forme superlative, faisait office de faire valoir.
Mais où surtout les « hits » ou best of d ?une compilation de kruidvat servaient de cache misère. Le public bruxellois y a adheré avec une conviction ou une profession de foi qui frise l intégrisme? Angela joua à fond son rôle de « diva » et d?epouse de « star » comme si sa seule carte de visite était pour le moins trop peu aguichante pour appâter le public.
C?est donc une diva Roumaine, la fameuse Violetta du ROH, épouse du non moins célébre Roberto qui se produisait dans la prestigieuse salle Henry LeBoeuf d un Palais en chantier.
Dans le cadre du KlaraFestival dominé par l?instrumental, une voix se proposait donc de faire le tour des « scènes de folie et de somnanbulisme » dans l?opéra italien... Tout un programme! Las, la grosse documentation qui se répandait en théorie savante ne servait que l?apologie de ses penseurs. Mais on nous promit cependant Verdi, Mozart et?
Un feuillet discrètement distribué rectifiait in-extremis le tir. Programme alléchant autant que fourre-tout, ça sent l?arnaque mais bon on ne va pas faire le difficile.
Et effectivement apres une ouverture a rallonge de LeonoreIII du bon Ludwig sous la direction binaire de Yoel Levi et sa bruyante formation symphonique, Angela aborde enfin le propos : Cara moi ben de Giordani un demi ton au-dessus, brouillon et beaucoup trop charnel à mon goût.
Enchaînement paresseux après un tonnerre d?applaudissament et des tics de star, un malheureux Haendel débité avec une rare platitude, un bijoux baroque qui nous ferait fuir Rinaldo : Lascia ch?io pianga.
Interlude musical mieux inspiré (interminable) avec un florilège gounodien de Faust. 20 min plus tard, Angela ne convainc toujours pas avec « Adieu notre petite table », diction aléatoire, projection poussive, infexion brutale? on regrettre déjà Cousin !
La 1ere partie du programme s?achève avec un autre tube, bien dans ses cordes, puisqu?elle interprétait Marguerite cet été au ROH et qu?elle ne devrait pas s ?en débarasser avant sa tournée à Monte-Carl. Las, « l?air des bijoux » sera interprété « alla Angela », cabotine, excessive mais avec cette justesse et cette fluidité dans les notes hautes qui soulève cependant l?admiration.
A l?entracte, les mines de mes compagnons sont dubitatives.
Yoel Levi s?acharne alors sur l?ouverture de « La Forza del Destino », la fanfare du village a des bons restes et le résultat sidère plus qu?il n?éblouit.
Angela réapparait dans une toilette de mouseline imprimée aux motifs fleuris et lumineux. Elle offre ses genoux et un decolté en V presque jusqu?aux reins. Agacement.
Mais on oublie ces coquetteries avec son formidable « io son l?umile ancella » tiré d?Adriena Lecouvreur. Elle atteint là une poésie et une évocation qui éclaircissent son timbre, raffermit son médium et offre une chaleur et une luminosité rares. Secrète et merveilleuse, Angela n?en est pas, à mes yeux, a un paradoxe près.
Sa Nedda de Leoncavallo me projette alors 1 an plus tôt, donnant la réplique a un Domingo un peu pathétique et un Ataneli superlatif. Mais le charme est trop bref, car si l?interlude musical tiré de la Gioconda qui suit est certes de toute beauté, il n en demeure pas moins frustrant.
Angela ne parviendra plus a ce niveau d?extase, son « O moi babbino caro » manque de tendresse et est trop empreint de volupté. Tout autre sera son incroyable feu d?artifice vocal du fameux « Pace pace » de la Forza. Angela est a l?aise en Verdi, la voix est pleine et généreuse, le timbre radieux, les aigus limpides et puissants. Les graves onctueux, la déclamation aboutie. Dernier triomphe. Enfin !
4 bis néanmoins avec l?inévitable extrait de La Traviata qui sera notre dernier rayon de soleil car les signes de fatigues se manifestent. Pourtant Angela, comblée par l?accueil prodigieux d?une salle en délire se surpassera dans une chanson folklorique roumaine. Tout cela s?achève comme de bien entendu par une contre-note bien placé et susceptible de mettre un terme « heureux » a une soirée d?un ennui mortel malgré quelques éclaircies?
L.