Puccini - La Bohème - Chaslin / Mazzonis - Liège - 09-10/2020

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Oylandoy
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Puccini - La Bohème - Chaslin / Mazzonis - Liège - 09-10/2020

Message par Oylandoy » 18 sept. 2020, 16:37

LA BOHEME
Opéra en 4 actes de Giacomo PUCCINI.
Livret de Luigi ILLICA et Giuseppe GIACOSA, d’après Scènes de la vie de bohème d’Henry Murger.
Créé le 1er février 1896 à Turin, Teatro Regio.

Production : Opéra Royal de Wallonie-Liège, Israeli Opera de Tel Aviv.
Direction musicale : Frédéric CHASLIN
Mise en scène : Stefano MAZZONIS DI PRALAFERA
Décors : Carlo SALA
Costumes : Fernand RUIZ
Lumières : Franco MARRI
Chef des Chœurs : Denis SEGOND

Mimì : Angela GHEORGHIU (1) / Jessica NUCCIO (2)
Rodolfo : Stefan POP (1) / Marc LAHO (2)
Marcello : Ionut PASCU
Musetta : Maria REY-JOLY
Schaunard : Kamil BEN HSAÏN LACHIRI
Colline : Ugo GUAGLIARDO
Benoît/Alcindoro : Patrick DELCOUR
Parpignol : Stefano DE ROSA
Un Sergente dei doganieri : Benoît DELVAUX
Un Doganiere : Marc TISSONS

Orchestre, Chœurs et Maîtrise : Opéra Royal de Wallonie-Liège

(1) 20, 23, 26, 29 sept. et 2 oct. 2020
(2) 22, 25, 27 sept. et 1er et 7 oct. 2020.
Afin de garantir la distanciation sociale entre les musiciens dans la fosse d’orchestre, il sera fait usage pour cette production de l’édition pour orchestre réduit publiée par Gerardo Colella aux Éditions Ricordi.

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Représentation du 23 septembre 2020
Emotion et excitation au Théâtre Royal de Liège : pour la plupart des 600 spectateurs, il s’agit de la première représentation lyrique post-confinement. L’œuvre jouée ce soir est la reprise de la Bohème de 2016 (chroniquée sur ODB, voir https://odb-opera.com/viewtopic.php?f=6&t=17561). Avec une modification d’importance : l’édition utilisée n’est pas la partition d’origine mais une version réduite créée par le chef d’orchestre italien Gerardo Colella et publiée chez Ricordi. 25 instrumentistes seulement : un seul percussionniste, un seul trombone, etc, mais le rendu sonore dans le théâtre relativement petit (1050 places) et à l’italienne de Liège est tout à fait surprenant, et on oublie cette particularité en cours de soirée, sauf peut-être quelques passages où la trompette, ou la flûte, sont mis en évidence. Le maestro Frédéric Chaslin ne semble nullement gêné, en tous cas, et délivre une belle et vive interprétation, même si on ne peut parler de pâte sonore, pour cette fois.

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La mise en scène de Stefano Mazzonis di Pralafera, maître des lieux, est sans surprise, comme souvent. La note d’intention précise : Dans ma mise en scène, j’ai eu envie de me rapprocher davantage de notre époque en imaginant l’histoire dans la première moitié du XX e siècle, juste à la fin de la Seconde Guerre mondiale, quand, à Paris, de nombreux artistes, musiciens, comédiens, peintres, écrivains (parmi les plus connus Hemingway, Miller, Sartre, de Beauvoir, Céline, Picasso, Poulenc, Stravinsky, mais aussi nombre d’autres qui resteront dans l’oubli) erraient dans la ville à la recherche d’inspiration et se côtoyaient dans les cafés du Quartier latin. Dont acte, mais cette relative transposition est de peu d’effet sur le déroulement de l’action. Seuls les costumes trahissent le changement. Toutefois, la disposition en étages permet de représenter la mansarde en même temps que des scènes de rue, ce dont Monsieur Mazzonis ne s’est pas privé.
Mais la force de la soirée, c’est la grande qualité des principaux interprètes.

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Si elle n’a plus la projection d’antan, Angela Gheorghiu a conservé son très beau timbre, sa capacité à effectuer des demi-teintes et autres diminuendi, un art du chant particulièrement efficace dans le rôle de Mimi, personnage qu’elle a si souvent interprété, et cet art trouve son plein épanouissement dans l’acte III, après un début un peu précautionneux. Un D'onde lieta uscì, ainsi qu’un Sempre tua per la vita à faire pleurer les stucs (à défaut, quelques âmes sensibles ont sorti leurs mouchoirs). Splendide.

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Le timbre de Stefan Pop n’est pas en reste, moelleux mais avec puissance. Le ténor fait également preuve d’un souci des nuances, et rend son personnage vivant et touchant. On peut toutefois lui reprocher un manque d’aisance dans ses mouvements et déplacements. Splendide duo Mimi-Rodolfo à l’acte III. Ionut Pascu, qui tenait également le rôle en 2016, campe un admirable Marcello, avec une voix puissante et agréable, et une grande intensité. Maria Rey-Joly, en Musetta, se montre nettement en retrait, avec un engagement réjouissant, mais une voix sonore et stridente, surtout dans les aigus, projetés en force. Signalons également l’excellent Schaunard de Kamil Ben Hsaïn Lachiri, et le Colline plus effacé de Ugo Guagliardo.
Une très belle soirée.

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Jean Yves Courtiau
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Re: Puccini - La Bohème - Chaslin / Mazzonis - Liège - 09-10/2020

Message par Oylandoy » 25 sept. 2020, 14:52

J'ai mis mon CR en ligne ci-dessus.
J'ai pu me rendre en Belgique car il ne s'agissait pas de tourisme et que j'y restais moins de 48h.
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Wim
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Re: Puccini - La Bohème - Chaslin / Mazzonis - Liège - 09-10/2020

Message par Wim » 25 sept. 2020, 16:15

Merci Oylandoy.
J'étais aussi à la même représentation et suis généralement d'accord avec toi, à quelques petits points près.
Malheureusement, l'orchestré réduit m'a gêné plus d'une fois. Il y a de ces moments où l'on a envie d'un fonds plus dense. Mais j'avoue que je pinaille étant donné les circonstances.
La voix de Gheorghiu est effectivement toujours très agréable. Une grande artiste !
Pop a des moyens impressionnants. J'exagère un peu mais il m'a fait penser à Pavarotti de temps à autre.
Pascu hurle parfois (surtout dans les aigus) plus qu'il ne chante.
Rey-Joly n'a pas volé son nom. Sa voix est très tranchante dans les aigus mais agréable sur le reste de la tessiture.
Mes assez noire mais moins carton-pâte que ce qu'on voit parfois à Liège.
En tout cas un grand merci à l'ORW déjà pour nous servir un vrai opéra et en plus avec de si belles voix.

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Re: Puccini - La Bohème - Chaslin / Mazzonis - Liège - 09-10/2020

Message par Oylandoy » 25 sept. 2020, 16:26

Wim a écrit :
25 sept. 2020, 16:15
Merci Oylandoy.
J'étais aussi à la même représentation et suis généralement d'accord avec toi, à quelques petits points près.
Malheureusement, l'orchestré réduit m'a gêné plus d'une fois. Il y a de ces moments où l'on a envie d'un fonds plus dense. Mais j'avoue que je pinaille étant donné les circonstances.
La voix de Gheorghiu est effectivement toujours très agréable. Une grande artiste !
Pop a des moyens impressionnants. J'exagère un peu mais il m'a fait penser à Pavarotti de temps à autre.
Pascu hurle parfois (surtout dans les aigus) plus qu'il ne chante.
Rey-Joly n'a pas volé son nom. Sa voix est très tranchante dans les aigus mais agréable sur le reste de la tessiture.
Mes assez noire mais moins carton-pâte que ce qu'on voit parfois à Liège.
En tout cas un grand merci à l'ORW déjà pour nous servir un vrai opéra et en plus avec de si belles voix.
Je suis étonné que la carrière de Pop ne soit pas plus fournie, d'autant qu'il est lauréat Operalia 2010.
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Re: Puccini - La Bohème - Chaslin / Mazzonis - Liège - 09-10/2020

Message par Markossipovitch » 25 sept. 2020, 19:53

Sa technique est assez limitée quand même. Dans Rodolfo il peut faire illusion. J'ai souvenir d'un Ottavio à l'OnP en 2015 où les vocalises d'Il mio tesoro étaient un naufrage.

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Re: Puccini - La Bohème - Chaslin / Mazzonis - Liège - 09-10/2020

Message par HELENE ADAM » 26 sept. 2020, 08:09

Markossipovitch a écrit :
25 sept. 2020, 19:53
Sa technique est assez limitée quand même. Dans Rodolfo il peut faire illusion. J'ai souvenir d'un Ottavio à l'OnP en 2015 où les vocalises d'Il mio tesoro étaient un naufrage.
Même douloureux souvenir... :mrgreen:
Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère

Mon blog :
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Re: Puccini - La Bohème - Chaslin / Mazzonis - Liège - 09-10/2020

Message par jeantoulouse » 26 sept. 2020, 14:37

Merci, cher Jean-Yves, pour ce compte rendu qui sonne comme un prélude à une reprise plus intense des représentations...Et je me réjouis qu'Angela Gheorghiu ait conservés intactes la beauté du timbre et la maitrise technique.

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Re: Puccini - La Bohème - Chaslin / Mazzonis - Liège - 09-10/2020

Message par Oylandoy » 26 sept. 2020, 15:33

Markossipovitch a écrit :
25 sept. 2020, 19:53
Sa technique est assez limitée quand même. Dans Rodolfo il peut faire illusion. J'ai souvenir d'un Ottavio à l'OnP en 2015 où les vocalises d'Il mio tesoro étaient un naufrage.
Je n'avais pas aimé non plus : https://odb-opera.com/viewtopic.php?f=6 ... ni#p241499, mais rien à voir avec mercredi soir, le jour et la nuit...
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Re: Puccini - La Bohème - Chaslin / Mazzonis - Liège - 09-10/2020

Message par Oylandoy » 26 sept. 2020, 15:35

jeantoulouse a écrit :
26 sept. 2020, 14:37
Merci, cher Jean-Yves, pour ce compte rendu qui sonne comme un prélude à une reprise plus intense des représentations...
Espérons !
Mais finalement, je n'irai pas voir Tannhäuser à Rouen...
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Re: Puccini - La Bohème - Chaslin / Mazzonis - Liège - 09-10/2020

Message par Bernard C » 26 sept. 2020, 16:35

Oylandoy a écrit :
26 sept. 2020, 15:33
Markossipovitch a écrit :
25 sept. 2020, 19:53
Sa technique est assez limitée quand même. Dans Rodolfo il peut faire illusion. J'ai souvenir d'un Ottavio à l'OnP en 2015 où les vocalises d'Il mio tesoro étaient un naufrage.
Je n'avais pas aimé non plus : https://odb-opera.com/viewtopic.php?f=6 ... ni#p241499, mais rien à voir avec mercredi soir, le jour et la nuit...
Moi il m'avait complètement séduit dans Strauss , ça va ça vient, un ténor n'est pas toujours en forme ou dans un rôle ou sur une scène qui lui convient ou non.

Bernard
Sunt lacrymae rerum et mentem mortalia tangunt Énéide I v

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