Durón-Coronis-Dumestre/Porras-Rouen-01 et 02/2019

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pingpangpong
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Durón-Coronis-Dumestre/Porras-Rouen-01 et 02/2019

Message par pingpangpong » 01 févr. 2020, 14:27

Coronis de Sebastián Durón ( 1660-1716) zarzuela en deux journées (vers 1701-1706) sur un livret anonyme

Direction musicale Vincent Dumestre
Mise en scène, chorégraphie Omar Porras
Assistante mise en scène Marie Robert
Scénographie Amélie Kiritzé-Topor
Lumières Mathias Roche
Costumes Ateliers MBV Bruno Fatalot
Accessoires, pyrotechnie Laurent Boulanger
Perruques, couronnes, maquillages Véronique Soulier
Assistants musicaux Loris Barrucand, Camille Delaforge
Conseillère linguistique Sara Agueda 
Coronis Ana Quintans 
Triton Isabelle Druet
Protée Emiliano Gonzalez Toro 
Ménandre Anthea Pichanick 
Sirène Victoire Bunel 
Apollon Marielou Jacquard 
Neptune Caroline Meng 
Iris / ensemble vocaux Brenda Poupard
Rosario / ensemble vocaux Olivier Fichet
Danseurs et acrobates Ely Morcillo, Alice Botelho, Elodie Chan, David Cami de Baix, Caroline Le Roy, Michaël Pallandre
Le Poème Harmonique
Créé au théâtre de Caen les 6, 7 et 9 novembre 2019

Coproduction théâtre de Caen, Théâtre National de l’Opéra-Comique, Opéra de Limoges, Opéra de Rouen Normandie, Opéra de Lille, Le Poème Harmonique


Comme un triton dans l'eau !

Seconde étape de l'épatante zarzuela baroque ressuscitée à Caen en novembre dernier par Vincent Dumestre et son Poème Harmonique. Dans le compte-rendu que j'en faisais ici-même https://www.odb-opera.com/viewtopic.php ... n#p378370 , je soulignais la qualité de cette production appelée à faire des heureux partout où elle va passer, de Limoges en février, à Compiègne et Lille en mars, pour finir à la Salle Favart lors de la saison 2020/2021. Et, qui sait, d'autres directeurs de théâtre donneront peut-être à ce spectacle réjouissant l'occasion de poursuivre son Odyssée.
A entendre les manifestations de joie du public rouennais au rideau final, il faut en tout cas le souhaiter, d'autant que sur un titre aussi peu porteur, le pari était loin d'être gagné. Bien sûr, le nom de Vincent Dumestre est déjà une garantie en soi. Mais comme le répétait à sa femme un spectateur assis derrière moi : « deux heures sans entr'acte quand même, je ne sais pas si je vais tenir; ça a intérêt à être bien ».
Or, deux heures passent vite quand l'œil est sollicité sans cesse mais sans fatigue, que la musique coule toute seule, chatoyante, colorée et variée, à l'image de scènes s'enchaînant sans langueurs, que les chanteurs, excellents, sont entourés d'acrobates, danseurs et contorsionnistes non moins fameux, et que l'histoire, qui n'est pas très développée, se suit même sans lire les sur-titres.

La distribution est en tous points identique à celle de Caen, seule une affection de la gorge, de saison, empêchant Victoire Bunel de chanter vraiment, a fortiori à pleine voix, sa collègue Marielou Jacquard palliant ce déficit depuis la fosse pour l'air le plus délicat.

On retrouve avec bonheur le Protée qui n'en peut mais d'Emiliano Gonzalez Toro, en pleine forme, et la Coronis pétillante d'Ana Quintans poursuivie des assiduités du Triton incarné avec sensibilité par une Isabelle Druet au chant toujours nuancé.
Les dieux de Caroline Meng et Marielou Jacquard s'opposent toujours avec conviction et force vocalises, tandis que les Menandro et Sirene d'Anthéa Pichanik et Victoire Bunel ponctuent la tragédie de leurs interventions comiques avec mesure.
La mise en scène d'Omar Porras, très applaudi aux saluts, fait mouche une fois de plus, sans effets de manches, sans tapage ni relecture provocante, montrant le théâtre dans ce qu'il a de plus artisanal.
Les qualités du Poème Harmonique ne sont plus à prouver et c'est avec ravissement que l'on retrouve ces sonorités fruitées, harpe coruscante, flûtes à bec au timbre velouté, ottavino virevoltant avec grâce, continuo énergique, sous la direction d'un chef qui est comme un…triton dans l'eau.

Eric Gibert
Enfin elle avait fini ; nous poussâmes un gros soupir d'applaudissements !
Jules Renard

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