Bernard C a écrit : ↑12 févr. 2020, 18:15
Justement pas de scories émotionnelles inutiles dans cette musique , elle exprime par la sonorité ( les notes qui parlent) l'émotion comme le voulait Berlioz, non ?
Oui et non. Qu'on comprenne ou pas les paroles n'est pas primordial au sens de l'importance de l'histoire (à l'inverse de Wagner par exemple ou Debussy). Et c 'est pour cela que cette Damnation se passe très bien de toute mise en scène. Mais il y a chez Berlioz
une musique des mots qui, elle, est primordiale. On dit souvent de Garança qu'elle chante en javanais, autrement dit dans une langue qu'elle invente et qu'elle est seule à comprendre. Et là est tout le problème qui, à force, et surtout dans certains répertoires comme Berlioz, ne me plait vraiment pas. Elle pourrait avoir un léger accent (qui n'en pas pas quand ce n'est pas sa langue maternelle) mais respecter la prosodie, les
consonnes, les voyelles, les sonorités du langage. Sinon, franchement, pour moi, aussi beau soit son timbre, le compte n'y est pas dans Berlioz. Vraiment pas. Il suffit d'écouter Joyce DiDonato pour entendre du Berlioz correctement prononcé de ce point de vue. Ou Spyres. Le duo "Margueriiite" est en partie raté dans cette retransmission, à cause de ses décalages à elle par rapport au rythme des mots (à comparer à celui que réalisent Spyres et JDD ensemble). Mais bon, beaucoup ici ne partagent pas cet agacement...
(et pourtant j'ai très souvent entendu Garança en live mais je trouve que son défaut s'aggrave avec l'élargissement de son répertoire).