Monferrato - P. Bundgen - Motets - Lyon 08/12/2019

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perrine
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Monferrato - P. Bundgen - Motets - Lyon 08/12/2019

Message par perrine » 10 déc. 2019, 22:25

MUSIQUE SACREE DANS LA CITE DES DOGES
NATALE MONFERRATO
Ensemble Céladon
Paulin Bündgen contre-ténor et direction artistique

Marie-Domitille Murez harpe triple
Florent Marie théorbe
Nolwenn Le Guern viole de gambe
Luc Gaugler violone
Caroline Huynh Van Xuan orgue


Chapelle de la Trinité, Lyon, le 8 décembre 2019


Pour célébrer Marie qui les sauva de la peste, les Lyonnais déposent traditionnellement des lumignons à leurs fenêtres le soir du 8 décembre, autour d’une grande fête d’illuminations des monuments qui dure 4 jours. Pour rester dans le thème du jour, la chapelle de la trinité nous propose un concert « aux chandelles ». C’est donc une entrée toute veloutée et confinée qui nous accueille, les chandelles éclairant la chapelle très sobrement, amplifiant une ambiance sereine et spirituelle pour ce concert autour de Monterrato.

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Natale Monferrato… Ce compositeur italien né en 1603 peu, voire pas connu, fut vice-maître, puis maître de Chapelle à San Marco.
En 1639 il se fit souffler le poste d’organiste à l’église vénitienne par Cavalli. C’est en 1647, que Monferrato obtient le poste de vice-maître de chapelle, piédestal rêvé pour accéder au titre suprême. Mais en 1668, la succession de Rovetta (lui même successeur de Monteverdi en 1643) lui échappe au profit de … Cavalli pour la seconde fois. Il reste dans son ombre, et c’est en 1677 que Monferrato réussit enfin le concours de Maître de Chapelle jusqu’à sa mort en 1685.
Les musicologues supposent que la carrière de compositeur d'opéras de Cavalli prenait de plus en plus d’importance et que Monferrato aurait alors joué un rôle assez important dans l’organisation de la musique de la chapelle.
L’œuvre de Monferrato se compose de 14 opus édités, aux registres variant de 1 à 8 voix à effectif instrumental variable. Trois de ses opus édités de 1655 à 1666 sont des recueils de motets pour voix seule. Le second volet est malheureusement perdu.
Pour fêter ses 20 ans, Paulin Bündgen et son ensemble Céladon, qui aiment aller gratter du côté des musiques anciennes et peu connues, ont décidé de mettre à l’honneur ce compositeur avec un CD récemment paru sous le label Ricercar, en sélectionnant des compositions pour voix d’alto issues du troisième recueil.

Contrairement à certains compositeurs tombés dans l’oubli et qui font l’objet de recréations parfois rébarbatives, les compositions de Monferrato présentées ce soir sont extrêmement riches, annonçant les cantates italiennes du XVIIème siècle avec des schémas alternant quasiment aria et récitatifs au sein d’un même morceau.
Paulin Bündgen et son ensemble nous proposent 6 des motets issus de leur disque. Le contre-ténor est très élégant et raffiné dans son chant, avec une ligne magnifique. C’est avec une projection tout le temps égale, un timbre chaud et doux, une qualité de diction inouïe qu’il sublime ces partitions. Une technique sans faille lui permet d’alterner au sein d’une même pièce des vocalises énergiques, des phrases courtes et découpées et de longs phrasés magnifiques (sublime Salve Regina), de caractériser les pièces sautillantes (Vigila mortalis et Propera Domine), de célébrer et se réjouir, pour faire « résonner (les) vers doux à l’oreille » (Convenite Terrigenae).

Il est difficile de déterminer, qui du compositeur, du chanteur ou des instrumentistes met le plus en valeur l’autre tant les pièces sont servies avec équilibre et homogénéité.
Le public est conquis !

Perrine
Le problème quand on trouve une solution, c\'est qu\'on perd une question.

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