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Re: Salzbourg 2005 : MITRIDATE

Posté : 02 août 2005, 16:36
par Clement
EdeB a écrit : Ce type d'opéra est conçu comme un tout équillibré et quand on sucre un air, même secondaire, c'est tout l'équillibre du machin qui chancelle !)
(...)
Ce sera passionnant de voir quelles sont les versions des airs retenues par Minko. C Rousset avait fait des choix intéressants, mais malheureusement coupé dans les récitatifs (ce qui peut se comprendre pour le concert, mais bon...) et le rôle de Marzio au concert à Lyon (rétabli ensuite pour le CD)
Bien d'accord sur le déséquilibre des coupures... Le plus effroyable est même de donner un air sans da Capo (voir encore le figlio delle selve de Montpellier, avec bouffoneries au milieu des airs seria...atterrant). Ce problème des coupures m'empêche d'apprécier Lucio Silla (version Harnoncourt). sans rien y connaître, une première écoute m'avait laissé une impression bizarre de déséquilibre ; de fait il manque Aufidio, et des airs pour les personnages principaux (!!!!!) alors même qu'à l'origine le couple secondaire se voit déjà exceptionnellement mis en avant par le manque d'intérêt du rôle titre (piètre ténor de dépannage). et puis ces da capo trop chiches...ennuyeux...

il existe tant de versions différentes des airs de Mitridate ? je sais que Mozart a beaucoup retravaillé "se di lauri" ou les airs d'Ismene.
par ailleurs je ne trouve pas du tout de "remplissage au kilomètre" dans ce superbe opéra seria.

Posté : 02 août 2005, 19:11
par bajazet
Dans le coffret Airs de concert de l'intégrale Mozart chez Philips, on peut entendre 3 airs alternatifs au moins, si ma mémoire est bonne, dont l'air d'entrée d'Aspasia, qui n'arrive pas à la cheville de celui que nous connaissons.

La version de studio dirigée par Hager, en effet desservie par la mollesse de la direction, offre quand même des interprétations vocales qui empêchent de la mettre à la poubelle. Gruberova, assez froide mais transcendante, Auger toujours émouvante (l'acte III en particulier), Cotrubas la tendresse même, et Hollweg que je persiste à aimer ? Baltas est très passe-partout.

Le concert dirigé par Tate qu'évoque EdeB était prévue à l'origine avec Vaduva. D. Jones y est saisissante en effet, Dawson (Sifare) un peu prude mais impeccable, et Lilian Watson (qui remplace la titulaire d'Aspasie) compense par l'expression une certaine légèreté vocale pour le rôle.

À ce propos, je rappelle que la créatrice d'Aspasia, Bernasconi, a aussi créé l'Alceste de Gluck à Vienne (!), ce qui en dit long sur son envergure vocale et sa carrure tragique, et disqualifie d'avance les sopranos trop légers. De ce point de vue, Orgonasova (DVD, Covent-Garden) et surtout Kenny, inoubliable, sont les plus adéquates, il me semble.

P.S. Pour ce qui est des da capo amputés, Harnoncourt s'y obstine en effet (Theodora à Vienne l'an passé) et de façon plus étonnante Chr. Rousset, pourtant si scrupuleux. Je me demande toujours s'il n'est pas préférable de couper des airs entiers plutôt que de déséquilibrer ainsi la structure en miroir de ces airs.
Quant au Mitridate de Salzbourg, même en coupant dans les récitatifs, cela fait-il 45 mnd e musique en moins ? J'en doute fort !

P.P.S. Le Mitridate de Schwetzingen (Harnoncourt/Ponnelle/Kenny) avait fait l'objet d'une publication confidentielle en microsillons. Je la cherche depuis longtemps, en vain.

Posté : 02 août 2005, 19:32
par Rameau
A peine rentré de Salzbourg et de ce Mitridate, je vous donne mes impressions encore fraîches (j'avais fait un fil "Munich et Salzbourg 2005", mais bon... j'y mettrai en tout cas mes comptes-rendus de Munich!). Pour Mitridate aussi, le terme de débâcle, voire d'imbécillité, n'est pas du tout trop fort. Cela commence avec le lieu: jolie cour de la Résidence, mais avec une acoustique détestable, le bruit de la pluie sur la bâche, puis le bruit des gouttières évacuant ladite pluie; même pas assez de toilettes; accès tellement étroits qu'il faut bien 1/4 d'heure pour évacuer tout le monde; vacarme quand il faut faire sortir une spectatrice victime d'un malaise...

Malgré tout quelques musiciens courageux ont essayé d'exercer leur métier, avec un succès moyen pour les chanteurs: le timbre et la placidité de Croft rendent dès le départ une bonne partie de l'intérêt; mais l'Aspasia de Netta Or est bien pire, avec un chant scolaire et un timbre franchement médiocre. On sauvera volontiers Ingela Bohlin (Ismène), qui n'est quand même pas Piau, et Miah Persson en Farnace, alternative intéressante à Bartoli. Je n'ai jamais aimé Bejun Mehta, et cela se confirme. Quant à Minko, il fait ce qu'il peut pour sauver cette oeuvre des griffes de l'acoustique et de la pluie, mais cela l'oblige à jouer constamment fort et à renoncer aux nuances.

Mais, du reste, que pouvait-on sauver? Vous parlez de coupures: bien sûr, l'essentiel est dans les récitatifs, mais les airs aussi sont touchés, par exemple celui de Marzio (sans doute de peur de découvrir un nouveau JD Florez...); surtout les coupures sont effectuées en dépit du bon sens: j'imagine le saut au plafond d'EdeB en apprenant que le premier air s'enchaîne directement à l'ouverture!!! alors que ce récitatif est très beau et capital pour comprendre un peu de quoi il retourne! Il faut sans doute aussi compter avec des inversions dans tous les sens (à vérifier)*. Le résultat est qu'il n'y a plus de personnages, plus d'action, plus d'émotion du tout, et le manque de ces récitatifs soi-disant trop longs se traduit par un ennui de plomb (belle vengeance, malheureusement aux dépens des spectateurs!). Et tout ça pour quoi? Pour une mise en scène à l'esthétique globalement moderne, avec ces caractères arabes** qui pourraient laisser penser à une allusion à l'actualité (mais même ça, ce serait trop demander), où il ne se passe strictement rien, mais où néanmoins chanteurs et figurants sont toujours nombreux sur scène et s'agitent un peu dans tous les sens. Certes, la mise en scène du Châtelet était d'un ennui assez marqué aussi, mais on atteint là des records. Rien n'est franchement laid, mais on ne sait pas plus de quoi parle l'opéra après l'avoir vu qu'avant. Il y a un miroir, une pente recouverte à certains moments de terre se reflétant dans le miroir, des panneaux blancs lumineux et pivotants: parfait décor, au choix, pour la Traviata, Parsifal, Poppea, Wozzeck........................................................... (complétez les pointillés).

L'attitude de M. Günter Krämer (dont Paris n'a encore subi qu'une ennuyeuse Femme silencieuse) est intéressante et instructive: comme il n'arrive pas à comprendre ce chef-d'oeuvre, il le triture, remplit d'actions sans lien les airs à da capo dont il ne sait que faire, donne les signes de la modernité sans réussir à leur donner du contenu. C'est d'autant plus lamentable que cette production est donnée à Salzbourg et sera même repris l'année prochaine pour "célébrer" les 250 ans de la naissance de Mozart. Heureusement, je ne crois pas que c'est filmé, mais je déconseille tout autant la captation radio...

*Minko a, par ailleurs, recouru à beaucoup de versions d'airs différentes de celles de Rousset; je me souviens notamment d'un In faccia a l'oggetto que je ne connaissais pas).
**Etant (entre autres) avec une arabisante, je peux même vous dire que ça veut dire "Mitridathe, non pas vaincu mais vainqueur". Ce qui nous avance beaucoup.

Posté : 02 août 2005, 20:14
par Rameau
Je suis en train de lire les différentes critiques parues dans la presse germanophone sur ce Mitridate (merci au Zeitungsleser du forum de l'opéra de Munich). Il y a de quoi aimer la presse française, à lire tant de bêtise et d'incompétence. Le critique de Der Standart commence par parler d'un "opéra seria en soi ennuyeux, dont le caractère de généralité historique et social, les personnages stéréotypés ont toujours mis les interprètes dans l'embarras"; ensuite, il fait remarquer que les coupes ne se font pas du tout sentir (quand on ne connaît pas du tout l'oeuvre, c'est pas étonnant!), avant de louer Günter Krämer, qui a "réussi à transformer une suite presque interminable de récitatifs et d'airs en un drame vital". Vive Krämer, à bas Mozart.
L'un des journalistes qualifie Richard Croft de "jeune chanteur". Seul le critique des Salzburger Nachrichten semble avoir compris quelque chose...
J'aurai au moins confirmation, à travers ces critiques, que jouer des opéras au Residenzhof est une crétinerie: si ma représentation était marquée par pluie, vent et bruits de gouttière, les spectateurs de la première ont bénéficié d'une température caniculaire, "dangereuse pour la santé". Les prochains peuvent s'attendre à une tempête tropicale, de la grêle ou, au mieux, une pluie de grenouilles comme dans la Bible...

Posté : 02 août 2005, 20:30
par LucaGi64
Le critique de La Stampa (quotidien publié de Turin mais d'importantce nationale) a descendu tout le monde: chef, orchestre, chanteurs, metteur en scène, acoustique, toiture... Seule l'interprète de Sifare lui a paru digne du chef d'oeuvre mozartien.

Posté : 02 août 2005, 22:32
par bajazet
Rameau a écrit :le premier air s'enchaîne directement à l'ouverture!!! alors que ce récitatif est très beau et capital pour comprendre un peu de quoi il retourne! Il faut sans doute aussi compter avec des inversions dans tous les sens (à vérifier)*. Le résultat est qu'il n'y a plus de personnages, plus d'action, plus d'émotion du tout, et le manque de ces récitatifs soi-disant trop longs se traduit par un ennui de plomb (belle vengeance, malheureusement aux dépens des spectateurs!).
Orrore ! Orrore ! Orrore !
Ce récitatif est si beau, il campe d'emblée le caractère angoissé d'Aspasia (voir Racine !!), et constitue le préambule nécessaire à l'aria.
Merci, cher Rameau, pour ce son de cloche qui rétablit la balance, et qui (je l'avoue égoïstement, et un peu sottement) anéantit mes regrets ?

"Coup de gueule" et infomations lacunaires.

Posté : 02 août 2005, 22:43
par EdeB
Bon, tout d?abord, j?ai modifié l?intitulé du fil, qui porte dorénavant principalement sur Mitridate.

Je n?ai malheureusement pas eu besoin de lire le compte-rendu déprimant de Rameau pour me rendre compte qu?on s?acheminait vraisemblablement vers la catastrophe programmée ! en effet, j'ai lu dans le Figaro de samedi 30/07 sous la plume de Jean-Louis Validire (qui est généralement bien plus inspirée, le syndrome de l?opera seria a encore frappé !) :
"Une réussite musicale. [vous apprécierez l?ironie du titre, étant donné ce qui vient par la suite !]
Pour Marc Minkowski, les Mozart se suivent et ne se ressemblent pas. Autant la Flûte e. qu?il avait dirigée à Paris avait été contestée, autant le Mitridate dont la première a été présentée [?] est musicalement une réussite. Dégraissée, amputée de plus de trois quart d?heure, cette ?uvre de jeunesse [?] gagne en vivacité et même en cohérence tant l?addition d?airs et de personnages ne faisaient qu?alourdir le propos. [?.] Le choix de Minkowki d?imposer ses instruments ancien, se révèle judicieux tant ils donnent à cet opéra une couleur et un son allègre sans trahir les moments de réelle émotion [?.] etc etc etc "

C?est à ce moment de ma lecture que je frise l?apoplexie !!! Bon après un souriard défouloir, :cursing: je me bornerai aux lapalissades en disant que :
1/ Les opera serie sont des trucs tellement ennuyeux qu?on ne devrait plus y expédier la critique. Surtout quand elle emploie le terme "dégraissé" que j?ai tendance à prendre comme une insulte personnelle, surtout quand on l'applique à "mon" Mozart. "Amputé" aussi, tant qu?à faire. Quant à la cohérence dramatique, on peut toujours se plaindre à Racine, qui en est le premier responsable (au fait, est-ce que quelqu?un avait vu/entendu ce sublîîîîme Mithridate par Eugene Green, souvenir plus que marquant ?)
2/ Sur l?idée géniââââle d?employer des instruments anciens pour le répertoire qui va avec, il faut quand même préciser que Mozart, étant un génie doté de double vue, à écrit cette partition pour xylophone à piston, clavier électronique préparé par l?Ircam et cor pré-enregistré sur bande magnétique diffusée de manière aléatoire pour éviter les couacs possibles dans l?aria n° 13, généralement fatale à tous les exécutions live de l??uvre que j?ai entendues (anciens et modernes confondus). Il faudrait quand même qu?on en tienne compte. Mais je suppose qu?on attend la version révisée par Henze qui sera donnée en première mondiale au Festival de Radio France et de Montpellier en 2024 ou à Darmstadt (comme je serai probablement sourde à cette date, cela n?a probablement pas énormément d?importance.)

Si le premier air s?enchaîne directement sur l?ouverture, on tombe du ré majeur de la fin de l?ouverture directement dans l?ut majeur. Cela doit faire bizarre sans la coupure du récitatif, non ? Heureusement que je n?étais pas à Salzbourg, je me serai enfuie en vitupérant après l?air d?entrée de Mitridate, je suppose !!! (mais avec plus de difficultés qu?à Aix, d?après la configuration des lieux !)

Bon, je sens que je vais écouter cette? chose? uniquement pour les emplois de versions alternatives des airs, c'est toujours cela de pris.
Rameau a écrit :Minko a, par ailleurs, recouru à beaucoup de versions d'airs différentes de celles de Rousset; je me souviens notamment d'un In faccia a l'oggetto que je ne connaissais pas).
C Rousset ayant en général choisi les versions les plus exigeantes vocalement parlant, on devrait sans doute avoir pas mal de versions alternatives dans leur emplacement originel. Cela devrait être intéressant. A suivre...

Pour répondre brièvement à Clément, voici ce que j?ai retrouvé comme infos sur les airs alternatifs (très très lacunaire car je n?arrive pas à remettre la main dans notre fouillis sur mon coffret airs de concert Philips et sur le Mitridate de C Rousset, dont la notice est très instructive ; je ne devrais jamais me lancer dans des rangements intensifs ! si je n?arrive pas à les retrouver rapidement, il faudra que j?aille les emprunter en médiathèque, comme je l?ai fait pour des bouquins que je retrouve 6 mois après par hasard !!!) Tout complément d?info et correction d?erreurs est le bienvenu (j?écris principalement de mémoire et en reprenant de vagues notes éparses préliminaires à un texte inachevé).

Voilà l?état des lieux que je peux communiquer.
Nous possédons des traces de versions alternatives pour :

Aria n°1 Aspasia "Al destin che la minaccia"
Air remplacé par une version beaucoup plus impressionnante ; cette version virtuose a été retenue dans les enregistrements. Version sans doute requise par Antonia Bernasconi, qui a voulu quelque chose ressemblant davantage à l?opéra de Quirino Gasparini, qui s?était donné à Turin en 1766-67.
La version princeps rejetée se trouve dans le coffret des airs de concert Philips Complete Mozart.. Autographe de l?air alternatif conservé à la BNF.

Aria n°8 Mitridate "Se di lauri"
Au moins 5 versions différentes par Mozart, dans lesquelles il incorpore de plus en plus d?éléments alla Gasperini. Aucune idée si ces versions ont été gardées, je suppose que c?est la version définitive qu?on entend partout.

Aria n° 9 Ismene "In faccia all oggetto"
Version préalable à celle communément chantée. Anna Francesca Verese voulait sans doute des coloratures pour mettre sa voix en valeur. Autographe de cette première version conservé à la BNF. Dans le coffret des airs de concert Philips Complete Mozart.

Aria n° 13 Sifare "Lungi da te"
Première version qui ne correspond pas à la tessiture de Pietro Benedetti. (Je pense que c?est celle dans le coffret des airs de concert Philips Complete Mozart)
Deuxième version qu?il peut chanter. (copie manuscrite non autographe mais authentifiée)
Troisième version où Mozart rajoute la partie de cor solo, pour un virtuose local. (C?est généralement à ce moment que les Athéniens ne s?atteignirent plus !)

Aria n°14 Aspasia "Nel grave tormento"
Fragment non utilisé (?) ou air complété et désormais perdu ?

Aria n°16 Farnace "Son reo, l'error confesso"

Première version plus soignée, mais Cignognani a sans doute été incapable de la chanter. La seconde version retenue est beaucoup plus courte. Autographe de l?air alternatif conservé à la BNF.

Duetto Aspasia Sifare n°18 "Se viver non degg'ioi"
La version rejetée est la plus insensée des deux, sans doute les changements ont-ils été apportés car Benedetti est arrivé tardivement et aurait eu du mal à l?apprendre en temps voulu. On remarque aussi que les tessitures ne sont pas exactement les mêmes pour les deux versions. Autographe de l?air alternatif conservé à la BNF. (Version utilisée par Rousset et Hager, me semble-t-il)
La version gardée à Milan est dans le coffret des airs de concert Philips Complete Mozart.

Aria n°20 Mitridate "Vado incontro al fato estremo"
Trois versions pour le ténor
1/ la mise en musique de Gasparini (Turin, 1766)
2/ première version de Mozart ?rejetée (enregistrée par C Rousset et également dans le Philips Mozart Complete edition.) Autographe de l?air alternatif conservé à la BNF.
3/ deuxième version de Mozart, qui est en fait un travail à partir de la version de Gasparini et donnée à la création de l?oeuvre (enregistrée par Hager)

Pour compliquer le tout, je crois qu?un des airs de Mozart a été au dernier moment remplacé par un de Gasparini par Bernasconielle-même, mais je suis bien incapable de le rappeller lequel, et je ne pense pas qu'il ait été enregistré.
On a également un air pour Arbate, conservé dans un manuscrit à Lisbonne : "D'un padre l'affetto", air qui n?est ni de Mozart ni de Gasparini et dont on ignore l?auteur. Ce texte ne se trouve pas dans le livret originel.
Seules les versions autographes aujourd?hui conserves à la BNF ont été conservées.


Pour répondre à Bajazet, j?ai quelque part la version radio de N. Harnoncourt I (08/05/1983, Schwetzingen /Zurich ?),
avec G Winberg, Y Kenny, A Murray, J Hamari, E Gale, A Kuttenbaum et P Straka. A. Murray,
sur une k7 audio d?après la radiodiffusion, mais qui est très très très décevante.

Y Kenny est très bien, mais meilleure encore dans le DVD de Lyon. Mais en fait, c?est souvent aussi bizarre (en moins bien) que la version VHS qu?il ne tient pas du tout à faire rééditer, si mes sources sont fiables?
C?est archi tronqué : dès le début, Arbate perd son air (Gggggrrrrrr !!!), et que je te sucre un machin par ci etc? avec un orchestre parfois lourdingue et des da capos tailladés à coups de hache. (On me l?avait offert pour me consoler du vol de mon enregistrement radio de Tate, et en fait cela n?a fait qu?accentuer mes regrets de cette perte !! A côté de cela les coupures pratiquées par C. Rousset s?apparentent à de la chirurgie esthétique, et non du SOS accidentés de la route !! D?autant plus que sa version Cd me semble plus complète que les versions concert/scéniques.)
Son Mitridate est aussi frustrant (en ce qui concerne l?intégrité de l??uvre) que son Lucio Silla radiodiffusé qui m?avait fait pousser des cris d?admiration (Bartoli et Gruberova), des borborygmes grincheux (Shreier, ignoble avec constance) et d?irritation de plus en plus extrème devant le charcutage pratiqué. Mais de la part d?un homme qui a laissé paraître un Giulio Cesare en 1 Cd parce que ce n?est pas de la bonne musique, on peut aussi s?attendre au pire ! (hélas) 8O

PS : A ce rythme, je vais penser que ma grande histoire d'amour avec Mitridate, c'est
The mirror crack'd from side to side;
"The curse is come upon me," cried
The Lady of Shalott
.

Re: "Coup de gueule" et infomations lacunaires.

Posté : 02 août 2005, 22:52
par bajazet
EdeB a écrit :au fait, est-ce que quelqu?un avait vu/entendu ce sublîîîîme Mithridate par Eugene Green, souvenir plus que marquant ?
Présent ! Globalement positif, comme on dirait à L'Huma.
Mais il y avait à boire et à manger, selon moi.

Mitridate, pour moi (et en bon Gascon), c'est comme le cochon : tout y est bon ! J'adore les récitatifs, tous les récitatifs.

Re: "Coup de gueule" et infomations lacunaires.

Posté : 02 août 2005, 22:58
par EdeB
bajazet a écrit :
EdeB a écrit :au fait, est-ce que quelqu?un avait vu/entendu ce sublîîîîme Mithridate par Eugene Green, souvenir plus que marquant ?
Présent ! Globalement positif, comme on dirait à L'Huma.
Mais il y avait à boire et à manger, selon moi.

Mitridate, pour moi (et en bon Gascon), c'est comme le cochon : tout y est bon ! J'adore les récitatifs, tous les récitatifs.
Moi également, mais pas jusqu'au point de supporter Hager studio !!! (Ce chef m'insupporte en studio encore plus qu'en concert)
Mais spécialement quand ils sont animés de cette manière par C Rousset !!! (Les concerts de Lyon étaient insensés, je n'ai jamais réentendu N Dessay ni C Bartoli aussi survoltées)

Re: "Coup de gueule" et infomations lacunaires.

Posté : 02 août 2005, 23:06
par Clement
EdeB a écrit :. Dégraissée, amputée de plus de trois quart d?heure, cette ?uvre de jeunesse [?] gagne en vivacité et même en cohérence tant l?addition d?airs et de personnages ne faisaient qu?alourdir le propos. [?.]"
(...)
C?est à ce moment de ma lecture que je frise l?apoplexie !!!
Si quelqu'un veut monter un comité de défense de l'opéra seria je suis partant.

pour ma part, j'aime mon opera seria avec toute sa "graisse", non liposucé, sans silicone, bio. je suis toujours stupéfait des poncifs anti-seria qui sortent avec une belle régularité. et quand comprendra-t-on qu'une oeuvre homogène, bien structurée et équilibrée paraîtra moins longue qu'un monstre rafistolé où les personnages ne peuvent exister, les airs tronqués, les moments dramatiques en récitatifs réduits à rien ???

Mille fois merci à Emmanuelle pour les détails passionnants sur les airs alternatifs.