Rossini-Guillaume Tell-Rustioni/Kratzer-Lyon-10/2019
Re: Rossini-Guillaume Tell-Rustioni/Kratzer-Lyon-10/2019
Tout à fait d'accord avec toi, c'est un chef-d'oeuvre. Le choeur final m'a toujours transporté, et les "divertissements" (les ballets et choeurs qui émaillent le premier acte) sont extrêmement bien écrits.
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Re: Rossini-Guillaume Tell-Rustioni/Kratzer-Lyon-10/2019
Effectivement le chœur final est fabuleux. Mais j’aimerais qu’un jour le rideau se relève et que les artistes interprètent le second final, celui qui reprend le galop de l’ouverture. C’est franchement excitant même si on n’est plus dans les mêmes cimes.
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).
Re: Rossini-Guillaume Tell-Rustioni/Kratzer-Lyon-10/2019
Comme l'a enregistré Opera Rara il y a 20 ans pour le Rossini Gala de Nelly Miricioiu (ainsi que dans les 2 intégrales de Keitel et Fogliani ...) en juxtaposant le 1er final avec ce chœur immense qui se déploie majestueusement et en enchainant avec le final retravaillé par Rossini pour la version milanaise (1836) de l'œuvre rebaptisée Vallace puis rebaptisée Rodolfo di Sterlinga pour une nouvelle version romaine (1840) puis bolognaise (1840) (alors que Bologne avait déjà eu droit au Guglielmo Tell en 1836)!PlacidoCarrerotti a écrit : ↑12 oct. 2019, 10:39Effectivement le chœur final est fabuleux. Mais j’aimerais qu’un jour le rideau se relève et que les artistes interprètent le second final, celui qui reprend le galop de l’ouverture. C’est franchement excitant même si on n’est plus dans les mêmes cimes.
Cette juxtaposition souhaitée par Placido a visiblement été l'option retenue pour Rodolfo di Sterlinga puis les quelques repises de Vallace.
Re: Rossini-Guillaume Tell-Rustioni/Kratzer-Lyon-10/2019
Très agréable surprise pour cette soirée du 15.
La mise en scène est cohérente et prenante, on regrette quelques scènes hyper violentes; la destruction des instruments de musique pour faire des armes est choquante, mais on salue la direction d'acteurs et l'implication de tous. Les danses étaient bienvenues.
le choeur est effectivement fabuleux, comme toujours.
la prestation d'Osborn vaut à elle seule le déplacement (mais que ce public est froid !)
très belle Archibald, les duos avec Osborn sont magnifiques.
Alaimo annoncé souffrant était un peu sur la réserve mais toujours aussi raffiné et émouvant dans son chant.
le reste de la distribution est parfaite, Jennifer Courcier, Teitgen, Bolleire, Talbot...
très gros succès au final
J'aimerais bien connaître la différence de budget entre l'opéra de Lyon et l'opéra de Marseille, ça doit être abyssal.
La mise en scène est cohérente et prenante, on regrette quelques scènes hyper violentes; la destruction des instruments de musique pour faire des armes est choquante, mais on salue la direction d'acteurs et l'implication de tous. Les danses étaient bienvenues.
le choeur est effectivement fabuleux, comme toujours.
la prestation d'Osborn vaut à elle seule le déplacement (mais que ce public est froid !)
très belle Archibald, les duos avec Osborn sont magnifiques.
Alaimo annoncé souffrant était un peu sur la réserve mais toujours aussi raffiné et émouvant dans son chant.
le reste de la distribution est parfaite, Jennifer Courcier, Teitgen, Bolleire, Talbot...
très gros succès au final
J'aimerais bien connaître la différence de budget entre l'opéra de Lyon et l'opéra de Marseille, ça doit être abyssal.
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Re: Rossini-Guillaume Tell-Rustioni/Kratzer-Lyon-10/2019
220 000 spectateurs à Lyon, contre 120 000 à Marseille (mais il y a la danse à Lyon).
38 millions de budget pour l'opéra de Lyon (chiffres 2018), et environ 13 millions à Marseille (chiffres 2015).
38 millions de budget pour l'opéra de Lyon (chiffres 2018), et environ 13 millions à Marseille (chiffres 2015).
http://fomalhaut.over-blog.org/
"Le problème à l'opéra, c'est son public." Patrice Chéreau.
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Re: Rossini-Guillaume Tell-Rustioni/Kratzer-Lyon-10/2019
Représentation du 11 octobre
Une superbe soirée.
J'ai eu un peu de mal au début pour entrer dans la vision du metteur en scène qui rejette toute référence au Grand-opéra à la française et qui fait de l'affrontement entre les Suisses et les Autrichiens un affrontement entre une société qui a la culture ( la musique) comme valeur essentielle et une société de violence représentée par ces clones venant tout droit d'Orange mécanique comme l'ont très bien explicité d'autres ODBiens dans ce fil. Et puis, la cohérence du propos, le fait qu'aucun détail ne soit négligé pour illustrer ce combat, ont fini par me convaincre complètement. J'ai été passionné. Une très grande mise en scène.
Direction d'acteurs très fouillée, ballets remarquables et non simplement décoratifs avec une chorégraphie qui s'intègre complètement au concept du metteur en scène ( c'est rare -souvenir désastreux du ballet de Don Carlos ici même).
On subit trop souvent des relectures où le metteur en scène vient avec un concept dont il ne sait plus que faire dès le deuxième acte. Rien de tout cela ici. Et jamais cette relecture n'est en décalage avec la musique. Rarement l'expression galvaudée "tout fait sens" n'a eu autant de pertinence. Et après la victoire des "forces du bien" incarnées par Guillaume Tell, voir comme dernière image son fils se recouvrir du chapeau melon noir de ses tortionnaires laisse une impression forte de pessimisme qui mettra du temps à me quitter. On est à des années lumière de la production de Zambello à l'ONP en 2003.
Chœurs superbes d'autant qu'on ne leur demande pas seulement de chanter, leur engagement scénique est formidable. Orchestre remarquable de précision. Daniele Rustioni dirige avec un parfait contrôle des volumes ( je n'ai pas noté cette couverture des chanteurs observée lors de la première- réglage postérieur, ressenti dû au positionnement dans la salle...?) sans exacerbation d'un côté spectaculaire. Certains ont pu le regretter mais elle est en parfaite osmose avec la scène et souligne très bien les raffinements orchestraux où en était arrivé Rossini dans sa dernière œuvre. Tant pis si je me répète: un vrai grand chef.
Distribution de haut vol. John Osborn bien sûr superlatif. Jane Archibald fait preuve d'une belle agilité, d'un beau contrôle de l'aigu, seul bémol peut-être conviendrait-il d'avoir une voix un peu plus large, mais la performance est excellente. Beau Tell de Nicola Alaimo, très stylé même si la voix manque un peu d'aura. Avec un vibrato un peu large Enkeledja Shkoza prête son magnifique mezzo à Hedwige; Les autres rôles sont excellemment tenus. Je découvrais Jennifer Courcier dont la composition appelle des rôles plus importants ( Mélisande bientôt ?)
Une production qui devrait rester comme l'une des meilleures de l'ère Dorny.
Une superbe soirée.
J'ai eu un peu de mal au début pour entrer dans la vision du metteur en scène qui rejette toute référence au Grand-opéra à la française et qui fait de l'affrontement entre les Suisses et les Autrichiens un affrontement entre une société qui a la culture ( la musique) comme valeur essentielle et une société de violence représentée par ces clones venant tout droit d'Orange mécanique comme l'ont très bien explicité d'autres ODBiens dans ce fil. Et puis, la cohérence du propos, le fait qu'aucun détail ne soit négligé pour illustrer ce combat, ont fini par me convaincre complètement. J'ai été passionné. Une très grande mise en scène.
Direction d'acteurs très fouillée, ballets remarquables et non simplement décoratifs avec une chorégraphie qui s'intègre complètement au concept du metteur en scène ( c'est rare -souvenir désastreux du ballet de Don Carlos ici même).
On subit trop souvent des relectures où le metteur en scène vient avec un concept dont il ne sait plus que faire dès le deuxième acte. Rien de tout cela ici. Et jamais cette relecture n'est en décalage avec la musique. Rarement l'expression galvaudée "tout fait sens" n'a eu autant de pertinence. Et après la victoire des "forces du bien" incarnées par Guillaume Tell, voir comme dernière image son fils se recouvrir du chapeau melon noir de ses tortionnaires laisse une impression forte de pessimisme qui mettra du temps à me quitter. On est à des années lumière de la production de Zambello à l'ONP en 2003.
Chœurs superbes d'autant qu'on ne leur demande pas seulement de chanter, leur engagement scénique est formidable. Orchestre remarquable de précision. Daniele Rustioni dirige avec un parfait contrôle des volumes ( je n'ai pas noté cette couverture des chanteurs observée lors de la première- réglage postérieur, ressenti dû au positionnement dans la salle...?) sans exacerbation d'un côté spectaculaire. Certains ont pu le regretter mais elle est en parfaite osmose avec la scène et souligne très bien les raffinements orchestraux où en était arrivé Rossini dans sa dernière œuvre. Tant pis si je me répète: un vrai grand chef.
Distribution de haut vol. John Osborn bien sûr superlatif. Jane Archibald fait preuve d'une belle agilité, d'un beau contrôle de l'aigu, seul bémol peut-être conviendrait-il d'avoir une voix un peu plus large, mais la performance est excellente. Beau Tell de Nicola Alaimo, très stylé même si la voix manque un peu d'aura. Avec un vibrato un peu large Enkeledja Shkoza prête son magnifique mezzo à Hedwige; Les autres rôles sont excellemment tenus. Je découvrais Jennifer Courcier dont la composition appelle des rôles plus importants ( Mélisande bientôt ?)
Une production qui devrait rester comme l'une des meilleures de l'ère Dorny.
Re: Rossini-Guillaume Tell-Rustioni/Kratzer-Lyon-10/2019
Lyon - Exercice 2018 :David-Opera a écrit : ↑16 oct. 2019, 12:19220 000 spectateurs à Lyon, contre 120 000 à Marseille (mais il y a la danse à Lyon).
38 millions de budget pour l'opéra de Lyon (chiffres 2018), et environ 13 millions à Marseille (chiffres 2015).
-54 565 spectateurs pour l'opéra, 19 626 pour la danse
- Budget : 37,6 M euros dont 5,9 d'aide de l'Etat
Je pense que le budget de Marseille est supérieur . En particulier les musiciens de l'Orchestre et les chœurs, fonctionnaires municipaux, sont-ils comptabilisés dans ces 13 M.?
- David-Opera
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Re: Rossini-Guillaume Tell-Rustioni/Kratzer-Lyon-10/2019
Le budget de 38 Millions s'entend pour la totalité des spectateurs (220 000 en comptant les hors les murs, concerts et tournées).
https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q ... Lcf8LCThNp
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Re: Rossini-Guillaume Tell-Rustioni/Kratzer-Lyon-10/2019
merci pour les chiffres.
Marseille passe pour un opéra très provincial à côté.
on a l'impression que Lyon a les moyens de se payer des metteurs en scène de renom, de grands chanteurs, sans parler de la qualité du choeur , de l'orchestre et du chef.
Marseille passe pour un opéra très provincial à côté.
on a l'impression que Lyon a les moyens de se payer des metteurs en scène de renom, de grands chanteurs, sans parler de la qualité du choeur , de l'orchestre et du chef.
Re: Rossini-Guillaume Tell-Rustioni/Kratzer-Lyon-10/2019
Je pencherai plutôt pour un "réglage postérieur" car à la première Asvo était à l'orchestre et moi au deuxième balcon et notre constat sur le volume sonore de l'orchestre était identique.
Merci pour le compte-rendu dont la lecture rappelle de bien beaux souvenirs !!
Perso entre Norma à Toulouse, Les Indes Galantes à Paris, ce Guillaume Tell à Lyon et dernièrement Richard Coeur de Lion à Versailles (qui mériterait bien un petit fil sur Odb...) j'ai l'impression de nager dans un rêve en ce début de saison.