Haendel : cantates-A.Hellenberg/Gabrieli Consort/P.McCreesh-La Chaise-Dieu 31/08/2019

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petitchoeur
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Haendel : cantates-A.Hellenberg/Gabrieli Consort/P.McCreesh-La Chaise-Dieu 31/08/2019

Message par petitchoeur » 08 sept. 2019, 12:07

Haendel en Italie

Ann Hallenberg, mezzo-soprano
The Gabrieli Consort & Players
Paul McCreesh, direction

Chœur :
Sopranos I: Charlotte Shaw, Susan Hemington Jones, Jessica Cale, Martha McClorinan
Sopranos II: Emma Brain Gabbott, Hannah King, Lucy Cox, Emma Walshe
Altos: Helen Charlston, David Allsopp, David Clegg, Lucy Ballard
Ténors: Matthew Long, Jeremy Budd, George Pooley
Basses: Matthew Brook, William Gaunt, Laurence Williams

Orchestre :
Violon: Catherine Martin, Oliver Webber, Persephone Gibbs, Sarah Bealby-Wright, Ellen O’Dell, Julia Black, Ruth Slate, Andrea Jones, Rachel Rowntree
Altos: Rachel Byrt, Stefanie Heichelheim, Emma Alter
Violoncelles: Christopher Suckling, Vladimir Waltham
Contrebasse: Judith Evans
Clavecin: Julian Perkins

En ouverture au grand orgue : Luigi Rossi (c.1597-1653) : Toccata settima. Orgue : Louis Jullien.

Arcangelo Corelli(1653-1713) :
Concerto grosso en ré majeur, op. 6 no 1 : Largo. Allegro. Largo. Allegro. Largo. Allegro. Allegro

Georg Friedrich Haendel(1685-1759) :
Donna, che in ciel di tanta luce splendi, HWV 233 :
Introduction
Récitatif: Donna, che in ciel
Aria: Vacillò, per terror del primo errore
Récitatif accompagné: Torna immobile in grembo
Aria: Tu sei la bella
Récitatif: Pur nella via che resta
Aria: Sorga pure dall’orrido Averno
Récitatif: Dunque a te diamo lodi
Aria avec chœur: Maria, salute e speme

Dixit Dominus, HWV 232 :
Dixit Dominus Domino meo
Virgam virtutis tuae emittet
Tecum principium in die virtutis tuae
Juravit Dominus et non paenitebit eum
Dominus a dextris tuis
Judicabit in nationibus
De torrente in via bibet


Abbatiale Saint Robert à La Chaise-Dieu le 31 août 2019

Ouverture du concert avec la majestueuse Toccata settima de Luigi Rossi par Louis Jullien, étudiant au CNSMD de Paris, au grand orgue de l'abbatiale.
Paul McCreesh et The Gabrieli Consort and Players sont des habitués du festival de La Chaise-Dieu. L'ensemble et son chef arrivent de Beaune 2019 où ils ont donné une nouvelle production de The King Arthur et de The fairy Queen de Purcell. A La Chaise-Dieu : ce concert est introduit par un concerto grosso de Corelli (Haendel et Corelli ont certainement joué ensemble à Rome) dont le premier mouvement est mené à folle allure. Exécution impeccable ! Mais est-elle bien conforme aux intentions du compositeur et ces prouesses techniques ne sont-elles pas réalisées aux dépends de la partition ?
L'essentiel du concert est consacré à l'exécution d'une oeuvre très souvent célébrée : Dixit Dominus HWV 232 et d'une cantate plus rarement donnée : Donna, che in ciel di tanta luce splendi, "Madone qui resplendit au ciel d'une immense lumière" HWV 233.
Haendel vit en Italie de 1706 à 1710. Son objectif est de s'imprégner de musique italienne et particulièrement de l'opéra. Cette expérience doit asseoir sa réputation de compositeur. A Rome, où la représentation d'opéra est interdite, il compose de la musique religieuse répondant à de nombreuses commandes de cardinaux. Dixit Dominus est écrit en avril 1707 sur le texte du psaume 110 : «Le Seigneur a dit à mon Seigneur : assieds-toi à ma droite jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis un escabeau pour tes pieds». Le début de l'oeuvre est tout en majesté et en puissance ainsi que les deux choeurs, magnifiquement donnés, et le Gloria final fugué exultant. Le soutien de Dieu est assurée au roi face à ses ennemis. Conquassavit capita in terra multorum... « Il fracassera les têtes sur l'étendue du pays... » : dans ce passage, très martelé, le génie musical de Haendel donne à entendre tomber les têtes ! Haendel joue sur les contrastes de valeur de notes : de nombreuses fois un pupitre de femmes ou d'hommes entonne en valeur longue la mélodie -comme une survivance du chant grégorien- pendant que d'autres pupitres tissent en même temps des broderies sur des valeurs brèves. Les moments d'apaisement sont confiés aux solistes du choeur tous remarquables : soprano à la voix claire, aux vocalises maîtrisées et contre-ténor à la belle projection très brillant dans le deuxième verset : Virgam virtutis tuae emittet...
C'est également en 1707 que Haendel compose la cantate Donna, que in ciel di tanta luce splendi. Pour célébrer un « miracle » : Rome épargnée par l'épouvantable tremblement de terre du 3 février 1707 qui a dévasté une vaste région autour de l'Aquila faisant des dizaines de milliers de mort. L'oeuvre débute par une longue « ouverture » instrumentale suivie d'un récitatif célébrant la Vierge Marie d'avoir retenu le bras furieux de son Fils . L'aria confiée à la mezzo-soprano solo : Vacillo, vacillo... « La terre vacilla... » est repris plusieurs d'une voix effarée et tremblante par Ann Hellenberg. Le récitatif suivant remercie la Vierge d'avoir entendu les soupirs et les prières de Rome et d'avoir obtenu un ciel serein au-dessus des Romains repentis. Très belle aria, tout à la gloire de la Vierge : Ann Hellenberg est accompagnée par le beau violoncelle solo de l'orchestre. Mais c'est à nouveau l'inquiétude  dans une aria menée dans un tempo ultra-rapide et ornée très nombreuses vocalises dont se joue Ann Hellenberg : la colère divine est-elle définitivement écartée ? La cantate se termine par une aria avec choeur, très brillante, priant la Vierge d'agir pour l'éternité. C'est une oeuvre imposante -près de 30 minutes- et très intéressante, pleine de contrastes de caractères et de tempi, qui met en valeur l'orchestre et la soliste. Bel exemple de musique baroque qui alterne émotion, virtuosité, couleurs, mouvements et illusions.
Beau concert d'une équipe aguerrie et brillante.
Pierre Tricou

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Re: Haendel : cantates-A.Hellenberg/Gabrieli Consort/P.McCreesh-La Chaise-Dieu 31/08/2019

Message par petitchoeur » 08 sept. 2019, 16:07

en bis Paul McCreesh et son ensemble ont offert au public une prière d'une grande sérénité: un texte du XVIIème siècle sur une musique de Thomas Tallis, compositeur anglais du XVIème siècle. Deux solistes -une soprano et un ténor- assurant les répons depuis le jubé.

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