Strauss - Salomé - Petrenko/Warlikowski - Munich - 06/2019

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Strauss - Salomé - Petrenko/Warlikowski - Munich - 06/2019

Message par Luc ROGER » 02 juil. 2019, 15:43

Direction musicale Kirill Petrenko
Mise en scène Krzysztof Warlikowski
Décors et costumes Małgorzata Szczęśniak
Video Kamil Polak
Lumières Felice Ross
Chorégraphie Claude Bardouil

Distribution

Herodes Wolfgang Ablinger-Sperrhacke
Herodias Michaela Schuster
Salome Marlis Petersen
Jochanaan Wolfgang Koch
Narraboth Pavol Breslik
Ein Page der Herodias Rachael Wilson
Erster Jude Scott MacAllister
Zweiter Jude Roman Payer
Dritter Jude Kristofer Lundin
Vierter Jude Kevin Conners
Fünfter Jude Peter Lobert
Erster Nazarener Callum Thorpe
Zweiter Nazarener Ulrich Reß
Erster Soldat Kristof Klorek
Zweiter Soldat Alexander Milev
Ein Cappadocier Milan Siljanov
Eine Sklavin Mirjam Mesak
Frau des Cappadociers Jutta Bayer
Der Tod Peter Jolesch
Bayerisches Staatsorchester

En livestream sur le site du Bayerische Staatsoper ce samedi 6 juillet

Luc ROGER
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Re: Strauss - Salomé - Petrenko/Warlikowski - Munich - 06/2019

Message par Luc ROGER » 03 juil. 2019, 16:21

Prise de rôle de Marlis Petersen qui incendie les planches
CR du 2 juillet

Krzysztof Warlikowski se dit convaincu que si Salome évoque par de nombreux aspects les contradictions de la période de sa création, cet opéra permet aussi qu'on y applique des clés de lecture qui ouvrent des portes sur l'histoire du XXème siècle. Le metteur en scène transpose l'action de l'époque de l'occupation romaine de la Galilée antique au début de la deuxième guerre mondiale, dans une yeshivah qui pourrait être celle du ghetto de la Varsovie occupée par les nazis.

Au moment de prendre son siège, le spectateur découvre le décor de Małgorzata Szczęśniak qui figure la grande salle d'une bibliothèque talmudique où s'affaire un bibliothécaire qui effectue des travaux de rangement. L'espace scénique réduit en caisson est fermé par la paroi métallique d'un grillage finement tressé de part et d'autre des murs latéraux de la bibliothèque, derrière lequel on imagine la prison de Jochanan. La décoratrice, responsable aussi des costumes, a habillé les protagonistes masculins des vêtements juifs traditionnels en Europe centrale au milieu du vingtième siècle avec le personnage d'Hérode en 'rosh yeshiva', en doyen de l'école talmudique. Toute l'action se déroulera dans la bibliothèque, qui connaîtra des aménagements successifs.

Warlikowski fait précéder l'opéra de Richard Strauss d'un prologue qui prend la forme d'une pantomime à l'humour grinçant, au centre de laquelle se trouve un prêtre androgyne dont le chapeau romain est recouvert d'un long voile de crêpe, portant à la main un sac à main et arborant sur son habit noir deux chaînes en or dont l'une porte une assez grande croix du même métal. Il est entouré de personnages qui caricaturent des Juifs, tels que la propagande nazie les représentait. Il chante d'une voix qu'on dirait de haute-contre un des Kindertotenlieder de Gustav Mahler, une oeuvre exactement contemporaine de la première de Salomé. Mais ce n'est qu'un mime, la voix provient d'une diffusion radiophonique des chants sur la mort des enfants interprétés par la contralto Kathleen Ferrier. Le prêtre se fait dérober ses chaînes en or. Le ton est donné : la pantomime des Juifs du ghetto est celle d'un humour juif qui met son désespoir en scène dans un exercice d'auto-dérision, et leur chant est un chant de mort.

Plus tard, les hautes parois de la bibliothèque seront repoussées vers les coulisses et le plancher de scène s'ouvrira en son centre pour donner place à ce qui ressemble à une piscine carrelée, une donnée dont la seule lecture du programme permet l'explication : au début de la guerre, l'occupant allemand avait réquisitionné la Nouvelle Synagogue de Poznan et l'avait transformée en bassin de natation et en centre de réhabilitation pour les soldats de la Wehrmacht, ce qui en allemand avait donné le sinistre jeu de mots de 'Schwimmagogue' ('nager' se disant 'schwimmen' en allemand). Une fois la chose expliquée, la piscine convient évidemment bien au thème aquatique de Jean le Baptiste. Cette piscine pourra s'élargir ou se refermer au gré de l'action, comme pour le repas du Shabbat pour lequel on vient dresser une longue table portant vaisselle, deux bougies et deux chandeliers à 7 branches et derrière laquelle viennent s'installer les hommes autour d'un Hérode, christique pour l'occasion, le tableau ne manquant pas de rappeler celui de la dernière Cène de Léonard de Vinci.

La belle animation vidéo colorée de Kamil Polak qui se déploie sur la paroi du fond demande elle aussi un mot d'explication que délivre le programme. Elle s'inspire des peintures du plafond de la synagogue en bois de Chodorov que détruisirent les nazis en 1941 et qui sont aujourd'hui visibles en reproduction au Musée de la Diaspora Nahum Goldmann de Tel Aviv: les peintures d'Israel Ben Mordechai Lisnicki représentaient des animaux réels ou symboliques, lièvres, lions, griffons, licornes, singes et éléphants. Polak s'est ingénié à faire se déplacer ces animaux comme dans un dessin animé dont on se plaira sans doute à interpréter la symbolique en l'appliquant à l'action de Salomé.

A cette richesse de références architecturales et picturales s'ajoutent celles puisées dans l'histoire du cinéma que les amateurs informés ne manqueront pas de décoder. Dans une interview, Warlikovski évoque notamment Pasolini, Losey et surtout Lilia Cavani avec son Portier de nuit. La mise en scène se prête à d'innombrables gloses qui supposent une culture dont le spectateur lambda ne dispose souvent pas, ce qui entraîne le risque de son incompréhension. Mais il ne faut cependant pas avoir une connaissance encyclopédique pour percevoir des messages plus directs, comme celui de son traitement de la danse des voiles : le metteur en scène fait revêtir Salomé d'une robe de mariée pour la faire danser dans la piscine en duo avec un danseur figurant la mort. C'est aussi le cas des deux séquences du final,celle de la scène du baiser à la tête décapitée du Baptiste, qui fait partie du livret, et celle du suicide collectif des Juifs de la Yeshivah, qui est du chef du metteur en scène. Warlikowski ne donne pas à voir le plateau d'argent portant la tête sanglante de Saint Jean, il fait apporter une boîte qui la contient et sur laquelle se penchera Salomé pour son baiser de folie nécrophile. La boîte mortuaire, illustrée dans le programme par l'installation Les Suisses morts de l'artiste plasticien Christian Boltanski, ne porte pas de photo du Baptiste ainsi archivé mais un grand numéro qui rappelle immanquablement les tatouages concentrationnaires de la Shoah. Enfin le suicide collectif final de tous les protagonistes restants fait lui aussi partie des motifs compréhensibles : les occupants de la bibliothèque absorbent une boisson empoisonnée qui donne une mort instantanée et leur permet d'échapper à l'enfer du ghetto.

On le voit, la richesse des références de cette mise en scène aussi travaillée que réfléchie ouvre le champ à de multiples possibles. Un de ses atouts majeurs réside de plus dans une direction d'acteurs extrêmement pointue qui a su mettre en valeur les innombrables talents présents dans un plateau époustouflant. C'est particulièrement remarquable pour l'excellent Narraboth que Pavol Breslik rend avec une intensité poignante, pour la très puissante Hérodiade de Michaela Schuster, qui crève l'écran, et surtout, tout au long de l'opéra qu'elle porte avec une force d'expression inouïe, pour l'inoubliable prise de rôle de Marlis Petersen dans le rôle-titre.

Marlis Petersen, à qui l'Opéra de Munich a sans doute proposé Salomé à la suite de son extraordinaire Lulu, s'est visiblement passionnée pour ce nouveau rôle en raison de l'intense authenticité du personnage de cette adolescente que l'absence d'affection a rendue rebelle, de cette jeune princesse que tout refus insupporte et qui obtient ce qu'elle désire au mépris de tout principe, pour cependant ne découvrir l'amour qu'au moment de la folie, celle du baiser dérobé sur les lèvres d'un tête décapitée. Marlis Petersen a su trouver la justesse de ton pour rendre la personnalité incandescente de cette adolescente avec un souci constant du respect de la partition. Elle rejoint en cela les exigences de perfection de Kirill Petrenko qui a le soin d'adapter sa direction d'orchestre tant aux forces qu'aux faiblesses des chanteurs, et parvient, malgré la dimension de l'orchestre, à rendre par son travail minutieux la musique transparente et à dénouer l'entrelacs des motifs en les rendant parfaitement distincts. L'orchestre distille avec maestria l'énergie sensuelle exubérante de la musique. Wolfgang Ablinger-Sperrhacke donne une excellente interprétation scénique d'un Hérode à la fois bon enfant, décadent et fort embourgeoisé. Le Jochanaan de Wolfgang Koch a la puissance nécessaire pour les répliques en voix off, bien aidé en cela par le dispositif des grillages métalliques qui ne font pas trop obstacle à la voix, sans atteindre pourtant à l'intensité visionnaire et prophétique qu'on attend chez le personnage.

Si l'intensité émotionnelle de la musique, sa sensualité puissante et ses couleurs sont immédiatement perceptibles à l'audition, il faut sans doute davantage de temps pour digérer la richesse de la mise en scène. On sort de cette tragédie avec les impressions prégnantes de la performance de Marlis Petersen et d'une direction d'orchestre bouleversante, qui dominent la production.

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Re: Strauss - Salomé - Petrenko/Warlikowski - Munich - 06/2019

Message par David-Opera » 04 juil. 2019, 00:28

Mise en scène complexe du niveau d'Iphigénie en Tauride et du Roi Roger, impossible à saisir intégralement du premier coup, mais dont l'esprit général reste saillant.
Étrangement, tu ne fais aucune référence au christianisme dans ton compte-rendu, alors que les symboles sont omniprésents, à commencer par Jean-Baptiste.
Krzysztof Warlikowski ne fait-il que mettre en scène une fiction à l'époque nazi à partir d'éléments historiques, ou bien souhaite-t'il dire quelque chose sur le monde d'aujourd'hui et dans quel esprit? Avec colère? Avec espoir? Quel est son positionnement?
http://fomalhaut.over-blog.org/
"Le problème à l'opéra, c'est son public." Patrice Chéreau.

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Re: Strauss - Salomé - Petrenko/Warlikowski - Munich - 06/2019

Message par Luc ROGER » 04 juil. 2019, 05:25

David-Opera a écrit :
04 juil. 2019, 00:28
Étrangement, tu ne fais aucune référence au christianisme dans ton compte-rendu, alors que les symboles sont omniprésents, à commencer par Jean-Baptiste.
Krzysztof Warlikowski ne fait-il que mettre en scène une fiction à l'époque nazi à partir d'éléments historiques, ou bien souhaite-t'il dire quelque chose sur le monde d'aujourd'hui et dans quel esprit? Avec colère? Avec espoir? Quel est son positionnement?
Hormis le prêtre travesti du prologue ajouté, je n'ai pas perçu d'éléments chrétiens marquants dans la MES de Warlikowski, d'autant que le Jochanaan de Wolfgang Koch manquait singulièrement de la conviction prophétique que suggère le texte. Ceci dit, comme tu le dis, cher David, la richesse de la MES ne permet pas d'en saisir tous les aspects et toutes les implications à une première vision et je suis certainement passé à côté de nombreuses allusions, d'autant que je ne suis guère cinéphile. Je suis évidemment curieux et intéressé du partage d'autres ODBien.ne.s sur le sujet. J'espère que le livestream de samedi y incitera :) !

La condamnation à mort (et la nécessaire damnation de Salomé) tombent un peu à plat en raison de l'introduction du suicide collectif. Cette mort qui clôt l'opéra de Strauss m'a paru perdre de son importance et devenir presque dérisoire dans le contexte du suicide collectif et de la Shoah.

Hâte de vous lire et d'en apprendre davantage !

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Re: Strauss - Salomé - Petrenko/Warlikowski - Munich - 06/2019

Message par micaela » 04 juil. 2019, 09:46

Tu as juste parlé d'une ressemblance avec une Cène de De Vinci, par la disposition des personnages.
Le sommeil de la raison engendre des monstres (Goya)

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Re: Strauss - Salomé - Petrenko/Warlikowski - Munich - 06/2019

Message par Luc ROGER » 06 juil. 2019, 07:17

micaela a écrit :
04 juil. 2019, 09:46
Tu as juste parlé d'une ressemblance avec une Cène de De Vinci, par la disposition des personnages.
et ce n'est encore qu'une projection personnelle qui ne correspond peut-être pas avec l'intention du MeS ...

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Re: Strauss - Salomé - Petrenko/Warlikowski - Munich - 06/2019

Message par Piero1809 » 06 juil. 2019, 21:56

Merci Luc Roger pour cette chronique. J'ai visionné Salomé sur le site de l'Opéra de Munich.
Tout à fait d'accord pour la musique. En écoutant cette dernière sans voir le spectacle, j'ai été très satisfait des chanteurs et tout particulièrement de Pavel Breslik dans le rôle de Narraboth. La performance de Marlys Petersen est impressionnante. Et dire qu'il y a cinq ans je l'avais vue comme Angelica dans Orlando de Haendel. Quel chemin parcouru! L'orchestre est évidemment excellent et le chef m'a impressionné par sa gestion précise de la dynamique sonore avec des pianissimi merveilleux. Je n'ai pas été convaincu par l'interlude qui suit la première partie, au moment où Jochanaan maudit Salomé. C'est un climax sonore de l'opéra qui en ce 6 juillet manquait singulièrement de puissance mais la prise de son est peut-être en cause. Même chose pour la dispute théologique des cinq juifs qui ordinairement s'accompagne d'un déchainement sonore impressionnant et qui ici tombait un peu à plat.

La mise en scène pose problème car on ne peut pas refaire l'histoire de Salomé dans une yeshiva ou toute autre école confessionnelle d'ailleurs, ça ne marche pas pour plein de raisons que je ne peux développer ici. Hérode appartenait d'ailleurs à une dynastie de culture grecque et était fort peu dévot comme en témoignent ses démêlés avec les autorités religieuses (Pharisiens Saducéens etc) de l'époque...

A mon avis, il s'agit d'une mise en abyme. Au début le personnel d'une école confessionnelle assiste et(ou) participe à une représentation de Salomé de Richard Strauss et Oscar Wilde. Les acteurs chanteurs se prennent au jeu et par exemple Narraboth outrepasse très largement son rôle puisqu'il n'est pas loin de violer Salomé. On aboutit à la condamnation à mort de Jochanaan dont la tête n'est évidemment pas coupée. Le gros plan sur la scène du baiser ne montre pas de tête mais un linge peinturluré. D'ailleurs Jochanaan apparaît en pleine forme dans l'assistance. A la toute fin quand tous les acteurs se donnent la mort, on imagine que Hérode, muni d'une arme, va tirer sur son épouse et sur sa belle-fille comme prévu dans le livret.

Est-il souhaitable de transposer le livret de Salomé à notre époque? Je ne le crois pas. Ce livret est tellement riche et la musique tellement appropriée que tout est dit dans un des plus beaux opéras de tous les temps. Tout au plus peut-on approfondir certains aspects historiques du livret: l'occupation romaine, les courants religieux foisonnants dans cette époque préchrétienne, l'histoire du prophète Jean le Baptiste, on ne s'est pas privé d'ailleurs de jouer sur l'orientalisme très à la mode en de début de 20ème siècle, etc... Olivier Py s'est livré à une intéressante interprétation du livret en mettant plus en évidence les éléments préchrétiens (amusant anachronisme d'une scène où on voit Salomé méditer devant un crucifix).

Globalement j'ai bien aimé ce spectacle.

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Re: Strauss - Salomé - Petrenko/Warlikowski - Munich - 06/2019

Message par micaela » 06 juil. 2019, 22:08

Des élèves de Yeshiva qui vont voir Salomé de Strauss, la chose me paraît improbable.
Des résidents d'un ghetto qui rejouent la pièce, dans un local servant aussi de yeshiva, ça me paraît plus probable, même si un peu invraisemblable.
De toute façon, l'idée d'associer l'histoire de Salomé et les persécutions nazies me semble déjà tirée par les cheveux.
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Re: Strauss - Salomé - Petrenko/Warlikowski - Munich - 06/2019

Message par Hiero von Stierkopf » 06 juil. 2019, 22:18

Je suis ressorti de cette soirée franchement déçu par cette production.
Une mise en scène que j'ai trouvée totalement hors de propos.
Petersen qui essaie de chanter Salomé sans y parvenir mais qui s'en sort en délivrant une performance scénique remarquable.
Heureusement il reste la musique, l'orchestre et Petrenko.

Globalement, peu d'impact au niveau vocal en salle, y compris pour Koch.
Bien aimé Michaela Schuster et le page de Rachael Wilson de l'Opernstudio. Ca résume assez bien ma soirée.
Comment ça, merde alors ?! But alors you are French !

enrico75
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Re: Strauss - Salomé - Petrenko/Warlikowski - Munich - 06/2019

Message par enrico75 » 06 juil. 2019, 22:29

Merci Luc ,comme d'habitude ton Cr précis et éclairé a été précieux pour aborder cette représentation.
Moi j 'ai été enthousiasmé par ce que j ai vu et entendu au cours de ce livestream malgré des conditions de réception difficiles.
Si je comprends parfaitement qu'on peut contester la transposition de Warli ,sa mise en scène et sa direction d'acteurs est assez époustouflante même si j'avais préféré celle de Castelluci à Salzbourg plus épurée.
Par contre musicalement et vocalement c'était supérieur mais ce n 'est qu'une vidéo je ne peut pas juger tant que je ne l 'aurais pas vu en live .
Tous les chanteurs sont excellents voir même fabuleux pour ce qui est de Petersen, elle incarne le personnage de Salomé avec investissement rare et une voix assez bluffante,une révélation, comme l'était l'an dernier Grigorian à Salzbourg,mais pour moi le grand triomphateur de cette soirée est K.Petrenko qui dirige Salomé avec une fougue,une précision,un lyrisme, un violence et une brutalité inouïes,j'en ai encore la chair de poule,et ce n est que l'enregistrement, quid dans la salle !

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