Si tu chantes cette phrase, avec son écart de sixte, à pleins poumons - comme le font l'immense majorité des ténors-, alors en effet elle n'a rien de difficile. Si tu la chantes piano sans détimbrer (pas en voix de fausset), comme la fait JK, alors tu cours le risque rapide d'un bon gros graillon ou d'un craquement.
Verdi - La Forza del destino - Pappano/Loy - ROH - 03/04/2019
Re: Verdi - La Forza del destino - Pappano/Loy - ROH - 03/04/2019
Re: Verdi - La Forza del destino - Pappano/Loy - ROH - 03/04/2019
Harteros est une merveilleuse Leonora aussi. Ce sont deux interprètes très différentes, deux Leonora magnifiques. Quelque soit le rôle, Netrebko, de par l'énergie débordante et la "pêche" dont elle fait preuve constamment, ne peut pas émouvoir de la même façon qu'une Harteros dont la simple apparition sur scène évoque déjà une sorte de spleen. L'intelligence de Netrebko, justement, est de savoir parfaitement adapter sa personnalité au personnage qu'elle interprète : sa Mimi il y a quatre ans était tragique, pas fragile. C'était grandiose. Sa Leonora cette année est volontaire (ce qui s'inscrit parfaitement dans la vision de Christof Loy de faire de Leonora une mystique), fatale, proche de l'hystérie par moments (notamment au premier tableau). C'est aussi très convaincant en soi car elle le construit avec une maestria confondante. Personnellement j'aime les deux.philipppe a écrit : ↑24 mars 2019, 08:33La différence vient de mon appréciation de Netrebko : je reconnais une fois de plus la somptuosité de cette voix (pas toujours dans l’aigue, d’ailleurs), j apprécié sa puissance, mais pour moi pas l’once d’une émotion. Au risque de me ridiculiser, j’avoue avoir été déçu en ne retrouvant pas la finesse et l’émotion d’Harteros, par exemple dans la scène de Notre Dame des Anges.
Re: Verdi - La Forza del destino - Pappano/Loy - ROH - 03/04/2019
Etonnant, et particulièrement intéressant. Cette longue maturation prouve qu'il ne s'agit pas seulement de copier des recettes. Ca prouve aussi un côté précurseur chez Meyerbeer. Choses dont on avait d'ailleurs parlé pour les Huguenots, et qui sont un peu HS ici, donc j'en resterai là.PlacidoCarrerotti a écrit : ↑24 mars 2019, 00:05
Ce qui est étonnant, c'est le temps que ça lui pris. Plus de 20 ans entre Robert et la Traviata et une suite de chefs d'oeuvre absolus dont beaucoup doivent une partie de leur inspiration à l'héritage de Meyerbeer. Une digestion longue, mais exceptionnellement bénéfique et prolifique.
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Re: Verdi - La Forza del destino - Pappano/Loy - ROH - 03/04/2019
Conclusion : comme c'est quasi-impossible d'aller voir cette Forza à Londres, précipitons nous à Bruxelles pour Robert le Diable ! Il reste des places ++micaela a écrit : ↑24 mars 2019, 10:10Etonnant, et particulièrement intéressant. Cette longue maturation prouve qu'il ne s'agit pas seulement de copier des recettes. Ca prouve aussi un côté précurseur chez Meyerbeer. Choses dont on avait d'ailleurs parlé pour les Huguenots, et qui sont un peu HS ici, donc j'en resterai là.PlacidoCarrerotti a écrit : ↑24 mars 2019, 00:05
Ce qui est étonnant, c'est le temps que ça lui pris. Plus de 20 ans entre Robert et la Traviata et une suite de chefs d'oeuvre absolus dont beaucoup doivent une partie de leur inspiration à l'héritage de Meyerbeer. Une digestion longue, mais exceptionnellement bénéfique et prolifique.
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Re: Verdi - La Forza del destino - Pappano/Loy - ROH - 03/04/2019
Je te remercie, c’est une réponse intéressante et convaincante. Volontaire, fatale, proche de l’hystérie, je peux retrouver mon impression dans ces qualificatifs.paco a écrit : ↑24 mars 2019, 10:06Harteros est une merveilleuse Leonora aussi. Ce sont deux interprètes très différentes, deux Leonora magnifiques. Quelque soit le rôle, Netrebko, de par l'énergie débordante et la "pêche" dont elle fait preuve constamment, ne peut pas émouvoir de la même façon qu'une Harteros dont la simple apparition sur scène évoque déjà une sorte de spleen. L'intelligence de Netrebko, justement, est de savoir parfaitement adapter sa personnalité au personnage qu'elle interprète : sa Mimi il y a quatre ans était tragique, pas fragile. C'était grandiose. Sa Leonora cette année est volontaire (ce qui s'inscrit parfaitement dans la vision de Christof Loy de faire de Leonora une mystique), fatale, proche de l'hystérie par moments (notamment au premier tableau). C'est aussi très convaincant en soi car elle le construit avec une maestria confondante. Personnellement j'aime les deux.philipppe a écrit : ↑24 mars 2019, 08:33La différence vient de mon appréciation de Netrebko : je reconnais une fois de plus la somptuosité de cette voix (pas toujours dans l’aigue, d’ailleurs), j apprécié sa puissance, mais pour moi pas l’once d’une émotion. Au risque de me ridiculiser, j’avoue avoir été déçu en ne retrouvant pas la finesse et l’émotion d’Harteros, par exemple dans la scène de Notre Dame des Anges.
Plus prosaïquement, j ai aussi trouvé que elle jouait tout à fait le jeu de la mise en scène, et ne se comportait pas en star qui se contente d être lá et de penser que cela suffit.
Ce que font Pappano et l’orchetsre, notamment dans le reprise incessante de ce motif de cordes mouvant, mobile et effréné du destin, est superbe.
Re: Verdi - La Forza del destino - Pappano/Loy - ROH - 03/04/2019
On peut aussi aller voir, faute de pouvoir y aller à Londres, cette Forza au cinéma (ce que je ferai). Pour répondre à Philipppe, Netrebko semble avoir retrouvé ses talents de tragédienne, un peu absents dans Aida et Andrea Chénier l'an dernier, où certes elle chantait bien, mais semblait peu concernée par ce qu'elle interprétait. Sa Lady Macbeth était déjà assez scotchante, notamment dans la scène de somnambulisme.philopera a écrit : ↑24 mars 2019, 10:17Conclusion : comme c'est quasi-impossible d'aller voir cette Forza à Londres, précipitons nous à Bruxelles pour Robert le Diable ! Il reste des places ++micaela a écrit : ↑24 mars 2019, 10:10Etonnant, et particulièrement intéressant. Cette longue maturation prouve qu'il ne s'agit pas seulement de copier des recettes. Ca prouve aussi un côté précurseur chez Meyerbeer. Choses dont on avait d'ailleurs parlé pour les Huguenots, et qui sont un peu HS ici, donc j'en resterai là.PlacidoCarrerotti a écrit : ↑24 mars 2019, 00:05
Ce qui est étonnant, c'est le temps que ça lui pris. Plus de 20 ans entre Robert et la Traviata et une suite de chefs d'oeuvre absolus dont beaucoup doivent une partie de leur inspiration à l'héritage de Meyerbeer. Une digestion longue, mais exceptionnellement bénéfique et prolifique.
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Re: Verdi - La Forza del destino - Pappano/Loy - ROH - 03/04/2019
Ok. C’est vrai que ça fait quelque temps (longtemps) que je ne l’avais plus entendue, pour cette raison d’alleurs. Donc je ne peux pas me re dre compte d’un progrès éventuel.micaela a écrit : ↑24 mars 2019, 10:27On peut aussi aller voir, faute de pouvoir y aller à Londres, cette Forza au cinéma (ce que je ferai). Pour répondre à Philipppe, Netrebko semble avoir retrouvé ses talents de tragédienne, un peu absents dans Aida et Andrea Chénier l'an dernier, où certes elle chantait bien, mais semblait peu concernée par ce qu'elle interprétait. Sa Lady Macbeth était déjà assez scotchante, notamment dans la scène de somnambulisme.philopera a écrit : ↑24 mars 2019, 10:17Conclusion : comme c'est quasi-impossible d'aller voir cette Forza à Londres, précipitons nous à Bruxelles pour Robert le Diable ! Il reste des places ++micaela a écrit : ↑24 mars 2019, 10:10Etonnant, et particulièrement intéressant. Cette longue maturation prouve qu'il ne s'agit pas seulement de copier des recettes. Ca prouve aussi un côté précurseur chez Meyerbeer. Choses dont on avait d'ailleurs parlé pour les Huguenots, et qui sont un peu HS ici, donc j'en resterai là.PlacidoCarrerotti a écrit : ↑24 mars 2019, 00:05
Ce qui est étonnant, c'est le temps que ça lui pris. Plus de 20 ans entre Robert et la Traviata et une suite de chefs d'oeuvre absolus dont beaucoup doivent une partie de leur inspiration à l'héritage de Meyerbeer. Une digestion longue, mais exceptionnellement bénéfique et prolifique.
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Tout le monde est bien arrivé ?
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Oui
Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère
Mon blog :
https://passionoperaheleneadam.blogspot.fr
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Re: Verdi - La Forza del destino - Pappano/Loy - ROH - 03/04/2019
Je ne comprends pas cette "qualification". Veronica Simeoni est un mezzo et chante des rôles de mezzo (Carmen, Leonor de Guzman, Charlotte, Eboli, Amnerix, Adalgisa), il suffit de regarder Operabase pour s'en rendre compte.micaela a écrit : ↑23 mars 2019, 18:10Le "soprano souple" de Simeoni ? Ce n'est plus un rôle pour mezzo ?HELENE ADAM a écrit : ↑23 mars 2019, 15:23Le premier article en français (après ODB bien sûr ) sur le site Olyrix
https://www.olyrix.com/articles/product ... vic-tezier
Elle avait d'ailleurs chanté ce rôle de Preziosilla à Amsterdam en 2017 et son interprétation y avait été appréciée.
fomalhaut