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Re: Récital Michael Spyres - Heisser - Opéra Comique - 4/05/2018

Posté : 07 mai 2018, 11:46
par Remigio2
philopera a écrit :
06 mai 2018, 16:34
micaela a écrit :
06 mai 2018, 16:21
et un pantalon sport rentré dans les bottes, façon "j'ai juste eu le temps de descendre de mon scooter et d'enfiler un veston"...
J'ignorai que cette pratique existait encore...il faut vraiment que je voyââââge !
Il a fait la même chose le mois dernier à Francfort pour l'Africaine, donnée en version concert suite à une grève du personnel technique: Missouri style qu'on vous dit :2guns:

R.

Re: Récital Michael Spyres - Heisser - Opéra Comique - 4/05/2018

Posté : 07 mai 2018, 18:31
par micaela
Un petit côté cow-boy en effet...

Re: Récital Michael Spyres - Heisser - Opéra Comique - 4/05/2018

Posté : 07 mai 2018, 20:49
par srourours
Récital du ténor Michael Spyres

avec
L'orchestre de Chambre Nouvelle-Aquitaine (OCNA)
sous la direction de Jean-François Heisser

Opéra Comique le 4 mai 2018

Programme

Étienne Méhul "Oh, Dieux, écoutez ma prière!" Ariodante
Jacques Offenbach "Il était une fois", Les Contes d'Hoffmann
Gioachino Rossini Ouverture, L’Italienne à Alger
Léo Delibes "Ah! Viens dans la forêt profonde", Lakmé
Ambroise Thomas "Adieu, Mignon, courage", Mignon
Léo Delibes Airs de danse, Lakmé
Hector Berlioz "Nature immense", La Damnation de Faust
Jules Massenet Air de Saint Sulpice, Manon
Georges Bizet Habanera, La Garde montante, Danse bohême, Carmen
Georges Bizet " La fleur que tu m'avais jetée ", Carmen
Gustave Charpentier "Elle va paraître" (extrait), Louise

Bis
Adolphe Adam "Mes amis, écoutez l'histoire", Le Postillon de Longjumeau
Jacques Offenbach, "Il était une fois", Les Contes d'Hoffmann


La première réaction à la lecture du programme est l'étonnement. En effet, Michael Spyres aime à faire entendre de nouveaux répertoires, des inédits, à sortir des sentiers battus. Hors, ici, force est d'admettre qu'à l'exception des airs d'ouverture et de conclusion, c'est à une sorte de "best-of" des airs pour ténor d'opéra-comique auquel nous assistons. Ce même reproche s'applique aux intermèdes orchestraux, dont on ne comprend pas très bien ce que vient faire ici l'ouverture de L'Italiana in Algeri, crée en 1813 au Teatro San Benedetto de Venise (les opéras de Rossini créés à Paris l'ayant été pour leur grande majorité salle Le Peletier), surtout donné ici dans une version honnête et bien en place, sous la direction tout de même peu imaginative de Jean-François Heisser. Les airs de danse de Lakmé se révéleront bien plus convaincants que les adaptations de Carmen, franchement datées. Pourquoi pas de Méhul, de Philidor, de Piccini ? Le répertoire ne manque pourtant et l'on est un peu désolé que davantage d'attention n'ait été porté à l'élaboration du programme. Cependant, l'accompagnement des airs se révèlent attentif et concerné en dépit de menus décalages.

Deux constats préalables à une approche plus détaillée des airs abordés: Michael Spyres ne semble pas tout à fait remis de la bronchite l'ayant conduit à annuler sa participation au requiem de Berlioz donné quelques jours plus tôt sous la direction de Mikko Franck à la philharmonie de Paris.Le souffle se fait plus court que d'habitude (cela est particulièrement notable pour nous dans le Berlioz où on l'a entendu si souverain dans cette même oeuvre sous les baguettes de Roth et Gardiner), et certains phonèmes sont plus difficiles que d'autres (en particulier les i et les é). Enfin il est à noter l'excellent restitution du texte de Spyres, qui accorde un soin remarquable à la prononciation de la langue française, en même temps qu'un véritable travail de sens et de couleur des mots. En cela déjà, ce récital se démarque de bien d'autres où seule l'exhibition vocale tient lieu de proposition musicale.

Cependant, force est de constater que ce récital alterne le grandiose et le passable, sans doute parce que les typologies vocales abordées sont par trop éloignées, et par moment excèdent les moyens naturels de Spyres.
L'air de Méhul le voit pourtant très à son aise, dans un air et un répertoire que Spyres connait bien. Il a déjà abordé la production de Méhul et ce rôle en particulier (donnant même le deuxième air d'Ariodant dans l'opéra éponyme "Amour, si je succombe") lors de concerts en 2017 avec Jonathan Cohen à la baguette et l'orchestre de l'âge des Lumières. Le français est excellent, et la tessiture très centrale de cet air (du do grave au la aigu) une excellente mise en voix. Spyres ne se révèle pas aussi souverain dans les Contes d'Hoffmann mais il a ce don de la caractérisation, de la couleur, de la proposition d'un chant qui n'est jamais monochrome. En cela, l'air de Lakmé est riche de demi-teintes, d'une forme de fragilité cependant rattrapés par de premiers graillons dans un air de Mignon quelque peu gêné aux entournures. La damnation de Faust le voit revenir dans un élément naturel, où le chanteur donne ses tripes, fini presque à genoux, d'un engagement effarant. Sublime, quand on connaît l'amour que Spyres porte au compositeur. S'en suivent les deux airs les moins convaincants du programme: l'air de Saint-Sulpice tiré de la Manon de Massenet où les "yez" de fuyez partent systématiquement en arrière, noyant en partie la portée dramatique du passage, quand l'air de la fleur voit le chanteur contraint à l'accident dans la transition voix de poitrine/voix de tête de la montée finale exécutée très tôt (le "une" de "j'étais une chose à toi" ne sort tout simplement pas). L'air de Louise de Gustave Charpentier voit le chanteur libéré, de nouveau très convaincant.
Deux bis couronnent ce récital: l'air du Postillon de Longjumeau que Spyres restitue avec une grâce délectable, et cet art du trille que décidément peu de chanteurs maîtrisent autant que lui. Les extrapolations dans l'aigu ajoutées dans une deuxième exécution de l'air d'Hoffmann, toujours aussi incarné et vivant, font entendre des suraigus néanmoins plus serrés que de coutume (il en va de même pour le contre-ré du Postillon).

Quels enseignements tirés alors de ce récital ? Que sans doute Spyres devrait aborder avec la plus grande prudence les opéra-comique de la deuxième moitié du XIXème, qui sollicite plus que de raison son haut-medium quand le chanteur sans doute a besoin d'une assise plus grave (Mehul, et Berlioz qui admirait tant Mehul...). Ses réussites dans les rôles de baritenore nous le rappelle, et il ne faut pas oublier que le chanteur a commencé ses études baryton. Mais Spyres est comme tout les touche-à-tout, tantôt exaltant, parfois irritant, toujours passionnant.

Paul-Louis Chevallier

Re: Récital Michael Spyres - Heisser - Opéra Comique - 4/05/2018

Posté : 10 mai 2018, 13:50
par muriel
on peut écouter sur le tube

Re: Récital Michael Spyres - Heisser - Opéra Comique - 4/05/2018

Posté : 23 mai 2018, 21:55
par philipppe
Michael Spyres chantera les deux parties du Lied von der Erde, à la Tonhalle de Zürich, lors de la saison prochaine, en mai. Cela succitera-t’il autant de commentaires que lorsque JK l’a fait ?

Re: Récital Michael Spyres - Heisser - Opéra Comique - 4/05/2018

Posté : 23 mai 2018, 22:09
par HELENE ADAM
philipppe a écrit :
23 mai 2018, 21:55
Michael Spyres chantera les deux parties du Lied von der Erde, à la Tonhalle de Zürich, lors de la saison prochaine, en mai. Cela succitera-t’il autant de commentaires que lorsque JK l’a fait ?
J'imagine que non, les sceptiques resteront sceptiques mais la preuve a été faite que c'est possible et que cela marche bien. Non seulement JK a sorti un CD mais il a programmé trois ou quatre nouveaux concerts avec ces Lieder l'an prochain.
Spyres annonce la double tessiture : ténor et baryton.
JK annonce en général qu'il chante les deux voix en tant que ténor.
Cela ne sera donc pas forcément exactement la même chose. Spyres est baryténor ce que n'est pas JK. Le choix de transposition des voix peut être un peu différent. A suivre donc... :wink: