Golaud a écrit :
Et pourquoi pas Hermann victime de la société ? C'est une des nombreuses questions que cette mise en scène nous invite à nous poser ?
Parce que si Hermann est victime de la société, alors il faut réecrire le livret, la musique, et l'histoire en général. Adapter les modalités de mise en scène c'est une chose, en trahir l'esprit en est une autre... Je rejoins parfaitement Faustin sur ce point là.
Golaud a écrit :
Si faire une mise en scène, c'est nous montrer ce qu'on a envie de voir pour ne rien apporter de nouveau, où est l'intérêt ??
Plusieurs choses par rapport à ce point:
- Si j'ai envie d'aller voir Wozzeck, je vais voir Wozzeck. Quand je commande un morceau de viande au restaurant, je ne suis que peu intéressé qu'il ait le goût du poisson.
- Par ailleurs, je ne suis absolument pas blasé de la Dame de Pique telle que l'a voulue Tchaikowsky... bien au contraire.
- La Dame de Pique ait suffisamment riche en complexité psychologique et dramatique pour pouvoir générer une richesse de mises en scène différentes passionnantes tout en en conservant l'esprit: on peut apporter quelque chose de nouveau à l'oeuvre, un éclairage différent, sans en trahir le sens, le message, les moyens et le style. Mais évidemment, cela demande un peu plus de réflexion et de profondeur que d'imposer une vue personnelle (simpliste par ailleurs en ce qui concerne cette mise en scène) quelles que soient les incohérences stylistiques, dramatiques ou intellectuelles que cela pose.