Bellini - Norma - Capuano /Caurier & Leiser - TCE - 10/2016

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JdeB
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Re: Bellini - Norma - Capuano /Caurier & Leiser - TCE - 10/2016

Message par JdeB » 21 oct. 2016, 12:25

Moi je n'irai pas à Elisabetta (because Spino) mais je partage tout à fait le reste du post de PC
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
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Stefano P

Re: Bellini - Norma - Capuano /Caurier & Leiser - TCE - 10/2016

Message par Stefano P » 21 oct. 2016, 15:27

Un CR intéressant sur le Corriere della Grisi, pas aussi micidiale qu'on aurait pu le craindre (ou l'espérer, selon les points de vue) : ici.

tuano
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Re: Bellini - Norma - Capuano /Caurier & Leiser - TCE - 10/2016

Message par tuano » 21 oct. 2016, 15:39

micikoi?

Stefano P

Re: Bellini - Norma - Capuano /Caurier & Leiser - TCE - 10/2016

Message par Stefano P » 21 oct. 2016, 15:46

tuano a écrit :micikoi?
Quelque chose comme "impitoyable", "redoutable", en bon francese...

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Re: Bellini - Norma - Capuano /Caurier & Leiser - TCE - 10/2016

Message par PlacidoCarrerotti » 21 oct. 2016, 15:49

Stefano P a écrit :
tuano a écrit :micikoi?
Quelque chose comme "impitoyable", "redoutable", en bon francese...

Et même, "mortel" en français moderne.
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).

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Re: Bellini - Norma - Capuano /Caurier & Leiser - TCE - 10/2016

Message par tuano » 21 oct. 2016, 16:38

= "krass" en allemand ?

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Re: Bellini - Norma - Capuano /Caurier & Leiser - TCE - 10/2016

Message par CharlieBrown » 23 oct. 2016, 18:26

quetzal a écrit :Merci , j'ai le même écho que celui que tu nous apportes .

On se demande bien pourquoi tu te fais si rare ici .


Bernard
D'abord parce que je travaille un petit 50h par semaines depuis qqes temps, ensuite parce que je suis désormais un peu juge et partie ! Mais je vous lis toujours autant :)
Le principe est simple : une vibration du tonnerre avec une résonance maximum...
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Re: Bellini - Norma - Capuano /Caurier & Leiser - TCE - 10/2016

Message par Adalbéron » 23 oct. 2016, 19:09

J'ai assisté à la diffusion de la Norma du ROH jeudi soir, j'attendais cette échéance pour fixer mon avis sur la représentation de mardi soir lors de laquelle je découvrais cette œuvre merveilleuse (qu'il est loin le temps où je m'ennuyais quand j'écoutais Bellini !).

Le premier adjectif qui me vient à l'esprit pour qualifier la représentation de mardi soir est "exotique".
Immédiatement, un second lui succède : "malaisant" (permettez-moi d'user de ce néologisme, il est employé au Québec et je le trouve joli).

Je suis un immense fan de Cecilia Bartoli, pour ne pas dire un maniaque invétéré, mais j'avoue avoir été un peu déstabilisé par son jeu quand même assez histrionique par moment et par son volume insuffisant, surtout quand il s'agissait de monter dans les aigus (qui semblent toujours peiner à se développer). Il est cependant évident que Bartoli est un monstre de maîtrise musicale : chaque ligne est justement ciselée, chaque note est pensée, chaque mot est parfaitement articulé, c'est un travail d'orfèvre qui laisse cependant une place entière au drame (elle est "habitée" comme dit JdeB, et totalement maîtresse de cette habitation). Les quinze dernières minutes de l'opéra étaient extraordinaires, elle chargeait chaque note, chaque mot d'une intensité incroyable. J'ai réécouté cette ultime scène interprétée par d'autres chanteuses, et il n'y a jamais cette même tension dramatique, ce sentiment que la vie s'alourdit avant d'avoir à sombrer dans la mort (sauf chez Callas je trouve). Mais j'avoue n'avoir pas été conquis par elle en permanence.
J'ai trouvé que Norman Reinhardt avait un joli timbre, mais une voix tout de même un peu petite et surtout des aigus étriqués. Il était touchant cependant et mérite d'être retenu pour sa bonne musicalité et son approche incisive de la partition.
Rebeca Olvera avait une voix - il me semble - légèrement plus puissante que ces compères, un timbre plutôt anodin mais pas vilain du tout. Elle faisait tout correctement, avec une certaine grâce. Bon, mais rien de vraiment enthousiasmant.
L'Oroveso de Péter Kálmán était très faible, je n'en dirais pas plus...

Mais la plus grande faiblesse de cette représentation à mes yeux (surtout à mes oreilles) provenait de la fosse : l'orchestre m'a vraiment gâché la soirée ! Quel fouttoir ! Des fausses notes, des décalages incessants... Je ne suis absolument pas contre le choix d'un orchestre sur instruments d'époque, au contraire, mais par pitié ! que cet orchestre sache mieux jouer que cela ! Est-ce la faute du chef ? Est-ce un choix délibéré ? Un manque de répétition ? Simplement un manque de maîtrise musicale des instrumentistes ? Tel que je l'ai entendu mardi soir, on peut dire que cela frisait l'amateurisme, mais je ne veux délivrer aucun jugement catégorique sur cet ensemble que je n'ai pas entendu dans une autre oeuvre.

C'est donc essentiellement l'orchestre qui m'a fait passer une soirée "malaisante".
C'est aussi cette mise en scène, partie pourtant d'une bonne intention mais qui brille surtout par son insignifiance et ses moyens réduits.
C'est enfin le public du TCE, mais je ne reviens pas sur la question. Comme Hiero, le mot de "traquenard" ou de "mascarade" est venu plusieurs fois à mon esprit, mais par nécessairement pour les mêmes raisons que lui.

Je découvrais l'œuvre, et je m'en veux de ne pas l'avoir écoutée auparavant, car j'aurais certainement profité beaucoup plus de la particularité de cette interprétation, de son "exoticité". Je ne pourrais en tout cas je crois jamais accepter que le rôle d'Adalgisa soit confié à une mezzo à la voix sombre (comme Marilyn Horne - ou Sonia Ganassi : c'est beau, mais ça me semble ne pas convenir au personnage de jeune vierge qu'est Adalgisa). Je tiens à dire que je n'ai jamais été dérangé par les tempi adoptés - peut-être parce que je n'avais aucun modèle en tête, mais peut-être aussi parce que cela fonctionnait tout autant que les tempi traditionnels ("Oh, rimembranza !" par exemple, que j'ai écouté en boucle dans d'autres versions ne me semble pas moins merveilleux pris au tempo adopté mardi soir. Au contraire, je trouve que cela dramatise le texte).
« Life’s but a walking shadow, a poor player / That struts and frets his hour upon the stage / And then is heard no more. It is a tale / Told by an idiot, full of sound and fury, / Signifying nothing. »
— Shakespeare, Macbeth

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Re: Bellini - Norma - Capuano /Caurier & Leiser - TCE - 10/2016

Message par jerome » 24 oct. 2016, 00:36

Adalbéron a écrit :Je ne pourrais en tout cas je crois jamais accepter que le rôle d'Adalgisa soit confié à une mezzo à la voix sombre (comme Marilyn Horne - ou Sonia Ganassi : c'est beau, mais ça me semble ne pas convenir au personnage de jeune vierge qu'est Adalgisa).
Mais ça n'a absolument rien à voir! La typologie vocale n'est pas systématiquement liée à l'âge du personnage. Par ailleurs, c'est absolument obligatoire musicologiquement parlant de distribuer le rôle d'Adalgisa en fonction de la voix de la titulaire de Norma. Si on fait une Norma en mode Giuditta Pasta (c'est à dire un soprano drammatico coloratura) comme l'avait prévu Bellini au départ, alors oui Adalgisa doit être donnée à un soprano lirico-drammatico coloratura comme l'était la créatrice du rôle Giulia Grisi. Mais si c'est une Norma (comme c'est le cas la plupart du temps) en mode Giulia Grisi comme Bellini l'accepté par la suite, alors impérativement le rôle d'Adalgisa doit être dévolu à un mezzo. La question n'est pas d'accepter ou de ne pas accepter, c'est comme ça: soit l'une soit l'autre. :wink:

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Re: Bellini - Norma - Capuano /Caurier & Leiser - TCE - 10/2016

Message par Bernard C » 24 oct. 2016, 00:46

Oui mais si Adalbéron à envie de voir les choses autrement et bien il fait comme il aime...la preuve..y a plein de gens qui ont adoré cette Norma au TCE
On ne m'y aurait pas traîné... mais ceux qui sont revenus enchantés ne sont pas revenus en ayant perdu le nord ( référence au fameux clocher )

C'est pas par là que l'opera est le plus menacé.
Bernard
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