Massenet - Manon - Davin/Mazzonis - Liège - 10/2014

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Massenet - Manon - Davin/Mazzonis - Liège - 10/2014

Message par Zemire » 11 oct. 2014, 14:31

Direction musicale: Patrick Davin
Mise en scène: Stefano Mazzonis di Pralafera
Décors: Jean-Guy Lecat
Costumes: Frédéric Pineau
Lumières: Franco Marri

Chef des chœurs: Marcel Seminara
Orchestre & Chœurs: Opéra Royal de Wallonie-Liège

Manon Lescaut: Annick Massis
Le chevalier des Grieux: Alessandro Liberatore*
Le comte des Grieux: Roger Joakim
Guillot de Morfontaine: Papuna Tchuradze
De Brétigny: Patrick Delcour
Lescaut: Pierre Doyen
Poussette: Sandra Pastrana*
Javotte: Sabine Conzen
Rosette: Alexise Yerna

Une video avec interview d'Annick Massis est disponible sur le site de l'opéra.
Connaissez-vous Alessandro Liberatore ?

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Re: Massenet - Manon - Davin/Mazzonis - Liège - 10/2014

Message par Zemire » 19 oct. 2014, 11:36

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Bel accueil jeudi soir pour cette reprise de la production locale de la Manon de Massenet, créée il y a deux ans avec Silivia Vazquez et Ismael Jordi dans les rôles de Manon et de des Grieux.
Je ne partage pas vraiment cet enthousiasme, non que la soirée ait été mauvaise, pas très passionnante plutôt.
Le couple d'amoureux est, cette fois,  interprété par Annick Massis et Alessandro Liberatore ; difficile de retrouver chez l'une l'amoureuse ou la coquette et chez l'autre l'amoureux fou.
Il faut dire que la mise en scène de Stefano Mazzonis, bien qu'assez classique pour une fois, est plutôt une succession de tableaux qu'une direction d'acteurs menant ceux-ci à aller au-delà de l'application à bien chanter.

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Dans la fosse, survolté plus encore qu'à son habitude, Patrick Davin est à la tête d'un orchestre conséquent qu'il  fait tonner jusqu'à couvrir le plateau ; les décibels n'impliquent malheureusement pas la justesse constante.  J'ai déjà connu P Davin mieux inspiré …
J'avais apprécié moyennement la Juliette d'Annick Massis, je n'ai pas plus adhéré à sa Manon.  Certes la voix est là, très belle et puissante quand c'est nécessaire mais son application à bien chanter l'empêche parfois de s'investir totalement dans cette héroïne dont l'inconstance des sentiments la présente jeune fille débarquant de sa campagne,  jeune femme amoureuse, cocotte subjuguée par les fastes de la vie mondaine, tentatrice, prisonnière mourant avec ce double attrait pour l'amour et les bijoux.  Toute une palette de situations que la soprano peine un peu à intégrer si ce n'est qu'à partir de l'acte de St Sulpice où le chant fait part égale au jeu scénique.  
Alessandro Liberatore a une belle voix lyrique, doublée d'une bonne technique mais sa voix assez engorgée a des difficultés  à dépasser la scène, couverte par l'orchestre à maintes reprises.  Il n'est guère non plus l'amoureux fou et passionné qu'on attend ; il forme cependant avec Annick Massis un couple équilibré et honnête, faute d'être passionnant.
Bons seconds rôles tenus par Pierre Doyen (Lescaut), Roger Joakim (comte des Grieux) et Patrick Delcourt (de Bretigny).  Pierre Doyen a une voix puissante aux belles couleurs, il est l'un des rares à dépasser l'orchestre mais c'est parfois au détriment d'une certaine élégance ; les deux habitués de la scène liégeoise que sont Joakim et Delcourt offrent des personnages bien campés, au français impeccable et à la voix très agréable.  Beau trio des Rosette, Poussette et Javotte d'Alexise Yerna, Sandra Pastrana et Sabine Conzen.

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Evelyne Wiame

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Re: Massenet - Manon - Davin/Mazzonis - Liège - 10/2014

Message par MariaStuarda » 20 oct. 2014, 09:59

J'y étais hier.

Si j’adhère au propos de Zemire sur le chef (tonitruant) et les seconds rôles excellents, je n'ai pas le même avis, à la fois sur Alessandro Liberatore et Annick Massis.

Alessandro Liberatore ne manque certes pas de vaillance ; il est plutôt bon dans les duos. En revanche, il est souvent franchement en difficultés notamment dans son air de Saint-Sulpice ou la voix était à la limite de dérailler.

Pour Massis, c’est l’inverse, la voix est parfaite, toutes les notes présentes, l’engagement total. Le médium est de plus en plus beau et les aigus toujours triomphaux. Pour moi, une des meilleures Manon qu’il m’ait été donné d’entendre. Espérons juste que cela ne sera pas sans lendemain …

La mise en scène, si elle est parfois efficace, tombe malheureusement souvent dans le ridicule (le « ballet » du Cours-la-Reine sans danseurs et avec des figurants maladroits faisant « ainsi fon-fon-fon » avec leurs mains, les drapeaux tricolores alors qu’on chante « à la santé du roi » et qu’on est au début du 18eme siècle). Bref, le directeur de l’Opéra ferait bien au moins de lire le livret avant de tenter une mise en scène …

NB : Le dit directeur a indiqué que la représentation faisait l’objet d’un enregistrement vidéo pour parution prochaine chez Dynamics. Enfin, une nouvelle trace qui restera de Annick Massis.

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Re: Massenet - Manon - Davin/Mazzonis - Liège - 10/2014

Message par JdeB » 20 oct. 2014, 10:22

Mise en scène : Stefano Mazzonis di Pralafera
Direction musicale : Patrick Davin
Décors : Jean-Guy Lecat
Costumes : Frédéric Pineau
Lumière créées par : Franco Marri, réalisées par Olivier Wery


Manon Lescaut : Annick Massis
Le Chevalier Des Grieux : Alessandro Liberatore
Le Comte Des Grieux : Roger Joakim
Lescaut : Pierre Doyen
Guillot de Morfontaine : Papuna Tchuradze
De Brétigny : Patrick Delcour
Pousette : Sandra Pastrana
Javotte : Sabine Conzen
Rosette : Alexise Yerna
La servante : Chantal Glaude
L'hôtelier : Iouri Lel
Premier garde : Carmel De Giosa
Deuxième garde : Jacques Daise
Un joueur : Patrick Mignon
Un deuxième joueur : Alexei Gorbatchev
Le postillon : Marcel Arpots
Un sergent : Pierre Nypels
Un croupier : Marc Tissons

Orchestre et Choeur de l'Opéra Royal de Wallonie

Liège, le 16 octobre 2014


Manon sans rêve

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C'est dans un opéra Royal de Wallonie qui a désormais retrouvé place en ses murs que nous avons assisté à la reprise d'une production créée en 2012 sous le chapiteau Palais-Opéra provisoire, en raison des importants travaux de restauration qui y étaient réalisés.

Cette production maison où l'on trouve à la mise en scène, le directeur de l'institution, Stefano Mazonis di Pralafera ne bouleversera en rien le regard et l'écoute que l'on peut avoir de l'un des chefs-d'œuvre les plus bouleversants de Jules Massenet. Et pourtant l'idée de départ, la vie de Manon qui devient un livre qui se feuillette, créant ainsi l'essentiel du décor, -le livre-, et les changements à vue à chaque acte, -lorsqu'une page se tourne-, ne suffisent pas à donner à ce rêve éveillé, suffisamment de consistance pour maintenir l'intérêt et ce malgré un autre fil conducteur, la petite table autour de laquelle tourne et se décide le destin de Manon.

Si la mise en scène élimine toute référence au XVIIIe, elle ne propose rien d'exaltant. A force de vouloir rendre atemporelle l'histoire, elle offre juste une vision un peu trop bourgeoise, de la quête du bonheur à tout prix. Les costumes bigarrés n'ont aucune séduction particulière et les bijoux qui font un peu trop toc, nous laisse sceptique sur le charme qu'ils peuvent opérer sur l'héroïne. La direction d'acteurs ne crée aucun relief, et c'est au fond à chaque chanteur qu'il appartient ou non la possibilité de donner vie au théâtre, en fonction de son implication scénique. Et à ce jeu-là, ce sont les seconds rôles qui y parviennent le mieux et en particulier Pierre Doyen, Roger Joakim et Patrick Delcour, respectivement dans les rôles de Lescaut, le Comte Des Grieux et De Brétigny qui se montrent les plus convaincants. Tout trois soignent le phrasé et disposent des réels moyens vocaux pour savourer les mots et donner corps et âmes à leur personnage. A chacune de leur apparition, la vie semble renaître sur scène.

Dans le rôle-titre, Annick Massis a tout pour être une Manon convaincante et pourtant on reste sur une impression mitigée. Embarrassée par une perruque blonde, dont elle se sert pour minauder peut-être un peu trop, elle nous séduit par la beauté de sa voix, une articulation impeccable, de superbes vocalises en particulier à l'acte III dans « Je marche sur tous les chemins ». Difficile de dire précisément ce qui pêche, mais une chose est certaine, elle ne devient jamais Manon. Elle reste quasiment tout au long de la représentation, plus en face à face avec le public qu'avec le Chevalier. Jamais amoureuse, jamais dans la quête et l'illusion du bonheur de Manon, mais plutôt en récital. Qu’en au Chevalier Des Grieux d'Alessandro Liberatore, son fort accent italien ne lui permet pas une diction claire. Il ne parvient que difficilement à projeter sa voix qui ne passe pas toujours la rampe. Régulièrement couvert par l'orchestre, il n'a donc pas encore la stature vocale de ce rôle difficile. C'est donc surtout scéniquement, qu'il parvient par moment à nous rendre attachant son personnage.

Le reste de la distribution assume avec professionnalisme et un certain plaisir les différents rôles.

L'engagement du chœur maison gagne au fur et à mesure de la représentation en épaisseur et l'orchestre nous offre quelques beaux moments, mais avec des soucis de justesse et des imprécisions qui ne permettent pas à la musique de Massenet de se déployer dans toute ses splendides nuances. A la direction Patrick Davin, maintient le cap avec une réelle énergie et une belle envie de bien faire.

A la fin de la représentation, les applaudissements ont montré comme un flottement Le public belge aime Annick Massis, on le comprend et la soirée dans son ensemble ne fût pas désagréable. Mais il n'y a jamais eu d'onirisme sur scène, ni de profondeur accordées aux personnages. Et surtout, il y a cette mort de Manon, un peu trop boulevardière, balayant le tragique d'un destin qui ne s'est pas épanoui.


Monique Parmentier
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
Odb-opéra

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Re: Massenet - Manon - Davin/Mazzonis - Liège - 10/2014

Message par Zemire » 20 oct. 2014, 20:46

MariaStuarda a écrit :avec des figurants maladroits faisant « ainsi fon-fon-fon » avec leurs mains, les
Je pense qu'on en avait déjà parlé lors de la première série de représentations ou d'une autre production : il s'agit d'une troupe de jeunes handicapés que l'opéra invite régulièrement à faire de la figuration. On peut ne pas aimer ; personnellement, je trouve cela chouette d'offrir à ces jeunes cette opportunité même si c'est parfois maladroit.
A la fin de la représentation, les applaudissements ont montré comme un flottement Le public belge aime Annick Massis, on le comprend et la soirée dans son ensemble ne fût pas désagréable. Mais il n'y a jamais eu d'onirisme sur scène, ni de profondeur accordées aux personnages. Et surtout, il y a cette mort de Manon, un peu trop boulevardière, balayant le tragique d'un destin qui ne s'est pas épanoui.
Le premier, l'accueil au début était assez réservé mais au rideau final, Annick Massis a été chaleureusement applaudie. Comme vous dites, elle est beaucoup appréciée à Liège. Personnellement, je l'ai préférée dans 'La somnambule' et 'Les Huguenots' que dans les deux derniers français.

valery
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Re: Massenet - Manon - Davin/Mazzonis - Liège - 10/2014

Message par valery » 22 oct. 2014, 18:21

Une belle soirée hier soir.
Quelle énergie de la part des artistes jusqu'au bout du dernier acte, sans faiblir !

Efemere
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Re: Massenet - Manon - Davin/Mazzonis - Liège - 10/2014

Message par Efemere » 26 oct. 2014, 01:02

Représentation du 23 octobre :

Une soirée à oublier. Pour être gentille, je dirai que j'ai fait le déplacement pour Massenet et l'OWR - où je n'avais jamais mis les pieds auparavant, parce que dans l'ensemble, le spectacle ne valait pas le voyage.

Mise en scène statique ; j'ai eu beaucoup de mal à entrer dans le 1er acte et à m'intéresser à la suite. Direction d'acteurs brouillon et inefficace se reposant sur des gestes et déplacements stéréotypés ou des poses affectées. Décors et costumes pas terribles et n'apportant rien. Quelle idée d'affubler Annick Massis de cette perruque blonde qui la gênait et dont elle devait souvent relever les longues mèches qui lui tombaient sur les yeux et la bouche...

Parmi les interprètes, seuls les second rôles, et en particulier, les seconds rôles masculins, ont plus moins tiré leur épingle du jeu, à travers leur engagement scénique et leurs prestations vocales. Le couple vedette, lui, ne fonctionne pas, Alessandro Liberatore et Annick Massis échouant à donner vie à la relation amoureuse qui anime leurs personnages. Alessandro Liberatore, assez investi au niveau dramatique, a peiné dans certains de ses airs ; Annick Massis, quant à elle, a fait preuve de ses belles qualités vocales, mais n'est pas parvenue à incarner Manon amha.

Et pour couronner le tout, j'ai eu droit, lors du finale, pas très réussi au demeurant, au sans-gêne d'une spectatrice - qui avait déjà papoté à plusieurs reprises avec sa voisine - et qui cherchait dans ses affaires son sachet de tabac dans lequel elle a puisé, en continuant à faire du bruit, ce qui lui fallait pour se rouler sa cigarette. Même sa bouche et sa langue sur le papier étaient sonores...

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Re: Massenet - Manon - Davin/Mazzonis - Liège - 10/2014

Message par nugava » 26 oct. 2014, 05:11

La mise en scène n'est pas convaincante du tout... Aucune direction d'acteurs... Une bonne idée de départ ne fait pas une mise en scène...
Par contre, je vous trouve dur sur le fait qu'Annick Massis ne parvient pas à incarner Manon... Qui le peut ? Le livret est tellement débile... Par contre, la musique est fort belle... Et Annick Massis chante magnifiquement bien... On a vraiment de la chance de pouvoir l'entendre dans notre petite maison liégeoise...

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Re: Massenet - Manon - Davin/Mazzonis - Liège - 10/2014

Message par jerome » 26 oct. 2014, 12:12

non le livret n'est pas débile!

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Re: Massenet - Manon - Davin/Mazzonis - Liège - 10/2014

Message par gregb » 26 oct. 2014, 12:38

Un roman d'éducation de l'Abbé Prévost ... Pas débile simplement dans l'air de son temps.

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