tout est relatif! Tamagno avait tout de même un timbre plus corsé que celui de Pavarotti et une voix infiniment plus large et ample qu'Alagna. Si Alagna s'est montré en difficulté pour colorer et nuancer, c'est pas sans raison et le choix d'une telle tessiture en est pleinement responsable. Je précise un point: il n'y a pas que l'extrême aigu de la tessiture qui a été raté par Alagna; c'est quand même très tendu voire limite crié dès la frontière entre le haut medium et l'aigu; le problème ne se pose pas uniquement pour 3 ou 4 notes sur une soirée! C'est tout un pan vocal du rôle qui n'est pas honoré!Lucas a écrit :Tamagno (dont on connait certains enregistrements tardifs) qui fut le créateur du rôle avait une voix assez claire de ténor lyrique et je pense, au contraire, que ce type de voix peut apporter un contraste intéressant avec la noirceur de Iago.
Verdi - Otello - Chung/Duffaut - Orange - 08/2014
Re: Verdi - Otello - Chung/Duffaut - Orange - 08/2014
Re: Verdi - Otello - Chung/Duffaut - Orange - 08/2014
d'après ce que je vois, la première partie retransmise n'était pas la soirée d'hier (l'arrivée de Desdémone sous le grand parasol sans vent...), la deuxième partie oui.
il faudrait tendre l'oreille car pendant l'air du Saule, on a entendu le grand ténor chauffer sa voix en coulisses
il faudrait tendre l'oreille car pendant l'air du Saule, on a entendu le grand ténor chauffer sa voix en coulisses
Re: Verdi - Otello - Chung/Duffaut - Orange - 08/2014
Je suis désolé mais je ne peux pas laisser dire ça!Lucas a écrit :Alagna évitait l'écueil principal de cet opéra : le chant vériste et hurlé symbolisé par Mario del Monaco que tu considères comme un grand Othello et qui, à mes oreilles, est ce qui se fait de pire dans le rôle.
Entre Alagna et et Del Monaco, celui des deux qui hurlait, au sens propre du terme, hier dès la frontière entre le haut medium et l'aigu, c'est Alagna! J'aurais aimé qu'Alagna ait la largeur vocale, l'ampleur de la projection et la facilité de l'aigu d'un Del Monaco qui, lui, solide comme un roc, ne hurlait pas. Je rappelle tout de même que Del Monaco a dominé internationalement dans ce rôle pendant 23 ans avec une santé vocale à faire pâlir d'envie plus d'un ténor (je reconnais que dans les 6 dernières années de carrière, le style était très discutable mais avant, non! C'était très théâtral comme vision mais vocalement, c'était d'une santé hallucinante!).
Que toi tu ne goûtes guère son chant, c'est ton droit le plus total mais c'est un fait établi que Del Monaco est entré dans l'histoire du chant comme un des très grands Otello du 20ème siècle au même titre que Vickers et Domingo, eux-mêmes très différents l'un de l'autre et très différents de lui.
Il n'en sera évidemment pas de même pour l'Otello d'Alagna, lequel n'a d'ailleurs aucun intérêt à vouloir conserver ce rôle dont il n'a absolument pas la carrure vocale à son répertoire.
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Re: Verdi - Otello - Chung/Duffaut - Orange - 08/2014
Par curiosité, c'est combien les places les moins chères?bibi21 a écrit :mais non, j'étais dans la catégorie la moins chère et ce n'était pas tout pourri !xavierscriabine a écrit :C'est sûr que quand on a dû payer un prix exorbitant ça fait suer de se dire que c'était tout pourri...
Re: Verdi - Otello - Chung/Duffaut - Orange - 08/2014
Il m'a semblé que l'incrustation "en direct" était affichée seulement après l'entracte, ce qui irait dans le sens de ce qu'a constaté Muriel. On avait aussi l'impression que le vent était plus fort durant la seconde partie.
J'ai passé une bonne soirée, trouvant les trois chanteurs principaux très investis du point de vue dramatique dans une mise en scène sans surprise mais efficace. Inva Mula très émouvante (idem à Pleyel)... je trouve les reproches sur son physique injustes et blessants. Roberto Alagna assumant le rôle avec intensité.
J'ai passé une bonne soirée, trouvant les trois chanteurs principaux très investis du point de vue dramatique dans une mise en scène sans surprise mais efficace. Inva Mula très émouvante (idem à Pleyel)... je trouve les reproches sur son physique injustes et blessants. Roberto Alagna assumant le rôle avec intensité.
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Re: Verdi - Otello - Chung/Duffaut - Orange - 08/2014
Pour Nabucco, 50€ dans les zones JK (25€ pour les mineurs/étudiants) et pour Otello, 55€ (28€ pour les mineurs/étudiants). Le récital belcantiste et Carmina burana étaient un peu moins chers dans ces zones (maximum 30€).
Re: Verdi - Otello - Chung/Duffaut - Orange - 08/2014
Qui était à Vérone en 1961/62 pour entendre Del Monaco dans le rôle ???
Re: Verdi - Otello - Chung/Duffaut - Orange - 08/2014
La "metteuse en scène" avait oublié un détail : l'anneau à l'oreille de Roberto Alagna-sans grande importance mais remarquable toutefois !!!
Re: Verdi - Otello - Chung/Duffaut - Orange - 08/2014
j'ai acheté des places sur eBay 60 euros au lieu de 260...Leporello84 a écrit :Pour Nabucco, 50€ dans les zones JK (25€ pour les mineurs/étudiants) et pour Otello, 55€ (28€ pour les mineurs/étudiants). Le récital belcantiste et Carmina burana étaient un peu moins chers dans ces zones (maximum 30€).
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Re: Verdi - Otello - Chung/Duffaut - Orange - 08/2014
Pour qualifier Tamagno de "lyrique" il faudrait vraiment s'entendre sur le sens des motsjerome a écrit :tout est relatif! Tamagno avait tout de même un timbre plus corsé que celui de Pavarotti et une voix infiniment plus large et ample qu'Alagna. Si Alagna s'est montré en difficulté pour colorer et nuancer, c'est pas sans raison et le choix d'une telle tessiture en est pleinement responsable. Je précise un point: il n'y a pas que l'extrême aigu de la tessiture qui a été raté par Alagna; c'est quand même très tendu voire limite crié dès la frontière entre le haut medium et l'aigu; le problème ne se pose pas uniquement pour 3 ou 4 notes sur une soirée! C'est tout un pan vocal du rôle qui n'est pas honoré!Lucas a écrit :Tamagno (dont on connait certains enregistrements tardifs) qui fut le créateur du rôle avait une voix assez claire de ténor lyrique et je pense, au contraire, que ce type de voix peut apporter un contraste intéressant avec la noirceur de Iago.
La voix de Tamagno n'est pas "claire" même si elle n'est pas barytonale.
J'imagine que cette impression est due à deux choses.
D'une part, Tamagno enregistre* au même moment que les extraits d'Otello l'Arnold de Guillaume Tell (air et cabalette avec la série de contre-ut) ce qui peut faire croire que son instrument est plus léger qu'il ne l'est en réalité ; d'autre part, les repiquages modernes nettoient les harmoniques graves pour éliminer les bruits de surface, ce qui travestit le timbre. Mais quand on écoute les 78 tours originaux sur un gramophone, il n'y a aucun doute qu'il n'y a RIEN à voir entre lui et Alagna.
* Il a 53 ans : il a pris une retraite anticipée pour des problèmes cardiaques, dont il décédera d'ailleurs quelques années plus tard
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).