Cherubini - Médée - Rousset/Warlikowski - TCE - 12/2012

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PlacidoCarrerotti
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Message par PlacidoCarrerotti » 12 déc. 2012, 08:42

Bruno92 a écrit :Un avis :

Télérama:
http://www.telerama.fr/musique/avec-la- ... atc=INT-60
"Pieds nus ou perchée sur des talons aiguilles vertigineux, moulée de cuir noir et les bras tatoués, la soprano allemande Nadja Michael affiche dans le rôle-titre la distinction bravache, le chic orgueilleux des vrais parias. De ceux qui, par fidélité à un absolu passionnel, endurent crânement le rejet des autres, affrontent sans ciller la réprobation collective."

Pile ce que j'évoquais plus haut.
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).

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raph13
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Message par raph13 » 12 déc. 2012, 09:36

tuano a écrit :Il a réécrit les dialogues.
Oui enfin il me semble que pour un opéra, on met plutôt en avant le nom du compositeur de la musique avant celui de l'auteur de dialogues non?
« L’opéra est comme l’amour : on s’y ennuie mais on y retourne » (Flaubert)

romance
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Message par romance » 12 déc. 2012, 09:47

PlacidoCarrerotti a écrit :
Bruno92 a écrit :Un avis :

Télérama:
http://www.telerama.fr/musique/avec-la- ... atc=INT-60
"Pieds nus ou perchée sur des talons aiguilles vertigineux, moulée de cuir noir et les bras tatoués, la soprano allemande Nadja Michael affiche dans le rôle-titre la distinction bravache, le chic orgueilleux des vrais parias. De ceux qui, par fidélité à un absolu passionnel, endurent crânement le rejet des autres, affrontent sans ciller la réprobation collective."

Pile ce que j'évoquais plus haut.
Voilà, maintenant, le voile est levé ; maintenant, vous savez, Placido.
Jasons un peu, Créon de non ! Vous savez maintenant que vous avez assisté à la représentation d'un opus (ça prend deux "p" opus ?) commis par un auteur inspiré par la tragédie des vraies et fières parias de la gente féminine.
C'est une tragédie actuelle.

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PlacidoCarrerotti
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Message par PlacidoCarrerotti » 12 déc. 2012, 09:58

romance a écrit :
Jasons un peu, Créon de non !
:lol:

Vous avez ce qui a remplacé le SOS traditionnel à l'époque moderne ?
"Mayday ! Mayday !".
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).

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Message par PlacidoCarrerotti » 12 déc. 2012, 10:21

Pour en revenir à la partie musicale, Christophe Rousset et son ensemble était absolument sensationnels même si on peut préférer une approche plus « romantique » de cet ouvrage.
Il y a une urgence, un rythme, alliés à une perfection dans l’exécution que j’ai vraiment trouvés remarquables.

Le Jason de John Tessier est très correct dans cette approche néoclassique (traduction : c’est pas Vickers !).
J’ai bien aimé la Dircé d’Elodie Kimmel et surtout la Néris de Varduhi Abrahamyan. Pas du tout le Créon parlé-chanté de Vincent Le Texier.

En revanche, quelque chose dépasse mon entendement : comment peut-on faire un triomphe à une horreur comme la Médée de Nadja Michael ? Une suite de cris et de hurlements, la plupart trop bas (et pourtant je ne suis pas un maniaque de la justesse et du raffinement : la preuve, j’adore Rysanek !). Un français incompréhensible, tant chanté (sans sous titre on ne comprend pas grand chose) que parlé (on ne comprend rien non plus mais beaucoup plus fort).
Il faut vraiment bien que cette mise en scène soit prenante (en bon ou en mauvais) pour que les spectateurs du TCE (plus critiques dans leurs jugements face à une version concert des Puritains) laissent passer une pareille monstruosité. Même remarque côté critiques « officiels » : à part Tubeuf, pas grand monde y à trouver à redire.
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Message par JdeB » 12 déc. 2012, 10:28

raph13 a écrit :
tuano a écrit :Il a réécrit les dialogues.
Oui enfin il me semble que pour un opéra, on met plutôt en avant le nom du compositeur de la musique avant celui de l'auteur de dialogues non?
cela dépend à quelle époque. Jusqu'à la fin du XVIII ième on mettait en avant l'auteur du livret : Quinault, Pellegrin, ...
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
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Message par JdeB » 12 déc. 2012, 10:32

PlacidoCarrerotti a écrit : En revanche, quelque chose dépasse mon entendement : comment peut-on faire un triomphe à une horreur comme la Médée de Nadja Michael ? Une suite de cris et de hurlements, la plupart trop bas (et pourtant je ne suis pas un maniaque de la justesse et du raffinement : la preuve, j’adore Rysanek !). Un français incompréhensible, tant chanté (sans sous titre on ne comprend pas grand chose) que parlé (on ne comprend rien non plus mais beaucoup plus fort).
Il faut vraiment bien que cette mise en scène soit prenante (en bon ou en mauvais) pour que les spectateurs du TCE (plus critiques dans leurs jugements face à une version concert des Puritains) laissent passer une pareille monstruosité. Même remarque côté critiques « officiels » : à part Tubeuf, pas grand monde y à trouver à redire.
Je relis ce que j'avais écrit sur elle, il y a 4 ans à la création de la production où j'avais émis une hypothèse:

"Si Warli échoue à rendre intéressante la première demie-heure, en raison, notamment, d'une Virginie Pochon un peu pâle en Dircé, il trouve en N. Michael une tragédienne chantante et électrisante qu'il dirige avec un art consommé. Face à un Jason viril et moins falôt qu'à l'ordinaire, héros éloigné de sa folle jeunesse et un peu résigné à un provincialisme bien-pensant, la haute silhouette de la soprano sanguinaire, sa voix ample et âpre, noire dans les graves, percutante dans le médium, incontrolée et comme inappaisée dans le registre aigu impressionne fortement. Cet avatar singulier de G. Jones revu par Almodovar déchaîne le spectacle, sa vengeance implacable et le feu des étoffes à combustion différée. Au fur et à mesure, sa voix parlée se brouille volontairement car diluée et engluée par la névrose et la lave intérieure, l'arabe d'"origine" lui remonte à la bouche et s'éructe...
Enfin, elle retrouve la fausse impavidité des monstres exangues le temps d'une cigarette et d'une ultime sortie cinématographico-théâtrale. "
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
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Message par Bernard C » 12 déc. 2012, 15:19

PlacidoCarrerotti a écrit :(...)

En revanche, quelque chose dépasse mon entendement : comment peut-on faire un triomphe à une horreur comme la Médée de Nadja Michael ? Une suite de cris et de hurlements, la plupart trop bas (et pourtant je ne suis pas un maniaque de la justesse et du raffinement : la preuve, j’adore Rysanek !). Un français incompréhensible, tant chanté (sans sous titre on ne comprend pas grand chose) que parlé (on ne comprend rien non plus mais beaucoup plus fort).
Qu'esperais tu d'autre de Mademoiselle Michael qui ne soient des cris et une voix qui detonne ?

Bernard

t'as pas lu bien sûr mon dernier CR sur sa recente Lady M. !

:roll:

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Message par PlacidoCarrerotti » 12 déc. 2012, 15:27

quetzal a écrit :
PlacidoCarrerotti a écrit :(...)

En revanche, quelque chose dépasse mon entendement : comment peut-on faire un triomphe à une horreur comme la Médée de Nadja Michael ? Une suite de cris et de hurlements, la plupart trop bas (et pourtant je ne suis pas un maniaque de la justesse et du raffinement : la preuve, j’adore Rysanek !). Un français incompréhensible, tant chanté (sans sous titre on ne comprend pas grand chose) que parlé (on ne comprend rien non plus mais beaucoup plus fort).
Qu'esperais tu d'autre de Mademoiselle Michael qui ne soient des cris et une voix qui detonne ?

Bernard

t'as pas lu bien sûr mon dernier CR sur sa recente Lady M. !

:roll:
Disons que je ne m'attendais pas à être le seul à m'en apercevoir :lol: (enfin presque le seul : il y a au moins Tubeuf que ça décoiffe).
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).

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Message par PlacidoCarrerotti » 12 déc. 2012, 15:32

PlacidoCarrerotti a écrit :
quetzal a écrit :
PlacidoCarrerotti a écrit :(...)

En revanche, quelque chose dépasse mon entendement : comment peut-on faire un triomphe à une horreur comme la Médée de Nadja Michael ? Une suite de cris et de hurlements, la plupart trop bas (et pourtant je ne suis pas un maniaque de la justesse et du raffinement : la preuve, j’adore Rysanek !). Un français incompréhensible, tant chanté (sans sous titre on ne comprend pas grand chose) que parlé (on ne comprend rien non plus mais beaucoup plus fort).
Qu'esperais tu d'autre de Mademoiselle Michael qui ne soient des cris et une voix qui detonne ?

Bernard

t'as pas lu bien sûr mon dernier CR sur sa recente Lady M. !

:roll:
Disons que je ne m'attendais pas à être le seul à m'en apercevoir :lol: (enfin presque le seul : il y a au moins Tubeuf que ça décoiffe).
Par ailleurs tu écrivais : "Nadja Michael elle a oublié qu'elle était chez Verdi , elle devait se croire chez Chosta ! Elle s’est trompée de Lady . Si elle est une bonne Salomé elle est une épouvantable Lady Macbeth : aucune ligne de chant , aucun lyrisme , et de plus elle détonne en permanence .
Par contre pour les amateurs d'aigus puissants qui semblent passer les murs du Met , elle les enfile comme les petits pains du " Prêt à Manger" du coin . Et ce soir , contrairement à ce qu'a affirmé la presse américaine il y a quelques jours elle ne les criait pas ; la voix est stridente , pointue , et une énergie étonnante surgit de ce corps élancé ."

Et tu ajoutais, ce que je n'ai pas mentionné mais que je partage (comme Tubeuf, encore) : "La chanteuse est belle mais superficielle , elle n'est jamais dans le texte"

Si j'en crois JdB sur sa Médée de 2008, les 4 dernières années ont bousillé sa voix (pas étonnant : sans technique).
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).

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