Les Contes d'Hoffmann - Minkowski - vc - Pleyel - 11-12/2012

Représentations
tuano
Basse
Basse
Messages : 9270
Enregistré le : 30 mars 2003, 23:00
Localisation : France
Contact :

Message par tuano » 23 nov. 2012, 09:15

Personnellement, j'ai été un peu déçu par cette version Keck que j'étais curieux d'entendre depuis si longtemps et par la direction de Minkowski, géniale par moments mais à mon avis pas en permanence. L'Orchestre et les Choeurs sont somptueux, la distribution très satisfaisante. Rien que pour Sonya Yoncheva, il faut y aller, surtout que ça vaut le coup de la VOIR. La retransmission radio ne rendra pas compte non plus du volume très important (mais elle sais nuancer) de sa voix.

La version retenue de l'air de Giulietta est peu virtuose, je suppose que c'est la fameuse troisième version, plus facile que celles retenues dans les versions studio avec Cheryl Studer (avec des envolées dans l'aigu) et Sumi Jo (hyper virtuose).

La fin de l'acte de Giulietta et le court épilogue (acte V d'après le programme de salle) laissent encore un aspect de non fini. Je trouve qu'on est loin d'avoir l'impression d'entendre une version définitive telle qu'Offenbach aurait pu valider. Le début de l'oeuvre traîne un peu en longueur (avis perso).
Asvo a écrit :Même si Laurent Alvaro ne m'a pas forcément convaincu en Luther, il s'est révélé très beau en Luther.
On dirait une réplique de la Cantatrice chauve ! :)

Avatar du membre
CharlieBrown
Ténor
Ténor
Messages : 597
Enregistré le : 08 oct. 2012, 23:00
Contact :

Message par CharlieBrown » 23 nov. 2012, 10:00

PlacidoCarrerotti a écrit :Ré / ré bémol /ré / ré bémol.

Finire cosi !

Ce type est fou et même si ce n'est pas la voix du rôle, c'est superbe.

Yoncheva royale : a star is born.

Superbe soirée mais qui démarre trop tard.
+1 (mais vraiment pas la voix du rôle, mais quelle vaillance...)
Un peu dur d'arriver chez soi après une heure du mat', mais quelle soirée fantastique...
Je ne pensais pas entendre un jour tous les rôles féminins si bien tenus dans la même soirée, encore moins par une seule chanteuse! Pour le reste, ça a été dit :)
Le principe est simple : une vibration du tonnerre avec une résonance maximum...
Follow me on Twitter : @charlieC2M

Asvo
Baryton
Baryton
Messages : 1002
Enregistré le : 05 févr. 2011, 00:00
Contact :

Message par Asvo » 23 nov. 2012, 10:31

tuano a écrit :
Asvo a écrit :Même si Laurent Alvaro ne m'a pas forcément convaincu en Luther, il s'est révélé très beau en Luther.
On dirait une réplique de la Cantatrice chauve ! :)
Bien sûr je voulais dire que c'était un beau Crespel :)

Avatar du membre
Ciocio
Soprano
Soprano
Messages : 81
Enregistré le : 02 janv. 2004, 00:00
Contact :

Message par Ciocio » 23 nov. 2012, 11:02

Il faut y aller ne serait ce que pour Yoncheva ! Sublime !

Asvo
Baryton
Baryton
Messages : 1002
Enregistré le : 05 févr. 2011, 00:00
Contact :

Message par Asvo » 23 nov. 2012, 11:10

tuano a écrit :Personnellement, j'ai été un peu déçu par cette version Keck que j'étais curieux d'entendre depuis si longtemps
(...)
La fin de l'acte de Giulietta et le court épilogue (acte V d'après le programme de salle) laissent encore un aspect de non fini.
Dans mes souvenirs, l'épilogue de la version lyonnaise était plus dense : il y avait notamment un duo Hoffmann/Stella, et le final était plus étoffé (avec les couplets "adieu, je t'abandonne" de Stella).

D'ailleurs j'ai été un peu surpris par la toute fin : c'est la première fois que j'entends cet opéra se terminer sans les deux accords finaux.

En revanche, l'acte de Giulietta est à mon avis remarquable : qu'est-ce qui te donne une impression de non fini ?

Avatar du membre
JdeB
Administrateur ODB
Administrateur ODB
Messages : 26499
Enregistré le : 02 mars 2003, 00:00
Contact :

Message par JdeB » 23 nov. 2012, 11:54

Asvo a écrit :Un concert exceptionnel donc, disais-je. Je n'ai jamais vu de distribution aussi homogène pour les Contes d'Hoffmann.

Même les petits rôles, habituellement relégués à des chanteurs poussifs, sont remarquablement tenus.

Même si Laurent Alvaro ne m'a pas forcément convaincu en Luther, il s'est révélé très beau en Luther. Julien Behr est un peu en retrait, normal pour un petit rôle.

Marc Mauillon, en plus d'être toujours aussi mignon, a le mérite d'avoir une des meilleures dictions du plateau.

Éric Huchet incarne un Spalanzani très convaincant, un peu doux-dingue.

Enfin, Sylvie Brunet est exactement la voix que j'attends pour la mère d'Antonia.

Tous ces seconds rôles bien tenus permettent de mettre en valeur le quintette magique.

Il y a d'abord les habitués : Laurent Naouri a une vision que j'adore des quatre diables. Une gorge irritée l'aura empêché de projeter suffisamment sa voix, mais le tout est très beau. Fouchécourt est égal à lui-même, parfait dans ces rôles un peu bouffons. Son "Jour et nuit je me mets en quatre" était très drôle !

Il y a ensuite les découvertes :
- Michèle Losier que j'avais découverte en Médée et qui là, à mon avis, égale la composition d'Anne-Sofie von Otter dans le rôle de La Muse/Nicklausse. La voix s'adapte parfaitement aux situations, est particulièrement touchante dans "Vois sous l'archet frémissant".
- John Osborn n'est simplement pas comparable aux autres Hoffmann que je connaisse. Il a sa propre vision du rôle, que je respecte, et à laquelle j'ai même complètement adhéré ce soir. Il n'est pas partisan du rajout d'aigus à outrance (dans la chanson de Klainzach du prologue, dans le "Ange du ciel", etc... qui sont des morceaux dans lesquels on a pu entendre d'autres Hoffmann monter dans les aigus), sauf à l'épilogue où il a bluffé tout le monde dans le dernier couplet de Klainzach. Son Hoffmann est assez fier, tout en pouvant douter beaucoup (le chanteur nous gratifiant alors de superbes piani).

- Enfin, Sonia Yoncheva supplante simplement toutes les autres interprètes des quatre rôles que j'ai entendues (Sutherland, Sills, Gruberova, Mossuc, Delunsch. Je n'ai entendu que partiellement Massis). La caractérisation vocale et même scénique de chaque femme est saisissante. C'est une Olympia toute mignone, un peu sage dans les aigus me diront les inconditionnels de Natalie Dessay, mais vraiment adorable. Puis, en l'espace d'un instant, elle devient une Antonia troublée, la voix s'est libérée et le trio avec la mère et Miracle est génial. Enfin, pour incarner Giulietta, elle remplit sa voix d'un venin à la fois dangereux et sensuel, et parvient à rajouter à son chant cette amertume dont a besoin le rôle de courtisane. Je suis d'accord avec Placido, a star is born !

Le choeur Aedes a très bien rempli son rôle et a bien su se faire entendre derrière l'orchestre (ce qui n'est pas toujours évident !).

L'orchestre, justement. Les musiciens du Louvre dirigés par Marc Minkowski ont fait un excellent travail, avec de véritables partis pris sur les tempi, les nuances. Rien n'est trop emphatique, le chef fait bien attention à ses chanteurs.

Enfin, un énorme merci à Jean-Christophe Keck, que j'ai remercié de tout mon coeur aux saluts, pour avoir permis de redonner à ce magnifique opéra la forme qu'il doit avoir, avec entre autres une belle chanson du coq en cuivre, un délicieux air de Giulietta et un finale épique pour l'acte de Venise ! À noter l'orchestration vraiment très belle (débarassée des coquetteries de la version Oeser -même si certaines étaient bien sympathiques, sans pour autant tomber dans l'orchestration en mode "estampes" de la version Kaye)

J'espère que sortira un enregistrement de ces deux concerts : la discographie a besoin d'une version comme celle-ci des Contes d'Hoffmann !

Merci à la salle Pleyel de nous donner en version de concert ce qu'on ne peut pas espérer avoir en version scénique ! (Iolanta, la version la plus récente des Contes, etc...)

PS : la salle était très loin d'être pleine. Si vous avez des places pour le 2ème balcon et que vous voulez être à l'orchestre, n'hésitez pas j'imagine que le premier décembre il y aura plein de places libres.
Oui, c'était une excellente soirée :D
je suis tout à fait d'accord avec toi mais avec un bémol sur Yoncheva qui a certes tous les atouts en main pour devenir une star mais qui ne m'a guère touché. Elle était nettement meilleure en Antonia que dans les deux autres personnages.

A propos de Sylvie Brunet, elle m'a accordé une longue interview avant-hier, à paraître début 2013.
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
Odb-opéra

muriel
Basse
Basse
Messages : 3184
Enregistré le : 17 nov. 2003, 00:00
Localisation : Arles

Message par muriel » 23 nov. 2012, 11:57

PlacidoCarrerotti a écrit :Yoncheva royale : a star is born.
elle est née dans les Pêcheurs de Perles non ?

Avatar du membre
JdeB
Administrateur ODB
Administrateur ODB
Messages : 26499
Enregistré le : 02 mars 2003, 00:00
Contact :

Message par JdeB » 23 nov. 2012, 12:07

muriel a écrit :
PlacidoCarrerotti a écrit :Yoncheva royale : a star is born.
elle est née dans les Pêcheurs de Perles non ?
Non, dans Cleopatra de Haendel à Reims et Versailles

modules.php?name=Forums&file=viewtopic& ... t=yoncheva
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
Odb-opéra

valery
Baryton
Baryton
Messages : 1217
Enregistré le : 13 mars 2003, 00:00

Message par valery » 23 nov. 2012, 18:18

PlacidoCarrerotti a écrit :Ré / ré bémol /ré / ré bémol.

Finire cosi .
Placido, tu nous expliques? L'allusion m'échappe.

tuano
Basse
Basse
Messages : 9270
Enregistré le : 30 mars 2003, 23:00
Localisation : France
Contact :

Message par tuano » 23 nov. 2012, 18:59

C'est la première fois que je vois une Olympia tragique, avec une vraie tension dramatique au moment où elle se brise. D'habitude c'est traité de manière comique.
Asvo a écrit :
tuano a écrit :Personnellement, j'ai été un peu déçu par cette version Keck que j'étais curieux d'entendre depuis si longtemps
(...)
La fin de l'acte de Giulietta et le court épilogue (acte V d'après le programme de salle) laissent encore un aspect de non fini.
Dans mes souvenirs, l'épilogue de la version lyonnaise était plus dense : il y avait notamment un duo Hoffmann/Stella, et le final était plus étoffé (avec les couplets "adieu, je t'abandonne" de Stella).

D'ailleurs j'ai été un peu surpris par la toute fin : c'est la première fois que j'entends cet opéra se terminer sans les deux accords finaux.

En revanche, l'acte de Giulietta est à mon avis remarquable : qu'est-ce qui te donne une impression de non fini ?
Comme je le faisais remarquer de manière pas très subtile au début, je trouve que cette fin Keck est de bien petit format par rapport aux versions où Giulietta abandonne Hoffmann, est tuée par lui, etc.

Ici, son nacho tombe par terre, elle s'écrit "mon nacho ? mon nacho !" et tout le monde de répéter "son nacho !".

Rideau.
JdeB a écrit :
muriel a écrit :
PlacidoCarrerotti a écrit :Yoncheva royale : a star is born.
elle est née dans les Pêcheurs de Perles non ?
Non, dans Cleopatra de Haendel à Reims et Versailles

modules.php?name=Forums&file=viewtopic& ... t=yoncheva
A Pleyel quand même, on a la preuve que sa voix passe bien dans une très grande salle. Hier elle avait de loin la voix la plus puissante de toute la distribution.

Répondre