bajazet a écrit :Friedmund a écrit :Il y a quand même une nuance forte entre chanter sa douleur dans une aria seule en scène, et expliquer à la première paysanne venue sa cocufication, non?
Je croyais que nous parlions du Quatuor.
Après avoir révélé son 'état' à Zerlina, elle en remet une couche avec Anna et Ottavio dans le quatuor. Même principe pour l'air et le quatuor
bajazet a écrit :Mozart aurait eu d'Elvira une conception comique, pourquoi pas ? Mais comment accorder cela avec la musique qu'il lui donne ? Le Quatuor, une fois encore, le Quatuor ! Sans compter le trio des Masques. (Et sans parler de "Mi tradi").
Mi tradi provient du caprice d'une diva, Mozart a laissé parler son coeur. Air sublime, mais pièce rapportée quand même.
Et si le quatuor était parodique? Et si le stéréotype des réponses conventionnelles d'Anna et Ottavio, pasticcio de seria, n'y contribuait pas également! Come scoglio isolé de son contexte pourrait passer pour un air des plus tragiques...
Idem pour le trio des masques: il y a quand même une véritable démesure entre les sentiments exprimés et la réalité de l'action théatrale du moment. Déjà joué à un tempo décent, l'effet émotionnel du trio change radicalement.
bajazet a écrit :Même la scène du balcon me semble d'une ambiguïté extraordinaire. Ce que David rapportait de l'analyse de D. Colas me semble extrêmement séduisant.
Bien sûr! C'est tout le génie de Don Giovanni que d'avoir produit un opéra inclassable... et bouffe! Mozart nous a montré qu'il savait très bien faire du tragique et du seria avec Idomeneo et la Clemenza, si tel avait été son propos pour Don Giovanni, il nous aurait fait un opera seria, ce qui n'est pas le cas du tout.
La perte du tragique dans Don Giovanni, vous coûte t'elle donc tant... et pourquoi?