Quel Don Carlo(s)?

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aurele
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Message par aurele » 27 juin 2008, 18:10

J'ai écouté des passages de mon enregistrement du coffret "Legendary Performances of Domingo" (live de Vérône).
Cossotto me plaît bcp moins qu'en Amneris et ne propose pas une incarnation brûlante du rôle. Son "O don fatale" est bien chanté mais il n'atteint pas l'intensité de celui de Bumbry qui reste mon Eboli préférée. Je n'ai pas encore écouté la "Veil song" par Cossotto. Cossotto pour moi se situe après Simionato dans son interprétation de "O don fatale". Simionato est - bonne que Cossotto en Amneris et son incarnation sur le plan dramatique est palichonne par rapport à celle de Cossotto. Cela équilibre.
Caballé ne me satisfait pas complètement dans "Tu che le vanità". Elle manque de puissance et la direction d'Inbal est trop rapide dans cet air et ne peut pas rendre la mélancolie du personnage. L'orchestre couvre trop la voix de Montserrat. On n'entend pas toutes les paroles (classiques avec Montserrat). Elle a toutefois de très beaux sons filés et sa note tenue à la fin est magnifique (seuls ses graves n'ont jamais été beaux).
Cappuccilli offre une très émouvante mort de Posa qui est très bien chantée. J'ai écouté jusqu'à la fin du 3e acte après cette mort de Posa.
J'ai écouté le 4e acte en entier et le duo "E dessa!...Ma lassù ci vedremo" est très beau et très bien interprété par Caballé et Domingo.

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Message par aurele » 02 juil. 2008, 22:41

J'ai quasiment écouté tout mon live de Vérône. Voici la suite de ma critique : Placido est un beau Don Carlo sur le plan vocal : son ""Io l'ho perduta...Io la vidi" est très beau, pure, extatique. Le "Dio, che nell'alma infondere" par Placido Domingo et Piero Cappuccilli est très enjouée et très bien chanté, la complicité est là. C'était la première fois que j'entendais la "Veil song : Nei giardin del bello saracin" que j'ai beaucoup apprécié car l'air est poétique et très beau sur le plan musical : Cossotto est très bien dans cet air. Le "Carlo ch'è sol il nostro amore" par Cappuccilli est très bien chanté. Dans "Non pianger, mia compagna" Caballé donne une interprétation de toute beauté. Je n'ai rien écouté du deuxième acte. Le "Ella giammai m'amò!" de Dimiter Petkov ne me touche pas, la ligne musicale et belle, le phrasé aussi mais je ne ressens rien à l'écoute. Dans l'ensemble, ce live est très bien. Je le recommande aux amateurs de Domingo, Caballé, Cappuccilli et Cossotto. Il y a de l'ambiance mais le public à Vérône en fait trop je trouve.

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Message par aurele » 02 juil. 2008, 22:43

aurele a écrit :J'ai écouté le 4e acte en entier
Je tiens à rajouter que le finale est très bien interprété : Caballé, en plus fait de magnifiques aigus à la fin.

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Message par Castillan » 03 juil. 2008, 11:06

J'ai découvert Don Carlos avec la version française Abbado studio.

J'ai cru comprendre certaines critiques assez virulentes sur cette version.
J'avoue (ne me frappez pas !) que j'adore cet enregistrement (en même temps, c'est le seul écouté...), et j'aimerais bien savoir un peu plus en détail ce que vous lui reprochez.
Notamment sur la direction/l'orchestre, car je n'ai vu des critiques que sur les chanteurs.
Je n'ai bien sûr pas la culture opératique (opéresque ?) de certains, mais comme j'ai adoré cet opéra dès la première écoute de cette version...

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Message par Ericc » 09 août 2008, 11:27

Pour répondre à Castillan, je suis assez inconditionnel de la direction d'Abbado dans cette intégrale, c'est celle que je retiens en premier lieu. Pour le reste, outre le fait qu'avec un tel cast pris au piège du français, Abbado aurait mieux fait d'enregistrer la version en italien, il n'y a que deux choses à sauver : l'inquisiteur de Ghiaurov, et sans relancer un débat qui ne servirait à rien sur cette artiste atypique ( on adule malgré les failles ou on déteste profondément), l'Elisabeth de Ricciarelli.

C'est bizarre que personne n'ai parlé ici de l'Eboli de Troyanos...
Quoiqu'il en soit, je trouve que la plupart des artistes qui ont un jour ou l'autre abordé cette oeuvre y ont donné le meilleur d'eux mêmes , pas en permanence mais au moins à un certain moment de leur carrière (les différentes performences de Bumbry vont du sublime au moyen). mais que ce soit pour Siepi, Ghiaurov, Cappuccilli, bastianini, Bruson, Verrett, Baltsa Simionato, les ténors, caballe, j'en passe, ces rôles ont marqué des grands moments de leur carrière... c'est finalement Elisabeth qui semble poser le plus de problème. A partir de là, je crois que chacun ira faire ses choix en fonction de ses "affinités", de ses goûts et je ne sais pas si une autre oeuvre italienne offre une telle multiplicité de choix...

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Message par RuggeroBastianini » 09 août 2008, 12:22

Pour ce qui me concerne c'est WALTRAUD MEIER et MARTINE DUPUY qui ont ma faveur dans le rôle d'Ebolie, principalement WALTRAUD MEIER, que j'ai en enregistrement dans le DON CARLOS en version originale du CHATELET, avec ALAGNA dans le rôle titre qui se défend bien et surtout KARITA MATTILA (ELISABETH DE VALLOIS ), qui est pas mal du tout, THOMAS HAMPSON qui est un bon POSA, mais le must du must est JOSE VAN DAM qui tient dans le PHILLIPE II un des rôle de sa vie, son "Ella Gammai m'amo", en version originale "elle ne m'a jamais aimé" est des plus émouvant. Quand à Waltraud MEIER, dans le "A don fatale", devenant "ah don fatal, don détestée" est un bijoux, de plus la mise en scène de Luc Bondy est extraordinaire.

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Message par Ericc » 09 août 2008, 12:36

Intéressant ce dernier commentaire. Il doit poser la question de Don Carlo ou Don carlos ?
Si je dis cela ce n'est pas seulement parce que je considère Waltraud Meier à la limite de l'écoutable et Mattila vocalement hors de propos dans Elisabeth. Inconditionnel d'Hampson, je trouve qu'il se fourvoie dans Verdi (il ne chante pratiquement plus que cela) et même Van Dam, artiste considérable ne peut vocalement faire oublier un Siepi ou un Ghiaurov...
Don Carlo et Don Carlos sont ils par le seul biais de l'idiome, deux opéras différents ?

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Message par RuggeroBastianini » 09 août 2008, 14:23

Ericc a écrit :Intéressant ce dernier commentaire. Il doit poser la question de Don Carlo ou Don carlos ?
Si je dis cela ce n'est pas seulement parce que je considère Waltraud Meier à la limite de l'écoutable et Mattila vocalement hors de propos dans Elisabeth. Inconditionnel d'Hampson, je trouve qu'il se fourvoie dans Verdi (il ne chante pratiquement plus que cela) et même Van Dam, artiste considérable ne peut vocalement faire oublier un Siepi ou un Ghiaurov...
Don Carlo et Don Carlos sont ils par le seul biais de l'idiome, deux opéras différents ?
Ton commentaire sur Van Dam ou sur Hampson aurait mon assentiment, si DON CARLOS était un opéra purement Verdien, hors on sait bien qu'à partir d'une certaine période, Verdi a changé radicalement de style, et s'est mis à écrire certains opéras aussi différends les uns des autres. DON CARLOS est un opéra qui, ne serait-ce que par le choix ,du livret la référence à Shiller, est complétement dénué de la notion latine que comportaient les autres opéras verdiens, on y trouve même quelques sonorités Wagneriennes, je parle notamment pour l'acte de Fontainebleau, mais ailleurs dans le déroulement, cela dit il est vrai que Verdi supprimera fontainebleau dans la version italienne. Mais le fait que des sonorités plus germaniques interviennent dans ses opéras rend tout à fait subtile l'interprétation de MEIER et VAN DAM qui sont aguéris au répertoire WAGNERIEN et GERMANIQUE. VAN DAM que d'ordinaire je n'apprécie pas dans VERDI, est non seulement crédible, mais de plus le paralèlle entre l'état d'esprit de VAN DAM, et la personnalité de Phillipe II est troublant. HAMSPON a tort de chanter du VERDI à outrance, dans POSA il m'a néanmoins convaincu, en revanche dans GERMONT pas du tout. L'interprétation de MEIER et de MATTILA ne m'ont pas choqué o contraire. Quand à ALAGNA, c'est la seule incursion dans les rôles de ténors dramatiques que je lui accorde sans le trouver ridicule. Nous divergeons cher ami mais c'est là l'idée même de la chose culturelle.

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Message par Ericc » 09 août 2008, 14:42

oui, tout cela est très intéressant.
un point d'accord en tous cas concernant Alagna dont ce Don Carlos était une étape dans l'évolution vers des rôles plus dramatiques. j'avais pensé à l'époque "limite, pas plus loin...", je pense qu'on se comprend.
Accord total également par rapport à ce que tu dis sur Van dam et son Philippe. maintenant question : ai je été autant marqué par le "Elle ne m'aime pas" de Van Dam que par le "Ella giamai m'amo" de Ghiaurov ou de Siepi. Clairement non.
Accord aussi sur les intentions de Verdi pour son Don carlos. Sauf que... s'improvise t'on comme cela même en s'appelant Verdi, et après avoir composé ce que l'on sait, en tant que compositeur d'opéra français ou "nouveau style " ? personnellement je ne le pense pas. Don carlos reste pour moi une tentative inaccomplie d'un nouveau genre. Chassez le naturel, il revient au galop et c'est ce qui permet à Don carlo de devenir un chef d'oeuvre sans doute involontaire de l'art verdien, italianissime...

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Message par RuggeroBastianini » 09 août 2008, 14:52

Ericc a écrit :oui, tout cela est très intéressant.
un point d'accord en tous cas concernant Alagna dont ce Don Carlos était une étape dans l'évolution vers des rôles plus dramatiques. j'avais pensé à l'époque "limite, pas plus loin...", je pense qu'on se comprend.
Accord total également par rapport à ce que tu dis sur Van dam et son Philippe. maintenant question : ai je été autant marqué par le "Elle ne m'aime pas" de Van Dam que par le "Ella giamai m'amo" de Ghiaurov ou de Siepi. Clairement non.
Accord aussi sur les intentions de Verdi pour son Don carlos. Sauf que... s'improvise t'on comme cela même en s'appelant Verdi, et après avoir composé ce que l'on sait, en tant que compositeur d'opéra français ou "nouveau style " ? personnellement je ne le pense pas. Don carlos reste pour moi une tentative inaccomplie d'un nouveau genre. Chassez le naturel, il revient au galop et c'est ce qui permet à Don carlo de devenir un chef d'oeuvre sans doute involontaire de l'art verdien, italianissime...
Que Verdi ait échoué a enrayer son style italianissime, peut être, chose sure son changement de style est évident on ne trouve pas dans DON CARLOS OTELLO BOCCANEGRA et encore plus FALSTAFF les sonorités que l'on trouvent dans TRAVIATA RIGOLETTO et autres opéras de la première moitié de sa carrière, qui sont dans la continuité bélcantiste, les derniers opéras de VERDI suggèrent ce que PUCCINI implantera comme étant LE VERISME. Comparer DON CARLO et DON CARLOS est une erreur, personnelent j'aime bcp l'interprétation de CHIAUROV, SIEPI bcp moins, et tu oublie RAIMONDI qui sans être un grand chanteur VERDIEN est sublime dans ce rôle, cela n'amoindris pas la beauté du style Van DAM dans DON CARLOS. DON CARLOS n'est pas une erreur pour moi, c'est un autre aspect de l'oeuvre tout à fait interessant, tout comme la version originale des VESPRES SICILIENNES.

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