Si j'ai aimé - S. Piau / J. Chauvin - CD Alpha, 2019

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EdeB
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Si j'ai aimé - S. Piau / J. Chauvin - CD Alpha, 2019

Message par EdeB » 04 janv. 2020, 14:26

Si j’ai aimé
1. Camille Saint-Saëns - Extase
2. Camille Saint-Saëns - Papillons
3. Charles Bordes - Promenade matinale
4. Hector Berlioz - Les Nuits d'été, H. 81: Au cimetière
5. Jules Massenet - Le Poète et le Fantôme
6. Gabriel Pierné - Album pour mes petits amis, Op. 14: Chanson d'autrefois
7. Théodore Dubois - Si j'ai parlé... Si j'ai aimé
8. Hector Berlioz - Les Nuits d'été, H. 81: Villanelle
9. Théodore Dubois - Musiques sur l'eau: Promenade à l'étang
10. Louis Vierne - Trois mélodies, Op. 11: Beaux papillons blancs
11. Théodore Dubois - Aux étoiles
12. Alexandre Guilmant - Ce que dit le silence
13. Théodore Dubois - Sous le saule
14. Camille Saint-Saëns - Aimons-nous
15. Jules Massenet - Valse très lente
16. Camille Saint-Saëns - L'enlèvement
17. Benjamin Godard - Symphonie gothique, Op. 23: Grave
18. Jean-Paul-Egide Martini - Plaisir d'amour (orchestration d’Hector Berlioz)

Sandrine Piau – soprano
Le Concert de la Loge
Julien Chauvin – direction musicale
CD Alpha, 2019 (Enregistré en 2018).



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C’est avec un programme consacré à la mélodie française « échappée de l’espace privé des salons pour conquérir le concert » et consacrée aux sentiments amoureux que Sandrine Piau continue sa collaboration avec Alpha. L’exhumation de partitions rares par le Palazetto Bru Zane—à la fructueuse politique de redécouvertes musicales—nous vaut un florilège d’inédits qui replace judicieusement les joyaux connus dans la production du temps, les faisant briller d’autant plus vivement. Car si ces mélodies inconnues intéressent toujours, séduisent souvent, chatoient, elles n’ont parfois pas la puissance d’évocation de certaines des pièces les plus célèbres, comme les deux extraits des Nuits d’été, superbement distillées par la soprano. C’est en effet à une mélodie de Théodore Dubois qu’est emprunté le titre de ce disque, « Si j’ai aimé… si j’ai parlé », dont l’aspect un rien suranné est crânement assuré par les interprètes. Mais Saint-Saëns, Bordes, Massenet, Pierné, Dubois, Vierne, Duparc, Guilmant et Martini utilisent toutes les ressources de l’orchestre pour souligner, relever, suggérer un monde d’incertitudes et de réminiscences entre les vers choisis, donnant aux solistes instrumentaux un rôle qui dépasse celui de simple écrin. Univers palpitant au rythme du cœur, objet de toute la délicatesse d’un Concert de la Loge qui respire à l’unisson de ces raffinements, ce panorama lumineux emporte bien loin. La musicalité tendre et la théâtralité pleine d’empathie de Sandrine Piau font merveilles dans ces miniatures où la moindre inflexion, le moindre temps dramatique prend une importance accrue. Il suffit d’entendre le délectable Le poète et le fantôme de Massenet pour appréhender son art subtil qui se coule avec aisance dans les sinuosités de textes parfois précieux, mais dont la sincérité éclate. Déplorons tout de même que la prise de son n’avantage pas sa diction, ni l’orchestre trop en retrait, même dans les interludes orchestraux au choix un peu surprenants. Demeurent une bien attrayante évocation des errances de l’amour et des pièces passionnantes et rarement entendues, servies avec ferveur et subtilité par l’une de nos meilleures récitalistes.

Emmanuelle Pesqué
Une monstrueuse aberration fait croire aux hommes que le langage est né pour faciliter leurs relations mutuelles. - M. Leiris
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