Katia Ricciarelli

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Re: Katia Ricciarelli

Message par Loïs » 10 mars 2020, 14:11

ermione a écrit :
10 mars 2020, 13:24
J'en profite pour rebondir...
Je viens d'écouter sa Suor Angelica face à Cossoto... Quel choc !!!! Surtout quand on a (malheureusement) dans l'oreille ses prestations plus tardives.
Tout y est parfait : l'adéquation au rôle, la beauté absolue de l'instrument, un aigu radieux (et sans ce voile désagréable qui ternira tant de ses interprétations post 1985), des sons filés vaporeux qui valent amplement ceux de Caballé.
Je n'ai qu'une envie : réécouter en boucle ce disque qui va me réconcilier pour toujours avec une oeuvre dont la thématique religioso-mystique me rebutait jusque-là
Katia : :coeur2: :coeur2: :coeur2: :coeur2: :coeur2:
Ben non justement :akuma: c'est sublime jusqu'à "senza mamma" pour un rôle quelle avait abordé pour ses débuts à la Scala si je me souviens bien, puis c'est l'effondrement dans la section finale avec des aigus en perdition de tension et cette manie de supprimer les syllabes quand le souffle ne suit plus

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Re: Katia Ricciarelli

Message par PlacidoCarrerotti » 10 mars 2020, 14:54

Je l'ai entendue également en Maddalena di Coigny à Versailles à l'occasion des fêtes du bicentenaire de la révolution (donc sur le tard). Je crois que c'était une prise de rôle et je ne sais pas si elle l'a rechantée. C'était ex-tra-or-di-naire.
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Re: Katia Ricciarelli

Message par raph13 » 10 mars 2020, 15:15

PlacidoCarrerotti a écrit :
10 mars 2020, 14:54
Je l'ai entendue également en Maddalena di Coigny à Versailles à l'occasion des fêtes du bicentenaire de la révolution (donc sur le tard). Je crois que c'était une prise de rôle et je ne sais pas si elle l'a rechantée. C'était ex-tra-or-di-naire.
Elle l'a au moins chanté au Staatsoper de Vienne en 1992 avec Giacomini et Bruson (extraits disponibles sur YT).
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Re: Katia Ricciarelli

Message par DelBosco » 10 mars 2020, 17:31

Je viens de réécouter le premier récital Verdi enregistré pour RCA en juillet 1972 (date retrouvée sur le 33t original, car elle ne figure pas sur le CD).

Excellente surprise.
Je ne me rappelais pas à quel point la voix était belle à cette époque.
Outre le timbre magnifique, le style est superbe, c'est du chant de grande école, étonnamment abouti pour une chanteuse alors âgée de seulement 26 ans. Gianandrea Gavazzeni, grand spécialiste des voix et du bel canto, qui dirige cet enregistrement, n'est sans doute pas étranger à cet accomplissement.
Le tout parsemé de beaux aigus filés, qu'on a souvent comparé à ceux de Montserrat Caballe, mais il faut admettre que ceux de Ricciarelli sont moins magiques et célestes que ceux, inimitables, de Montserrat ...
Malgré tout, on sent bien que la voix trouve vite ses limites dans l'aigu, et que la virtuosité n'est pas son point fort. D'ailleurs, la plupart des airs présents ici sont des airs extatiques où Ricciarelli excelle : vraiment magnifiques Vespri (Arrigo, ah parli a un cor, mais pas de Boléro ...), Don Carlo (Non pianger mia compagna) ou Trovatore (D'amor sull'ali rosee suivi de la cabalette qui est moins réussie).
Et les tensions dans l'aigu en force sont déjà là, cet espèce d'effet vrillé qui tournera rapidement à la stridence.

Mais malgré tout, ce disque est un vrai moment de grâce.
Le CD est complété de deux duos (Ballo et Otello) avec Domingo datant de la même époque, et tout aussi réussis, bien meilleurs que ceux qu'ils laisseront dans les intégrales enregistrées 10 ou 15 ans plus tard.

Bruno, (qui n'a jamais entendu Katia Ricciarelli sur scène, mais a découvert bien des opéras italiens dans ses retransmissions ou enregistrements ...)

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Re: Katia Ricciarelli

Message par jerome » 10 mars 2020, 18:53

ermione a écrit :
10 mars 2020, 13:24
J'en profite pour rebondir...
Je viens d'écouter sa Suor Angelica face à Cossoto... Quel choc !!!! Surtout quand on a (malheureusement) dans l'oreille ses prestations plus tardives.
Tout y est parfait : l'adéquation au rôle, la beauté absolue de l'instrument, un aigu radieux (et sans ce voile désagréable qui ternira tant de ses interprétations post 1985), des sons filés vaporeux qui valent amplement ceux de Caballé.
Je n'ai qu'une envie : réécouter en boucle ce disque qui va me réconcilier pour toujours avec une oeuvre dont la thématique religioso-mystique me rebutait jusque-là
Katia : :coeur2: :coeur2: :coeur2: :coeur2: :coeur2:
Ah oui alors! Cette version est une tuerie tant tout y est magnifique! Et Ricciarelli y est incroyablement renversante sur le plan vocal comme sur le plan interprétatif! :D

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Re: Katia Ricciarelli

Message par philopera » 10 mars 2020, 21:41

DelBosco a écrit :
10 mars 2020, 17:31
beaux aigus filés, qu'on a souvent comparé à ceux de Montserrat Caballe, mais il faut admettre que ceux de Ricciarelli sont moins magiques et célestes que ceux, inimitables, de Montserrat ...
Malgré tout, on sent bien que la voix trouve vite ses limites dans l'aigu, et que la virtuosité n'est pas son point fort.
+1000
Ricciarelli c'est Caballe en moins bien et avec les mêmes défauts :lol:
Pardon d'avance pour ce résumé un peu lapidaire
"Gérard Mortier a raison d'offrir Elektra sans entracte"
( Eric Dahan Libération 25/06/2005)

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Re: Katia Ricciarelli

Message par fomalhaut » 10 mars 2020, 22:34

philopera a écrit :
10 mars 2020, 21:41
DelBosco a écrit :
10 mars 2020, 17:31
beaux aigus filés, qu'on a souvent comparé à ceux de Montserrat Caballe, mais il faut admettre que ceux de Ricciarelli sont moins magiques et célestes que ceux, inimitables, de Montserrat ...
Malgré tout, on sent bien que la voix trouve vite ses limites dans l'aigu, et que la virtuosité n'est pas son point fort.
+1000
Ricciarelli c'est Caballe en moins bien et avec les mêmes défauts :lol:
Pardon d'avance pour ce résumé un peu lapidaire
Je partage volontiers l'avis "lapidaire" de Philopera.
En effet, je n'ai que rarement apprécié cette interprète que j'ai le plus souvent trouvée "sous-dimensionnée" eu égard aux opéras qu'elle abordait et que j'ai, d'une façon générale, peu suivie. Peut-être l'ai-je entendue trop tard, peut-être ne l'ai-je pas assez entendue dans le répertoire adéquat ?
Ceci écrit, je l'ai toutefois trouvée excellentissime dans "Un ballo in maschera" (Londres 1975, New York 1980).
Quand on a commencé à parler de Katia Ricciarelli, il me semble qu'on parlait également d'une autre soprano italienne, Maria Chiara, de quelques années plus âgée : Et bien, je regrette que Maria Chiara ait si peu enregistré et que Katia Ricciarelli ait tant enregistré !

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Re: Katia Ricciarelli

Message par jerome » 11 mars 2020, 01:37

Moi j'aurais bien quelques noms de chanteuses actuelles qui sont et ont toujours été vocalement sous-dimensionnées (bien plus proportionnellement que n'a pu l'être Ricciarelli à l'époque!) eu égard aux opéras qu'elles abordaient et/ou abordent et qui sont pourtant mises sur un piédestal bien plus immérité que celui sur lequel Ricciarelli en son temps avait été placée.

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Re: Katia Ricciarelli

Message par fomalhaut » 11 mars 2020, 09:16

jerome a écrit :
11 mars 2020, 01:37
Moi j'aurais bien quelques noms de chanteuses actuelles qui sont et ont toujours été vocalement sous-dimensionnées (bien plus proportionnellement que n'a pu l'être Ricciarelli à l'époque!) eu égard aux opéras qu'elles abordaient et/ou abordent et qui sont pourtant mises sur un piédestal bien plus immérité que celui sur lequel Ricciarelli en son temps avait été placée.
Peut-être mais cette réponse parait être une réponse toute faite (Canned response, disent les anglo-saxons) et me semble ne rien apporter : foin de précautions oratoires, des noms !
De façon générale, il me semble que la notion et/ou le statut de "piédestal" est essentiellement variable avec les époques. Depuis l'an 2000, avec le développement des médias et les diffusions qui s'en suivent, la notion de "piédestal" a beaucoup perdu de sa pertinence dans le monde de la musique et de l'opéra. Un artiste me semble maintenant être beaucoup plus "mis en lumière" (mise en lumière parfois très éphémère) que "piédestalisé".

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Re: Katia Ricciarelli

Message par Loïs » 11 mars 2020, 09:38

Il faut considérer que le monde du disque n'était absolument pas le même dans les années 80-90 qu'actuellement et que certaines maisons de disques devaient mettre les bouchées doubles pour rattraper l'écart entre leur catalogue lyrique et celui d'EMI construit sous Legge et affichant notamment Callas.
Pour la même raison il leur fallait absolument trouver un soprano assoluto (d'où la mise en avant de Studer), exhiber des artistes beaux, jeunes, au timbre sédcteur (Carreras, Ricciarelli, Valentini-Terrani,...) qui "fassent bien" en poster dans les vitrines des disquaires et à qui on faisait tout enregistrer. Et vu que le principal acteur fut DG (Decca avait Pavarotti/Sutherland) et que cette maison obéissait à von Karajan, on a mesuré le résultat déplorable au bout de quelques années.

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