Zelenka
Zelenka
Résistons au torrent XIXe-XXe qui déferle sur le forum ces jours-ci !
Que diriez-vous de Jan Dismas Zelenka (1679-1745) ?
On doit à ce compositeur Bohémien des pièces de musique sacrée d'une beauté et d'une invention phénoménales, chefs-d'?uvre du baroque européen.
Avis à ceux qui apprécient : que recommandez-vous ?
J'ouvre le feu avec deux enregistrements d'oratorio que j'aime beaucoup :
1) I Penitenti al Sepolcro del Redentore :
illustrant la tradition des oratorios dits "du sépulcre", il met en scène Marie-Madeleine et les apôtres Pierre et David en faisant se succéder récitatifs et arias da capo.
Enregistrement réalisé à Prague en 1994 sous la direction de R. Hugo, chez Panton (1 CD), récemment réédité en collection économique, avec M. Kozena à ses débuts.
2) Sub olea pacis et palma virtutis [?].
Cet oratorio au titre latin interminable est aussi connu sous le nom de "Melodrama de Sancto Wenceslao". C'est un oratorio composé pour les jésuites de Prague en 1723, mettant en scène des allégories (Anges, Piété, Justice, Sagesse divine, etc.). Nombreux solistes et ch?urs pour une ?uvre fastueuse à la louange de la Couronne de Bohême.
C'EST UN CHEF-D'?UVRE ABSOLU, d'un raffinement instrumental, d'une puissance expressive, d'une beauté mélodique inoubliables. Soutient largement la comparaison avec la Juditha de Vivaldi, par exemple.
Supraphon en a publié un magnifique enregistrement en 2001(2 CD), paru en France dans l'indifférence à peu près générale. Ce disque a reçu il y a 2 ans le prix de la critique européenne pour le meilleur enregistrement de musique baroque. Il est dirigé par Marek Stryncl, à la tête de son ensemble Musica Florea, ensemble pragois d'instruments anciens qui a souvent collaboré avec V. Dumestre (encore récemment pour Le Bourgeois gentilhomme).
Les chanteurs (tous slaves) ne sont pas tous de la même qualité, mais rien de vraiment insuffisant. Et puis il y a un ténor d'une classe et d'une poésie merveilleuse, j'ai nommé Jaroslav Brezina. À découvrir.
Que diriez-vous de Jan Dismas Zelenka (1679-1745) ?
On doit à ce compositeur Bohémien des pièces de musique sacrée d'une beauté et d'une invention phénoménales, chefs-d'?uvre du baroque européen.
Avis à ceux qui apprécient : que recommandez-vous ?
J'ouvre le feu avec deux enregistrements d'oratorio que j'aime beaucoup :
1) I Penitenti al Sepolcro del Redentore :
illustrant la tradition des oratorios dits "du sépulcre", il met en scène Marie-Madeleine et les apôtres Pierre et David en faisant se succéder récitatifs et arias da capo.
Enregistrement réalisé à Prague en 1994 sous la direction de R. Hugo, chez Panton (1 CD), récemment réédité en collection économique, avec M. Kozena à ses débuts.
2) Sub olea pacis et palma virtutis [?].
Cet oratorio au titre latin interminable est aussi connu sous le nom de "Melodrama de Sancto Wenceslao". C'est un oratorio composé pour les jésuites de Prague en 1723, mettant en scène des allégories (Anges, Piété, Justice, Sagesse divine, etc.). Nombreux solistes et ch?urs pour une ?uvre fastueuse à la louange de la Couronne de Bohême.
C'EST UN CHEF-D'?UVRE ABSOLU, d'un raffinement instrumental, d'une puissance expressive, d'une beauté mélodique inoubliables. Soutient largement la comparaison avec la Juditha de Vivaldi, par exemple.
Supraphon en a publié un magnifique enregistrement en 2001(2 CD), paru en France dans l'indifférence à peu près générale. Ce disque a reçu il y a 2 ans le prix de la critique européenne pour le meilleur enregistrement de musique baroque. Il est dirigé par Marek Stryncl, à la tête de son ensemble Musica Florea, ensemble pragois d'instruments anciens qui a souvent collaboré avec V. Dumestre (encore récemment pour Le Bourgeois gentilhomme).
Les chanteurs (tous slaves) ne sont pas tous de la même qualité, mais rien de vraiment insuffisant. Et puis il y a un ténor d'une classe et d'une poésie merveilleuse, j'ai nommé Jaroslav Brezina. À découvrir.
je suis aussi pour saupoudrer du 18ème.
Alooors, ce Zelenka, quel en est le style ? proche de Hasse ? Haendel ? les Italiens ? ok, je sais qu'on va me répondre : proche de Zelenka.
en fait, j'ai écouté un peu de l'oratorio avec Kozena au casque dans uen Fnac. bien médiocre façon de se faire un idée, néanmoins ça m'a paru pas mal mais sans plus (je parle là aussi de l'interprétation).
à la radio, dans les ateliers de France Musique, nous avons eu droit à une séance avec Gérard Lesne et son ensemble, travaillant Zelenka. des lamentations du vendredi saint, je crois. c'était très plaisant en fait. musique assez sobre.
Alooors, ce Zelenka, quel en est le style ? proche de Hasse ? Haendel ? les Italiens ? ok, je sais qu'on va me répondre : proche de Zelenka.
en fait, j'ai écouté un peu de l'oratorio avec Kozena au casque dans uen Fnac. bien médiocre façon de se faire un idée, néanmoins ça m'a paru pas mal mais sans plus (je parle là aussi de l'interprétation).
à la radio, dans les ateliers de France Musique, nous avons eu droit à une séance avec Gérard Lesne et son ensemble, travaillant Zelenka. des lamentations du vendredi saint, je crois. c'était très plaisant en fait. musique assez sobre.
Carissimo, merci d'ouvrir un fil sur Zelenka, un compositeur dont la renommée est inversement proportionelle au talent.
je recommande son Requiem en Ut mineur, ainsi que sa messe Ultimarum Sexta dont un enregistrement a été fait par l'orchestre de chambre de Stuttgart, sous la direction defrieder Bernius
je recommande son Requiem en Ut mineur, ainsi que sa messe Ultimarum Sexta dont un enregistrement a été fait par l'orchestre de chambre de Stuttgart, sous la direction defrieder Bernius
Les lamentations sont d'un style dépouillé, qui a peu à voir avec la puissance extravertie des Messes ou de l'oratorio de Saint Wenceslas. L'oratorio du sépulcre avec Kozena (à la voix alors encore assez claire et un peu impersonnelle) est de très belle facture, mais plus figé que les Messes.Clement a écrit : en fait, j'ai écouté un peu de l'oratorio avec Kozena au casque dans uen Fnac. bien médiocre façon de se faire un idée, néanmoins ça m'a paru pas mal mais sans plus (je parle là aussi de l'interprétation).
à la radio, dans les ateliers de France Musique, nous avons eu droit à une séance avec Gérard Lesne et son ensemble, travaillant Zelenka. des lamentations du vendredi saint, je crois. c'était très plaisant en fait. musique assez sobre.
Quant à définir son style ? il est en effet caractéristique ! Musique gorgée de sève, je dirais, charnelle, d'une énergie considérable, où l'écriture orchestrale est non moins inventive que les parties vocales.
P.S. Lieber Philou, j'ai honte mais je n'ai toujours pas écouté ce Requiem dont tu m'avais parlé avec feu ?
B., péntitent lyrique.
- EdeB
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J'avoue ne connaître ni le Requiem en Ut mineur, ni la messe Ultimarum Sexta, ni même le Sub olea pacis et palma virtutis.... Il va falloir que je remédie à cet état de choses....
Un petit surf sur Amazon s'impose.
C'est bizarre le I Penitenti al Sepolcro del Redentore me semble très proche d'une version de son Gesu al calvario par la Capella Regia musicalis et Robert Hugo ; concert de Prague 09-16-95 (diffusé sur France Mu en son temps) que j'adore.
En tout cas, si ce sont les mêmes interprètes, je vais me mettre en chasse...
Evidemment, je connais, comme tout le monde, les Lamentations de Jérémie, version R. Jacobs (1983).
Merci des infos.
Un petit surf sur Amazon s'impose.
C'est bizarre le I Penitenti al Sepolcro del Redentore me semble très proche d'une version de son Gesu al calvario par la Capella Regia musicalis et Robert Hugo ; concert de Prague 09-16-95 (diffusé sur France Mu en son temps) que j'adore.
En tout cas, si ce sont les mêmes interprètes, je vais me mettre en chasse...
Evidemment, je connais, comme tout le monde, les Lamentations de Jérémie, version R. Jacobs (1983).
Merci des infos.
Remarque après avoir entendu le concert de cette nuit.
J'ai découvert avec un très grand plaisir ce "Jésus au Calvaire" : c'est une splendeur, par la beauté mélodique mais aussi, toujours, par la qualité de l'orchestration (les interventions des bois sont merveilleuses). Certaines couleurs ou harmonies sont très "Sturm und Drang", et évoquent le coloris expressif du Requiem de Mozart.
Il existe un enregistrement de ce "Gesù al Calvario" chez Capriccio, sous la direction de Hermann Max, avec hélas le falsettiste David Cordier, qui (comme m'a dit un copain) chante le rôle du Sauveur sans que personne nous ait sauvé de David Cordier.
J'ai découvert avec un très grand plaisir ce "Jésus au Calvaire" : c'est une splendeur, par la beauté mélodique mais aussi, toujours, par la qualité de l'orchestration (les interventions des bois sont merveilleuses). Certaines couleurs ou harmonies sont très "Sturm und Drang", et évoquent le coloris expressif du Requiem de Mozart.
Il existe un enregistrement de ce "Gesù al Calvario" chez Capriccio, sous la direction de Hermann Max, avec hélas le falsettiste David Cordier, qui (comme m'a dit un copain) chante le rôle du Sauveur sans que personne nous ait sauvé de David Cordier.
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philou a écrit :Carissimo, merci d'ouvrir un fil sur Zelenka, un compositeur dont la renommée est inversement proportionelle au talent.
je recommande son Requiem en Ut mineur, ainsi que sa messe Ultimarum Sexta dont un enregistrement a été fait par l'orchestre de chambre de Stuttgart, sous la direction defrieder Bernius
Les pièces religieuses dont parle Philou m'ont également frappé par un style proche de celui dont parle Bajazet ci-dessus. L'introduction de son Miserere en ut mineur (je crois) est absolument fantastique avec ses répétitions de notes qui créent une tension dramatique exceptionnelle, et son arrêt de 7ème diminuée (?) qui augmente d'autant cette dramatisation.bajazet a écrit :J'ai découvert avec un très grand plaisir ce "Jésus au Calvaire" : c'est une splendeur, par la beauté mélodique mais aussi, toujours, par la qualité de l'orchestration (les interventions des bois sont merveilleuses). Certaines couleurs ou harmonies sont très "Sturm und Drang", et évoquent le coloris expressif du Requiem de Mozart.
Zelenka est un grand compositeur trop oublié, mais je trouve néanmoins que certaines de ses oeuvres (les messes notamment) malgré leurs grandes richesses, sont parfois un peu, comment dire, "monotones": elles pêchent, je trouve d'un manque de changement de couleurs et sont empreintes d'un pâte zelenkienne très (trop) prononcées, mais peut-être ces variations (et inventions dont parle Bajazet) sont-elles trop "subtiles" pour être véritablement appréciées par un pôvre béotien comme moi, ce qui finalement serait presque un compliment.
Du coup, je passe certainement à côté de plein de choses, mais ce fil m'a ouvert l'appétit et je vais continuer à découvrir ses oeuvres et notamment ses oratorios que je ne connais pas encore (et réécouter ses lamentations qui dorment depuis trop longtemps dans leur boîtier).
Pour le punir, laissez le vivre...