Concert du 13 juillet à Berlin : Magnifique retransmission d'un concert haut en couleurs que je regrette vraiment d'avoir raté...
En discutant, pendant la retransmission, avec des amis présents sur place, je découvre qu'en plus, le concert durait à peu près le double de temps (en fait, presque trois heures d'affilée sans entracte).
Rien que les images (certaines aériennes) de ce site magique valent le déplacement, la réalisation est très soignée et la retransmission parfaite. Dans son écrin de verdure en plein milieu de la forêt sur les hauteurs de Berlin, la Waldbühne est un lieu magique. Beaucoup se souviennent sans doute du concert (toujours visible sur Voldemort) donné par
Anna Netrebko,
Jonas Kaufmann et
Erwin Schrott en 2011 qui avait marqué les esprits par la qualité exceptionnelle des interprètes, même si
Schrott, à l'époque, était loin de valoir ce qu'il vaut aujourd'hui.
Le projet de chanter entre Parsifal et Siegmund, un tout autre répertoire, celui de la chansonnette italienne, m'était apparu comme un projet un peu cinglé de la part de
Kaufmann, comme, hélas il en a parfois (la pression de Sony n'étant évidemment pas pour rien dans ces choix).
Il a manifestement volontairement fait évoluer le projet en invitant notamment une partenaire de luxe à partager l'expérience. Très bonne idée à mon sens.
Anita Rachvelishvili, n'en déplaise à certains, ne joue absolument pas un rôle annexe, mais est totalement partie prenante du concert, première partie avec ce magnifique duo de Cavaliera Rusticana qu'on aimerait les voir interpréter ensemble un jour, mais également deuxième partie où elle montre un talent (encore un) que je ne lui connaissais pas, celui de l'art d'interpréter la canzonetta, d'une voix qui n'est pas celle qu'elle a à l'opéra. On avait déjà entendu Kaufmann dans cet exercice (y compris dans certains airs de son récital opérettes allemandes) mais pas elle (en tous cas pas moi). Eh bien, c'est une bien agréable surprise que cette très belle voix douce et précise, joli timbre romantique, magnifique Caruso accompagnée quasiment que par un piano et duos "Volare Cantare" du plus bel effet avec Jonas Kaufmann.
Lui est en très très grande forme et éblouissant dans tout ce qu'il chante (un Nessun Dorma magistral pour conclure avec deux points d'orgue, un écrit sur la partition sur le premier vincero, le deuxième non écrit mais toujours pratiqué sur le deuxième- pour les explications techniques voir la partition reproduite par Jérôme sur le fil JDF
).
Alors oui, Kaufmann manque de l'italianité d'autres interprètes de ces chansons italiennes (de toutes époques, voir ce que précisait Micaela plus haut) mais il ne manque pas du charme, des modulations, de l'audace gouailleuse qui va avec et s'il emporte tout sur son passage et notamment les 18 000 spectateurs pourtant douchés par la première pluie, c'est qu'il sait toucher droit au coeur.
Photo copie d'écran de la retransmission TV
Pour parler trente secondes "chiffon" parce que dans un show de ce type, destiné à un DVD, tout compte : Anita était en noir à l'opéra, en vert (joli diadème sur la tête) en chansonnettes, Jonas portait le costume trois pièces avec chemise blanche à l'opéra, et n'avait gardé que la veste sur un T shirt pour les chansons.
Inutile de préciser que ces deux bêtes de scène font le show en permanence avec beaucoup de conviction...
Le concert (tout entier cette fois espérons le) devrait être à nouveau retransmis en septembre.
PS : très émue d'avoir vu des ami-e-s parmi les spectateurs au hasard des mouvements de caméra, beaucoup d'ami-e-s ravi-e-s. Bernard ton capuchon était porté par une bonne partie du public, il en existe de toutes les couleurs...
Le programme de ce qui a été retransmis sur ZDF TV :
Guiseppe Verdi
„Ouvertüre" aus I Vespri Siciliani
Rundfunk-Sinfonieorchester Berlin
Amilcare Ponchielli
„Cielo e mar!" aus La Gioconda
Jonas Kaufmann
Pietro Mascagni
„Voi lo sapete, o mamma“ aus Cavalleria Rusticana
Anita Rachvelishvili
„Tu qui Santuzza… No, no, Turiddu“ aus Cavalleria Rusticana
Anita Rachvelishvili, Jonas Kaufmann
„Intermezzo" aus Cavalleria Rusticana
Rundfunk-Sinfonieorchester Berlin
„Mamma! Mamma, quel vino e generoso" aus Cavalleria Rusticana
Jonas Kaufmann
Ernesto de Curtis
„Ti voglio tanto bene"
Jonas Kaufmann
Ruggero Leoncavallo
„Mattinata"
Jonas Kaufmann
Lucio Dalla
„Caruso"
Anita Rachvelishvili
Ernesto de Curtis
„Torna a Surriento"
Jonas Kaufmann
Romano Musumarra
„Il Canto"
Anita Rachvelishvili, Jonas Kaufmann
Ernesto de Curtis
„Non ti scordar di me"
Jonas Kaufmann
Encore
Musica prohibita
les deux
Parla piu piano
JK
"Volare, cantare"
les deux.
"Nessun Dorma"
JK