Gabriel Bacquier (1924-2020)
Re: Gabriel Bacquier (1924-2020)
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
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Re: Gabriel Bacquier (1924-2020)
Quand j'étais étudiant au CNSM de Lyon, on parlait toujours avec un grand enthousiasme de ses classes de maîtres passées qui étaient entrées dans la légende
Re: Gabriel Bacquier (1924-2020)
Que de beaux souvenirs: son Iago fourbe et calculateur, son Comte des Noces qu'il savait rendre réellement inquiétant, et son truculent Fra Melitone de la Force. Un grand artiste, à jamais associé à ces beaux spectacles de l'ère Liebermann.
Re: Gabriel Bacquier (1924-2020)
Oui !! Depuis ce matin je me demande où j'avais vu cette Louise.(N'y avait-il pas Rita Gorr?)
Je crois qu'il était Melitone dans la production de La force du destin en 80 à Avignon avec Caballé, Bruson.(Mais j'ai un doute, c'était peut-être Antonio Zerbini...)
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Re: Gabriel Bacquier (1924-2020)
Raté , ce n'était pas Zerbini non plus ( qui au pire aurait chanté le Marquis). C'est Bruscantini. Je peux fournir copuie de l'enregistrement , du moins la representation du 5 mars 80 , Opera Avignon ; Caballe / Cecchele / Bruson / Giaiotti / Berbié / Bruscantini // M. Veltri
Re: Gabriel Bacquier (1924-2020)
Merci pour cette précision.
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Re: Gabriel Bacquier (1924-2020)
Bien triste jour de juin... J'avais les larmes aux yeux. Ce n'est pas possible !
Un mois après Mirella, son grand partenaire et ami. Le Comte a rejoint Suzanne (Don Giovanni Zerline). C'est Mozart là haut qui doit être aux anges... Et nous ? Vous, vous avez eu la chance de l'avoir vu souvent à Garnier. Mais, malheureusement, je ne l'ai vu sur scène qu'une fois, à l'Opera du Rhin dans le Barbier de Seville où son Bartolo (avec en plus René Massis et Jennifer Larmore !) était désopilant... Mais une fois en 83, à Metz, je vais voir Mireille avec Michèle Command et Alain Fondary. Et pendant l'entracte, mon frère qui était venu à cette représentation, vient me dire que Bacquier était dans la salle, quelques rangées derrière moi ! Je suis allé le voir, bien sûr : un type adorable, qui m'a dit qu'il était venu soutenir Michèle Command avec qui il avait enregistré Pelléas.
Et à la sortie des artistes, il a bien voulu que je l'accompagne, lui, Michèle Command et Fondary, jusqu'à mon arrêt de bus ! Et on a eu une merveilleuse conversation pendant tout ce temps. Un souvenir inoubliable pour moi !
C'est l'un des chanteurs qui ont accompagné ma vie de mélomane et de passionnée d'opéra. Pour moi, c'est peut-être LE baryton, français ou pas, tant il avait de cordes à son arc. Répertoire français, italien, classique, moderne, mélodie, opérette. Une palette expressive très large. Je viens d'écouter les deux CD Accord (l'un consacré à l'opéra, l'autre à l'opérette et à la mélodie... Il pouvait être terrifiant en Iago, bouleversant en Sancho Pança ou en Rigoletto, nous faire rire ou pleurer, être railleur ou sarcastique, jouer aussi bien les grands et les nobles que les hommes du peuple (j'aurais beaucoup aimé le voir dans Louise... où il devait être bouleversant en père mal compris de sa fille !) Dans le CD consacré à la mélodie et à l'opérette, il y a deux extraits qui vous comme moi fondre : une attendrissante "berceuse créole" de Sauguet où il s'adresse à un canari et "Porquerolles" d'Yvain où il est un adepte du farniente, trop fatigué pour peindre son bâteau et remettant cette tâche chaque jour !
J'ai aussi, en vinyl, une superbe Tosca avec Régine Crespin, où son Scarpia crève littéralement les sillons : on a vraiment l'impression de le voir... Quand il dit à Tosca, que par sa faute à elle son Mario n'a plus qu'une heure à vivre, il s'est inventé comme une voix de serpent, que je n'ai entendu nulle part ailleurs.
Ce très grand acteur chanteur (ou chanteur acteur), cette bête de scène, n'a pratiquement pas énéficié de beaucoup de retransmissi et ons lyriques, à part le Don Giovanni d'Aix en 60 et je crois un Pellas avec Eliane Lublin et Anne Marie Blanzat en Yniold et qui sera plus tard une merveilleuse Melisande. Et il n'y a pas de vidéo de son Scarpia, un scandale, lui qui l'a chanté partout si ce n'est une émission télé, Le Miroir à Trois faces, consacré à La Tosca, où il joue la dernière partie du deuxième acte, à partir de l'intervention de Spoletta jusqu'à son assassinat, jusqu'au Bacio di Tosca,
avec en face de lui une toute jeune Tosca de 25 ans, Christiane Stutzmann. Merveilleux interprêtes tous les deux, mais hélas, la télé n'a pas pensé à les filmer dans l'opéra complet... Enfin, c'est mieux que rien puisque c'est pratiquement le passage le plus important, le plus marquant. Et le fait que ce soit en français ne gâte rien, tant les deux chanteurs nous offraient du très beau chant et étant deux interprêtes pris par leurs personnages et très convaincants...
C'est à Michèle Command surtout que je pense, elle qui a si longtemps partagé sa vie. Si elle nous lit, elle saura qu'on partage sa tristesse. Et Suzanne Sarroca, Robert Massard, et tous les autres, de France ou d'ailleurs, de sa génération ou des générations suivantes, tant il a rayonné partout et a
partagé la scène avec tant de chanteurs. Pour répondre à celui qui se demandait s'il avait des élèves : Florian Laconi a travaillé avec lui et Michèle Command (elle, pour l'étude de la voix et de la musique et lui, pour les aspects théâtraux). Il doit être très triste lui aussi.
Il y aussi un merveilleux livre sur lui : Doucement les basses, une conversation à bâtons rompus entre lui, José Van Dam et Claudio Desderi sur leurs carrières, leur répertoire et leurs personnages autour d'un bon repas.
Une dernière chose : est-il mort du Covid 19 ?
Un mois après Mirella, son grand partenaire et ami. Le Comte a rejoint Suzanne (Don Giovanni Zerline). C'est Mozart là haut qui doit être aux anges... Et nous ? Vous, vous avez eu la chance de l'avoir vu souvent à Garnier. Mais, malheureusement, je ne l'ai vu sur scène qu'une fois, à l'Opera du Rhin dans le Barbier de Seville où son Bartolo (avec en plus René Massis et Jennifer Larmore !) était désopilant... Mais une fois en 83, à Metz, je vais voir Mireille avec Michèle Command et Alain Fondary. Et pendant l'entracte, mon frère qui était venu à cette représentation, vient me dire que Bacquier était dans la salle, quelques rangées derrière moi ! Je suis allé le voir, bien sûr : un type adorable, qui m'a dit qu'il était venu soutenir Michèle Command avec qui il avait enregistré Pelléas.
Et à la sortie des artistes, il a bien voulu que je l'accompagne, lui, Michèle Command et Fondary, jusqu'à mon arrêt de bus ! Et on a eu une merveilleuse conversation pendant tout ce temps. Un souvenir inoubliable pour moi !
C'est l'un des chanteurs qui ont accompagné ma vie de mélomane et de passionnée d'opéra. Pour moi, c'est peut-être LE baryton, français ou pas, tant il avait de cordes à son arc. Répertoire français, italien, classique, moderne, mélodie, opérette. Une palette expressive très large. Je viens d'écouter les deux CD Accord (l'un consacré à l'opéra, l'autre à l'opérette et à la mélodie... Il pouvait être terrifiant en Iago, bouleversant en Sancho Pança ou en Rigoletto, nous faire rire ou pleurer, être railleur ou sarcastique, jouer aussi bien les grands et les nobles que les hommes du peuple (j'aurais beaucoup aimé le voir dans Louise... où il devait être bouleversant en père mal compris de sa fille !) Dans le CD consacré à la mélodie et à l'opérette, il y a deux extraits qui vous comme moi fondre : une attendrissante "berceuse créole" de Sauguet où il s'adresse à un canari et "Porquerolles" d'Yvain où il est un adepte du farniente, trop fatigué pour peindre son bâteau et remettant cette tâche chaque jour !
J'ai aussi, en vinyl, une superbe Tosca avec Régine Crespin, où son Scarpia crève littéralement les sillons : on a vraiment l'impression de le voir... Quand il dit à Tosca, que par sa faute à elle son Mario n'a plus qu'une heure à vivre, il s'est inventé comme une voix de serpent, que je n'ai entendu nulle part ailleurs.
Ce très grand acteur chanteur (ou chanteur acteur), cette bête de scène, n'a pratiquement pas énéficié de beaucoup de retransmissi et ons lyriques, à part le Don Giovanni d'Aix en 60 et je crois un Pellas avec Eliane Lublin et Anne Marie Blanzat en Yniold et qui sera plus tard une merveilleuse Melisande. Et il n'y a pas de vidéo de son Scarpia, un scandale, lui qui l'a chanté partout si ce n'est une émission télé, Le Miroir à Trois faces, consacré à La Tosca, où il joue la dernière partie du deuxième acte, à partir de l'intervention de Spoletta jusqu'à son assassinat, jusqu'au Bacio di Tosca,
avec en face de lui une toute jeune Tosca de 25 ans, Christiane Stutzmann. Merveilleux interprêtes tous les deux, mais hélas, la télé n'a pas pensé à les filmer dans l'opéra complet... Enfin, c'est mieux que rien puisque c'est pratiquement le passage le plus important, le plus marquant. Et le fait que ce soit en français ne gâte rien, tant les deux chanteurs nous offraient du très beau chant et étant deux interprêtes pris par leurs personnages et très convaincants...
C'est à Michèle Command surtout que je pense, elle qui a si longtemps partagé sa vie. Si elle nous lit, elle saura qu'on partage sa tristesse. Et Suzanne Sarroca, Robert Massard, et tous les autres, de France ou d'ailleurs, de sa génération ou des générations suivantes, tant il a rayonné partout et a
partagé la scène avec tant de chanteurs. Pour répondre à celui qui se demandait s'il avait des élèves : Florian Laconi a travaillé avec lui et Michèle Command (elle, pour l'étude de la voix et de la musique et lui, pour les aspects théâtraux). Il doit être très triste lui aussi.
Il y aussi un merveilleux livre sur lui : Doucement les basses, une conversation à bâtons rompus entre lui, José Van Dam et Claudio Desderi sur leurs carrières, leur répertoire et leurs personnages autour d'un bon repas.
Une dernière chose : est-il mort du Covid 19 ?
Re: Gabriel Bacquier (1924-2020)
Souvenirs...
Je me souviens l'avoir vu et entendu à Aix, en juillet 1970, chanter le comte Almaviva des Nozze di Figaro. Je ne garde pas un bon souvenir de cette représentation, la distribution n'était pas à la hauteur et lui-même m'avait déçu : effacé voire quasiment inexistant durant les deux premiers actes, splendide et impérial durant les deux derniers !
Quelque mois plus tard, fin 1971 ou début 1972, Boris Godounov au Grand Théâtre de Bordeaux : il fut magnifique dans ce rôle ou je ne l'attendais pas et je garde un très vif souvenir de cette matinée.
fomalhaut
Je me souviens l'avoir vu et entendu à Aix, en juillet 1970, chanter le comte Almaviva des Nozze di Figaro. Je ne garde pas un bon souvenir de cette représentation, la distribution n'était pas à la hauteur et lui-même m'avait déçu : effacé voire quasiment inexistant durant les deux premiers actes, splendide et impérial durant les deux derniers !
Quelque mois plus tard, fin 1971 ou début 1972, Boris Godounov au Grand Théâtre de Bordeaux : il fut magnifique dans ce rôle ou je ne l'attendais pas et je garde un très vif souvenir de cette matinée.
fomalhaut
Re: Gabriel Bacquier (1924-2020)
si, il y avait bien Rita Gorr qui alternait avec Jocelyne Taillon
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Re: Gabriel Bacquier (1924-2020)
oui, ce livre a été écrit par une passionnée qui nous a beaucoup aidé à organiser la rencontre publique réunissant G. Bacquier et Ruggero Raimondi au Lutetiasopranolove a écrit : ↑13 mai 2020, 19:47Il y aussi un merveilleux livre sur lui : Doucement les basses, une conversation à bâtons rompus entre lui, José Van Dam et Claudio Desderi sur leurs carrières, leur répertoire et leurs personnages autour d'un bon repas.
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
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