Bonsoir,
Mon grand-père était fou d'opéra, ma mère, plus tard, par réaction, ne voulut mm plus en entendre parler ! Mes parents ne se préoccupaient pas de musique, de chansonnettes oui, mais pas vraiment de musique. Enfant, j'ai donc baigné ds la musique dite de "variété".
Puis ma soeur aînée s'est abonnée à la Guilde du Disque ; j'avais hâte de recevoir son nouvel envoi pour ouvrir une autre porte.
Que j'ai laissé se refermer, sollicitée par une adolescence qui voyait s'ouvrir des horizons nouveaux. J'ai donc essentiellement tendu l'oreille vers les formes musicales qui ns venaient des Etats-Unis tout en continuant à découvrir d'autres mondes, (comme Yma Sumac...) et certains grands airs d'opéra.
J'ai tenté un Opéra à Lyon, aux environs de ma vingtaine : le bide. Je ne me rappelle mm plus ce que je suis allée écouter !!!
J'adorais chanter "sur la mer calmée" ou détourner des airs célèbres avec des paroles improvisées ... C'était mon rapport à l'opéra
, c'était hier.
Puis j'ai accompagné un jour une amie à ses cours de chants. Elle était mezzo soprano... En l'écoutant, je découvrais des airs que je ne connaissais pas et qui me ravissaient. Cela s'arrêtait là.
Le classique, j'aimais oui, mais pour l'écouter, j'avais besoin de solitude.
Par contre, d'une manière générale, j'étais (et suis tj) très très sensible aux voix.
Un jour, ns sommes allées au ciné, en filles, voir "la Traviata" mes de Zefirelli. En sortant, ns étions d'accord pour craquer devant Domingo s'il lui venait l'idée de chanter sous nos fenêtres...
Incroyable ! Il n'est pas venu !
Quelques semaines après, Opera de Nice, une Bohème avec Katia Ricciarelli, ds les années 82/83 ? Il paraît qu'elle s'est, ce jour-là, "économisée"... Je veux bien le croire. C'était bien, bien "fait", et pas plus.
Et pourtant, je ne demandais qu'à m'y laisser prendre.
et il y a eu ce matin...
ce matin quelconque où après avoir emmené mon fils à la Maternelle, j'ai posé sur la chaîne, le 30 cm que mon amie m'avait prêté.
La Traviata interprétée par Maria Callas.
D'accord occupée aux tâches domestiques du petit matin, j'ai tendu l'oreille.
Me suis arrêtée, simplement immobile, pour l'écouter.
Puis me suis assise, juste là en face de ce disque noir, mais je ne savais déjà plus.
Il n'existait que sa voix et ce que je ressentais.
Où étais-je alors ?
Lorsqu'elle a "crié" son amour à Alfredo, c'est avec elle que je pleurais.
J'étais ds une nouvelle dimension...
Et j'ai écouté la Traviata en boucle toute la matinée, toute la journée....
http://www.youtube.com/watch?v=ElFBvFOzrUM
Pour fêter mes 60 ans, mon mari a organisé une fête dont je ne savais rien. Il a fait venir une jeune soprano qui a chanté cet air, pour moi !, au moment où la plus jeune fille de mon mari est venu m'apporter "le gâteau", enfin surtout la (grosse) bougie à souffler...
Pas pu voir la bougie .... mm si mon cher et tendre ne s'appelle pas Alfredo !
« Tu ne l'attends plus, il est là
Tout autour de toi, vite, vite
Il vient, s'en va puis il revient
Tu crois le tenir, il t'evite
Tu crois l'eviter, il te tient".
L'amour de l'opéra me tenait, désormais.
Malgré cette passion naissante, je n'ai pu aller à l'opéra comme je l'aurais voulu, mais j'ai qd mm eu la chance alors d'aller écouter Jessye Norman, Pavarotti (plusieurs fois !), Domingo (aussi !), Raimondi et d'autres encore. Essentiellement ds des récitals. Depuis qqs années, enfin, enfin, je peux aller écouter des opéra, ici et ailleurs, découvrir des voix, me laisser prendre et emporter ds cet ailleurs qui est, à ce jour, devenu essentiel pour moi.
Vs avez dit "passion" ? Je ne sais pas. Mais je ne peux plus, je ne sais plus vivre une journée, sans écouter sinon un opéra (pas tj facile) au moins qqs airs.
Le dernier que ns sommes allés écouter est le Werther donné par l'Opera Bastille.
Une autre grande joie : En 2006 ?, Lucia à l'Opéra Bastille. Je décide d'inviter l'aînée de mon mari et son ami. Je l'avais vue très très intéressée par le DVD de La Traviata. En sortant, elle était en larmes et ns a dit : "Mais vs ne comprenez pas ce que je ressens"...
Non, ns ne comprenons pas....
Depuis, elle est - ils sont - devenus des passionnés...
Voili-voilà..
C'était long, mais promis, juré, c'était l'exception.