ODbiens : qui vient d'une famille d'amateurs d'opéra ?

D'ou tu viens, pourquoi t'es là et autres civilités.
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JdeB
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ODbiens : qui vient d'une famille d'amateurs d'opéra ?

Message par JdeB » 07 juin 2020, 12:45

C'est moi qui ai communiqué cette passion à mes parents mais mon grand-père maternel, né en 1913, a été très mélomane dans sa jeunesse avant de quitter les salles pour s'occuper de ses 4 enfants en plus de son métier de vendeur de téléviseurs et quand on a donné les opéras en vo. Il m'a amené voir sur grand écran les premiers films-opéra.
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
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David-Opera
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Re: ODbiens : qui vient d'une famille d'amateurs d'opéra ?

Message par David-Opera » 07 juin 2020, 13:40

Alors pour ma part, je ne viens pas d'une famille d'amateurs d'opéra, et pour cause, cette sensibilité ne s'est développée qu'au contact d'un ami d'école d'ingénieur, à 20 ans (donc au moment où l'on ne vit plus chez ses parents), qui m'a fait découvrir Maria Callas et le Macbeth d'Erich Leinsdorf avec Leonie Rysanek.

Cela a été le point de départ, et les choses se sont enflammées peu après lors de mes premiers voyages en Italie en Vénétie et Emilie-Romagne, à une époque où la revue Lyrica proposait en kiosque des enregistrements lyriques de référence pour l'équivalent de 10 ou 15 euros (peu avant le tournant des années 2000).
Je me souviens avoir fait une razzia dans les kiosques et marchands de disques de Padova, Venezia, Ferrara, Bologna, Ravenna, Verona et Vicenza en deux semaines, et être rentré, en train, avec plus de 12 kg d'enregistrements dans mon sac à dos.

Puis un autre ami dans mon premier travail m'a suggéré de profiter des réductions des places d'opéras par le Comité d'entreprise, et c'est ainsi qu'un samedi de février ou mars 1998, j'ai mis les pieds pour la première fois à Bastille pour assister au Tristan und Isolde mis en scène par Stein Winge avec déjà René Pape en Roi Marke.
Ce n'était pas mes premiers pas dans une salle lyrique, j'avais déjà assisté à une Traviata en Australie (Adelaïde), par curiosité, ainsi qu'à des Noces de Figaro à Londres. Et puis il y eut le fantastique Pelléas et Mélisande de Pierre Médecin à l'Opéra Comique lors de la saison 1997/1998.

Trois mois après, un autre ami me propose de profiter de deux places pour Manon (mise en scène Deflo) que lui a offert son père, à nouveau à Bastille, et je découvre dans la foulée les files d'attentes à l'Opéra à partir de ce moment là. J'irai donc faire la file d'attente pour La Traviata (mise en scène Jonathan Miller) du lundi 13 juillet 1998, sans savoir à ce moment là que la France gagnera la coupe du monde de football le 12 juillet.

Et par conséquent, après s'être replacés de la galerie 8 au second balcon, nous assisterons à une représentation survoltée, et garderons en mémoire le jeu de Patricia Racette donnant un grand coup de pied dans un ballon de foot vers la salle à la fin de la représentation sous les sons et les drapeaux de la Marseillaise.

C'était la "belle-époque", et ensuite, si l'Italie est tombée culturellement en décadence sous Berlusconi, aboutissant à une raréfaction de mes voyages en Italie, il y a eu toutes les files d'attentes qui permettaient d'avoir accès à l'Opéra de Paris à des prix bons marchés (10 euros) et permettaient ainsi facilement d'inviter des amis.

Puis il y eut ODB et Gerard Mortier en 2004, et là, les choses se sont radicalisées...
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"Le problème à l'opéra, c'est son public." Patrice Chéreau.

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Re: ODbiens : qui vient d'une famille d'amateurs d'opéra ?

Message par micaela » 07 juin 2020, 14:14

Ma mère était amatrice d'opéra et a toujours aimé en écouter, voire en fredonner. Elle allait à lOpéra Comique (dans les années 40) et écoutait ce que la radio proposait.
Elle m'a passé la goût pour l'art lyrique. L'opéra , mais aussi la mélodie, essentiellement la mélodie française type Duparc, Fauré etc... (goût qui m'est resté, et qui m'a incitée à aller voir Tézier ou Degout en récital). Le reste est venu petit à petit, au gré de mes découvertes personnelles. Avec des périodes de passion, d'autres "sans". Jusqu'à ce que ça se réveille il y a 7/8 ans en regardant régulièrement les chaînes spécialisées du câble, puis des vidéos YouTube.
Mon père, lui, n'était pas mélomane. Mais il a quand même vu (en salles) un opéra (je ne sais pas où ni quand, ni dans quelles conditions -choix personnel, invitation...). Une œuvre un peu négligée maintenant, le Roi d'Ys. Il avait bien aimé, si j'en juge par le bon souvenir que ça lui avait laissé.
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Re: ODbiens : qui vient d'une famille d'amateurs d'opéra ?

Message par paco » 07 juin 2020, 14:17

Moi je suis issu d'une famille de mélomanes. Deux profils très différents :

- du côté de mon père, celui-ci a été élevé par sa marraine, qui "tenait salon" à Paris des années 30 à la fin des années 60. Mon père y a vu défiler des artistes comme René Maison, Serge Lifar, René Lapelleterie, Samson François encore débutant, Gina Cigna, Roger Désormière (avec qui sa marraine travaillait au sein d'un réseau de résistance, tout en continuant d'animer en façade son salon avec des personnalités beaucoup moins recommandables ...), ainsi que, après la guerre, le tout jeune Georges Prêtre. Ce salon organisait régulièrement des concerts privés, auxquels mon père assistait et cela lui a donné goût à l'opéra principalement. Ensuite, dès ses années étudiant il a commencé à faire la queue au Palais Garnier pour voir Renata Tebaldi chanter Aida et il a attrapé le virus de la lyricomanie...

- du côté de ma mère c'est tout autre chose : issue d'une famille de mineurs du Nord, sa famille au grand complet, parents, tantes, oncles, cousins etc. se rendait chaque dimanche après-midi de la fin des années 30 au milieu des années 50 au Théâtre Sébastopol de Lille voir des opérettes. Une fois par an ils allaient voir un opéra, le plus souvent en Belgique, en général un titre populaire, genre Faust, Carmen ou Rigoletto. C'était typiquement le milieu qui écoutait assidument la "TSF" retransmettre les concerts de la Radio, ma mère chantait par coeur des valses de Chopin pendant toute son enfance. Je me souviens que ma grande-tante et ma grand-mère maternelle, qui n'avaient pas fait d'études et n'avaient pas eu la chance de pouvoir passer la baccalauréat - car il fallait aider aux champs ...- parlaient de Mado Robin avec autant d'aisance que quand elles parlaient du dernier film de Bourvil... A cette époque il existait encore une réelle culture classique "populaire".

Mes parents ont eu pour principe, pour ma soeur et moi, de nous emmener au spectacle (opéra, ballet, théâtre, concert) dès que l'on était "autonome", c'est-à-dire dès que l'on a su marcher et faire nos besoins tout seul. Du coup ils nous ont emmené au ROH, au Palais Garnier, à la Monnaie et dans les festivals italiens dès que l'on a eu 4 ans !

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Re: ODbiens : qui vient d'une famille d'amateurs d'opéra ?

Message par HELENE ADAM » 07 juin 2020, 17:17

Moi aussi j'ai passé mon enfance dans un bain musical quasi-quotidien. Mon grand-père était violoncelliste dans un orchestre. Enfants, nous faisions tous les cinq de la musique dès l'âge de 4-5 ans et trois d'entre nous ont été "embauchés" à l'orchestre d'enfants de notre voisin Alfred Loewenguth, fondateur de l'orchestre en question et membre du quatuor du même nom, ce qui nous a conduit à faire des "tournées" de concerts en France et à l'étranger.
Mon père était, je pense, le plus mélomane (c'était son père le violoncelliste de métier) et, outre le bricolage maison assez génial pour l'époque d'une chaine stéréo au son impressionnant qui passait des 78 tours d'opéras et de symphonies presque en permanence, lui-même, quand il rentrait (tard) du bureau, se mettait invariablement au piano et se faisaient "les doigts" en jouant le deuxième mouvement de la Cinquième, que je ne peux plus jamais écouter d'ailleurs, sans une intense émotion...
Ma mère, elle, aimait surtout l'opéra mais nous allions tous au concert très fréquemment (et à Garnier de temps en temps) quand nous étions enfants... bref oui, je viens d'une famille de musiciens et de mélomanes :wink:
Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère

Mon blog :
https://passionoperaheleneadam.blogspot.fr

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Re: ODbiens : qui vient d'une famille d'amateurs d'opéra ?

Message par houppelande » 07 juin 2020, 19:09

Mes parents ne sont jamais allés à l'opéra et n'étaient pas mélomanes. Ils m'ont juste fait apprendre le piano et mon amour de la musique s'est développé tout seul, et pour l'opéra notamment au travers des transcriptions que je déchiffrais et des disques que j'achetais. Mais mon premier opéra "en vrai" a été très tardif.

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Re: ODbiens : qui vient d'une famille d'amateurs d'opéra ?

Message par jerome » 08 juin 2020, 11:52

En ce qui me concerne, je suis issu d'une famille de mélomanes ancrée, tant du côté de mon père que de celui de ma mère, dans une longue tradition musicale et de pratique musicale (c'était une bonne chose que de savoir jouer d'un instrument de musique) : sur le versant maternel, le violon et l'harmonium et sur le versant paternel, le piano et la flûte traversière. Ma mère avait donc appris le violon et mon père le piano et pour mon frère et moi, ce fut également le piano. J'ai eu une prof privée pendant 25 ans mais j'ai fini par arrêter car, prenant des cours de chant (au début, vu que je me destinais à l'enseignement, pour comprendre le fonctionnement de la voix et pour apprendre à la poser et par la suite, évidemment aussi par goût) en même temps depuis 6 ans, ça finissait par faire beaucoup et cher.

Le socle musical de ma mère était constitué de Bach, Haendel, Mozart et Beethoven et celui de mon père, de Bach, Mozart, Beethoven et Schubert (d'ailleurs pour l'anecdote, tous deux ont assisté sans se connaître au début des années 50 au même concert auquel participait Nicolai Gedda à Paris dans l'Eglise Saint Eustache et ils ne se sont rencontrés que quelques années plus tard à Nancy).

Concernant l'opéra, mes grands parents maternels plaçaient Mozart au dessus de tout sans pour autant se focaliser sur tel ou tel artiste. Mon grand-père paternel, lui, aimait beaucoup le répertoire français du XIXème siècle et quelques Wagner et, par dessus tout, Lily Pons, Mado Robin et Geori Boué ...

C'est sur ces fondations que m'a saisi la passion de l'opéra à l'âge de 5 ans quand mon père m'a fait écouter La Flûte enchantée dans la version de Solti! J'ai été immédiatement fasciné et je l'ai écoutée en boucle un nombre incalculable de fois. Mon premier coup de foudre artistique a donc été Cristina Deutekom et Martti Talvela. Mes parents ont très vite compris qu'il y avait là quelque chose qu'il ne fallait pas laisser passer et, de 5 ans à 14 ans, ce fut tout Mozart puis Beethoven, Bizet, Gounod, Moussorgsky, Tchaikovsky, Offenbach.
Et puis il y a eu aussi, assez rapidement, ma rencontre avec l'Opéra de Nancy : En 1972, sortait en salle Die Zauberflöte, film de Peter Ustinov avec Nicolai Gedda, Edith Mathis, Dietrich Fischer-Dieskau, Hans Sotin, Kurt Moll et surtout Cristina Deutekom (film qui est d'ailleurs passé en streaming pendant le confinement il y a quelques semaines) et l'Opéra de Nancy avait décidé de projeter le film. Ce fut donc mon premier contact avec cette salle magnifique, pleine à craquer. Mes parents nous ayant pris 3 places au 1er balcon, 1er rang de face, l'impression qui a été la mienne est indescriptible et se résume assez maladroitement par: C'était magique!
Du coup mes parents ont pris 2 abonnements (un pour moi et un pour eux deux alternativement puisque mon petit frère est arrivé entre temps!) et j'ai pu alors découvrir des pans entiers de répertoire (Puccini, Wagner, Lalo, Verdi, entre autres ...) à une époque où l'opéra de Nancy montait deux saisons distinctes, une pour l'opéra avec des chanteurs de rang international et l'autre pour l'opérette, ce qui faisait environ 12 spectacles par an! Avec le recul, vraiment un âge d'or!
Mon second coup de foudre, je l'ai eu à 14 ans en découvrant Joan Sutherland et là, tout un monde s'est ouvert à moi en arborescence pour ne plus jamais me quitter: le belcanto, tout Verdi puis le grand opéra français puis Massenet, puis le baroque.
Après des études supérieures de Lettres classiques et de Musicologie, une fois établi en poste à Nancy, j'ai décidé en 1995 de porter un projet pédagogique en lycée puis en collège pour faire découvrir aux élèves un univers mal connu (voire totalement inconnu) d'eux et ça fait 25 ans que je le porte (125 titres lyriques répartis entre l'Opéra National de Lorraine, l'Opéra National du Rhin, l'Opéra Comique, le Châtelet, l'Opéra de Prague, l'Opéra de Vérone, La Scala de Milan, ... et les retransmissions du Metropolitan Opera de NY, le tout pour 2250 élèves et 8750 places). Voilà, c'est ma manière à moi de transmettre à mon tour ce que mes parents m'ont transmis.

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Re: ODbiens : qui vient d'une famille d'amateurs d'opéra ?

Message par PlacidoCarrerotti » 08 juin 2020, 13:19

Mes parents étaient d'un milieu très modeste. Et ils ne m'ont rien transmis du peu qu'ils avaient. Je sais que mon père avait vu des opéras à Marseille pendant la guerre (à 15/16 ans, il était grouillot à la Banque d'Indochine qui s'était repliée là-bas. L'aisance matérielle est venue sur le tard mais il préférait la pêche à tout le reste !). De temps en temps, il lâchait un "Et c'est mon dernier jour / Je meurs désespéré", par exemple à la fin des vacances. Ça se limitait à ça.
Ma mère avait appris le piano, et il y en avait un à la maison dont elle n'a jamais joué après son mariage. Mais elle était capable de reconnaître la voix de la Callas ou de Crespin à la radio, certains airs, et un de ses grands regrets étaient de ne pas avoir vu les Dialogues des Carmélites à leur création.
Mon frère avait été introduit à Wagner par des potes un peu fachos (les ouvertures par Kemplerer et plus tard l'intégrale des Maîtres par Karajan). Quand il a travaillé dans les pays de l'est (une dizaine d'années), et notamment à Moscou, il en a profité pour ramener des disques en quantités astronomiques (quand on en trouvait, ça ne valait rien). Lui-même ne les écoutait pas sur place car il vivait dans un appartement collectif (les beautés de la réussite communiste). C'est comme ça que j'ai découvert Артуро Тосканини, une de mes grandes passions, dans Traviata que j'avais découvert un mois d'août à la télé (Aix / Lavelli / Sass) un peu avant.

Quand j'étais plus jeune, j'ai entendu des bribes de la Force du Destin à la radio, des Contes d'Hoffmann, mais il fallait aller dîner / finir les devoirs / aller se coucher, donc je n'entendais jamais la fin, ni le milieu, et je n'avais aucune idée de ce que j'avais entendu. Après la fameuse Traviata d'Aix, j'ai acheté un guide des disques (c'était la mode à l'époque), le Kobbé... C'est en faisant jouer à ma mère les notes figurant dans ce bouquin que j'ai su que l'ouvrage entendu des années auparavant était bien la Force du destin. Je me suis intéressé à l'opéra italien, surtout au belcanto, donc aux "live" (la Lucia de Callas avec Karajan), à l'opéra français (Kobbé était extatique à propos des Huguenots, mais c'est un bouquin écrit vers 1914)... Plus tard je me rendais au Phonographe, rue Blanche, en espérant trouver un exemplaire de Sigurd chez BJR (plus de 300 balles : à l'époque ça faisait mal). Mon premier voyage lyrique à l'étranger fut d'ailleurs pour Don Carlos en VF à Londres.

C'est donc moi qui est introduit ma mère à l'opéra. Six mois après sa première représentation scénique, nous embarquions pour Amsterdam pour des Puritains avec Deutekom. Entre temps, nous avions vu deux ou trois fois les Dialogues des Carmélites. Mon père nous accompagnait rarement mais il avait un faible pour Alfredo Kraus qu'il préférait à Pavarotti (le match comparatif avait eu lieu à l'occasion d'un Trouvère Pavarotti/Sutherland/Nucci vs Manon Vaness/Kraus/Quilico père et fils au Met à quelques jours d'intervalle).
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).

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Re: ODbiens : qui vient d'une famille d'amateurs d'opéra ?

Message par raph13 » 08 juin 2020, 18:36

Je suis originaire de Marseille et mon père était amateur d'opéra et de grandes voix (il a eu la chance de voir des monstres sacrés comme Caballé et Horne dans Semiramide à Aix, Caballé, Pavarotti ou Jessye Norman en récital dans le sud...)
Mais c'est par un CD de la Callas découvert chez mes grands parents maternels (grand mère pharmacienne et grand père professeur d'université en pharmacologie) à l'été 96 que je suis tombé dans le chaudron, à l'âge de 7 ans. Mon grand-père m'a transmis sa passion pour Callas et Karajan, ainsi que pour Futrwangler dans les symphonies Beethoven dont il aimait les tempi amples ("le seul qui n'a pas un train à prendre !"). Il aimait aussi beaucoup Mozart et l'intégrale Perahia des concertos pour piano.
J'ai donc écouté en boucle toutes les vacances cette anthologie EMI de Callas intitulée "L'incomparable" et j'ai demandé dans la foulée à mes parents de m'emmener à l'Opéra à Marseille.
Ce fut Semiramide en mai 97 avec (excusez du peu) : Gasdia, Dupuy, Blake et Pertusi ! Le virus ne m'a alors plus quitté, et je voyais à peu près tous les spectacles marseillais ; j'ai ensuite demandé à faire du chant et j'ai rejoint une chorale, avant d'entrer au conservatoire après ma mue.
Mon père est toujours abonné à l'Opéra de Marseille.
Il y avait également quelques CD classique et opéra chez mes grands parents paternels, pâtissiers de profession.
J'essaye d'amener des amis à découvrir cet univers toujours un peu impressionnant. Ils apprécient toujours les concerts ou spectacles vus mais si je ne leur propose pas, ils y vont rarement voire jamais d'eux-mêmes...
« L’opéra est comme l’amour : on s’y ennuie mais on y retourne » (Flaubert)

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Bernard C
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Re: ODbiens : qui vient d'une famille d'amateurs d'opéra ?

Message par Bernard C » 08 juin 2020, 23:38

Mon père adorait Mado Robin, ma mère Lily Pons , Tante Louise , infirmière de brousse était fan de Callas et dans les années 50 au retour de Côte d'Ivoire elle me passait ses disques et j'étais fasciné, à peu près au même niveau que je l'étais pour le violon d'Oïstrakh.
Puis je suis tombé amoureux à 12 ans de la femme de ma vie . Et toute sa famille était immergée dans l'opéra italien.
Mon beau-père chantait tout Caruso du matin au soir dans la maison et toutes les fêtes, les repas de famille innombrables dans cette famille italienne entre Piémont et Sardaigne tout le monde poussait les grands airs du répertoire et les chansons napolitaines , et ça se terminait en entonnant les chœurs verdiens entre pasta et Lacryma Christi.
Si bien que ma culture adolescente s'est construite dans la passion entre amour, opéra italien , philosophie, musique , peinture , sexe.
Wagner fut une découverte plus solitaire , l'oreille dans le poste par des retransmissions de Bayreuth.

Bernard
Sunt lacrymae rerum et mentem mortalia tangunt Énéide I v

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