Bilan de votre saison 2010-2011

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Bernard C
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Message par Bernard C » 07 juil. 2011, 07:51

faustin a écrit :
. Ce que est assez étonnant dans l'aventure Le Freischütz, c'est que cette résurrection inattendue est une initiative anglaise, ce qui est une exception plaisante quand on sait tous les coups de butoir que les anglo-saxons portent à notre langue.
Humm, Faustin , certainement pas dans le monde de l'opéra !
Quand on se souvient , ne serait ce que de ce qu'a apporté Sir Colin Davis dans le passé à l'œuvre de Berlioz , et quand on connait le soin porté par les chanteurs lyriques anglais au répertoire français !

J'ajouterais même que je suis souvent très surpris de la qualité de la prononciation de chanteurs américains ( du nord ou du sud ) dans des ouvrages en français face à des chanteurs nationaux à l'articulé plus qu'approximatif !

Ce printemps j'ai assisté à New York à une représentation du Comte Ory de Rossini . Les chanteurs comme Florez , DiDonato , et même Damrau avaient une diction incroyable .J'avais écrit sur un autre forum ça :"A noter le Tuteur de Pertusi grandiose au premier acte , une Resmak dans Ragonde à la voix énorme , mais prononçant mal le français , chose que je pardonnerai moins à Stéphane Degout , qui notamment dans son air d'entrée est décevant : il chante javanais . Il se rattrape un peu dans l'air "Dans ce lieu solitaire " du II acte , la voix est belle mais le plaisir est gâché , car si la distribution internationale prononce remarquablement la langue française , Degout est le plus incompréhensible et il a sur la langue un léger cheveu bien dérangeant" .

Cordialement.

Bernard

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l'anglais envahit tout sauf l'opéra, un miracle

Message par faustin » 07 juil. 2011, 08:05

quetzal a écrit :
faustin a écrit :
. Ce que est assez étonnant dans l'aventure Le Freischütz, c'est que cette résurrection inattendue est une initiative anglaise, ce qui est une exception plaisante quand on sait tous les coups de butoir que les anglo-saxons portent à notre langue.
Humm, Faustin , certainement pas dans le monde de l'opéra !

Quand on se souvient , ne serait ce que de ce qu'a apporté Sir Colin Davis dans le passé à l'œuvre de Berlioz , et quand on connait le soin porté par les chanteurs lyriques anglais au répertoire français !

J'ajouterais même que je suis souvent très surpris de la qualité de la prononciation de chanteurs américains ( du nord ou du sud ) dans des ouvrages en français face à des chanteurs nationaux à l'articulé plus qu'approximatif !

Ce printemps j'ai assisté à New York à une représentation du Comte Ory de Rossini . Les chanteurs comme Florez , DiDonato , et même Damrau avaient une diction incroyable .J'avais écrit sur un autre forum ça :"A noter le Tuteur de Pertusi grandiose au premier acte , une Resmak dans Ragonde à la voix énorme , mais prononçant mal le français , chose que je pardonnerai moins à Stéphane Degout , qui notamment dans son air d'entrée est décevant : il chante javanais . Il se rattrape un peu dans l'air "Dans ce lieu solitaire " du II acte , la voix est belle mais le plaisir est gâché , car si la distribution internationale prononce remarquablement la langue française , Degout est le plus incompréhensible et il a sur la langue un léger cheveu bien dérangeant" .

Cordialement.

Bernard
C'est tout à fait vrai et il faut le signaler. L'opéra est la seule activité où on respecte les langues et c'est une sorte de miracle à une époque où l'anglais balaye tout sur son passage. Mais il faut y voir la cristallisation d'une situation du passé puisque le répertoire est celui des siècles passés (le seul opéra du XXIe siècle que je connaisse c'est Il postino, pas extraordinairement convaincant) et que l'opéra ne connaît que le répertoire, l'opéra contemporain étant presque égal à zéro.

Faustin

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Bernard C
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Re: l'anglais envahit tout sauf l'opéra, un miracle

Message par Bernard C » 07 juil. 2011, 09:59

faustin a écrit :
. Mais il faut y voir la cristallisation d'une situation du passé puisque le répertoire est celui des siècles passés (...)
Il y a des choses assez incroyables pourtant.
J'ai ete sidere de la standing ovation delirante faite a la fin de "Le temps , l'horloge " de Dutilleux par le public du Chandler pavillon.
Que les californiens s'enthousiasment pour une musique contemporaine francaise, sur des poemes de Tardieu et de Desnos , c'est fantastique. Et disons le, Fleming dans les melodies francaises a une diction (quand elle se concentre)remarquable.
cordialement

Bernard

peut-être avons nous quelques idees recues.... :)

faustin
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un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, pas du tout

Message par faustin » 07 juil. 2011, 14:13

Image


J'ai aimé:


un peu
L'Italienne à Alger, mise en scène lourdingue d'Andrei Serban
Mathis le peintre un spectacle qu'il faut louer mais rébarbatif
les mamelles de Tiresias juste pour revisiter le dadaïsme
Francesca da Rimini impressionnant sur le moment et il n'en reste rien quelques jours plus tard
Luisa Miller pour le charme romantique et la belle toile si bien peinte qui représente un paysage alpin
l'échelle de soie au Théâtre des Champs Elysées, un Rossini comme il y en a d'autres
Il postino, pas pour la musique
Les brigands, pour les espagnolades et le Comte de Gloria Cassis interprété par Philippe Talbot


beaucoup
Triptyque, une oeuvre rare et luxuriante, surtout pour Soeur Angelica
La fiancée vendue, une oeuvre qui n'est pas dépourvue d'une certain charme et les grosses voitures de années vingt ne manquaient pas d'allure.
My fair lady, la meilleure des comédies musicales, très belle mise en scène de Robert Carsen
Rinaldo à Versailles par le Collegium, groupe tchèque, Mise en scène baroquissime de Louise Moaty
Le barbier de séville au Châtelet, mise en scène amusante d'Emilio Sagi
Le Freischütz dans une version française due à Berlioz, quelle rareté! La scène de la gorge au loup était très réussie.
Idoménée, spectacle idéal s'il n'y avait pas eu cette mise en scène désastreuse!
Ritorno de Ulisse in patria Cité de la Musique La Venexiana, excellente Pénélope de la mezzo russe Oksana Lazarena
Otello, Andrei Serban a revu sa mise en scène, l'a allégée et y a mis tout le temps des nuages en vidéo et il a bien fait
Ali Baba et les quarante voleurs de Cherubini au Théâtre de l'Athénée, une oeuvre méconnue, un opéra pour petits et grands qui mériterait mieux que cette production bouts de ficelles.
Ariane à Naxos une des oeuvres les plus spirituelles et les plus inspirées qui soient, la mise en scène controversée de Pelly/Mélinand se laisse toujours regarder.
Cosi fan tutte scénographie pleine de charme et par moments admirable, qui supporte mal la comparaison avec ce qu'avait fait Chéreau.


passionnément

Eugène Onéguine, pour la prestation de Joseph Kaiser et le charme qui émane de cette production
Orlando, pour la mise en scène imaginative sophistiquée et par moments quasi surréaliste de David Mc Vicar
L'amour des Trois Oranges Massy pour la mise en scène exceptionnelle de Dmitri Bertman, le metteur russe surdoué, toujours exilé en banlieue quand il vient en France.
Cadmus et Hermione quel culot il a fallu à Benjamin Lazar de le faire comme il l'a fait et quel spectacle magique!
Giulio Cesare, mise en scène hautement fantaisiste de Pelly/Melinand dont je retiendrai surtout les statues qui chantent.
Les fiançailles au couvent, oeuvre étonnante dans une mise en scène qui est forte quand elle évoque l'époque post-révolutionnaire constructiviste et j'ai adoré la danse du poisson.
Le vaisseau fantôme pour retrouver cette oeuvre dans la mise en scène de Willy Decker qui a beaucoup de style.
Madame Butterfly pour retrouver cette oeuvre dans la mise en scène de Robert Wilson qui résiste bien à l'épreuve du temps
Siegfried spectacle finalement très riche et qui n'est pas sans beauté
Crépuscule des Dieux pour le traitement par l'absurde de la scène finale.


à la folie:
Cendrillon, nouvelle grande réussite de Bernard Lazar qui a su faire donner dans la féérie en évitant les mièvreries hollywoodiennes.
Les Noces de Figaro, le spectacle tant attendu par ceux qui ne l'avaient pas vu ou pas assez vu.
Orlando furioso, prodigieuse découverte de l'oeuvre, distribution fantastique, mise en scène minimaliste et irritante mais qui au troisième exprime l'absurde comme aucune autre mise en scène ne l'a fait.
Atys!!!!!!!!

Pas du tout

Akhmatova exercice de style d'un compositeur prolixe et peu inspiré devenu trop vite Directeur du conservatoire
Passion, affreusement prétentieux et vide
Sweeny Todd très bien fait mais trop gore
Le Roi Arthur à Versailles par le concert spirituel de Niquet, une arnaque de première
Didon et Enée au Théâtre de l'Athénée, pas grand chose

Faustin

paco
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Message par paco » 16 juil. 2011, 00:10

paco a écrit :Mon "palmarès" sur la base d’un peu moins de 10 spectacles et concerts lyriques dans la saison, à cheval entre Londres et Paris. Ce qui me restera en mémoire :

1.Opéras :

Londres (ROH) :

- Anna Nicole, que je « nommerai » probablement de très très loin comme meilleur spectacle de la saison, Paris et Londres confondus

- Adriana Lecouvreur

Paris :

Finalement, tout bien réfléchi, comme Telxinoe j’ai des souvenirs de soirées agréables (Luisa Miller ONP, Cendrillon OC, Idomeneo TCE,…) mais rien d’aussi mémorable que les deux spectacles londoniens ci-dessus

2.Concerts (hors concerts instrumentaux) :

- Le Récital « préraphaélite » de Simon Keenlyside au Musée d’Orsay, restera longtemps gravé dans ma mémoire

- La Symphonie des Mille au Châtelet (Gatti)


3. « Coups de cœur et révélations » :

-Coup de coeur ténor : Jonas Kaufmann (Adriana Lecouvreur), et aussi coup de chapeau à l’impeccable Tannhaüser de Johan Botha (Londres)

-Coup de coeur soprano : ex-aequo, dans trois registres différents, Sophie Karthäuser (Ilia au TCE), EM Westbroek (Anna Nicole), K.Stoyanova (Luisa ONP)

-Coup de cœur mise en scène : David McVicar (Adriana Lecouvreur)

-Coup de cœur direction d’orchestre : le Macbeth d’Antonio Pappano


4.Révélations de la saison :

-David Akham, chef d’orchestre (Concert Chostakovitch au TCE)

-Sophie Karthäuser (déjà connue mais son Ilia a été pour moi un véritable électrochoc)

-Erin Wall (soprano, Mahler/Châtelet)

Par ailleurs, je dois avouer que parmi mes meilleures émotions de la saison, il y a surtout eu les retransmissions du Met...(notamment Boris Godounov et Lucia di Lamermoor)
Avec les (bonnes) surprises du mois de juillet je dois revoir mon palmarès concernant les opéras et meilleurs interprètes...

Meilleurs spectacles :
- Tosca (Londres, ROH, Pappano-Gheorghiu-Kaufmann-Terfel)
- Anna Nicole (Londres, ROH)
- Adriana Lecouvreur (Londres, ROH)

Dans mes coups de coeur "interprètes", en plus de ceux cités plus haut j'ajouterais Antonenko pour son Otello parisien

et pour les chefs je décernerais une palme toute spéciale à la Tosca de Pappano (en plus de son Macbeth), très certainement l'interprétation la plus marquante que j'aie jamais entendu pour cette partition

faustin
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2010-2011, des spectacles qui ne manquaient pas d'ambition

Message par faustin » 16 juil. 2011, 08:31

Je reporte dans le fil saison 2010-2011 le message que j'avais écrit dans le fil sur la reprise d'Otello mise en scène par Andrei Serban


En reprenant la liste des spectacles de l'ONP de la saison 2010-2011, on voit qu'effectivement aucun spectacle ne s'impose comme le spectacle sensationnel, parfaitement réussi et qui fait l'unanimité , comme l'était par exemple Werther 2010 Plasson Jacquot ce qui ne veut pas dire que cette saison était sans qualités ni sans ambition, bien au contraire.

Il y a eu de bonnes reprises, qui sont de vrais bonheurs pour tous ceux qui sont très heureux de fréquenter le répertoire: Eugène Onéguine, dont on n'a pratiquement pas parlé, le Vaisseau fantôme, la fiancée vendue, Ariane à Naxos, Madame Butterfly, Luisa Miller, Cosi fan tutte, Otello.

Katia Kabanova, je ne l'ai pas revu car je n'aime pas cette mise en scène de Marthaler et mon masochisme a des limites.

Il y a eu les Noces de Figaro, vraie-fausse reprise, à mon avis très beau spectacle, un grand bonheur, même s'il a suscité des réserves, compréhensibles si on sait à quel point l'idée de ressusciter le passé ressemble à une mission impossible qui suscitera toujours des objections plus ou moins ronchonneuses.

Il y a eu de nouvelles productions qui ne manquaient pas d'ambition, et si elles n'ont pas fait l'unanimité elles ne méritent pas d'être traité par l'indifférence comme si elles n'avaient tout simplement pas eu lieu.

Le Triptyque, une production foisonnante et assez excitante qui avait des qualités et quelques faiblesses, mais qui était un beau spectacle.

Giulio Cesare, spectacle original avec un concept de mise en scène fantaisiste en diable plein de charme et des qualités musicales.

Mathis le peintre, production ambitieuse, qui dément à elle seule l'idée qui court que la direction actuelle de l'ONP ne cherche qu'à divertir son public par des oeuvres grand public faciles et rebattues. J'ai trouvé cette oeuvre rébarbative, avec une partition inégale et un livret un peu didactique mais elle a suscité beaucoup d'intérêt et a rempli la salle.

Francesca da Rimini, grosse machine totalement inattendue, qui prenait à rebrousse poil les parisiens qui n'ont jamais vu des mises en scène aussi rétros et dont je garde une impression mitigée.

Les deux derniers volets de la Tétralogie, cette Tétralogie a suscité beaucoup d'intérêt, quelques objections, j'en avais, quelques polémiques, et constituait en fait une proposition qui n'était pas du tout négligeable.

Le bide complet, c'est Akhmatova, naufrage dans lequel toute l'équipe de direction a si j'ose dire trempé et Bruno Mantovani a hélas fait la preuve qu'il n'était pas le compositeur qu'on attend pour prendre la relève.

Devrais-je être le seul, je ne fais pas partie des déçus de cette saison de l'ONP, et si je prends en considération l'ensemble des scènes parisiennes, Théâtre des Champs Elysées et surtout l'Opéra Comique, plus Massy et Versailles, je le suis encore moins.

Faustin

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Message par perrine » 17 août 2011, 10:30

Me concernant, les coups de coeur de l'année auront été :

- la découverte du mythique Teatro Colon, Buenos Aires (une tragédie florentine / Violanta)

- suuuuuuuperbe Comte Ory au Met + découverte du lieu également

- la trilogie Mozart / Da Ponte à Lyon pour son originalité, sa qualité globale et l'excellent travail de troupe

et la cerise sur le gateau : Rigoletto d'Orange

Le coup de gueule de l'année : le Aida d'Orange

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Le problème quand on trouve une solution, c\'est qu\'on perd une question.

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Message par JdeB » 17 août 2011, 10:45

perrine a écrit :Me concernant, les coups de coeur de l'année auront été :

- la découverte du mythique Teatro Colon, Buenos Aires (une tragédie florentine / Violanta)

- suuuuuuuperbe Comte Ory au Met + découverte du lieu également

- la trilogie Mozart / Da Ponte à Lyon pour son originalité, sa qualité globale et l'excellent travail de troupe

et la cerise sur le gateau : Rigoletto d'Orange

Le coup de gueule de l'année : le Aida d'Orange

Perrine
Pour moi aussi, cerises sur le gateau que ce Rigoletto d'Orange et La Magicienne d'Halévy à Montpellier. Sans oublier la Traviata d'Aix.
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
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Re: un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, pas du tout

Message par JdeB » 17 août 2011, 10:51

faustin a écrit :Image


J'ai aimé:



à la folie:
Cendrillon, nouvelle grande réussite de Bernard Lazar qui a su faire donner dans la féérie en évitant les mièvreries hollywoodiennes.

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Rien à voir avec l'affaire Dreyfus...Il s'agit de Benjamin Lazar
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
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Message par romance » 17 août 2011, 11:33

Brièvement,

Sans avoir à chercher, s'imposent à moi :

Un magnifique "Dialogues des Carmélites" à Nice,

et le Rigoletto du 02 août à Orange.

avec, ... en cerise sur le gâteau, :D le concert de Léo Nucci, à Menton, le 08/08, dans un cadre totalement différent, (le parvis de la Basilique Saint-Michel), pour un moment d'exception.

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