Evolution de l'art lyrique (technique, public, environnement)
Re: Evolution de l'art lyrique (technique, public, environnement)
Autre évolution mais celle-ci par forcément positive : il ne me semble plus voir d’interactions avec les autres arts. Un fil récapitule les liens entre l’art lyrique et le 7ème art mais en ce qui concerne le reste…
J’ai l’impression que Christian Lacroix fut le dernier à s’essayer aux costumes dans la continuation de Cardin, Saint Laurent ou Dior par exemple. Mais je ne vois pas actuellement de jeune créateur de haute couture qui s’y intéresse.
De même, les maitres actuels de l’art plastique ne semblent pas suivre les tentatives de Buffer, Vasarely, Cocteau ou Malevitch même si j’ai parfois eu l’impression que certains soprani étaient habillés par Christo . J'aimerais rajouter Picasso mais je ne vois que des exemples de ballets (mais pour cette activité aussi je ne vois pas d’équivalent actuel) .
J’ai l’impression que Christian Lacroix fut le dernier à s’essayer aux costumes dans la continuation de Cardin, Saint Laurent ou Dior par exemple. Mais je ne vois pas actuellement de jeune créateur de haute couture qui s’y intéresse.
De même, les maitres actuels de l’art plastique ne semblent pas suivre les tentatives de Buffer, Vasarely, Cocteau ou Malevitch même si j’ai parfois eu l’impression que certains soprani étaient habillés par Christo . J'aimerais rajouter Picasso mais je ne vois que des exemples de ballets (mais pour cette activité aussi je ne vois pas d’équivalent actuel) .
Re: Evolution de l'art lyrique (technique, public, environnement)
Dans cet extrait de traviata, il ne s’agit pas de cabalette ou de vocalises.Loïs a écrit : ↑24 juin 2020, 17:05Exactement écoute les cabalette et les strette d'alors et on sent le coup de frein quand on y arrive car si on les garde au tempo , les chanteurs savonnaient (quand elles n'étaient pas purement et simplement coupées)raph13 a écrit : ↑24 juin 2020, 07:59En revanche je trouve que certains passages dirigés normalement sont aujourd’hui pris à toute berzingue : par ex, le final du 2e acte de traviata, notamment la scène où Violetta arrive avec Douphol (« Gran dio morir mi sento ») et le concertato « Alfredo di questo cuore »).
Je cite cela car j’ai regardé la Traviata du Met hier soir avec Yoncheva et dirigé par Luisotti.
Est ce une coquetterie de chef ou est ce vraiment noté ainsi dans la partition ?
Le tempo est tout simplement beaucoup plus rapide (Luisotti ou YNS au Met, Rustioni à Orange, Mariotti à l’ONP...)
« L’opéra est comme l’amour : on s’y ennuie mais on y retourne » (Flaubert)
Re: Evolution de l'art lyrique (technique, public, environnement)
j'avais lu finale 1er acte!raph13 a écrit : ↑24 juin 2020, 17:22Dans cet extrait de traviata, il ne s’agit pas de cabalette ou de vocalises.Loïs a écrit : ↑24 juin 2020, 17:05Exactement écoute les cabalette et les strette d'alors et on sent le coup de frein quand on y arrive car si on les garde au tempo , les chanteurs savonnaient (quand elles n'étaient pas purement et simplement coupées)raph13 a écrit : ↑24 juin 2020, 07:59En revanche je trouve que certains passages dirigés normalement sont aujourd’hui pris à toute berzingue : par ex, le final du 2e acte de traviata, notamment la scène où Violetta arrive avec Douphol (« Gran dio morir mi sento ») et le concertato « Alfredo di questo cuore »).
Je cite cela car j’ai regardé la Traviata du Met hier soir avec Yoncheva et dirigé par Luisotti.
Est ce une coquetterie de chef ou est ce vraiment noté ainsi dans la partition ?
Le tempo est tout simplement beaucoup plus rapide (Luisotti ou YNS au Met, Rustioni à Orange, Mariotti à l’ONP...)
Et du coup on revient à l'idée de vision "séquentielle" d'Enrico
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Re: Evolution de l'art lyrique (technique, public, environnement)
Juste une petite remarque: avec Wagner comparer les durées des oeuvres n'a pas beaucoup de sens car on pratiquait ( et d'ailleur ça continu ) de nombreuses coupures par exemple au Met jusque dans les années 80. A part "Das Rheingold" plus de la moitié des enregistrements que j'écoute sont coupés, ça va de 4 à 5 min jusqu'a 25 min pour certaine "Walkyrie"
Re: Evolution de l'art lyrique (technique, public, environnement)
Exact, j'ai d'ailleurs eu une partition de la "Valkyrie" (en français) annotée par un chef de l'Opéra du début du XXe siècle, où les coupures sont abondantes (à peu près la moitié du récit de Wotan du 2e acte passe à la trappe par exemple)
Re: Evolution de l'art lyrique (technique, public, environnement)
Il y a aussi eu Chagall au Met (Zauberflöte, mandat Rudolf Bing) et le sculpteur italien Gio Pomodoro, dont la Forza del Destino créée à Vérone en 1978 a ensuite fait le tour de nombreuses scènes italiennes pendant une décennie.Loïs a écrit : ↑24 juin 2020, 17:07De même, les maitres actuels de l’art plastique ne semblent pas suivre les tentatives de Buffer, Vasarely, Cocteau ou Malevitch même si j’ai parfois eu l’impression que certains soprani étaient habillés par Christo . J'aimerais rajouter Picasso mais je ne vois que des exemples de ballets (mais pour cette activité aussi je ne vois pas d’équivalent actuel) .
En fait aujourd'hui à l'Opéra les plasticiens ont été remplacés par les vidéastes (pareil au théâtre d'ailleurs)
Re: Evolution de l'art lyrique (technique, public, environnement)
Je pense qu'au niveau direction orchestrale, c'est à la fois une affaire d'époque, de mode (assez cyclique) et de personnalité. Il est un fait que depuis une vingtaine d'années on assiste à une propension de plus en plus récurrente de beaucoup de chefs pour qui précipitation rime avec urgence dramatique et efficacité; il en est d'autres qui, au mépris de tout respect stylistique et en vertu d'un amour très relatif pour certaines œuvres de certains compositeurs, se font fort de pratiquer l'art du sécateur tout en asséchant à la fois la texture orchestrale et la battue, coupant ainsi les ailes à la musique dans une rythmique cassante et dénaturant par conséquent les œuvres. Il est également des chefs qui, disons le, à juste titre ont estimé que les étirements de plus en plus excessifs de tempi dénaturaient certaines œuvres en les plongeant dans une atmosphère hiératique et orchestralement narcissique nonobstant toute considération vocale (Karajan en est un merveilleux exemple dans ses dernières intégrales!).
La musicologie baroque ayant fait des merveilles en termes de retour à l'essence même de ce que devaient être les orchestres baroques, le chant baroque et la direction baroque, malheureusement ça a eu des effets pervers en contaminant pour le meilleur mais aussi pour le pire le répertoire non baroque qu'est le répertoire mozartien puis les répertoires du début du 19ème siècle.
On doit également considérer qu'avec la Rossini-renaissance, l'urgence effervescente de ce que doit être la direction orchestrale rossinienne s'est propagée à Bellini, Donizetti et même Verdi.
Une certaine uniformisation fait que le constat qu'on peut faire actuellement, c'est que, sauf exceptions (par exemple Pappano ou Muti qui restent des gardiens d'une certaine tradition), on a des directions orchestrales assez surprenantes, oscillant entre des moments extraordinaires et d'autres plus surprenants (parce que décousus) car il leur manque un arc dramatique, une vision forte.
Les meilleures baguettes lyriques restent globalement dans les années 60, 70 et 80, des baguettes qui avaient un sens de l'architecture orchestrale, du relief, un sens de la dramaturgie et un amour des voix, le tout dans le respect du style.
La musicologie baroque ayant fait des merveilles en termes de retour à l'essence même de ce que devaient être les orchestres baroques, le chant baroque et la direction baroque, malheureusement ça a eu des effets pervers en contaminant pour le meilleur mais aussi pour le pire le répertoire non baroque qu'est le répertoire mozartien puis les répertoires du début du 19ème siècle.
On doit également considérer qu'avec la Rossini-renaissance, l'urgence effervescente de ce que doit être la direction orchestrale rossinienne s'est propagée à Bellini, Donizetti et même Verdi.
Une certaine uniformisation fait que le constat qu'on peut faire actuellement, c'est que, sauf exceptions (par exemple Pappano ou Muti qui restent des gardiens d'une certaine tradition), on a des directions orchestrales assez surprenantes, oscillant entre des moments extraordinaires et d'autres plus surprenants (parce que décousus) car il leur manque un arc dramatique, une vision forte.
Les meilleures baguettes lyriques restent globalement dans les années 60, 70 et 80, des baguettes qui avaient un sens de l'architecture orchestrale, du relief, un sens de la dramaturgie et un amour des voix, le tout dans le respect du style.
Re: Evolution de l'art lyrique (technique, public, environnement)
Il y a tout de même eu les examples récents de Neo Rauch à Bayreuth et de Baselitz à Münich (pour une production dont je pense qu’elle ne vivra pas tellement tant elle confine au grotesque), plusieurs interventions de Anish Kapoor á Londres et à Bruxelles. Ce »genre » n’est pas mort, peut être moins à la modepaco a écrit : ↑24 juin 2020, 22:42Il y a aussi eu Chagall au Met (Zauberflöte, mandat Rudolf Bing) et le sculpteur italien Gio Pomodoro, dont la Forza del Destino créée à Vérone en 1978 a ensuite fait le tour de nombreuses scènes italiennes pendant une décennie.Loïs a écrit : ↑24 juin 2020, 17:07De même, les maitres actuels de l’art plastique ne semblent pas suivre les tentatives de Buffer, Vasarely, Cocteau ou Malevitch même si j’ai parfois eu l’impression que certains soprani étaient habillés par Christo . J'aimerais rajouter Picasso mais je ne vois que des exemples de ballets (mais pour cette activité aussi je ne vois pas d’équivalent actuel) .
En fait aujourd'hui à l'Opéra les plasticiens ont été remplacés par les vidéastes (pareil au théâtre d'ailleurs)
Re: Evolution de l'art lyrique (technique, public, environnement)
C'est Bernard Buffet avec un t....Je ne crois pas qu'il ait fait autre chose que Carmen à Marseille (reprise à Avignon, etc)
Sinon on peut citer Derain (Enlévement au sérail, Le Barbier à Aix), Masson (Iphigénie à Aix, Médée de Milhaud et Wozzeck à Garnier), Balthus (Cosi à Aix), Dali (Salomé à Covent Garden), Léger (Bolivar de Milhaud), Leonor Fini (Tannhäuser à Garnier) etc...mais ça remonte aux années 1950 et 1960
Cocteau a monté un Pélléas à Metz en 1962 et la Voix humaine à sa création salle Favart (reprise à Aix, ...)
ça fait une belle idée de Dossier ODB !
Sinon on peut citer Derain (Enlévement au sérail, Le Barbier à Aix), Masson (Iphigénie à Aix, Médée de Milhaud et Wozzeck à Garnier), Balthus (Cosi à Aix), Dali (Salomé à Covent Garden), Léger (Bolivar de Milhaud), Leonor Fini (Tannhäuser à Garnier) etc...mais ça remonte aux années 1950 et 1960
Cocteau a monté un Pélléas à Metz en 1962 et la Voix humaine à sa création salle Favart (reprise à Aix, ...)
ça fait une belle idée de Dossier ODB !
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
Odb-opéra
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Re: Evolution de l'art lyrique (technique, public, environnement)
Bien sur mais je fais de plus en plus de phoothes de phrappe . Va falloir que je retourne chez l'ophtalmo
Super idée de sujet qui m'intéresse mais pas assez de culture dessus donc dans l'attente de celui qui s'y consacrera